Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Elle écoutait attentivement.

— Celui qu'il est devenu, continuai-je, à cause de toi.

— Quoi ?

— Un justicier, dis-je.

Elle ne répondit pas, redevint sérieuse.

— Mais toi, dis-je, ça, tu ne peux pas le comprendre.

— Alors, dit-elle lentement, un assassin, ça doit être tout seul, perdu dans le monde ? Ça ne doit pas être recherché, jamais ?

— Mais bien sûr que non, dis-je, et même, chaque fois que c'est possible…

— S'il est un justicier, dit-elle au bout d'un moment, c'est sans le savoir.

— Mais toi tu le sais, dis-je. Il relève entièrement de toi. Continue ton histoire.

Elle le fit, d'assez mauvaise grâce.

— Il ne s'est plus passé grand-chose. Il y avait des années qu'il n'avait plus eu de femmes, que de rencontre. Mais il prétendait que ça durait depuis plus longtemps que la guerre, depuis notre rencontre à Marseille. Il prétendait aussi que depuis cette nuit-là il avait eu de plus en plus envie de me revoir. Qu'il s'expliquait mal pourquoi.

« Dès que j'ai été là, il a trouvé de nouveau la vie belle. Je veux dire que très vite, il a souhaité que les bateaux repartent pour s'en aller. C'était moi qui lui donnais envie de s'en aller, mais il y avait déjà longtemps que j'avais choisi ce rôle auprès de lui. Il y avait quatre ans qu'il était enfermé en France. Pendant la guerre il avait fait de la résistance, et puis aussi un peu de marché noir. Quand je suis arrivée, il a commencé à manger régulièrement et il a parlé de s'en aller. Il disait que la police le rechercherait encore au moins pendant deux ans, mais qu'il préférait encore ça à la vie qu'il avait menée. Il ne pouvait pas s'habituer à l'idée que tous les ports étaient fermés, les bateaux, arrêtés. En somme, dès que je l'ai retrouvé, j'ai su que je le perdrais de nouveau. Il ressentait les frontières, comme d'autres, je ne sais pas, les grilles des prisons. Ce n'est pas une façon de parler. Depuis qu'il avait quitté le Cypris , il avait fait trois fois le tour du monde. Je le plaisantais, je lui disais que s'il continuait, la terre elle-même lui paraîtrait trop petite. Il riait. Il disait que non, qu'il n'avait pas encore trop souffert de l'exiguïté de la terre, que sa rotondité l'enchantait. Il la trouvait bien trouvée parce que de cette façon quand on s'éloigne de quelque endroit on se rapproche nécessairement d'un autre, et que lorsqu'on n'a pas de domicile on est mieux sur une terre de forme ronde qu'ailleurs. Il ne disait jamais où il s'arrêterait un jour, la prescription ayant joué. Il ne parlait que des voyages qu'il ferait.

« On n'a pas habité ensemble. Toujours par mesure de sécurité, et tout comme si la guerre continuait, j'ai pris une chambre à la semaine. Je me suis habillée modestement. Je ne lui ai pas dit que mon mari m'avait laissé sa fortune. »

La pluie, d'un seul coup, cingla les vitres du café. Elle alluma une cigarette, regarda la pluie.

— A ce moment-là tu étais sûre, dis-je, que jamais tu ne toucherais à cette fortune ?

— Sûre, dit-elle. J'ai même cherché du travail.

— Tu n'en as pas trouvé ?

— Je ne sais pas la dactylographie. J'ai trouvé une place d'entraîneuse dans une boîte de nuit, c'est tout. Je ne l'ai pas prise.

— Bien sûr, dis-je.

— Tout, dit-elle, mais pas la nuit.

— On ne peut jamais oublier qu'on a un yacht, dis-je, une fortune. Un jour, on s'en souvient…

— Dans certains cas, dit-elle, on peut l'oublier. Ce n'était pas le mien.

Elle se retourna encore une fois vers la pluie et lui sourit.

— Je ne suis pas une héroïne, dit-elle. Si j'avais abandonné le yacht, ç'aurait été pour me soulager la conscience, comme on dit. On n'est pas le héros de sa propre cause.

