Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Ça commence bien, dit-elle, la chasse au koudou.

— Ce n'est rien encore, dis-je.

— Ce n'est rien encore ? dit-elle en riant.

Laurent était assis à côté de nous. Mais aucune présence ne nous gênait jamais, surtout celle de Laurent. Elle ajouta très enfantinement :

— Ah, tu es vraiment un grand chasseur de koudous.

Elle se tourna vers Laurent.

— Tu ne trouves pas ?

— Je trouve aussi, dit Laurent en nous regardant tour à tour. Je trouve aussi que la chasse aux koudous peut rendre de grands services lorsqu'on la pratique avec, comment dire ? suffisamment de feu.

On rit beaucoup tous les trois.

— C'est vrai, dit-elle. Je finirai par croire tout à fait que la sagesse consiste à n'embarquer que de grands joueurs de poker et de grands chasseurs de koudous.

— Et les grands ivrognes, dis-je, qu'est-ce que tu en fais ?

— Les grands ivrognes, dit-elle — elle se renversa sur sa chaise et se mit à rire —, devraient être eux aussi d'une incomparable sécurité.

— Je voudrais être, déclamai-je alors, l'ivrognissime des mers du Sud.

— Pourquoi ?

Elle riait beaucoup.

— Pourquoi en effet ? dis-je.

— Je ne sais pas, dit-elle, comment le saurais-je ?

— En effet, dis-je. Pourquoi riez-vous ?

— Pourquoi me demander pourquoi ?

Elle se tourna vers Laurent. Il y a entre elle et Laurent une très grande amitié.

— A part le mien, dit-elle, est-ce qu'il t'est arrivé de voir de grands amours.

— A terre, dit Laurent au bout d'un moment, il m'est arrivé d'en voir quelques-uns. C'est une chose assez triste à voir.

— Tu parles, dit-elle, de ces amours sur lesquels, jamais, aucune menace ne pèse ? que rien, apparemment, n'empêche de durer toujours ?

— Installés sur l'éternité, dit Laurent, c'est ça.

— L'éternité, c'est beaucoup, dis-je.

— Est-ce qu'on ne dit pas, dit-elle, que rien ne vous en donne davantage le sentiment qu'un grand amour ? Que rien, en somme, n'y ressemble plus ?

— Les petits amours au jour le jour, dis-je, ont d'autres avantages.

— Ceux-là, dit Laurent, en riant, ne sont pas tristes à voir.

— Ils ne sauraient que faire, ceux-là, de l'éternité, dis-je, la vie leur suffit.

— Dites-moi, dit-elle, quel est le signe annonciateur de la fin d'un grand amour ?

— Que rien, apparemment, ne l'empêche de durer toujours, dis-je, non ?

— Et ceux, dit Laurent en riant, ceux que tout empêche de durer toujours ?

— Ah ! ceux-là, dis-je, comment savoir encore ?

— Je n'aurais jamais cru, dit Anna, que la chasse au koudou était aussi gaie.

J'étais assez saoul moi aussi et je l'embrassais beaucoup. Les marins étaient habitués à nos façons. Et Louis et son ami étaient eux aussi trop saouls et trop heureux pour s'offusquer de quoi que ce soit. Et d'ailleurs tout le monde pouvait comprendre, non ? qu'il fallait bien que quelqu'un l'embrasse, en attendant le marin de Gibraltar ? N'étais-je pas là pour ça ? Il n'y eut je crois que la petite Peuhl qui prit ombrage de ces façons. Elle voulut s'en aller. Anna me demanda de la raccompagner. Je la raccompagnai donc jusqu'à la case de Louis. Quand je revins la fête durait encore. Les marins se marraient toujours. C'était à qui ferait les suppositions les plus insensées sur les endroits du monde où pouvait se trouver le marin de Gibraltar. Laurent s'était mêlé à la conversation et riait lui aussi beaucoup. Elle, elle m'attendait. Nous prîmes part à la conversation. Elle dura encore un long moment. Puis, sur la proposition de Bruno qui décidément reprenait goût à l'existence, tous décidèrent de faire une nouvelle descente dans les bordels de la ville. Ils s'en allèrent. Il n'y eut qu'elle et moi qui restâmes à bord.

