Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

Здесь есть возможность читать онлайн «Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1952, ISBN: 1952, Издательство: Gallimard, Жанр: Остросюжетные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Marin de Gibraltar»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

Le Marin de Gibraltar — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Marin de Gibraltar», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Qu'entre vous et nous, dis-je, c'est à la vie et à la mort.

— Vous vous foutez de ma gueule, dit Jojo, mais je m'en fous, je m'en fous, comme des sauriens.

— Ouf, fit André.

— Faut de tout pour faire un monde, gueula Henri, il n'y a rien de plus vrai. Deux demis, dit-il à André. De la fine, il y en a marre.

— Trois, dit Epaminondas.

— Quatre, dit Jojo.

— Sept ? demandai-je à Anna.

— Sept, dit-elle.

— Je veux bien vous les donner, dit André, mais après toutes les fines que vous vous êtes envoyées derrière la cravate, ça va faire un mélange carbonique maison. A mon avis, et il y a vingt-sept ans que je suis barman, vous devriez continuer avec les fines.

— Vous êtes un vrai père pour nous, dit Anna.

— A moins, dit André, que vous vouliez étudier les effets du mélange carbonique sur les sauriens, je ne vous donne pas de bière.

— Il y en a pas beaucoup, dit Henri, des barmen comme ça, à la hauteur.

— Quand même, dit le pote, un bon demi bien frais…

— Je comprends pas, André, dit Jojo, le mélange carbonique, qu'est-ce que ça fait ?

— Ça explose, dis-je.

— Comme si vous avaliez de la dynamite, dit Anna.

— Jamais entendu parler de ça, dit Jojo. On se fout de ma gueule ici.

— I am not very rassaurien, dit Epaminondas.

— Ça n'explose pas dans tous les cas, dit Anna, mais seulement une fois sur mille.

— Alors, demande André, fine ?

— Fine, mais à l'eau, dit Henri.

— Pour tout le monde ?

— Pour tout le monde.

— C'est pas tous les soirs, dit André, qu'on a des clients aussi compréhensifs.

— Moi non, dit Jojo, je veux de la bière.

— T'auras de la fine comme tout le monde, dit André.

— Je suis pas à tes ordres, dit Jojo, je te dis que c'est de la bière que je veux et pas de la fine.

— T'auras quand même de la fine, dit André, et même si tu veux, je te la paye.

— Autrement dit, fit Jojo, tu m'empêches de boire de la bière ?

— Oui, dit André, pour ton bien.

— Pour la dernière fois, dit Jojo, André, donne-moi un demi.

— Vous voulez exploser, demande Anna, c'est ça que vous voulez, Jojo ?

— Pas besoin d'un demi pour exploser, dit Jojo.

— Puisque nous, dit Henri, on prend des fines, tu peux bien en prendre une, non. A l'eau, ça désaltère aussi bien qu'un demi.

— C'est pas la question, dit Jojo. Moi, c'est de la bière que je veux.

— Je t'adore, dit André, mais t'auras pas de bière.

— Je m'en souviendrai, André, dit Jojo.

— J'aimerais bien savoir, dit Henri, ce qu'un type pareil fait de lui dans la vie.

— Si je vous gêne, dit Jojo, faut le dire.

— C'est pas ça, dit Henri, mais on se demande quel boulot tu peux faire.

— Je fais ce que je fais, dit Jojo.

— Il y a pas de mal à ça, dit l'homme, chacun fait ce qu'il peut.

— Si vous le prenez comme ça, dit Jojo, je retourne d'où je viens. Au revoir.

— Au revoir, dit Anna.

M. Jojo sortit.

— D'où vient-il ? demandai-je.

— D'Indochine, dit André, ou de quelque part par là dans le Pacifique. Il y a dix ans que je le connais, il a pas bougé d'un poil.

— Alors, dit Legrand, Anna, c'est vous ?

— C'est moi. Et vous qui c'est ?

— Rien, dit Legrand.

— Je m'en doutais, dit Anna tout bas.

Le barman et Henri observaient un silence discret.

