Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Mais je n'aurai plus rien à te raconter.

— On peut toujours parler d'autre chose, dis-je.

Elle sourit tout à fait.

— Tu crois ?

— J'en suis sûr. Tout le monde a des histoires à raconter, tout le monde a une histoire, non ?

— Tu sais, dit-elle lentement, tu sais que tout est toujours possible ? Je veux dire qu'il est toujours possible qu'il soit au coin de la prochaine rue ?

— Je sais, dis-je, et même déjà, à bord, en train de nous attendre.

— Oui, dit-elle en riant — mais à moitié —, c'est ça, chercher quelqu'un.

— Je sais. Mais je suis sûr que le marin de Gibraltar est un homme compréhensif.

On marcha un moment sans rien dire.

— C'est curieux, dit-elle, je ne me pose jamais la question de savoir ce que je ferais si je le retrouvais.

— Jamais ?

— Presque jamais.

— Chaque chose en son temps, dis-je. On rit.

— Je ne peux pas penser plus loin, dit-elle, que le moment où je le reverrai. Que le moment où il se trouvera là, devant moi.

— Maintenant, dis-je, la prescription a joué. C'est un homme libre que tu cherches, non ?

— Oui. Un peu un autre homme.

— Et c'est toujours dans les ports du crime que tu continues à le chercher.

Je ris un peu comme Bruno quand il prétendait qu'elle se moquait du monde. Elle l'accepta très bien.

— On ne peut pas chercher partout à la fois, dit-elle.

Nous avions quitté la rue commerçante et nous arrivions au bout de la ville. On la vit qui s'éteignait lentement vers des champs de maïs.

— Il n'y a pas de raison, dis-je, il faut quand même rentrer.

On retraversa la ville dans son entier, ce n'était pas long, vingt minutes à peine pour arriver au port. Un peu avant d'arriver, elle dit :

— Quand tu me parleras, qu'est-ce que tu me diras ?

— Tout ce que tu attends que je te dise, dis-je. Je ne m'arrêterai pas.

On arriva sur le port. Les marins n'étaient pas contents.

— Tu exagères, lui dit Laurent. Je me demande pourquoi tu te fabriques des horaires.

Mais il n'était pas vraiment de mauvaise humeur. Elle s'excusa :

— Je me le demande aussi, dit-elle, sans doute parce que ça fait plus sérieux.

Elle partit avec Laurent et je les vis entrer dans le bar. Ils avaient parfois à se dire des choses qui ne me regardaient en rien. Je m'en allai sur le pont, près du treuil et je m'allongeai à ma place habituelle. Il était tard et aucun marin ne se trouvait de ce côté-là du pont. Le bateau partit presque tout de suite. Il décolla lentement du quai et il s'éloigna. Quand il fut hors de la rade, au lieu de tourner vers le sud, il vira complètement sur lui-même et, avec lui, la côte italienne. En quelques minutes, je me retournai moi aussi, mais sans le vouloir et je me retrouvai tout à coup avec l'île d'Elbe devant moi. Elle ne m'avait rien dit. Comme je ne m'y attendais pas, cela me fit rire. Elle venait donc de donner l'ordre de piquer vers le nord, vers Sète, où l'attendaient Epaminondas et le marin de Gibraltar. Je trouvais vaguement qu'elle aurait pu prévenir les gens. Le bateau prit de la vitesse. Peu à peu, l'île d'Elbe s'estompa et s'éloigna sur ma gauche, vers le sud que nous abandonnions. Le bateau augmenta encore sa vitesse, encore, et encore. Il marchait, je crois, le plus vite qu'il pouvait, en tout cas plus vite que jamais depuis notre départ de Rocca. Elle voulait rattraper le temps qu'elle avait perdu à me raconter l'histoire du marin de Gibraltar. La mer était parfaite, fantastiquement belle. Le soleil se coucha. Mais je n'eus pas, cette fois, le temps de voir arriver la nuit. Lorsque je m'endormis, le ciel était encore très clair. Mais on devait quand même être bien au large de l'Italie.

*

Lorsque je me réveillai, elle était assise à côté de moi. Il faisait tout à fait noir.

— J'ai dormi moi aussi, dit-elle.

Elle ajouta :

— Tu ne veux pas venir manger ?