Elle ajouta plus bas, sur le ton de l'aveu :

— Je le sais bien, que sur les yachts, en général, dans le monde entier, les gens sont d'accord. Ce sont des objets scandaleux. Mais il y avait là ce yacht qui ne faisait rien, et moi, de mon côté, qui ne savais pas quoi faire de moi…

— Dans mon roman américain, dis-je, tu éloigneras bien des gens avec ton yacht. On dira, cette femme, sur ce yacht… Quand même… Cette…

— Quoi ?

— Cette inutile, cette fainéante…

— Et quoi encore ?

— Cette bavarde…

— Oh, dit-elle. Elle rougit.

— Anna, dis-je.

Elle se pencha vers moi, les yeux baissés.

— Tu as cherché du travail, dis-je.

— J'ai assez de cette histoire, dit-elle.

— C'est pour ça, dis-je, il faut vite la finir, qu'on s'en débarrasse.

— J'ai cherché du travail. Mais je n'ai pas eu le temps d'en trouver. Il est parti avant. De ce qui s'est passé entre nous, quoi te dire ? Ça a duré cinq semaines. Je n'aurais jamais cru ça possible. Cinq semaines avec lui. Il sortait tous les jours. Où ? dans Paris, il se promenait. Mais chaque soir il revenait et chaque nuit, ça recommençait. Et il y avait toujours de quoi manger quand il revenait. Je sais bien qu'il aurait été plus habile de le laisser un peu crever de faim, mais je n'en ai jamais eu le courage. Il avait eu trop faim déjà dans la vie. Un jour il a recommencé à jouer au poker. Il me l'a dit. J'ai espéré dans le poker. Ça a duré cinq semaines. Je faisais le marché, le ménage, la cuisine. je me promenais avec lui sur les boulevards. Je l'attendais. J'ai rencontré plusieurs fois, mais jamais avec lui, d'anciens amis de mon mari. On m'a invitée. Le chagrin m'a été un beau prétexte pour refuser toutes les invitations. J'ai même rencontré un jour les seuls amis qui connaissaient son existence, ceux avec lesquels nous étions lorsque nous l'avions rencontré à Marseille. Ils m'ont demandé de ses nouvelles, je leur ai dit que je n'en avais pas. Personne ne m'a soupçonnée d'être heureuse.

« Il a cherché du travail lui aussi. Une fois. Il est allé dans une compagnie d'assurances. Je lui avais fait faire de faux papiers. Il est devenu démarcheur. Au bout de deux jours il ne mangeait plus. C'était un homme que la vie n'avait pas habitué à l'enfer de la vie quotidienne. Je l'ai encouragé à cesser cette comédie. Il a recommencé à se promener et à jouer au poker. Et moi, j'ai recommencé à espérer.

« Quelquefois, on se saoulait. Il me disait : “Je t'emmènerai à Hong kong, à Sydney. On s'en ira tous les deux sur un bateau.” Et moi, quelquefois, je le croyais, je croyais que c'était possible, que peut-être il était possible qu'on ne se quitte plus. Je n'avais jamais pensé que j'aurais pu avoir un jour ce qu'il est convenu d'appeler une existence et ça m'effrayait un peu, mais je le laissais dire. Je le laissais croire sur lui-même des choses que je savais fausses, je l'aimais jusque dans ses erreurs, ses illusions, sa bêtise. Parfois je n'en revenais pas qu'on habite ensemble et lorsqu'il tardait trop à rentrer et que je m'inquiétais, seule, dans la chambre, dans un sens ça me rassurait.

« Cinq semaines. Un jour, les journaux ont annoncé qu'un cargo des Chargeurs Réunis partait de Marseille. Je me souviens. Le Mousquetaire . Il partait chercher du café à Madagascar. Puis un deuxième, un dixième, vingt cargos sont partis de tous les ports de France qui n'avaient pas été détruits. Il a cessé de jouer au poker. Il est resté allongé sur le lit, il fumait, il buvait de plus en plus. Très vite, j'ai désiré qu'il meure. Un matin il m'a dit qu'il allait à Marseille pour “voir un peu ce qui se passait”. Il m'a demandé de l'accompagner. J'ai refusé. Je ne voulais plus de lui, je voulais qu'il meure. Avoir la paix. Il n'a pas insisté. Il m'a dit qu'il reviendrait me chercher ou qu'il m'enverrait un mot pour que je vienne le rejoindre. J'ai accepté. Il est parti. »

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