Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Il a d'abord gagné la brousse, puis ensuite, à l'aide de ses amis, le Congo belge. Une fois arrivé au Congo belge — vous allez sans doute reconnaître ce trait si personnel — M. le marin de Gibraltar a fait courir le bruit qu'il avait été réduit à l'extrémité dernière, parce que les autorités belges n'avaient pas fait jouer l'extradition en sa faveur et qu'il avait obtenu de ses camarades anthropophages, les Montboutous, qu'ils le mangeassent à l'occasion de la fête annuelle de leur grande tribu. Cette ruse sommeillait de longue date dans le cerveau de M. le marin de Gibraltar et vous n'avez, Madame, aucune inquiétude à avoir. Lors d'une de nos dernières entrevues, en effet, M. le marin de Gibraltar m'avait lui-même annoncé que si besoin s'en faisait trop sentir un jour, il gagnerait le Congo belge par la côte et qu'une fois là, si on ne lui foutait pas encore la paix, il en viendrait à cette solution extrême, il voulait dire, de faire courir le bruit de sa dévoration par les Montboutous. Il m'a dit : « Gégé ne sera jamais pris par la police, jamais. » A ce propos, je note à toutes fins utiles que M. le marin de Gibraltar ne parle de lui qu'à la troisième personne. Il dit : « Gégé a faim », ou bien : « Gégé se porte bien », ou encore : « Gégé s'emmerde » etc. Au cours de cet entretien susdit, le plus long que j'ai eu l'honneur d'avoir avec M. le marin de Gibraltar, il m'a expliqué que du moment que sa vie avait été ce qu'elle avait été, c'est-à-dire ressemblante à celle qu'il aurait souhaité avoir s'il était permis de pouvoir faire ce souhait, il était assez satisfait de celle qu'il avait eue pour ne pas la regretter et ne pas pouvoir envisager d'en avoir une autre — par trop différente — il entendait par là sans doute d'être emprisonné par exemple — cela lui était donc égal de disparaître chez les Montboutous. C'était même un genre de mort que, disait-il, chose curieuse, il avait toujours souhaité. « Dommage, m'a-t-il dit, que Gégé meure dans toute sa santé sans qu'il puisse servir à rien et que toute cette santé pourrisse en définitive dans le sol africain qui n'en a que faire. Dommage, alors que ses camarades, les Montboutous de l'Ouellé, seraient si contents de le becqueter en toute amitié. Si Gégé était malade, ou vioch, ou vérolé, d'accord pour le sol africain, mais tel qu'il est, dommage de perdre un si bon morceau ! » Sur la demeure de M. le marin de Gibraltar la police a trouvé une pancarte en carton, laissée par lui avant de partir, qui confirme ce que je viens de vous dire : « Ne vous fatiguez pas. Ne cherchez pas Gégé. Gégé n'est plus. Ne cherchez même pas son cadavre. Aucune trace de cadavre de Gégé dans le sol africain pour la bonne raison, comme tout le monde peut vous le dire à Abomey, que Gégé a été mangé par ses camarades les Montboutous de l'Ouellé et qu'il vous emmerde. Postscriptum : Gégé ne regrette rien, ni pour le flic ni pour le colon. »

La population d'Abomey, questionnée, a bien entendu confirmé les dires de son seigneur. La police, impuissante, a regagné Porto-Novo.

Si j'ai cru utile de prévenir M. Epaminondas, c'est que nous savons maintenant où trouver M. le marin de Gibraltar. Il y a un mois de cela, il nous a écrit de Léopoldville. La lettre m'était adressée — non pas que je sois son meilleur ami, mais je suis le seul à lire la langue française. Nous avons détruit la lettre bien entendu, mais nous nous en souvenons parfaitement. « Cher Béhanzin, me disait-il plaisamment, Gégé est à Léopoldville. Il s'y occupe le mieux qu'il peut. C'est grand, la ville, c'est une des merveilles de la merde coloniale. Faut avoir tué père et mère pour y vivre. Il y a quand même retrouvé des amis. Il joue aux cartes. Enterrez ses mausers. A bientôt, votre Gégé. »

Au reçu de cette lettre, Louis s'est décidé à écrire à M. le marin de Gibraltar par personne interposée. Les choses pressaient. Vous étiez déjà en route pour Sète où nous savions qu'Epaminondas vous faisait venir. Alors, pris de court, comme on dit, nous nous sommes enfin décidés, la distance aidant à lui parler de son passé, de vous, Madame, et de votre passe-temps. Nous lui avons demandé s'il n'était pas le justicier de M. Nelson Nelson, le roi des billes des automobiles américaines et au cas où il le serait, de nous le faire savoir. Nous lui avons dit aussi qu'une dame prénommée Anna, montée sur un bateau prénommé Le Gibraltar , le cherchait dans tous les sens de la Terre.

