Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Va donc à Rocca, dit-il encore, tu vas voir.

— Il me reste dix jours de vacances, dis-je. Pourquoi pas ?

L'auto filait maintenant le plus vite qu'elle pouvait, à soixante à l'heure. Il ne faisait plus chaud, du moins pour nous qui n'étions pas sous la bâche. Et avec le soir un vent frais s'éleva qui devait venir d'une région où déjà l'orage avait éclaté, il sentait l'eau.

On parla encore, de lui, du travail, des salaires, de sa vie, de la vie en général. On se demanda ce qui pouvait faire le bonheur d'un homme, le travail ou l'amour ou le reste.

— Tu m'as dit, tu n'avais pas de copains, dit-il, je comprends pas. On doit toujours avoir des copains, non ?

— Je ne demanderais pas mieux, dis-je, mais je ne peux pas fréquenter mes collègues du ministère et elle, à part eux, elle ne connaît personne.

— Et toi ?

— Je n'ai que des anciens copains de la Faculté. Je ne les vois plus.

— C'est drôle, dit-il — il était gentil et ne se méfiait presque plus de moi —, je crois, des copains, on doit toujours pouvoir trouver.

— A la guerre, dis-je, j'en avais beaucoup. Mais maintenant, ça me semble aussi difficile à trouver que… je ne sais pas.

— Qu'une femme ?

— Presque, dis-je en riant.

— Quand même, dit-il.

Il réfléchit.

— Remarque, pour nous c'est plus facile que pour vous autres, pas de problèmes, on se connaît tout de suite.

— Là non, dis-je, il faut du temps. On s'appelle Monsieur. Et puis quand on recopie, on ne peut parler à personne.

— C'est ça. Nous, on a toujours la bouche libre pour parler si on veut. On est comment ? Comme si on était dans la guerre, un peu tout le temps. Il faut se battre pour le salaire, pour manger, alors, les copains, c'est facile.

— Mes collègues, dis-je, j'ai envie de les tuer, mais pas de leur parler.

— Peut-être quand on est trop triste, dit-il, c'est comme ça, les copains, on ne peut pas avoir.

— Peut-être, dis-je.

— Bien sûr, dit-il, le malheur il est dans la vie, non ? Mais celui qui est en plus, tous les jours, qui empêche les copains, non, ça, ce n'est pas possible.

Il ajouta :

— Moi, sans les copains je suis malheureux, je ne peux pas.

Je ne répondis pas. Il eut l'air de regretter ce qu'il venait de dire. Pourtant, tout à coup, il déclara très doucement :

— Moi, je crois, il faut que tu quittes ton travail.

— J'y arriverai bien, dis-je, un jour ou l'autre.

Il trouva sans doute que je ne prenais pas la chose aussi sérieusement qu'il voulait me la faire entendre.

— Remarque, dit-il, ça me regarde pas, mais moi je te dis il me semble il faut que tu quittes ton travail.

Il ajouta un moment après :

— Ça ne va pas, ta vie.

— Il y a huit ans, dis-je, que j'attends de le quitter, mais j'y arriverai.

— Je veux dire il faut que tu quittes vite, dit-il.

— Peut-être que tu as raison, dis-je au bout d'un moment.

Le vent était d'une fraîcheur délicieuse. Il n'y prenait pas autant de plaisir que moi.

— Pourquoi tu me dis ça ? demandai-je.

— Mais tu attends, qu'on te dise ça, non ? dit-il doucement.

Il répéta :

— Ça ne va pas, ta vie. N'importe qui te dirait comme moi.

Il hésita un moment, puis, sur le ton de quelqu'un qui se décide quand même :

— C'est comme pour ta femme, dit-il, qu'est-ce que tu fais avec cette femme ?

— J'ai hésité longtemps. Puis maintenant je me dis pourquoi pas. Elle y tient beaucoup. Elle est dans le même bureau que moi, alors je la vois qui est là toute la journée à le vouloir, tu sais ce que c'est.

Il ne répondit pas.

— On arrive à ne plus vouloir se sortir de la merde, à se dire qu'à défaut d'autre chose, on peut faire une carrière de merde.

Il ne rit pas du tout.

— Non, dit-il — mon ironie lui avait déplu —, il ne faut pas.

