Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Elle s'arrêta une nouvelle fois de parler. Je lui servis un verre de vin. La pluie diminua. La petite salle du café était si calme qu'on s'entendait respirer.

— Mais, demandai-je, pendant ces cinq semaines… tu es sûre que tu ne t'es pas, comment dire ? Que tu ne t'es pas un peu ennuyée ?

— Je ne sais pas.

Elle ajouta, un peu surprise.

— Je crois que la question ne se pose pas.

Je ne dis rien. Elle continua :

— Et même, si je m'étais ennuyée, ça n'aurait pas beaucoup d'importance.

— Quand même, dis-je en lui souriant, c'est ça le sort commun.

— Je ne te comprends pas.

— Je veux dire que j'aimerais beaucoup te voir aux prises avec le sort commun.

Elle eut un regard enfantin. Elle se troubla.

— Je crois, dit-elle, que les moments où je le retrouve… peuvent durer cinq semaines.

Elle réfléchit, et, sur un autre ton.

— Il me semble, dit-elle, que comme ça, tous les trois ou quatre ans je pourrais bien vivre cinq semaines avec lui.

— Il t'avait téléphoné.

— Il m'avait téléphoné.

— Il t'a dit : je peux te voir ?

— On ne peut pas raconter ça, dit-elle.

— Tu as envie de le raconter, dis-je le plus doucement que je le pus, et moi j'ai envie de t'entendre le raconter. Alors ? il a dit : je peux te voir ?

— Oui. Il m'a donné rendez-vous pour l'heure d'après dans un café de l'avenue d'Orléans. J'ai pris ma valise et j'ai quitté ma chambre. Je me suis assise dans la petite arrière-salle du café, face à une glace dans laquelle se reflétaient le bar et l'entrée. Je me souviens, je me suis vue dans cette glace, c'est drôle, je ne me suis pas reconnue, j'ai vu…

— … la femme du marin de Gibraltar, dis-je.

