Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Une fois là, la sachant là, je réussis à dormir un peu. Je me réveillai avant elle. J'étais moi aussi tout habillé. Je sortis très doucement de la cabine et j'allai au réfectoire. Je bus beaucoup de café. Tous les marins étaient sur le pont. Il était neuf heures. Nous arrivions à Toulon. J'avais à peine dormi quatre heures. Lorsque je sortis sur le pont j'eus le même éblouissement que la veille, que chaque jour. J'étais sans doute mal habitué encore à la lumière de la mer.

*

Je descendis à Toulon le temps qu'on y resta, une heure. Je ne lui proposai pas de descendre. Je ne savais pas si j'allais remonter à bord. Mais je remontai à bord. La journée, malgré l'escale, fut interminable. Je la passai tout entière dans ma cabine. Elle ne vint pas m'y retrouver. Je la vis au dîner. Elle me parut aussi calme que la veille, mais avec, dans le regard, une sorte de fatigue douloureuse, que je ne lui avais jamais vue. Quelqu'un lui demanda si elle était malade, un marin, elle dit que non. Ce soir-là encore elle s'en alla vite dans sa cabine. J'allai aussitôt l'y retrouver.

— Je t'attendais, dit-elle.

— Je ne sais pas tout à fait ce que je veux, dis-je.

— Il faut, dit-elle lentement, que tu dormes sur le pont.

Je restai debout près d'elle qui était allongée sur la couchette. Je crois bien que je tremblais.

— Parle-moi, dit-elle.

— Je ne peux pas.

J'essayai de rire.

— Je n'ai jamais parlé à personne au fond. Je ne sais pas.

— Ça n'a pas d'importance, dit-elle.

— On est idiots. Moi aussi, je deviens idiot.

Ce fut elle, cette fois, qui me demanda de sortir.

Je dormis très peu, mais ce soir-là, dans ma cabine. Et je me réveillai aussi tôt que la veille. Toujours le café frais et brûlant après les nuits sans sommeil. Sur ce bateau on prévoyait qu'il fallait toujours du café pour ceux qui dormaient mal. Bruno vint vers moi. Il avait un drôle d'air.

— Tu es malade, dit-il.

Je le rassurai tout en m'appuyant à la porte du bar.

— C'est la lumière, dis-je, je n'y suis pas habitué.

Il me montra la côte en rigolant.

— Sète. On y sera dans une demi-heure. Il faudrait la réveiller.

Je lui demandai pourquoi il avait l'air de si bonne humeur.

— Je commence à trouver ça drôle, dit-il.

Laurent arriva et entendit ce qu'il disait.

— C'est pas trop tôt, dit Laurent. Il fait une gueule épouvantable depuis la Sicile.

— Tu descends toujours à Sète ?

— C'est-à-dire, dit Bruno, que je ne sais plus, si on trouve ça marrant, alors c'est vrai, on peut rester un peu plus. Il faut savoir prendre les choses.

Elle arriva très peu de temps après moi sur le pont. Elle m'appela de la porte du bar. On se dit bonjour avec bonne humeur et, pour la première fois, elle me demanda de mes nouvelles. Elle était vêtue comme d'habitude de son pantalon et de son pull-over noirs, mais elle n'était pas encore coiffée, ses cheveux pendaient sur ses épaules. Je lui dis que j'allais bien, que j'avais peu dormi. Elle ne me demanda plus rien. Elle but deux tasses de café, debout contre la porte, puis elle sortit sur le pont et regarda la ville. Elle dit bonjour à Bruno qui lui aussi regardait la ville, toujours en rigolant. Je savais qu'elle s'était inquiétée à propos de Bruno et elle fut contente de le voir rire. Elle rit avec lui. On aurait pu croire qu'ils riaient de voir la ville, c'était un étrange spectacle.

— Tu ne descends pas à Sète ?

— Peut-être pas encore, dit Bruno. Depuis que j'entends parler d'Epaminondas, j'ai envie de le connaître un peu.

— Je serais contente, dit-elle, si tu restais un peu.

Nous étions à une centaine de mètres d'un bassin. Sur le quai, un homme arriva et fit des signaux à l'adresse du bateau. Elle lui répondit, en riant. Je vins près d'elle.

— Tu verras, dit-elle, il n'y en a pas deux comme Epaminondas.

— Et comme vous alors, dit Bruno, toujours en riant. On aurait dit qu'il avait bu toute la nuit.

Elle nous quitta pour aller se recoiffer. Lorsque le bateau accosta, elle était déjà revenue.