— Et eux ? demanda Legrand en nous montrant.

— Eux, c'est eux, dit Anna.

— Comprends pas, dit Legrand.

— J'ai beaucoup d'amis, expliqua Anna.

Legrand se rembrunit.

— Ils viennent aussi ? demanda-t-il.

— Bien sûr, dit Anna.

— Je crois que j'ai pas très bien pigé, dit Legrand.

— Quelle importance, dit Epaminondas. Si on essayait de tout comprendre…

— On n'aurait pas assez de sa vie, dis-je.

— C'est loin ? demanda Anna.

— Deux jours d'auto, dit Legrand très rembruni.

— Le monde est quand même petit, dit Epaminondas.

— Vous ne pouvez pas partir seule ? demanda innocemment Legrand.

— On fait ce qu'on peut, dit Anna. Je ne peux pas.

— On te gênera pas, dit Epaminondas, on gêne jamais personne.

— Jamais, dis-je, vous pouvez vous renseigner.

— Moi, dit Legrand en haussant les épaules, ce que j'en dis…

Il nous quitta, toujours rembruni et nous donna rendez-vous pour le lendemain matin. Nous rentrâmes à bord. Epaminondas était de nouveau un petit peu inquiet.

— De deux choses l'une, dit-il, ou c'est lui, ou c'est pas lui.

— Tu es fatigué, dit Anna, tu devrais aller te coucher.

— Si c'est lui, c'est lui, continua Epaminondas.

— Et encore, dis-je, tu sais bien ce que c'est…

— Mais si c'est pas lui, continua imperturbablement Epaminondas, alors, pourquoi c'est qu'ils te disent de t'amener ?

*

Epaminondas se leva tôt pour acheter deux mausers et une carabine. C'était malgré tout nécessaire, nous dit-il, pour la traversée du bassin de l'Ouellé et, on ne savait jamais, pour le cas où nous verrions un koudou.

Nous avions rendez-vous avec Legrand dans le bar où nous l'avions rencontré la veille, à l'heure de l'apéritif. Epaminondas tint beaucoup à ce que nous nous y rendions avec nos mausers et notre carabine en bandoulière. Il était de nouveau de très bonne humeur. Mais lorsque Legrand nous vit entrer, il ne sourit pas du tout, bien au contraire.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il.

Cette plaisanterie le fit s'assombrir beaucoup.

— Des mausers et une carabine, lui expliqua gentiment Epaminondas.

Legrand était un homme sérieux. Il nous demanda aussitôt, poliment d'ailleurs, de lui déférer nos identités respectives et celle de notre bateau.

— On fait sérieusement les choses ou on ne les fait pas, nous dit-il.

Nous étions tout à fait d'accord. Il avait des principes, nous dit-il, et de l'expérience ; il nous fit entendre que ce n'était pas la première fois qu'il accomplissait une mission aussi délicate. Nous voulûmes bien le croire. Son dévouement à Gégé était excessif, et sa circonspection désespérante. Il n'était d'ailleurs pas sans timidité. Nous n'apprîmes rien de lui durant le temps que dura le voyage, sauf qu'il connaissait Gégé depuis deux ans, qu'il venait lui aussi d'Abomey et que depuis qu'ils se connaissaient, Gégé et lui travaillaient ensemble. Anna lui importait peu et il n'en fut jamais et d'aucune façon, curieux. Il usa à son égard, comme au nôtre d'ailleurs, d'une réserve qui se serait voulue très, comment dire, militaire, et dont il croyait qu'il allait du sérieux de sa mission de ne pas se départir. Nous devions lui faire confiance, nous prévint-il avant de partir. Nous lui fîmes confiance, et jusqu'au bout. Il nous conduisit où il voulut, d'ailleurs fort bien. La seule difficulté que nous rencontrâmes vint d'Epaminondas et elle fut vite aplanie. Epaminondas avait pour les humeurs messianiques, quelque justifiées qu'elles soient, une insurmontable aversion. Et de plus, Legrand l'inquiéta un peu, le premier jour du moins. Mais le lendemain, le koudou aidant, il l'oublia. Ce ne fut d'ailleurs pas le moindre intérêt du voyage que de voir Epaminondas le surveiller pendant toute une soirée avec la vigilance d'un petit koudou. Ah, nous n'aimâmes jamais Epaminondas autant que durant ces journées-là !

