Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

Здесь есть возможность читать онлайн «Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1952, ISBN: 1952, Издательство: Gallimard, Жанр: Остросюжетные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Marin de Gibraltar»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

Le Marin de Gibraltar — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Marin de Gibraltar», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Quoi ?

— Il s'est rapproché de moi, tout d'un coup, il a ouvert mon manteau, il m'a regardée, il a dit nom de Dieu. Et voilà. Et tout a recommencé.

— Et toi ?

— Je lui ai dit que c'était un salaud. Tout a recommencé.

— Alors, dis-je, tu as retrouvé ta jeunesse, l'odeur ensorcelante des soutes et les océans fantastiques qui s'étaient étalés sous votre désir. Et le néon du café, tout à l'heure si cruel, est devenu un soleil si chaud que tu t'es couverte de sueur.

Je commandai une nouvelle carafe de vin au patron.

— Excuse-moi, dis-je, et j'ajoutai : Tu aimes raconter ces choses.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre ? dit-elle.

Je ne répondis pas. Elle ajouta, un peu triste, à voix presque basse :

— C'est vrai que j'avais envie de te les raconter.

— Et après ?

— Je te l'ai dit. On a vécu cinq semaines ensemble et puis il est parti.

— Après qu'il fut parti ?

— C'est moins amusant, dit-elle, elle se força à sourire. J'ai quitté Paris et j'ai loué une chambre à la campagne. J'étais découragée, mais tellement, que trois semaines se sont passées sans que je revienne à Paris chercher sa lettre. C'est là que j'ai commencé à me dire que ce n'était pas la peine, qu'il n'y aurait pas de lettre. A devenir raisonnable, quoi. Puis, quand même, je suis allée à Paris. Aucune lettre n'était arrivée à notre petit meublé. Je ne suis restée à Paris que deux jours. Je suis repartie à la campagne. Je croyais pouvoir y rester longtemps. J'y suis restée huit jours. Je suis encore repartie. Je suis allée de ville en ville vers le sud, vers la frontière espagnole jusque, et sans le vouloir tout à fait, très près de mon village natal. Une fois là, je suis descendue dans un hôtel et je suis restée enfermée jusqu'au soir. Je me suis souvenue de frères et de sœurs, dont quelques-uns étaient très jeunes lorsque j'étais partie. Peut-être, est-ce que j'avais du remords. Dans la nuit j'ai retrouvé le petit bistrot. La France était libérée et les fenêtres n'étaient plus camouflées. J'ai tout reconnu. Il y avait là quatre personnes, mon père, ma mère, une sœur, un frère. Mon père dormait sur sa chaise. Ma mère tricotait un bas. Ma sœur lavait la vaisselle. Mon frère, assis derrière le comptoir, attendait les clients en lisant Le Parisien libéré . Ma sœur avait vieilli, mon frère était grand, fort, il bâillait tout en lisant. Je ne suis pas entrée, ç'a été, dès que je les ai revus, comme si je venais de les quitter à l'instant. Je n'ai éprouvé aucun besoin de leur parler, de les reconnaître, de leur expliquer. Je suis repartie le lendemain. Et encore une fois, à Paris. L'hôtel de mon mari était vide, la concierge a encore pleuré en me voyant revenir, c'était une femme sensible. Elle a dit : Quand on pense, à notre pauvre Monsieur. Là non plus il n'y avait pas de lettre. Le jardin était en friche, plusieurs vitres manquaient aux fenêtres de ma chambre. J'ai payé la concierge, et je lui ai dit que je repartais en province, que j'allais revenir. Puis je suis retournée dans le petit meublé, je l'avais gardé. Et une fois là, le soir, j'ai fait une chose que je ne me serais jamais crue capable de faire un jour. J'ai téléphoné à d'anciens amis de mon mari pour passer la soirée avec eux. Pas n'importe lesquels. Ceux qui précisément étaient avec nous lorsqu'on l'avait rencontré à Marseille. Ils m'ont invitée. Leur voix au téléphone, c'était déjà affreux, dégoûtant, mais j'y suis allée quand même. Ils ont été très polis et ils ont pris un ton de circonstance. Et alors, dites-nous, ces choses-là sont pénibles, mais peut-on savoir comment ça s'est passé ? Je ne leur ai pas dit, je me suis en allée très vite. Le lendemain j'ai quitté Paris pour la troisième fois et je suis partie sur la Côte d'Azur. J'ai loué une chambre, encore une fois, mais qui donnait sur la mer. Il faisait encore assez chaud pour se baigner. Je me suis baignée tous les jours, et même plusieurs fois par jour. Et pour la première fois je n'ai pas eu trop envie de repartir encore. Je ne savais pas du tout ce que je pouvais bien faire de moi. Un mois est passé. Puis, petit à petit, j'ai recommencé à regretter ce que j'avais fait. A regretter de ne pas l'avoir suivi à Marseille et même plus loin. Voilà. Et puis un jour je me suis souvenue de ce yacht et il m'est venu cette idée que je pouvais me mettre à le rechercher. Et à essayer encore une fois d'avoir, ou avec lui, ou sans lui, ce qu'on appelle une existence.

