Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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« J'ai demandé quel vice, mais personne n'a su le dire. Je me suis sentie seule avec lui dans le monde entier. Je tenais, serré contre moi, au creux de mon manchon, le paquet d'enveloppes. Je l'aimais, je crois, comme le premier jour.

« — Nous connaissons le vendeur, a dit mon mari.

« — Ah, a dit l'ami, si vous le connaissiez, c'est autre chose…

« J'ai demandé quoi, mais personne n'a su le dire.

« — Il était marin, a dit mon mari, il a travaillé six mois sur l'Anna.

« Quand même, j'ai souri à ce mut si juste.

« — Non, ai-je dit, vous vous trompez : sur le Cypris .

« — C'est vrai, a dit mon mari, le yacht s'appelait alors le Cypris .

« Il a ajouté un peu légèrement qu'il était de Gibraltar. J'ai dit qu'il n'était pas plus de Gibraltar que de Shanghai, que personne ne savait d'où il était.

« — Drôle de type, a dit alors l'ami d'un air connaisseur.

« Alors, je leur ai dit qui c'était. J'ai quelquefois de ces inconséquences. Je n'ai pas cru commettre une imprudence en le faisant pour la bonne raison que ces gens, comme moi, ignoraient sa véritable identité. Quant à en parler à eux plutôt qu'à d'autres, pour moi, ça revenait au même, je connaissais tout aussi peu tous les amis de mon mari. D'ailleurs, ce soir-là, tout simplement, il m'aurait été difficile de me contenir, de me taire encore. J'ai donc dit ce que je savais et ce que mon mari ignorait encore, à savoir qu'il avait commis un crime, à vingt ans, à Paris, sur la personne d'un Américain dont je ne savais pas le nom. J'ai dit le peu que je savais.

« Alors, notre ami s'est souvenu de quelque chose. Il m'a demandé à combien de temps remontait ce crime. J'ai dit, cinq ou six ans. Il m'a dit qu'à cette date-là environ, il s'était en effet produit à Paris un crime dont on avait beaucoup parlé. Dont le coupable était très jeune et dont la victime était un célèbre industriel américain.

« — Je me souviens, s'est écrié l'ami, c'était Nelson Nelson, le roi du roulement à billes.

« J'ai demandé :

« — Vraiment, du roulement à billes ?

« J'ai ri de tout mon cœur. Il y avait trois ans que je n'avais pas ri autant. Je me suis dit qu'il n'en aurait jamais fini de m'épater. J'ai dit :

« — Mais que c'est beau.

« — Quoi ? a demandé mon mari.

« — Je ne sais pas, que ce soit justement le roi du roulement à billes.

« Mon mari a dit qu'il ne voyait pas pourquoi.

« Moi non plus d'ailleurs je ne voyais pas, mais ça n'avait pas d'importance. Je riais tellement que je ne pouvais plus marcher.

« — Ce crime est toujours resté obscur, a continué l'ami. C'était un soir, à Montmartre. Nelson Nelson a renversé un jeune homme avec sa Rolls. La rue était étroite et sombre. La Rolls roulait vite. Le jeune homme n'a pas eu le temps de se garer. Il a été renversé. L'aile de l'auto l'a cogné à la tête et il a saigné. L'Américain l'a fait monter et il a dit au chauffeur d'aller à l'hôpital le plus proche. Et en arrivant à l'hôpital on n'a plus trouvé dans l'auto que le seul cadavre de l'Américain, étranglé. Il n'avait pas eu le temps de pousser un seul cri. Le chauffeur ne s'est aperçu de rien. Le portefeuille de Nelson Nelson avait disparu. Il contenait, paraît-il, une très grosse somme. On suppose qu'il l'avait sorti afin de dédommager le jeune homme et que celui-ci à la vue de tant d'argent avait perdu la tête.

« J'ai questionné l'ami pour en savoir davantage sur ce crime, mais il ne se souvenait de rien de plus. Nous sommes rentrés à l'hôtel.

