Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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J'ai, pour ma part, je vous le dis tout de suite, eu le grand honneur d'aborder M. le marin de Gibraltar. Je suis, mais comment le sauriez-vous ? natif d'Abomey, mon épouse y séjourne la plupart du temps et je vais souvent jouir auprès d'elle de la félicité conjugale. Ces voyages sont compatibles avec ma fonction d'instituteur qui n'est pas sans me laisser quelques loisirs. C'est ainsi que j'ai eu le grand plaisir et l'insigne honneur de rencontrer M. le marin de Gibraltar et d'avoir eu avec lui, quelquefois, des effusions amicales.

Nous autres, Dahoméens en général, n'appelons pas M. le marin de Gibraltar par cette appellation susdite. La raison en est que, à part Louis et moi que Louis a mis au courant, personne ne sait que c'est là sa vraie désignation, c'est-à-dire la vôtre, vous à qui il est plus cher que tous les honneurs terrestres et les colliers dorés comme on dit. Nous autres Dahoméens le connaissons sous l'humble désignation de Gégé. Je dis bien Gégé et non, excusez-moi, mais vous pourriez confondre, Glé-Glé, le célèbre père de Béhanzin, l'œil de requin.

La description de Gégé, pardon, de M. le marin de Gibraltar, me sera un peu difficile à faire. Étant, comme vous pouvez en juger, noir, j'ai une sorte d'incapacité raciale à distinguer les différences physionomiques des blancs. Je les confonds tous les uns avec les autres à ce point qu'un jour j'ai abordé M. notre Gouverneur général en lui disant : alors, comment ça va, mon vieux, le prenant, c'était au début de notre amitié, pour Louis ici présent. Ce qui a failli, je vous le dis à vous, me coûter cher. Mais il me semble que je pourrais quand même dire, sans le dire, tout en le disant, comme vous dites, que M. le marin de Gibraltar pourrait à la rigueur ressembler un petit peu à M. Epaminondas. La difficulté que j'éprouve à vous rendre compte de son visage se complique encore du fait que M. le marin de Gibraltar porte le casque colonial et les lunettes noires et que je ne l'ai jamais rencontré dans les rues d'Abomey que pourvu de ces appareils préservatifs indispensables à tout blanc dans notre colonie du Dahomey qui se situe, comme vous le savez, si près de l'équateur. Toutefois je peux vous dire que nos femmes, excusez-moi, Madame, si je mets à l'épreuve votre sentiment, nos femmes disent que ses yeux sont bleus. Certaines prétendent — j'ai été obligé de me renseigner à mon tour, pour pouvoir vous renseigner de même — qu'ils sont bleus comme le ciel azuré du matin, d'autres disent qu'ils sont bleus comme les lacs des plateaux de l'Atakora dans les vapeurs du crépuscule. Mais les lunettes noires n'étant pas, bien sûr, transparentes, je n'ai rien vu dans ses yeux qui puisse vous guider. A l'occasion de votre voyage ici, vous pourrez, si vous le voulez, juger de ces subtiles et poétiques différences. Pour ma part, j'ai pu juger que de part et d'autre de ses lunettes noires fort régulièrement faites, ses traits sont régulièrement disséminés sur son visage et que ses cheveux — à cause du casque, ce que je vous dis ici, est un peu, excusez-moi, arbitraire — doivent encore et toujours recouvrir complètement la surface de son crâne. Je n'en ai vu que l'extrême bordure, mais je peux vous dire que celle-ci est noire.

Les ressources de M. le marin de Gibraltar sont nombreuses et variées. Elles portent en général sur ce que les blancs appellent ici le trafic. Je crois que ce mot désigne une activité commerciale à la fois nouvelle, originale et, comme on dit, très personnelle. Ce trafic porte sur les objets de notre artisanat dahoméen et aussi sur l'or. Il n'est pas seul à le faire. On dit que M. le marin de Gibraltar a des hommes à lui dans toute l'Afrique, en particulier dans la Côte-d'Ivoire, dans la Nigeria, dans le Soudan oriental, mais aussi dans le Fouta-Djalon, à Labbé, et jusque dans le bassin de l'Ouellé chez les peuplades montboutous, vous savez bien, les espèces dites anthropophagiques.