Nous partîmes le lendemain matin vers huit heures. Anna prit son auto. Legrand, heureusement, prit aussi la sienne, une jeep, et il nous devança. Lui seul savait où nous allions, et où nous devions coucher le soir.

*

Nous traversâmes ce jour-là les grandes étendues plates et humides du Haut-Congo. Les routes étaient belles. Les autos marchaient bien. Le temps en Afrique, à ces latitudes-là, ne pose pas de problèmes. Il faisait bien entendu une chaleur extraordinaire mais, était-ce parce que le but que nous poursuivions nous tenait suffisamment à cœur ? personne ne s'en plaignit. Il pleut toute l'année — avec, paraît-il, des différences suivant les équinoxes — dans le bassin du Congo. Il plut donc aussi ce jour-là. La forêt fut interminable. Elle n'est cependant jamais monotone et au contraire, toujours différente, à ceux qui veulent bien la regarder. Les klaxons des autos y résonnent comme dans une cathédrale. Toujours, des nuages très bas la recouvrent. Ils se vident en elle à peu près toutes les heures, c'est une habitude à prendre, jusque dans sa profondeur, jusque dans la profondeur de la terre. Des tonnes d'eau. Nous arrêtions les voitures. Le bruit de la pluie était tel qu'il aurait pu nous faire peur. Elle la regardait tomber, étonnée. C'était étrange de la voir là, ses yeux prenaient alternativement la couleur vert sombre de la forêt et la transparence de la pluie. Elle avait chaud, elle aussi, son front était tout le temps couvert de sueur, et elle l'essuyait du revers de son bras, dans un geste machinal, distrait, qui m'entrait dans le cœur. Le bruit de la pluie nous empêchait de parler. Alors je la regardais regarder la pluie et s'essuyer le front du revers de son bras. Si ce n'avait été que ça. Mais les battements de ses paupières, eux-mêmes, m'entraient dans le cœur. Et une fois, à force de la regarder, je crus soudain voir d'elle autre chose encore que je ne pourrais nommer et que peut-être je n'aurais pas dû voir, et je poussai un cri. Epaminondas sursauta et m'engueula. Il s'avéra très vite que lui aussi supportait mal le climat tropical. Elle, elle devint un peu pâle, mais elle ne me demanda pas ce qui m'arrivait. De temps à autre le Congo apparaissait. Parfois calme. Parfois non. Il courait dans la forêt comme un fou, au prix d'une courbe immense que la route ne suivait pas toujours. Le bruit de ses rapides s'entendait à dix kilomètres et il aurait couvert à lui seul le barrissement réuni de cent mille éléphants. Les visites en étaient de loin en loin organisées, mais Legrand ne nous laissa pas le loisir d'en profiter. Nous traversâmes peu de villages. Ils étaient en général minuscules, engloutis dans la profondeur de la forêt. Seuls les koudous et les éléphants — mais les plus grands du monde — s'en accommodent et savent s'y reconnaître. Ils meurent de vieillesse sur son sol inviolable et elle les mange, comme elle se mange elle-même dans un recommencement perpétuel, depuis le commencement du monde. D'étranges couleurs la traversent. Des courants de couleur, des veines, des fleuves de couleur. Elle devient quelquefois rouge comme le crime. D'autres fois, grise, et d'autres fois encore, elle se décolore complètement jusqu'à l'insipidité. Nous respirions mal. Les orages constants chargeaient l'air de lourdes vapeurs huileuses. Ce n'était pas, que voulez-vous, un air pour les hommes, mais pour les éléphants et les koudous. Personne cependant ne s'en plaignit. Nous ne vîmes aucune fleur qui nous rappelât celles que nous connaissions. Sans doute n'étaient-elles visibles, elles aussi, que des koudous.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Marin de Gibraltar»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Marin de Gibraltar» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x