*

Epaminondas était jeune, et beau, et d'origine grecque. Je compris, au regard qu'il eut pour elle, qu'il se souvenait encore très bien de son séjour sur le bateau. La première chose que je vis de lui ce ne fut pas tellement son visage que — par l'entrebâillement de sa chemise, à la place de son cœur — un curieux tatouage. Un cœur aussi, calqué très exactement sur le sien et que, de part en part, traversait un poignard. Au-dessous de la lame, dans une pluie suspendue de gouttes de sang, un nom était écrit. Il commençait par la lettre A. Je ne pus voir plus loin. Comme il était ému de la retrouver, ce cœur tatoué battait en même temps que le sien propre et le poignard qui y était enfoncé bondissait dans sa blessure, spasmodiquement. Ç'avait dû être un grand et jeune amour. Je lui serrai la main avec chaleur, peut-être même avec un peu trop de chaleur. Elle s'aperçut des efforts que je faisais pour mieux voir son tatouage et elle me sourit, et elle me regarda pour la première fois, depuis Piombino. Et de façon que j'aurais pu croire qu'elle voulait me rassurer, qu'elle, elle savait que nous viendrions à bout de nos difficultés. Que c'était une question de patience, de bonne volonté, oui, de bonne volonté. On prit un verre dans le bar après les effusions d'Epaminondas avec les marins, surtout avec Laurent, qu'il avait bien connu. Sans doute Epaminondas eût-il préféré être seul avec elle, mais elle insista pour que je reste avec eux. On prit une bouteille de Champagne. Lui aussi, Epaminondas, me regarda, mais avec une curiosité plus modérée que la mienne. Il avait dû avoir le temps d'en voir quelques autres avant moi et ne devait plus s'étonner beaucoup de ce genre de choses. D'ailleurs je n'étais plus du tout gêné d'être regardé comme l'une d'entre les nécessités de l'existence d'une femme. La curiosité d'Epaminondas fut d'ailleurs vite satisfaite. Il commença son récit.

Epaminondas avait changé de métier. Il était devenu routier entre Sète et Montpellier. C'était dans l'exercice de ce métier qu'il avait eu l'occasion de rencontrer le marin de Gibraltar. Le marin de Gibraltar avait lui aussi, si on pouvait dire, changé de métier. Il tenait une station-service sur la route nationale, précisément entre Sète et Montpellier. Elle sourit en l'apprenant. Moi aussi. Dès qu'Epaminondas commença à parler je fus la proie d'une irrésistible bonne humeur. Il racontait avec beaucoup de grâce. Il s'excusa, à propos de la station-service, d'avoir à lui apprendre une telle nouvelle, mais ajouta-t-il, les marins de Gibraltar faisaient ce qu'ils pouvaient et non jamais tout à fait ce qu'ils voulaient, il n'en était pas tout à fait pour eux comme pour les autres hommes. Cette station-service était ultra-moderne, elle marchait bien et devait rapporter pas mal d'argent. Le marin de Gibraltar en était gérant et même copropriétaire d'après ce qu'on disait.

On l'appelait, cette fois, Pierrot. Tout le monde connaissait Pierrot dans le département. Cependant personne ne savait d'où il venait. Il n'y avait que trois ans qu'il était arrivé dans l'Hérault, tout de suite, en somme, après la Libération. Son nom, Pierrot, n'était sans doute pas le sien, mais comme personne, même toi, ne connaît le véritable nom du marin de Gibraltar, qu'importait ? Qu'y avait-il de plus relatif que les noms, propres et autres ? Lui-même, Epaminondas, n'était-il pas surnommé Héraclès dans toute la ville de Sète ? et cela — il sourit, moqueur — sans qu'il ait jamais pu en savoir la raison ? Elle était d'accord. Pierrot avait une grande clientèle, continua Epaminondas. Quoi encore ? Il était français, et, autant qu'il avait pu en juger, à son accent, il devait avoir fait à Montmartre un séjour assez long. Pierrot était bricoleur comme pas un. Le dimanche, on le voyait passer dans une auto américaine qu'il avait achetée pour rien et qu'il avait rafistolée lui-même, un clou à l'origine, mais qui maintenant faisait du cent vingt dans un fauteuil. On ne connaissait pas de femme régulière à Pierrot, autre particularité. Il en avait beaucoup d'irrégulières, et même pas mal de clientes, les femmes riches, désœuvrées et insatisfaites des grands caviers de l'Hérault, mais il n'était pas marié et il vivait seul. Un jour, Epaminondas lui avait demandé pourquoi et Pierrot lui avait dit une chose qu'il regrettait d'avoir à rapporter à Anna.

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