— Beaucoup feraient comme moi, dis-je. Je n'ai pas de très bonnes raisons de ne pas l'épouser.

— Elle est comment cette femme-là ?

— Tu vois bien, dis-je, toujours contente. Gaie. C'est une optimiste.

— Je vois, dit-il — il fit une grimace —, je n'aime pas beaucoup les femmes toujours contentes. Elles sont… — il chercha le mot.

— Fatigantes, dis-je.

— C'est ça, fatigantes.

Il se tourna vers moi et me sourit.

— Je me demande, dis-je, si c'est la peine d'avoir de grandes raisons qui ont trait à sa vie entière pour être content. Si trois ou quatre petites conditions réunies, dans n'importe quel cas…

Il se tourna vers moi et me sourit encore.

— Les petites conditions, il faut, dit-il. Mais seulement être content, dans la vie, c'est pas assez. De temps en temps, il faut un peu plus, non ?

— Quoi ?

— Être heureux. Et l'amour, ça sert à ça, oui ou non ?

— Je ne sais pas, dis-je.

— Mais si, tu sais.

Je ne répondis pas.

— Viens à Rocca, dit-il. Si tu viens samedi, je suis là. On fait la pêche sous-marine ensemble.

On ne parla plus de soi. On arriva à Lastra et on quitta la vallée de l'Arno.

— Quatorze kilomètres encore, dit-il.

Il baissa le pare-brise et nous reçûmes le vent directement sur le visage, dans toute sa force.

— Mais qu'il fait bon, dis-je.

— Après Lastra, c'est toujours comme ça, je sais pas pourquoi.

On avait l'impression, à cause du vent, de rouler beaucoup plus vite. On ne se parla presque plus, il aurait fallu pour cela baisser le pare-brise et le vent était si bon qu'on n'y songeait même pas. De temps en temps, en criant, il m'annonçait.

— Encore une demi-heure, encore vingt minutes, encore quinze minutes, et tu la verras.

Il voulait dire la ville. Mais il aurait pu parler, tout aussi bien, d'autre chose, de je ne savais quel bonheur. J'étais si bien, assis à côté de lui, dans le vent, que je serais bien resté là pendant une heure encore. Mais il était, lui, si impatient de me montrer l'arrivée sur la ville que son désir l'emporta vite sur le mien. Très vite je fus aussi impatient que lui d'arriver à Florence.

— Encore sept kilomètres, criait-il. Et tu la verras, en bas, quand on passe sur la colline.

C'était peut-être la centième fois qu'il faisait ce trajet entre Pise et Florence.

— Regarde ! cria-t-il, on est juste au-dessus d'elle !

Elle brilla au-dessous de nous comme un ciel renversé. Puis, tournant par tournant, on descendit dans sa profondeur.

Mais je pensais à autre chose. Je me demandais si ce n'était pas une solution que de voyager ainsi, de ville en ville, en se contentant de copains de rencontre, comme lui. Et si, d'avoir une femme, ce n'était pas, dans certains cas, superflu.

A l'arrivée, on but tous ensemble un vin blanc dans un café près de la gare. Jacqueline sortit de dessous la bâche, décoiffée, mais n'ayant subi que les premiers outrages. Sans doute pouvait-elle paraître jolie à un autre que moi. Moi, je lui trouvai bonne mine. Elle était de très bonne humeur.

Au café il me reparla de Rocca. Je le regardai bien pendant qu'il parlait — dans l'auto je ne l'avais vu que de profil. Je trouvais que tous les autres ouvriers se ressemblaient mais que lui il ne ressemblait à personne. Est-ce parce que j'avais eu, à parler avec lui, un trop grand plaisir ? Tout à coup il m'intimida un peu. Il fallait aller à Rocca, me redit-il, n'était-ce que pour me reposer. La canicule arrivait. Huit jours, qu'est-ce que c'est ? On se baignera ensemble dans la Magra et si on a le temps, on fera de la pêche sous-marine, dans un coin qu'il connaît bien, le cousin a des lunettes, il les prêtera. Alors, on ira ? On ira, dis-je. Jacqueline sourit, n'y croyant pas. A elle, il ne demanda pas d'aller à Rocca.

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