Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Vous vient-il, à le regarder, le désir d'autres koudous ? demanda Anna.

— Et comment, dit Epaminondas.

— Ah, pour toujours, dis-je, il vous en reste le désir. Mais il est si rare qu'on en tue plusieurs à la file qu'on a le temps, en attendant les autres, de s'exaspérer de désir.

— Mais, dit-elle, on peut s'occuper autrement ?

— Bien sûr, dis-je, on peut revenir à ses occupations habituelles, mais on n'est plus le même homme. On a changé pour toujours.

Elle souriait, un peu ivre, de whiskys et du désir de tuer des koudous. Je lui caressai les chevilles avec de plus en plus de nervosité. Il faisait une accablante chaleur. De temps à autre, elle fermait à moitié les yeux. Nous étions très fatigués. Legrand s'endormit et ronfla doucement. Epaminondas devint songeur. Anna considéra Legrand et sourit.

— C'est une plaie de dévouement, dit-elle. Gégé n'est certainement pas quelqu'un de très difficile. — Elle ajouta : — Dans votre roman américain, dites-moi, parlerez-vous des koudous ? Comme M. Hemingway en a déjà parlé, est-ce qu'on ne trouvera pas ça de mauvais goût ?

— Sans M. Hemingway, dis-je, nous n'en parlerions pas, alors, est-ce qu'il vaudrait mieux mentir et dire que nous parlions d'autre chose ?

— Non, dit-elle, il vaut mieux dire la vérité, tant pis.

Elle se pencha sur la table et posa la tête sur ses bras repliés. Ses cheveux se dénouèrent et ses peignes tombèrent à terre.

— Qu'est-ce que vous direz d'autre ? demanda-t-elle doucement, dans votre roman américain.

— Nos nombreux voyages, dis-je. Ça sera un roman très maritime, forcément.

— Vous direz la couleur de la mer ?

— Bien sûr.

— Et quoi encore ?

— La torpeur des nuits africaines. Le clair de lune. Le tam-tam montboutou dans la savane.

— Et quoi encore ?

— Qui sait ? Peut-être un festin anthropophagique. Mais la couleur de la mer à toutes les heures du jour, ça, assurément.

— Ah, j'aimerais bien que les gens prennent ça pour un récit de voyages.

— Ils le prendront, puisque nous voyageons.

— Tous ?

— Peut-être pas tous. Une dizaine, peut-être pas.

— Et ceux-là, qu'est-ce qu'ils croiront ?

— Ce qu'ils voudront, tout ce qu'ils voudront. Mais vraiment, tout ce qu'ils voudront.

Elle se tut. La tête toujours sur ses bras.

— Parle-moi encore un peu, dit-elle tout bas.

— Lorsqu'on dort, dis-je, et qu'on le sait là, étendu devant la tente, alors, on croit qu'au-delà de ce koudou, ce serait trop, qu'on n'en aura jamais d'autre, que celui-là sera le seul. C'est un peu ça, le bonheur.

— Ah, dit-elle doucement, que ce serait terrible si les koudous n'existaient pas.

Je criai encore, je crois, son nom, comme je l'avais déjà fait le matin. Epaminondas sursauta encore. Legrand se réveilla. Il me demanda ce qui se passait. Je le rassurai. Rien, dis-je. Nous allâmes nous coucher. Faute de place Epaminondas partagea la chambre de Legrand. J'entendis ce dernier, à travers la cloison, lui demander si nous nous foutions de sa gueule et s'il croyait que cette comédie allait durer encore longtemps.

— Qui sait ? Elle finira peut-être demain, répondit très judicieusement Epaminondas. Ce qui secoua Legrand d'un gros rire, car il avait compris.