Ce mot était-il trop explicite ? trop direct ? Pressés par les événements, nous l'avons peut-être un peu hâtivement rédigé. Car nous avons reçu avant-hier une réponse un peu énervée de M. le marin de Gibraltar. La voici : « Si Gégé était l'assassin de Nelson Nelson, il ne le dirait évidemment pas, surtout par écrit. Il faut être fou ou imbécile pour croire qu'il pourrait le dire. Quant à la nommée Anna, vous pouvez toujours l'adresser à Gégé. On verra ce qu'on peut faire pour elle. Qu'elle demande Gégé à Léo, dans le premier bistro de la rive gauche du Congo. »

Je m'excuse, Madame, d'avoir été si long. Je ne vois plus rien à vous dire, sauf que je considère votre entreprise avec une grande sympathie.

*

Nous rentrâmes à bord assez tard. Le rire que nous avions été obligés de contenir, en écoutant cette version nouvelle de l'histoire du marin de Gibraltar, nous avait fatigués. Nous allâmes tous les trois au bar, comme il se devait, pour prendre un whisky et tirer la moralité de la soirée. Et Epaminondas faisait si triste mine que cela s'imposait.

— Je crois bien, dit-il, que cette fois, c'est pas la bonne.

Elle le rassura comme elle put.

— Il a pu changer, dit-elle. Pourquoi ne serait-ce pas la bonne ? Est-ce qu'il n'a pas le droit, lui aussi, de changer ?

Mais son fou rire fut tel, tout à coup, après le premier whisky, qu'il gagna même Epaminondas.

— Cette fois, dit-il, tu peux dire que je t'ai foutue dans un drôle de pétrin.

— Je finirai par croire, dis-je, qu'il existe, et comment.

Epaminondas prit son air épouvanté.

— Il veut dire, dit Anna, qu'avec tous ses mausers il faudra peut-être faire un peu plus attention qu'avec les autres.

— Quand les nerveux portent des fusils en bandoulière, ils risquent de s'en servir, comment dire ? un peu vite.

— Moi, dit Epaminondas, pour ce que j'ai à me reprocher… je risque rien.

— Je crois, dis-je, qu'il ne doit pas en être à ces nuances près.

Le cours des pensées d'Epaminondas changea.

— Alors ? tu y vas quand même sur la rive du Congo ?

— On peut changer, dit-elle, très suavement. Et même beaucoup changer.

Elle me regarda, distraite, tout à coup.

— S'il a changé à ce point, insista Epaminondas, tu crois que ça vaut le coup d'aller te faire trouer la peau sur la rive du Congo ?

— Les rives du Congo, dis-je, et surtout celles de l'Ouellé fourmillent de koudous.

— Si ce n'est que ça, dit Epaminondas, on pourrait peut-être aller les chasser ailleurs que dans ses plates-bandes ?

— Il a pu très bien changer, continua Anna. Changer complètement. Pourquoi ne lui serait-il pas permis à lui aussi de vieillir ? Rien, dans son histoire, ne s'oppose à ce que ce soit lui. Lui qui aurait changé.

— C'est vrai, dis-je, pourquoi les marins de Gibraltar ne vieilliraient-ils pas eux aussi, comme tout le monde ?

— Je n'y avais jamais pensé, dit Anna.

— On vieillit tous, abrégea Epaminondas. Mais s'il a vieilli à ce point, tu crois que ça vaut le coup d'aller le chercher sur la rive du Congo ?

— Je ne t'ai jamais vu aussi peu pressé, dit Anna en riant.

— J'en ai assez fait pour toi, dit Epaminondas, pour hésiter à me faire trouer la peau. Et puis s'il a tellement changé et que tu le reconnaisses pas, à quoi ça te sert d'aller le chercher ?

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