*

Nous arrivâmes à Léopoldville trois jours après avoir quitté Cotonou. C'était l'époque la plus chaude de l'année. Un brouillard bas et gris recouvrait la ville. Plusieurs fois par jour un orage le crevait et le dissipait, pour une demi-heure. Après quoi il se reformait encore. Les gens respiraient mal. Toujours, le nuage gris se reformait et toujours les orages le crevaient. Des trombes d'eau tiède s'écroulaient sur la ville. On respirait. Et le nuage gris se reformait. Et on attendait de nouveau l'orage. La ville est riche. Ses avenues sont larges. Elle compte des immeubles de trente étages, des banques, beaucoup de police. Il y a pas mal de diamants dans le sous-sol de la colonie. Des milliers de noirs le creusent, l'émiettent, le passent au crible, enterrés dans des galeries souterraines profondes afin que la veuve de feu Nelson Nelson puisse en orner ses doigts. L'Afrique cerne la ville de très près. Celle-ci brille dans sa nuit noire avec l'éclat implacable de l'acier. Mais on la tient en respect. Sans quoi, c'en serait très vite fait, elle se refermerait sur la ville et enserrerait de lianes ses gratte-ciel. Mais lorsqu'on arriva, Léopoldville régnait encore sur elle, pour la plus grande tranquillité de M meNelson Nelson.

On ancra le yacht. On prospecta, comme convenu, les cafés le long du Congo — Anna, Epaminondas et moi. On but beaucoup de bière sous les ventilateurs tout en écoutant les conversations des consommateurs. On délaissa un peu le whisky afin de les entendre avec toute l'attention nécessaire. Epaminondas ne nous quitta pas. Nos conversations, lorsque nous en avions, ne portaient que sur la chasse au koudou. Quand même nous doutions suffisamment de la véritable identité de Gégé pour ne parler que de koudous.

Cela dura trois jours. On but vraiment beaucoup de bière en trois jours. Heureusement que les koudous nous offraient des ressources inespérées. Epaminondas, qui s'était de nouveau inquiété en arrivant, se rassura suffisamment pour s'impatienter une nouvelle fois de les chasser un jour.

Et au bout de trois jours, après le dîner, alors qu'Epaminondas désespérait tout à fait et de les chasser et de sortir vivant de cette chaleur, nous entendîmes une conversation singulière.

C'était dans un bar élégant des environs de la ville. Nous y étions déjà venus deux fois à cause du barman, un grand barman sur le retour, désabusé, et qui, dans les moments creux, nous parlait de l'Afrique. Nous y étions depuis une demi-heure lorsque deux hommes entrèrent. Ils étaient habillés de blanc, guêtrés, et ils portaient un fusil en bandoulière. L'un était grand. L'autre, petit. Ils avaient très chaud et ils étaient crottés jusqu'aux genoux. Le soleil du Congo les avait fortement basanés. Ils venaient de loin et ils étaient bien contents d'être arrivés. Ce n'étaient pas des habitués de ce bar. Ils commandèrent deux whiskys.

— Qu'est-ce qu'on a pris, commença le premier.

— Tu l'as dit, dit le second.

— Ces messieurs viennent de loin ? demanda poliment le barman.

— De l'Ouellé, dit le premier.

— Tiens, dit tout bas Epaminondas.

— Qu'est-ce qu'on a pris, dit le second. Remettez-nous ça.

— On dirait que la chaleur est arrivée plus tôt, cette année, dit le barman très poliment.

— Putain, dit le premier. Nos pneus, ils ont à moitié fondu. T'as été à la hauteur, Henri. — Il s'adressa au barman. — C'est lui le chauffeur, un champion.

— Enchanté, dit le barman en bâillant.

— Tu exagères, Legrand, dit Henri.

— Non, dit Legrand, un champion.

— Et la chasse, bonne ? demanda le barman.

— Un petit lynx, dit Legrand. Puis une antilope. Mais on n'a pas beaucoup chassé.

— Oui, dit Henri, on a toujours tiré de la piste, alors forcément, comme on soulevait des nuages de poussière, le gibier, il est pas con…

— Forcément, dit le barman.

— Quatre cents kilomètres de piste, dit Legrand. Henri, t'as été à la hauteur. Le plus dur, voyez, c'est la patience. Quarante à l'heure pendant quatre cents kilomètres, c'est une épreuve de patience.

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