— J'ai commandé un cognac. Il est arrivé peu de temps après moi, peut-être un quart d'heure après. C'est dans la glace que je l'ai vu entrer dans le café, s'arrêter, me chercher des yeux. J'ai eu le temps de le voir me trouver, toujours dans la glace et de le voir me faire un sourire timide, peut-être un peu embêté. Dès le moment où il a surgi de la porte tournante, mon cœur m'a fait mal. J'ai reconnu cette douleur. Je l'avais eue bien des fois sur le Cypris , quand il arrivait sur le pont, tout noir de mazout, ébloui par le soleil. Mais cette fois-là je me suis évanouie. Je ne crois pas que ça ait duré plus longtemps que le temps qu'il a mis pour venir de l'entrée jusqu'à ma table. C'est sa voix qui m'a réveillée. J'ai entendu qu'il disait quelque chose que jamais je ne lui avais entendu dire. Sa voix était un peu cassée, la guerre peut-être. Je ne m'étais jamais évanouie de ma vie. Lorsque j'ai ouvert les yeux et que je l'ai vu, penché sur moi, je n'y ai pas cru. Je me souviens, j'ai touché sa main. Alors, pour la deuxième fois il m'a dit : Mon amour. Qu'est-ce que c'était que ce drôle de langage ? Je l'ai regardé et j'ai vu qu'il avait un peu changé. Cette fois il était mieux habillé, d'un costume de confection encore assez neuf. Il n'avait pas de pardessus, mais il avait une écharpe. Il devait encore mal manger. Il était aussi maigre. Il a dit : Dis quelque chose. J'ai cherché, sans trouver quoi. J'ai été tout d'un coup très fatiguée. Je me suis souvenue que pour le revoir j'avais, quoi, tué mon mari. C'est même à ce moment-là que la chose a été claire. Ça m'a étonnée, je me suis étonnée de tellement l'aimer. Il a dit, brutalement : Tu vas me parler. Il m'a pris la main et il m'a fait mal. Je le lui ai dit : Tu me fais mal. C'étaient les premiers mots que je lui disais. Je crois qu'ils ne pouvaient pas être plus justes. Il a souri et il m'a lâchée. Alors on s'est regardé en face, de très près, et on a compris qu'il n'y avait pas de crainte à avoir. Que même de ce mort qu'il y avait maintenant entre nous, on ne ferait qu'une bouchée, que les choses étaient pareilles, qu'on l'engloutirait avec facilité dans notre histoire. Il m'a demandé : Tu l'avais quitté ? J'ai dit oui. Il me regardait avec curiosité, plus de curiosité peut-être que jamais. Je me souviens, la lumière de néon du café, elle était très forte et nous étions ensemble comme sous des projecteurs. Cette question de sa part m'a étonnée. Il a demandé encore : Pourquoi maintenant ? Je lui ai dit que c'était Londres, je ne pouvais plus vivre à Londres. Il a repris ma main et il l'a serrée. Je ne me suis pas plainte. Il a détourné son regard. Sa main était froide parce qu'il venait du dehors et qu'il n'avait pas de gants. Il a dit : Longtemps qu'on ne s'est pas vus. Sa main dans la mienne, j'ai compris qu'il n'y avait rien à faire, que ce serait encore de cet homme-là que le bonheur me viendrait, et le reste, le malheur. Je lui ai dit : De toute façon, je l'aurais fait, tôt ou tard. Il a pris son verre de cognac et il l'a avalé d'un trait. J'ai continué : il avait une telle habitude du découragement, et tellement de loisirs, tellement, pour l'entretenir… Il m'a coupé la parole. Tais-toi. Il a ajouté que c'était curieux comme il avait envie de me revoir. On ne se regardait plus. On était adossé contre le dossier de la banquette et on fixait le bar, dans la glace, face à nous. Il y avait du monde. A la radio on jouait des chants patriotiques. C'était la paix. J'ai dit : C'était quelqu'un de sympathique, c'est ce mariage qui n'a jamais ressemblé à rien. Il a répondu qu'il était à Toulouse la veille encore, qu'il avait lu le journal, qu'il n'était pas sûr que j'étais à Paris mais qu'il y était venu quand même. J'ai dit : Pourtant, je ne vois pas ce que j'aurais pu faire d'autre que me marier avec lui. Mais lui a continué à lui parler d'autre chose : quand je suis revenu le Cypris était parti depuis une demi-heure. La guerre aidant, depuis Marseille, il avait quand même dû penser à moi. Tu avais tout perdu ? Il a dit : Je gagnais. J'étais en train de gagner quand je suis parti. Il a ri, un peu confus. J'ai dit : Ça alors… et j'ai ri à mon tour. Il a dit : Tu ne le crois pas ? Ce n'était pas ça, mais je ne savais pas qu'il en aurait été un jour capable. Lui non plus il ne le savait pas. Un des joueurs avait dit l'heure qu'il était, il avait jeté ses cartes et il était parti en courant. Je lui ai dit : Tu es terrible. Et lui : Mais, même si j'étais arrivé à l'heure, qu'est-ce qu'on aurait fait ? Je n'ai pas répondu. Je me suis souvenue de quelque chose et je me suis mise à rire. Je lui ai dit : Tu sais, il s'appelait Nelson Nelson et c'était le roi du roulement à billes. Son regard s'est agrandi, il est resté figé de surprise et il a éclaté de rire. Non… il a répété : Le roi du roulement à billes, plusieurs fois. Je lui ai dit que s'il avait lu les journaux il l'aurait su. Il a répondu : Mais, je cavalais, comment veux-tu ? Il a recommencé à rire, il ne me regardait plus, moi aussi je riais. Il a demandé : Tu es sûre ? Je lui ai dit que sûre, je ne pouvais pas l'être tout à fait, mais qui peut inventer ça, le roi du roulement à billes ? Il répétait : Nelson Nelson, extasié. Il a eu un long fou rire. J'aimais à le voir rire… La tête sous l'échafaud, je me marrais encore… disait-il, le roi du roulement. Je lui ai dit qu'il aurait pu tomber plus mal, sur le roi des billes. Ah ! j'aimais le voir rire. Il a dit que c'était vrai, et aussi sur le roi des cons. Il a dit, dans un souffle, comme s'il récitait : Réclusion à perpétuité pour avoir assassiné le roi des cons. On riait tout bas à cause des gens. Il a dit : Ah, si j'avais su, si j'avais su que c'était le roi des cons. J'ai demandé ce qu'il aurait fait. Il ne savait pas très bien, il l'aurait laissé courir — on n'assassinait pas le roi des billes — ce n'était pas sérieux. Quand son rire s'est un peu calmé, je lui ai dit que c'étaient les amis qui avaient dignement refusé sa marchandise qui me l'avaient appris. Alors il s'est souvenu : Même si j'étais arrivé à l'heure, qu'est-ce qu'on aurait fait ? Je lui ai expliqué que je n'avais jamais cherché à avoir une existence heureuse, une paye fixe, le cinéma le samedi et tout le reste. Il a dit qu'il le savait mais qu'on se serait quand même perdus tout d'un coup, au tournant d'une rue. Alors, je lui ai dit que lorsqu'on s'y attend, ce n'est pas la même chose. Il m'a expliqué lentement, avec effort, que c'était seulement après Shanghai qu'il s'était aperçu de… Il a cherché le mot. Je lui ai coupé la parole. Il n'a pas été surpris. Il a dit encore qu'il avait eu beaucoup d'autres femmes depuis qu'on s'était quittés, mais que ça ne lui avait jamais servi à rien. Je lui ai coupé la parole. Je lui ai demandé : Et après que tu m'as donné les photographies, c'était encore le poker ? Il a dit que non. Qu'il était resté devant un bureau de poste, le lendemain matin, qu'il avait attendu que la poste ouvre, qu'il avait demandé Paris, qu'il avait attendu longtemps. Et que lorsqu'on lui avait donné Paris, il avait raccroché. Voilà. Est-ce que ce n'était pas plutôt qu'il avait choisi de ne pas le faire ? Il a prétendu que non, que c'était bien la fatigue, qu'il dormait dans un dortoir, qu'il y avait des cas où on ne pouvait pas avoir de femme. Je ne lui ai jamais demandé d'autres explications. J'ai attendu un peu et je lui ai demandé : Et maintenant ? Il m'a dit qu'il avait une chambre dans un hôtel. Je rougissais encore lorsqu'il me regardait. Il m'a demandé : A force de te connaître, je ne sais plus. Est-ce que tu es si belle que ça ? Je lui ai dit que oui. Il a encore dit qu'à Marseille il était fatigué, mais qu'il avait eu une si grande envie de me revoir que lorsqu'il avait eu Paris, il n'y avait plus vu clair. Puis voilà.

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