« Ce n'est certainement pas lorsque je l'ai décidé que mon envie de le revoir a été la plus forte. C'est, je crois, le contraire. Mais c'est quand même ça que j'avais le plus envie de faire de moi.

« Je suis allée en Amérique, j'ai récupéré ma fortune, j'ai fait remettre le yacht en état et je suis partie.

« Il y a maintenant trois ans que je le cherche. Je n'ai pas encore retrouvé sa trace. »

Je lui servis du vin qui restait dans la carafe et je pris le reste. On le but sans rien dire, puis on fuma une cigarette, longuement.

— Voilà, dit-elle, je n'ai plus rien à te raconter.

J'appelai le patron et je lui demandai l'addition. Puis je lui proposai de faire un tour dans la ville avant de remonter à bord.

Elle ne refusa pas, elle n'accepta pas non plus. Elle se leva aussitôt après moi et on sortit du restaurant. Le temps s'était levé, il faisait moins chaud. L'ondée avait dû être assez forte, les rues étaient encore mouillées et aux endroits mal empierrés il y avait des flaques d'eau. Était-ce l'heure plus avancée de l'après-midi, ou l'orage ? La ville paraissait presque heureuse. Il y avait beaucoup plus de monde dans les rues que lorsque nous étions arrivés. Tous les enfants de la ville étaient dehors, pieds nus dans les flaques d'eau. Elle les regardait, et davantage, me parut-il, que le matin. Peut-être s'étonnait-elle un peu que je ne lui dise rien — de temps en temps elle me jetait un coup d'œil à la dérobée. Mais cela ne l'empêchait pas de marcher avec plaisir. Nous marchions avec aisance, au même pas et nous aurions pu marcher des heures malgré le vin et la fatigue. Malgré l'heure, l'horaire qu'elle avait donné à Laurent avant de descendre. Il était déjà dépassé d'une heure, mais nous n'en parlions pas et nous nous enfoncions dans la ville dans le sens inverse du port. Au bout d'une demi-heure, on déboucha par hasard dans une rue très passante, entièrement bordée de magasins et que parcouraient dans toute sa longueur de vieux trams bondés. Je lui parlai un peu.

— Ça me fait penser à la petite ville de Sarzana, à côté de Rocca.

— J'y suis allée une fois accompagner Carla, dit-elle.

— Je préfère ces villes à toutes les autres. J'aime les choses ingrates du monde.

— Et encore ?

— Les villes ingrates, les situations ingrates. Ni les villes privilégiées, ni les situations privilégiées, ni aucune des choses privilégiées du monde.

Je lui souris.

— Peut-être que tu exagères, dit-elle.

— Oh non, dis-je. De ça, je suis sûr.

Elle hésita un peu, puis elle demanda :

— Tu saurais dire pourquoi ?

— Question de caractère, dis-je. Puis on s'y sent plus à l'aise qu'ailleurs. Mais il doit y avoir une autre explication.

— Tu ne sais pas laquelle ?

— Je ne cherche pas à savoir laquelle.

Elle n'insista pas. Je lui serrai le bras et je lui dis :

— Je crois que je suis content d'être parti.

Elle eut un regard un peu soupçonneux, sans doute à cause de mon ton, et elle ne me répondit pas. Je lui dis encore :

— Si tu veux, à la prochaine escale, on descendra encore.

— Si tu veux.

Elle se détendit et ajouta en souriant :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Marin de Gibraltar»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Marin de Gibraltar» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x