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Маргерит Дюрас: Le Marin de Gibraltar

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Маргерит Дюрас Le Marin de Gibraltar

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Ces jours-là furent, à Florence, les plus chauds de l'année. J'avais déjà eu chaud dans ma vie, j'étais né et j'avais grandi sous les tropiques, aux colonies, et j'avais lu des choses là-dessus dans la littérature, mais c'est à Florence pendant ces interminables journées que j'appris tout de la chaleur. Ce fut un véritable événement que cette chaleur-là. Il ne se passa rien d'autre. Il fit chaud, ce fut tout, dans toute l'Italie. On parla de quarante-sept degrés à Modène. A Florence combien fit-il ? Je ne sais pas. Pendant quatre jours, la ville fut en proie à un calme incendie, sans flammes, sans cris. Angoissée autant que par les pestes et les guerres, la population, pendant quatre jours, n'eut pas d'autre souci que de durer. Non seulement ce n'était pas une température pour les hommes, mais pour les bêtes non plus ce n'en était pas une. Au zoo, un chimpanzé en mourut. Et des poissons eux-mêmes en moururent, asphyxiés. Ils empuantissaient l'Arno, on parla d'eux dans les journaux. Le macadam des rues était gluant. L'amour, j'imagine, était banni de la ville. Et pas un enfant ne dut être conçu pendant ces journées. Et pas une ligne ne dut être écrite en dehors des journaux qui, eux, ne titraient que sur ça. Et les chiens durent attendre des journées plus clémentes pour s'accoupler. Et les assassins durent reculer devant le crime, les amoureux, se négliger. L'intelligence, on ne savait plus ce que ça voulait dire. La raison, écrasée, ne trouvait rien. La personnalité devint une notion très relative et dont le sens échappait. C'était encore plus fort que le service militaire. Et Dieu lui-même n'en avait jamais tant espéré. Le vocabulaire de la ville devint uniforme et se réduisit à l'extrême. Il fut pendant cinq jours le même pour tous. J'ai soif. Ça ne peut plus durer. Cela ne dura pas, cela ne pouvait pas durer, il n'y avait aucun exemple que cela eût duré plus de quelques jours. Dans la nuit du quatrième jour il y eut un orage. Il était temps. Et chacun, aussitôt, dans la ville, reprit sa petite spécialité. Moi non. J'étais encore en vacances.

Ces cinq jours, pour moi, se ressemblèrent très fort. Je les passai tout entiers dans une cafétéria. Jacqueline, elle, visita Florence. Elle maigrit beaucoup, ce faisant, mais elle le fit jusqu'au bout. Elle vit, je crois, tous les palais, les musées, les monuments, qu'il est possible, en huit jours, de voir. Je ne sais pas à quoi elle pouvait penser. Mais moi, à la cafétéria, pendant que je buvais des cafés glacés, des gelati et des menthes, je pensais à la Magra. A quoi pensait-elle, elle ? Ce n'était pas à la Magra, c'était très différent, peut-être même le contraire de la Magra. Et moi, toute la journée, toujours fraîche la Magra, même par les plus grosses chaleurs, toujours fraîche, me répétais-je. La mer ne me paraissait plus suffisante, il me fallait un fleuve, de l'eau sous l'ombre des arbres.

Le premier jour, j'allai de notre hôtel à la cafétéria. Après un café glacé, croyais-je, j'irais faire un tour dans la ville. Je restai à la cafétéria toute la matinée. Jacqueline me retrouva à midi, devant une sixième bière. Elle s'indigna. Quoi ! être à Florence pour la première fois de sa vie et passer sa matinée au café ! « Cet après-midi, dis-je, cet après-midi, je vais essayer. » Il était entendu qu'on se promènerait, chacun de son côté, et qu'on ne se rencontrerait qu'aux repas. Donc, après le déjeuner, elle me laissa. Je retournai à la cafétéria qui était près du restaurant. Le temps passa vite. A sept heures du soir, j'y étais encore. Jacqueline m'y retrouva devant, cette fois, une menthe. Elle s'indigna encore. « Si je bouge, je crève », lui dis-je. J'en étais sûr, mais sûr aussi que le lendemain ça irait mieux.