*

On partit le lendemain à quatre heures, comme de vrais chasseurs. Legrand avait un horaire rigoureux et s'y tenait. On roula dans la nuit pendant un peu plus d'une heure, les routes étaient mauvaises et ce fut assez pénible. Puis le soleil se leva sur les savanes de l'Ouellé. C'est un très beau pays. Il y a des vallées, des sources, un ciel plus clair. Parfois la forêt s'y reforme mais beaucoup plus clairsemée que dans le bassin du Congo. Il est tout entier recouvert d'un chaume haut et épais. C'est le vrai pays des koudous. De loin en loin, des rochers noirs affleurent du sol, ils ont des formes étranges qui rappelèrent souvent à Epaminondas celles de notre animal préféré. Il faisait bien plus frais que la veille. L'Ouellé est un plateau élevé, de cinq cents à mille mètres, qui monte doucement vers le Kilimandjaro. Il y fait toujours du vent. Il y eut encore quelques orages mais légers. Les routes devinrent de plus en plus mauvaises et nous eûmes un peu de mal à suivre la jeep de Legrand.

On arriva vers midi dans un petit village. Là il n'y avait plus aucun bungalow de blanc. Legrand nous dit que là s'arrêtaient les chemins carrossables, que nous n'étions pas loin du but à trois heures de marche environ. Nous avions été si dociles qu'il paraissait rassuré sur notre compte. Et nous, de notre côté nous nous étions un peu habitués à ses façons. Epaminondas lui-même trouva finalement que nous aurions pu tomber plus mal.

Nous nous arrêtâmes assez longtemps dans ce village. Legrand nous dit de descendre de l'auto et de l'attendre sur la place. Il avait, nous dit-il, quelques renseignements à prendre avant le départ. Il disparut et nous laissa seuls. Tout le village était dehors, alerté par notre arrivée. Nous allâmes nous asseoir sur la place. Notre docilité envers Legrand était telle que nous n'en bougeâmes pas de toute l'heure que dura son absence. Le village était rond comme un cirque, tout entier groupé autour de la place également ronde. Les cases étaient en bunco, toutes pareilles, devant chacune il y avait une même petite véranda à piliers recouverte de roseaux. Tous les habitants vinrent nous voir, sans aucune exception, et les hommes qui ne semblaient pas très actifs, et les femmes qui lorsque nous étions arrivés étaient en train de tisser sous leur véranda. Ils regardèrent Anna de très près et nous aussi qui étions avec elle. C'étaient les premiers Montboutous. Ils étaient plus grands que les hommes que nous avions vus jusque-là dans la vallée du Congo, et plus beaux. La plupart, métissés de Berbères, étaient moins noirs. Beaucoup avaient les joues et le front cisaillés de tatouages profonds. Ils avaient en général des visages très doux. Les femmes étaient nues jusqu'à la ceinture. Des petits enfants vinrent les téter comme des chevreaux, pendant qu'elles nous regardaient. Epaminondas remarqua qu'aucun de tous ces gens n'avait l'air particulièrement porté sur l'anthropophagie. Il réclama néanmoins un petit peu de whisky hollandais qu'Anna avait emporté et nous en bûmes nous aussi et suffisamment pour être d'accord avec lui. Nous nous laissâmes regarder tout le temps qu'on voulut. Chose curieuse, nos sourires nombreux n'en déridèrent aucun. Ils commentèrent longuement nos personnes — physiques forcément — à voix très haute et comme s'ils avaient été à de grandes distances les uns des autres. Leurs voix auraient pu être effrayantes si elles n'avaient pas contrasté avec la douceur de leurs visages et si nous n'avions pas été d'humeur à ne nous effrayer que de très peu de chose au monde.

Legrand revint enfin, suivi de deux hommes habillés de culottes européennes qui fumaient des cigares dans d'énormes fume-cigarette. Il n'était pas du tout satisfait des renseignements qu'il venait de prendre. Il nous dit que la police avait fait une descente la veille dans ce village-ci. Qu'il y avait beaucoup de chances pour que ce soit notre venue qui l'ait alertée et qu'il fallait s'attendre non seulement qu'elle revienne dans la journée, mais qu'elle pousse cette fois plus loin, jusqu'au village où nous devions rejoindre Gégé. Il n'était pas arrivé à savoir si ce dernier avait été prévenu. S'il l'avait été il nous serait évidemment très difficile de savoir où il s'était enfui, très difficile de le trouver.

— Très difficile ? demanda Anna.

— Peut-être même impossible, dit Legrand.

— Oh non, dit Anna.

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