Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Peu après la sortie de Pise, avant d'arriver à Cascina, des petits cris étouffés s'élevèrent de dessous la bâche. C'était Jacqueline. Les ouvriers devaient la courtiser d'un peu près. Ces cris rieurs étaient très reconnaissables. Le chauffeur les entendit lui aussi.

— Si vous voulez, me dit-il d'un air gêné, votre femme, elle peut venir à côté de moi.

— Ce n'est pas la peine.

Il me regarda, étonné, puis il sourit.

— Chez nous, on est très jaloux. En France, on est moins, non ?

— Sans doute.

— Ils ont bu quelques verres avant de partir. Aujourd'hui, c'est jour de paiement. C'est pourquoi. Ça ne fait rien, vraiment ?

Il s'amusait.

— C'est naturel, dis-je, quand une femme est enfermée avec des hommes, surtout s'ils ont bu.

— C'est bien de n'être pas jaloux. Moi, je ne peux pas.

Les ouvriers riaient. Jacqueline poussa un cri un peu plus agacé. Il me regarda, toujours très étonné.

— On vit très seuls, dis-je, on ne voit jamais personne, alors ça me fait un certain plaisir que d'autres… enfin, vous comprenez.

— Vous êtes mariés depuis longtemps, c'est pourquoi, non ?

— On se connaît depuis longtemps, oui, mais on n'est pas mariés. On va se marier. Elle y tient beaucoup, elle ne sera heureuse que lorsqu'on sera mariés.

On rit tous les deux.

— Beaucoup de femmes, elles sont comme ça, pour le mariage.

D'habitude les gens contents de leur sort, ou simplement sans inquiétude, me faisaient souffrir. Mais lui, je le supportais très bien.

— L'amour, dit-il, c'est comme les autres choses, ça ne peut durer toujours.

— Elle est gentille, dis-je.

— Je vois, dit-il en riant.

On dépassa Cascina. La route était beaucoup plus libre. Il était d'humeur à bavarder. Il me posa les questions d'usage.

— C'est la première fois que vous venez en Italie ?

— La première fois.

— Il y a longtemps que vous êtes là ?

— Quinze jours.

— Alors, les Italiens, comment vous les trouvez ?

Il me posa la question sur un ton provocant, avec une arrogance un peu enfantine. Puis il attendit ce que j'allais dire, l'air fermé tout à coup, faussement attentif à la conduite de sa camionnette.

— Je ne peux pas très bien savoir encore, dis-je, je n'en connais pas. Mais quand même, il me semble qu'on peut difficilement ne pas les aimer.

Il sourit.

— Ne pas aimer les Italiens, dis-je, c'est ne pas aimer l'humanité.

Il se détendit tout à fait.

— On a dit beaucoup de choses sur eux pendant la porcheria di guerra.

— Qu'est-ce qu'on ne fait pas croire aux gens pendant la guerre, dis-je.

J'étais fatigué. Il ne s'en rendit pas compte tout de suite.

— Et Pise, c'est belle Pise, non ?

— Oh oui, dis-je, c'est belle.

— Heureusement, la place, elle a pas été touchée par les bombes.

— Heureusement.

Il se tourna vers moi et me regarda. Je faisais un effort pour lui répondre et il le vit.

— Vous êtes fatigué, dit-il.

— Un peu.

— La chaleur, dit-il, et le voyage.

— C'est ça, dis-je.

Mais quand même il avait envie de bavarder. Il me parla de lui et je n'eus plus, pendant une vingtaine de minutes, à lui répondre. Il me dit qu'il s'intéressait à la politique, depuis la libération, oui, surtout depuis qu'il avait fait partie d'un comité d'usine dans le Piémont. C'était la plus belle période de sa vie. Lorsque ces comités avaient été dissous, dégoûté, il était revenu en Toscane. Mais il regrettait Milan, « parce que c'est vivante, Milan ». Il parla beaucoup de ces comités d'usine, de ce qu'avaient fait les Anglais.

— C'est dégoûtant ce qu'ils ont fait là, non ?