Sur les activités de M. le marin de Gibraltar, bien que nos conversations aient toujours été brèves et qu'elles se soient bornées la plupart des fois à un échange de nouvelles, je sais par ouï-dire qu'il est porté sur les boissons alcooliques et en particulier sur celle dite whisky qui, d'après Louis, est ce qu'il y a de plus indiqué lorsqu'on a un passé lourd et des choses pesantes à la conscience. Il chasse aussi, et tous les animaux de la colonie et même, quand il n'a rien d'autre à se mettre sous la dent, des corbeaux dans les rues d'Abomey. Il vit comme nous autres, pauvres noirs, qu'il appelle ses frères et il partage sa demeure avec une douzaine de Peuhls qu'il appelle aussi ses frères et qu'il a, dit-on, dressés contre ses faux frères blancs de l'administration coloniale. J'ajoute un détail qui, personnellement, m'est très cher, c'est qu'il est très ferré sur l'histoire du Dahomey et qu'il tient notre grand Béhanzin dans la plus haute estime.

M. le marin de Gibraltar passe ici, dans notre Dahomey, pour ce que Louis appelle un dur et encore un rude lapin. Chez nos âmes simples, nos bergers des hauts plateaux, il passe pour davantage encore, pour un homme imprenable et protégé des dieux. On le compare au grand koudou qui file comme le vent, au soleil levant et l'imagination féconde de certains croit voir en lui une des réincarnations vengeresses de notre grand Béhanzin. Il aime ces comparaisons. Aussi, qu'est-ce qu'il distribue comme tabac à ces bergers des hauts plateaux. Mais je passe sur cet aspect que peut prendre pour nous M. le marin de Gibraltar. Votre mythologie, fort différente de la nôtre, fait que vous ne pouvez pas en saisir la portée. Ce que je vous dirai plutôt, c'est que M. le marin de Gibraltar a changé, comme on dit, de manière. Maintenant il est armé non seulement de ses mains, mais de mausers. Et chacun des hommes qui vit avec lui a également un mauser. Ce qui fait, si je ne m'abuse, que M. le marin de Gibraltar a dix mausers. Il les achète dans la Nigeria britannique où il a également des amis. Ses mausers sont à six balles et ils ont une grande capacité mortelle. M. le marin de Gibraltar qu'on ne voit jamais sans son mauser en bandoulière ne se cache nullement de ses activités et même, dans une certaine mesure, de son passé historique. Nous savons nous aussi qu'il a autrefois commis un crime à Paris, cette grande capitale. Il le dit avec grande simplicité, grande humilité et que si c'était à refaire il le referait et même qu'il regrette parfois que ce soit déjà fait et que ce ne soit pas à refaire. Cependant, est-ce par prudence ? il a toujours omis de raconter dans quelles circonstances il a commis ce crime et de dire qui en a été la victime. Et moi de mon côté j'ai toujours omis, vous le comprendrez aisément, d'interroger M. le marin de Gibraltar sur ce détail. Étant donné la vivacité de tempérament de M. le marin de Gibraltar, je n'aurais pas pu, sans risquer, comme dit Louis, de me faire trouer la peau, lui dire en face que je savais bien qu'il était le justicier du roi américain des billes d'automobile, M. Nelson Nelson. Mais je comptais le faire de loin, par correspondance je veux dire, et en m'explicitant tout à fait afin qu'il ait le loisir de juger de mes bonnes intentions lorsque hélas ! M. le marin de Gibraltar a été obligé de fuir du Dahomey.

C'est, croyez-moi, très tristement, que je vous annonce cette triste nouvelle. M. le marin de Gibraltar s'est en effet rendu subitement coupable de deux nouveaux crimes, ici même, au Dahomey, et nous ne le comptons plus parmi nous. Il a occis d'un seul coup de mauser, d'un seul, un agent de police d'Abomey qui, nouveau venu à la colonie, lui a demandé effrontément ses papiers dans une rue d'Abomey et il a également occis un colon blanc qui depuis quelque temps le concurrençait dans son commerce de l'or. Ces deux imprudences, il les a commises dans l'espace d'une seule journée. Comment expliquer une telle nervosité de la part de M. le marin de Gibraltar ? Il régnait dans ces journées dans notre ville d'Abomey une grande chaleur. Mais, indifférents à toute explication, les colons blancs ont été épouvantés par cette soudaine recrudescence d'activité de M. le marin de Gibraltar et ils ont fait une pétition auprès de M. le gouverneur général. Alors, M. le gouverneur général a délégué auprès de M. le marin de Gibraltar toutes les forces de police de la colonie. C'est votre humble serviteur qui a eu l'honneur de faire parvenir cette nouvelle, par personne interposée, à M. le marin de Gibraltar. Alors que toute la police réunie remontait de Porto-Novo à Cotonou, M. le marin de Gibraltar est descendu de Cotonou à Porto-Novo. La chose lui a été facile car il ne restait à Porto-Novo aucun policier blanc, ils étaient tous à Cotonou. M. le marin de Gibraltar a donc pu décamper en toute tranquillité vers une destination nouvelle.

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