Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Qu'est-ce qui n'en est pas une ? demanda alors Anna que cette conversation commençait à intéresser.

— Quoi ? dit Henri qui se mit à la lorgner.

— Une épreuve de patience, dit Anna.

— Madame est désabusée ? demanda Legrand d'un ton galant.

— Ah pour ça non ! s'esclaffa Epaminondas qui en était quand même à son troisième whisky.

— Un oubli, expliqua Henri, on s'enlise dans le bunco et puis après, ben après faut attendre les copains…

— C'est terrible quand on y pense, dit Anna.

— Qu'est-ce qui est terrible ? demanda Legrand, soupçonneux.

— L'idée que vous pourriez ne pas être là, dit Anna, en train de boire vos whiskys.

Legrand commença à la regarder d'un mauvais œil. Mais Henri lui fit signe de ne pas s'énerver. Anna souriait très gentiment.

— Vous êtes Parisienne, dit-il, les Parisiennes, elles ont de la repartie, on les reconnaît tout de suite.

— En attendant, dit Epaminondas qui commençait à s'énerver lui aussi, c'est vrai que la vie c'est une épreuve de patience.

— Tu trouves ? demandai-je à Anna.

— On le dit, dit-elle, tout bas.

— Quand je pissais, dit Henri, ça faisait un nuage de poussière. La même chose, dit-il au barman.

— Moi, dit le barman, depuis huit ans que je suis ici, j'aimerais bien une fois pisser dans le verglas.

— A qui le dites-vous, dit Henri. Un bon verglas incassable, rien de tel. Quarante-trois degrés à Touatana. On en est loin du verglas.

— Moi, dit Legrand, j'ai toujours préféré la chaleur au froid. Pourtant, ici, qu'est-ce qu'on déguste, eh bien, je préfère encore ça.

— Comme c'est curieux, dit le barman.

— Ben moi non, dit Henri, non et non, je le croyais autrefois, mais je le crois plus.

— Qu'est-ce que je donnerais, Bon Dieu, pour pisser dans le verglas, dit le barman.

— On dit ça, dit Epaminondas, puis c'est comme pour le reste, ça n'a rien d'extraordinaire, quand on y est…

— Tu me diras ce que tu voudras, dit Henri, l'époque glaciaire, ça devait quand même pas être marrant…

— Il n'y avait personne pour en juger, dit le barman en bâillant, alors…

— Vous êtes sûr qu'il y avait personne ? demanda Epaminondas intéressé.

— Il devait au moins y avoir des animaux, dit Anna.

— Et les animaux, c'est personne ? demanda Henri.

— Je ne crois pas, dis-je, il me semble qu'il n'y en avait pas.

— Ce n'est pas possible, dit Anna, ou alors de très petits animaux, ajouta-t-elle très enfantinement.

— Je ne crois pas, dis-je.

— Toi, est-ce que tu l'as vue, la mer de Glace ? demanda Henri à Legrand.

— Et comment, dit Legrand. En 36. C'était le bon temps. Le plus curieux, c'est que ça fait des vagues, comme si ça s'était glacé d'un seul coup d'un seul.

— Tu es sûr qu'il y avait rien ? me demanda Anna, même pas des koudous ?

— Eh bien, dit Henri, à l'époque glaciaire, toute la terre était comme la mer de Glace.

— Sous la glace, dit Anna, il devait y avoir de tout petits animaux qui attendaient que ça fonde.

— Je le voudrais bien, dis-je. Puis, après tout, qui sait ? Peut-être qu'il y avait déjà de tout.

— C'est impossible, qu'il y ait rien eu, dit énergiquement Epaminondas, parce que, alors, comment expliquer qu'il y en ait eu par la suite, des tas et des tas ?

— C'est marrant, dit le barman, quand le thermomètre atteint quarante à l'ombre, on parle souvent de l'époque glaciaire.

— C'est vrai, dit Anna, comment expliquer tout ce qu'il y a maintenant ?

Elle me souriait.

— Tais-toi, dis-je, tout bas. Tu t'acharnes toujours comme ça ?

— Si tu ne l'as pas encore remarqué, qu'est-ce qu'il te faut… dit Epaminondas en rigolant.

— C'est difficile à supporter, dit Anna, tu ne trouves pas ?