« C'est sur le trajet du retour que tout à coup, moi aussi, je me suis souvenue de quelque chose. D'une cicatrice qu'il avait à la tête, dans l'épaisseur des cheveux. Lorsque je la lui avais découverte, un soir qu'il dormait, je m'étais étonnée qu'elle eût en son milieu une espèce d'écharde noire — un peu de peinture de la Rolls — qui tranchait sur la blancheur de la peau. Je l'avais trouvée curieuse, mais je ne lui avais pas accordé une telle importance. Je ne lui avais même pas demandé ce que c'était.

« La rentrée a été pénible. Mon mari a dit qu'il s'y était attendu depuis toujours, qu'il ne pouvait pas être resté à Shanghai. Je lui ai demandé de se rappeler que je lui avais toujours fait une vie difficile. Pour la première fois, j'ai jugé inutile de le consoler par de vaines promesses.

« Je me souviens bien. Une fois seule dans ma chambre j'ai pris mon temps. Je me suis déshabillée, j'ai tiré les rideaux et je me suis couchée. Alors seulement j'ai pris les enveloppes et je les ai ouvertes l'une après l'autre. Il y en avait dix. Chacune contenait dix photographies et deux cartes postales. Le tout était retenu ensemble par un élastique très fin du genre de ceux que l'on trouve autour des pots de yaourt. Dans chacune des dix enveloppes il y avait les dix mêmes photographies et les mêmes deux cartes postales. Dans son élan il m'avait donné dix fois la même chose. Il n'y a que les fleurs que l'on donne de cette façon, ensemble et par bouquet. Mais c'était bien des fleurs que j'avais entre les mains. Seules les photos auraient pu être qualifiées d'obscènes. Les cartes postales représentaient la tour Eiffel et la grotte de Lourdes un jour de pèlerinage. Les photos étaient minces, visiblement détachées de carnets et les cartes postales avaient été jointes à elles pour illusionner sur leur nombre.

« Nous sommes rentrés à Paris le lendemain.

« Pendant trois nuits et trois jours j'ai attendu un coup de téléphone de lui. Ce n'était pas insensé de ma part. Il pouvait me téléphoner comme il voulait. J'étais hélas dans tous les bottins. Il n'avait qu'à en ouvrir un et chercher simplement le nom de l'ex-propriétaire du Cypris . Moi je n'avais aucun moyen de le retrouver. J'ai attendu trois jours et trois nuits. Il n'a pas téléphoné.

« Quelques semaines après je me suis dit qu'il était sans doute préférable qu'il en soit ainsi. Qu'avec l'argent cent fois disproportionné à celui de sa recette quotidienne, il n'avait pas dû pouvoir y résister. Je crois encore maintenant qu'il est allé faire un poker. C'était un homme qui n'avait jamais pu faire la part de rien dans sa vie et encore une fois il n'avait pas pu faire la mienne. Près de moi il aurait encore langui après ses pokers. J'ai préféré qu'il ait fait ses pokers en se languissant de moi. Je suis même arrivée à voir dans cette apparente infidélité la volonté d'une fidélité profonde. Il savait aussi bien que moi de quoi il retournait.

« La guerre est arrivée. Le temps est passé. Cette fois, je ne l'ai revu que quatre ans après. »

Elle s'arrêta de parler.

— Je voudrais bien un autre whisky, dit-elle.

J'allai lui chercher un autre verre de whisky. Laurent était toujours dans le bar, il jouait aux cartes avec un autre marin et il était si absorbé qu'il ne me vit pas rentrer. Lorsque je revins sur le pont elle était debout contre le bastingage et regardait la côte. Je lui donnai son whisky. Nous passâmes devant un petit port aux quais vides, à peine éclairés.

— Castiglioncello, dit-elle, à moins que ce ne soit déjà Rosignagno.

Je la voyais mal dans la lumière de l'entrepont et j'avais très envie de mieux la voir. Mais c'était encore supportable.

— Tu la racontes souvent, dis-je.

Je lui souris.

— Non, dit-elle, mais forcément — elle hésita, un peu honteuse — j'y ai beaucoup pensé.

— Quand on te demande de la raconter, tu la racontes ?

— Quelquefois, dit-elle, je raconte autre chose.

— Et à ceux que tu embarques, tu la racontes ?

— Non, dit-elle, pas ça. Je raconte ce que je veux. On ne peut pas raconter tout à tout le monde. Quelquefois je dis que je fais une croisière.

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