Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Petit, maigre, cuit par le soleil, Louis était frappant à la fois par sa vivacité et sa désinvolture. Il était marqué lui aussi, comme Epaminondas, comme tous les marins qui lui envoyaient des messages et qui le « reconnaissaient » un peu facilement sans doute, par une grâce très particulière. Sans doute, chez lui, à cause de son séjour sous le soleil d'Afrique, cette grâce avait-elle quelque chose d'intempérant. Je crois, et cela parce que moi-même le premier jour, j'en ai été tenté, faute d'habitude, que beaucoup auraient pu le croire fou. Mais non, il ne l'était pas. Louis ne fréquentait que des noirs. Les blancs de Porto-Novo ne voulaient pas entendre parler de lui. Il les fatiguait. Les blancs le disaient bavard, instable, bon à pas grand-chose et nuisible à leur réputation. Seuls les noirs aimaient Louis. Son extravagance ne les gênait en rien. Et la vie qu'il menait, précaire, au jour le jour, ne les inquiétait pas, au contraire.

Cette précarité nous fut très vite chère. Et cette extravagance ne fit pas reculer Anna. Après des années d'expérience, elle savait, non seulement que les indices les plus légers, les plus vagues, ceux qui auraient pu faire sourire des novices en la matière pouvaient quelquefois receler un commencement de vérité, mais aussi qu'on devait, quelquefois, faire confiance à tous, aux menteurs, aux imbéciles, et même aux fous. Tout le monde peut se tromper, dit-elle. Elle fit confiance à Louis jusqu'à aller, sur ses indications, dans les régions reculées de l'Afrique centrale, dans les vertes savanes de l'Ouellé.

Louis habitait un petit bungalow de deux pièces, assez délabré, qui donnait sur le port. C'était le seul blanc de cette partie-là du quartier indigène. Il vivait avec une jeune Peuhl depuis deux ans, dans une instabilité dont elle paraissait elle aussi très bien s'accommoder. Dès le soir de notre arrivée, Louis invita Anna à dîner avec Epaminondas. Je me joignis à eux et, prévenu sans doute par Epaminondas de mon rôle sur le bateau, mais un peu tard, Louis s'excusa, lorsque j'arrivai chez lui, de m'avoir oublié. Il me dit qu'il était très content que je sois venu et me traita très amicalement et avec naturel, comme un homme de plus qu'elle emmenait avec elle pour lui permettre d'attendre plus commodément le marin de Gibraltar et qui, en somme, l'aidait lui aussi à le rechercher. D'ailleurs la grande attention que je prêtai à l'histoire, qui ce soir-là nous fut racontée, le confirma tout à fait dans ses idées sur mon rôle auprès d'elle. Il y avait à ce dîner un quatrième convive qui était le meilleur ami de Louis, un instituteur noir de l'École de garçons de Cotonou que Louis nous présenta, et comme étant l'homme qui connaissait le mieux le marin de Gibraltar dans tout le Dahomey, et comme l'auteur, en langue française, d'un ouvrage de six cents pages édité par le service de Propagande du ministère des Colonies, qui relatait l'épopée d'une reine dahoméenne, Domicigui, aïeule du roi Béhanzin. Il fut beaucoup question de Domicigui pendant le dîner. D'autant plus que, comme tous les rédacteurs du ministère des Colonies, j'avais eu entre les mains cet ouvrage si probant des bienfaits du colonialisme — du moment qu'il était écrit en français par un sujet noir. Louis nous dit longuement qu'il avait assisté à son élaboration, à sa correction. Il le jugeait magistral. Je félicitai chaleureusement l'auteur de l'avoir écrit. J'évitais bien entendu de lui avouer que je n'en avais pas lu le premier mot. Il se trouva donc que je fus pour Louis et son ami le seul homme blanc avec, nous dit-il, le marin de Gibraltar qui eût lu Domicigui et qui l'eût apprécié. Leur joie fut en conséquence redoublée. Et, toujours du fait de cette coïncidence, la raison de notre rencontre, et de notre séjour au Dahomey fut, si l'on veut, encore plus motivée à leurs yeux. C'était bien naturel. Et si le récit que nous fit l'ami de Louis de ses rencontres avec le marin de Gibraltar fut tout émaillé d'incidentes allusives au passé du Dahomey, cela n'eut pas l'air de gêner le moins du monde Anna. Pour moi, qui m'attendais pour ainsi dire à tout, comment cela m'eût-il gêné ?