J'avais dû dormir profondément et longtemps. J'avais, pendant ce temps, oublié qu'elle existait. Je m'en souvins tout d'un coup, je la reconnus, tout d'un coup, à sa voix. On se voyait très mal. Je me dressai, je l'enlaçai et je la fis basculer sur le pont, près de moi. Dans un mouvement brutal, comme parfois au sortir du sommeil, je la serrai très fort. Je ne sais pas très bien ce qui se passa ni combien de temps je la tins contre moi, serrée dans le noir.

— Qu'est-ce qui nous arrive ? demanda-t-elle très bas.

— Rien.

Je la lâchai d'un seul coup.

— Si.

— Rien, dis-je. J'ai trop dormi.

Je me relevai et je l'entraînai au réfectoire. Après la nuit, la lumière était éblouissante. Elle avait des yeux agrandis, étonnés, et plus, je trouvai, qu'elle n'aurait dû. J'avais cru comprendre qu'elle avait déjà compris ce qui se passait. Il y avait au réfectoire Laurent et un autre marin, ils avaient fini de manger et ils bavardaient.

— A ce train-là, dit l'autre marin, on y sera vite à Sète.

Laurent ne releva pas. Elle leur parla un peu, très distraitement. D'Epaminondas. Le marin, Albert, lui conseilla d'embarquer Epaminondas. Ni lui ni Laurent ne firent allusion à son message. Ah, dit l'autre marin, il n'y en avait pas deux comme Epaminondas. Elle était d'accord, promit de l'embarquer et, très vite, cessa de bavarder avec eux. Lorsque nos regards se rencontraient nous baissions les yeux. Nous ne pouvions pas nous parler. C'était si évident que Laurent lui-même, il me semble, le remarqua. Il quitta très vite le réfectoire. Deux autres marins arrivèrent tout de suite après qu'il fut sorti. L'un mit la radio. On donna des nouvelles de la reconstruction en Italie. Elle prit un crayon dans la poche de son pantalon et elle écrivit : « Viens » sur la nappe en papier. Je ris. Et tout bas je lui dis que tous les soirs, non, ce n'était pas possible. Elle ne rit pas, n'insista pas, elle dit bonsoir aux deux marins et elle s'en alla.

Je quittai le bar tout de suite après elle et je m'en allai dans ma cabine. Je n'eus même pas la force de m'allonger. Dans la glace je vis quelqu'un qui mordait un mouchoir, pour s'empêcher d'appeler. Elle vint presque tout de suite après que je fus arrivé.

— Pourquoi pas tous les soirs ? demanda-t-elle.

Je ne répondis pas.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ? continua-t-elle, même si… — elle sourit quand même —, d'être avec moi tous les soirs ? d'être avec moi comme avec n'importe quelle autre ?

— Dans quelques jours, dis-je.

Peut-être était-ce encore la regarder que j'aimais pardessus toute autre chose.

— Si j'avais su, dit-elle, je te l'aurais dit à toi aussi que je faisais une croisière.

L'idée nous fit rire. Elle s'assit au bord de ma couchette, les genoux relevés dans ses bras.

— C'est une histoire comme les autres, dit-elle, tu dois mal la comprendre.

— Ce n'est pas ça, dis-je, c'est même une histoire un peu conventionnelle.

Elle sourit, légèrement moqueuse. Elle était mal assise sur le bord de la couchette et ses sandales se détachèrent et tombèrent par terre.

— Alors ?

— Ce n'est pas à cause de cette histoire. C'est que c'est très fatigant.

Elle baissa les yeux et regarda, comme moi, ses pieds nus. Assez longtemps. Puis sur un ton très différent, sur celui de la conversation ordinaire, elle me demanda encore une fois :

— Alors, dis-moi, qu'est-ce qui nous arrive ?

— Il ne nous arrive rien.

J'eus une voix sans doute un peu dure. Elle sourit encore.

— Je t'ai dit que j'avais dormi tout à l'heure, dit-elle, mais ce n'est pas vrai. Je n'ai pas pu dormir.

— Eh bien, dis-je, c'est une bonne raison pour dormir plus tôt ce soir.

Elle ne releva pas.

— Tu sais, dit-elle, qu'il y a de grandes différences entre dire les choses et ne pas les dire ?

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