— Tout le monde le supporte, dis-je. Et bien plus encore. Tu ne peux pas t'imaginer ce qu'en ce moment je supporte…

— Si c'est comme ça que vous faites le boulot, dit Epaminondas indigné.

— Ça va pas, dis ? demanda Henri à Legrand.

Legrand avait les yeux à demi fermés et l'air extatique.

— Attends, dit Legrand.

— Ça a pas l'air d'aller, dit le barman.

— Alors ? demanda Henri d'un ton inquiet, tu accouches ?

— Attends, attends, dit le pote.

— S'il doit tomber raide, dit Anna, vous feriez mieux de lui enlever son verre.

— Saumuriens ! gueula Legrand, c'était un mot que je cherchais.

— Ça le prend souvent ? demanda Anna.

— A l'époque glaciaire, il y avait des saumuriens, dit Legrand, ravi.

— Il est comme ça, expliqua Henri à tout le monde, il a l'air comme ça, bien gentil, simple et tout, mais c'est un intellectuel. C'est pas un con.

— Tu vois, dit Legrand, c'est sauce, saumure, qui m'a fait trouver.

— Si vous le saviez, qu'il est comme ça, dit Anna à Henri, vous auriez pu nous prévenir.

— Je ne peux pas supporter, expliqua Legrand, de ne pas me rappeler d'un mot. A l'époque glaciaire, déclama-t-il, la terre était peuplée de saumuriens.

— Tu vois bien, me dit Anna, qu'il y avait quelque chose.

— Des sauriens, je crois, dis-je.

— Il me semblait, dit le barman. C'est saumure qui trompe. Pour ma part, d'ailleurs je n'y vois aucun inconvénient.

— Sauriens, si vous voulez, dit Legrand un peu déconfit.

— Alors ? dit Anna, il y en avait ou non ?

— Je ne sais plus, lui dis-je tout bas.

— Les sauriens, je suis sûr que c'était avant, affirma tout à coup Epaminondas.

— On n'est pas obligé de vous croire, dit Legrand avec dignité. Tu le savais, toi ? demanda-t-il à Henri.

— C'est-à-dire, dit Henri, que s'il y avait que de la glace, je me demande ce qu'ils pouvaient bien croûter, les sauriens…

— C'est grand, les sauriens ? me demanda Anna.

— Très très grand, dis-je, ça ressemble aux crocodiles.

— Pour la nourriture, dit Legrand, on se fait à tout, c'est connu. Quand il y a que de la glace, on mange de la glace, voilà.

— Si les sauriens étaient aussi grands que ça, dit Anna, je veux bien croire qu'il n'y en avait pas, mais je crois qu'il y avait quand même de tout petits animaux.

— Pour ce que ça nous avance, dit le barman. Moi ce que j'aimerais, c'est pisser une petite fois dans le verglas.

— Tout petits, dit Anna, aussi petits qu'on voudra, mais il devait y en avoir. Des petits insectes. Ça mange quoi ? rien et ça respire à peine, alors ça peut rester longtemps sous la glace…

— T'as fini de l'exciter comme ça avec tes petits animaux ? lui dit Epaminondas.

— S'il n'y avait, dis-je, qu'avec les petits animaux…

— Ah ah ! s'esclaffa Epaminondas.

— D'abord, dit Henri, comment le sait-on qu'il y avait rien ?

— On le sait, dis-je. Tu y tiens tellement, demandai-je à Anna, à tes petits animaux ?

— Ça ne m'empêchera pas de dormir, dit-elle.

— Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ? demandai-je.

— Si vous continuez comme ça, dit Epaminondas, moi je me taille.

— Ça ne m'empêchera pas de dormir, reprit Anna, mais c'est quand même difficile à supporter.

— Tout le monde le supporte parfaitement, dis-je. Personne ne peut l'expliquer. Absolument personne. Calme-toi.

— Quand la glace a fondu, dit Henri, ça devait être une belle gadoue.

— Pour ça, dit le barman, mais comme il y avait personne pour en juger.

— Et même s'il y avait eu quelqu'un, dit Anna.

— Formidable quand on y pense, dit Henri d'un air de circonstance. Remettez ça, André.

— Fine ? On boit sec, dans l'Ouellé, à ce que je vois d'après ces messieurs. C'est vrai que ça devait être une belle gadoue. Je suis d'accord.

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