*

Le dîner fut simple mais excellent. La jeune Peuhl de Louis nous servait à table avec une grande gentillesse. Mais elle ne participa à aucun moment à la conversation. Le passé du Dahomey, si glorieux fût-il, l'indifférait manifestement, quant à l'histoire du marin de Gibraltar, elle la connaissait sans doute suffisamment pour ne rien avoir à en apprendre de l'instituteur. Lorsque le dîner se termina, elle sortit sur le porche et chanta des mélopées pastorales des hauts plateaux de l'Atokara. Anna avait fait apporter suffisamment de bouteilles de vin italien pour que la soirée se prolongeât tard dans la nuit, et pour que personne ne s'étonnât vraiment du récit que nous fit l'ami de Louis.

Le voici. Il le fit vers deux heures du matin, à voix basse — la police est partout, nous dit-il — sur le ton de l'épopée et du mystère, passablement ivre, accompagné des accents héroïques et tristes des mélopées de l'Atakora.

*

Il y a à Abomey, capitale du Dahomey, ancien séjour des rois dits féroces de notre Dahomey dont, vous vous en souvenez certainement, le plus grand a été le dernier, hélas ! je veux dire Béhanzin, l'œil du monde dont il serait si urgent d'écrire enfin l'histoire et d'entreprendre la réhabilitation, il y a disais-je, à Abomey, un certain Monsieur blanc. Ce Monsieur blanc, d'après les indications de Louis, d'après l'histoire dont il me rebat les oreilles depuis deux ans, coïnciderait en personne, parfaitement autant qu'il est possible, avec un autre Monsieur blanc qui vous intéresse et à la recherche duquel vous consacrez, Madame, votre existence. Les autres blancs de la colonie le désignent en général par l'appellation crapule, ou encore marlou, ou encore maquereau — je ne savais pas si cette dernière appellation, nouvelle pour moi, était aussi injurieuse que les autres, mais Louis m'a dit qu'elle l'était encore davantage. Les blancs disent aussi de lui qu'il est la honte de la colonie, mais moi je ne vois pas pourquoi un seul de tous les blancs de ce bordel, comme dit Louis, excusez-moi, en supporterait le poids. Ce Monsieur a ceci de particulier, qu'il est recherché par la police blanche de Porto-Novo et de Cotonou et de toutes les villes où il y en a — à l'exception d'Abomey où ce Monsieur blanc, je le répète, est domicilié et où, comme dit Louis, excusez-moi, la police a les foies — où il y en a, je veux dire, de la police blanche, la police noire n'étant pas habilitée, à cause de sa couleur, à rechercher les blancs criminels. Je vous le dis tout de suite, que ce Monsieur est recherché par la police blanche, parce qu'il me semble avoir compris à l'aide de ma petite intelligence pourtant si rabougrie, que c'est là une des caractéristiques les plus remarquables de cet autre Monsieur dont la recherche est pour vous, et depuis longtemps déjà, votre passe-temps favori. Je veux dire, excusez-moi, M. le marin de Gibraltar.

Les chefs d'inculpation reprochés à M. le marin de Gibraltar sont nombreux et variés. Crimes, oui, vols, contrebande et, excusez-moi, Madame, si j'ose m'exprimer ainsi, mais je vous dois toute la vérité, viols. J'ajoute immédiatement que ce dernier chef d'inculpation, ces viols, et c'est là une petite lacune des blancs de ne pas vouloir le comprendre, sont ici, dans notre Dahomey, des crimes très relatifs. Surtout quand il s'agit de M. le marin de Gibraltar dont le prestige est grand, très grand, auprès de nous, et auprès, en conséquence, de nos femmes et de nos filles qui traînent toutes, hélas, après elles, la nostalgie des temps anciens du Dahomey où l'amour se faisait comme on respire, à tous les âges, à toutes les heures du jour, dans toutes les positions, et sans justice de paix pour contrôler.

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