La chose lui importait beaucoup. Je lui dis que c'était dégoûtant. Il recommença à parler de lui. Maintenant, il était maçon à Pise. Beaucoup de reconstruction à Pise. La camionnette, elle était à lui. Il l'avait eue à la libération et il l'avait gardée. Tout en parlant, lorsque nous traversions des villages il ralentissait pour que je puisse bien voir, les églises, les monuments, les inscriptions à la craie sur les murs : Viva il partito comunista et le W renversé devant il Re. Je regardais chaque fois si attentivement qu'il n'en laissait passer aucune.

Nous arrivâmes à Pontedera. Il reparla de sa camionnette. La façon dont il l'avait eue le préoccupait un peu.

— Qu'est-ce que vous voulez, j'aurais dû la rendre aux camarades du comité, mais non, je l'ai gardée.

Il vit très bien que ça ne m'indignait pas du tout.

— J'aurais dû mais je n'ai pas pu. Je conduisais cette camionnette depuis deux mois, alors ce n'était pas possible.

— Beaucoup auraient fait la même chose, dis-je.

— Je me disais, je n'en aurai pas d'autre de toute ma vie, il y a comme ça des choses, on ne peut pas s'empêcher de faire, on peut même voler. Cette auto, quoi, je l'ai volée. Mais le regretter, ça, je ne peux pas.

Il m'expliqua que c'était un clou qui ne dépassait pas le soixante, comme je pouvais voir, mais qu'il était quand même bien content de l'avoir. Ah, il aimait bien ça, les autos. D'ailleurs, avec un bon rodage de soupapes, elle irait jusqu'à quatre-vingts. Mais voilà, il n'avait jamais le temps de le faire. Elle lui rendait encore bien des services. Grâce à elle, à la belle saison, il allait en week-end dans un petit port de pêche sur la Méditerranée, il emmenait des copains. Ça lui coûtait moitié moins cher que le train. Où ? demandai-je. — A Rocca, dit-il. Il y avait de la famille. Ce n'était pas loin. Il pouvait y aller difficilement chaque semaine à cause de l'essence qui était rationnée mais seulement tous les quinze jours. Il y était allé la semaine dernière. Oh ! c'était un très petit port. Cette dernière fois il y avait une Américaine très riche, et que c'était à se demander ce qu'elle venait faire dans un coin pareil. Une Américaine, oui, du moins on le disait. Elle avait un beau yacht ancré juste devant la plage. Il l'avait vue se baigner. C'était une femme magnifique. Comme quoi il ne fallait pas généraliser même sur les petites choses. Jusque-là il avait cru ce qu'on disait : que les Américaines étaient moins belles que leurs femmes italiennes. Mais celle-là, c'était bien simple, celle-là, elle était si belle qu'il ne se souvenait pas avoir jamais rencontré de femme plus belle. Il ne me dit pas qu'elle était jolie ou qu'elle lui plaisait, non, seulement qu'elle était belle. Il le dit avec sérieux, en italien : Bellissima. Il ajouta : È sola.

Ensuite il me parla de Rocca. Au fond, pourquoi n'irais-je pas, si j'en avais le temps ? Il ne fallait pas toujours s'en tenir aux villes pour avoir une juste idée de l'Italie. Il fallait aussi visiter un village ou deux et aller dans la campagne. Et Rocca, c'était un bon endroit pour voir vivre le petit peuple italien. Il avait tant souffert, ce peuple-là, il travaillait comme aucun autre, et vous verrez sa gentillesse. Il le connaissait bien — ses parents étaient paysans —, mais, s'il ne partageait plus son aveuglement, il l'aimait d'autant plus. D'en être sorti le faisait un peu se l'approprier. Il en parlait comme d'une merveille, avec orgueil. Oui, si j'en avais le temps, il fallait que j'aille à Rocca. Il n'y avait qu'une auberge mais nous y serions très bien ma femme et moi. Il me dit :

— La mer, elle est d'un côté, et le fleuve de l'autre côté. Quand la mer, elle est trop forte, ou bien que c'est trop chaude, ou que simplement on veut changer, vous allez faire le bain dans le fleuve. Il est toujours frais. Et justement, l'auberge, elle est sur le fleuve.

Il me parla de ce fleuve, de l'auberge, des montagnes qui surplombaient la vallée, de la pêche sous-marine.

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