Le lendemain ça n'alla pas mieux. Mais ce jour-là je fis l'effort convenu. Après le déjeuner, une heure après que Jacqueline fut partie je quittai la cafétéria où j'étais quand même retourné, et je m'élançai dans la rue Turnebuone. Où était l'Arno ? J'en demandai la direction à un touriste qui me l'indiqua aussitôt. J'avais surtout envie à vrai dire de voir les poissons crevés qui flottaient à sa surface. J'y arrivai. Du quai, je les vis. Les journaux exagéraient. Il y en avait, mais bien moins qu'ils le disaient. Je fus déçu. Quant à l'Arno il n'avait plus grand-chose de commun avec celui de la route de Pise, avec celui de ma jeunesse en somme. Une cochonnerie, me dis-je, un filet d'eau, et avec ça, plein de poissons crevés encore. C'est l'Arno, me dis-je avec mauvaise volonté. Mais en vain. Il ne me fit aucun effet. Je m'en allai. Les rues étaient pleines, mais surtout de touristes. Ils avaient tous extrêmement chaud. Il y en avait deux ou trois courants qui partaient de l'Arno. J'en suivis un pour m'encourager, et j'arrivai sur une place. Je la reconnus. Où l'avais-je donc vue ? En carte postale, trouvai-je. La Place des Seigneurs, bien sûr. A son orée, je m'arrêtai. Eh bien ! la voilà, me dis-je. Elle flambait sous le soleil. L'idée de la traverser m'anéantit littéralement. Pourtant, du moment que j'en étais arrivé là, il fallait que je la traverse. Tous les touristes la traversaient, il le fallait. Il y en avait, et même des femmes et des enfants, qui la traversaient. Est-ce qu'ils étaient tellement différents de moi ? J'y vais, me dis-je, mais, chose imprévisible, je m'assis sur une marche de la galleria. J'attendis. Ma chemise, lentement, se mouillait et se collait à mon torse. Et ma veste, lentement, se mouillait et voilà qu'elle commençait à coller à ma chemise. Et moi, à l'intérieur de ma veste et de ma chemise, j'y pensais, je ne pouvais plus penser à autre chose. L'air, si on peut dire, au-dessus de la place, s'irisait comme au-dessus d'une bouilloire. J'y vais, me répétais-je. Mais un ouvrier arriva droit sur la galléria. Il s'arrêta à quelques mètres de moi, tira de sa sacoche une clef anglaise de grande taille et dévissa une bouche d'eau qui se trouvait à mes pieds. Le caniveau se remplit à ras bord. Je le regardais, et un vertige me prit. L'eau sortait de la bouche en un jet brillant. Se coller la bouche sur la bouche d'eau et se laisser remplir comme le caniveau. Mais heureusement les poissons crevés remontèrent à la surface de ma mémoire. L'eau venait peut-être de l'Arno. Je ne bus point, mais je pensai à elle, la Magra, d'autant plus. Depuis mon arrivée, chaque objet, chaque heure, me la rendait plus désirable. Je le sentais bien, il en fallait encore peu, très peu, pour me faire partir à Rocca. Tout doucement j'y arrivais. Mais ce peu qu'il fallait encore, ce ne fut pas ce jour-là qu'il arriva. La Place ne fut pas suffisante. D'ailleurs je ne la laissai pas mûrir. Après avoir vu l'eau du caniveau, je renonçai à la traverser. Je me levai et m'en allai. Par des rues étroites, je regagnai la cafétéria où j'avais passé la matinée. Sans que j'eusse à parler, le garçon, rien qu'à ma vue, comprit de quoi il retournait.

— Une grande menthe glacée, me dit-il, voilà ce qu'il faut à Monsieur.

Je la bus d'un trait. Puis, affaissé sur ma chaise, je la transpirai longuement, cela jusqu'à l'heure de retrouver Jacqueline.

Ce fut ma seule promenade dans Florence, je veux dire ma seule promenade touristique. Après quoi je ne bougeai plus du café pendant deux jours encore.

Un seul être me convenait, c'était le garçon de ce café où j'allais, c'est pourquoi toujours j'y retournais. De dix heures à midi et de trois heures à sept heures, je le regardais servir. Puis il s'occupait de moi. De temps en temps il m'apportait des journaux. Quelquefois il me parlait. « Quelle chaleur », me disait-il. Ou bien « un café glacé, c'est ce qu'il y a de mieux par la canicule. Ça coupe la soif et ça remonte ». Je l'écoutais. Je buvais tout ce qu'il me conseillait de boire. Il aimait bien jouer ce rôle auprès de moi.

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