Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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« Ce n'est pas lui ni moi qui avons parlé les premiers. Ça a été mon mari. Il n'y a eu que lui pour trouver insupportable le silence prolongé de ces premiers instants, et pour vouloir le rompre. Il a été très maladroit. Pourtant depuis qu'il m'avait épousée, il avait dû penser que cette rencontre pouvait un jour se produire. On pense à ces éventualités-là et à ce qu'on fera lorsqu'elles se produiront, non ? Mais sans doute, quand elles se produisent, on est d'autant moins à la hauteur qu'on y a trop pensé. Il devait y avoir trop pensé. Cet homme mille fois prévenu a été curieusement désarçonné. Il lui a demandé :

« — Vous n'êtes plus dans la marine ?

« Ensuite de quoi il s'est éloigné légèrement de nous, et il a gagné la porte d'un immeuble. Il s'est adossé et je crois qu'il s'est trouvé mal. Sans doute d'ailleurs à moitié, assez peu pour ne pas s'allonger par terre. Une fois qu'il a été parti nous nous sommes parlé. Il m'a demandé :

« — Ça va ?

« J'ai dit : ça va.

« — Je vois, a-t-il dit.

« Je lui ai souri. Quelquefois, les mauvais jours, il y en avait eu beaucoup, j'avais cru qu'on avait fini par le prendre et me le tuer. Mais penses-tu, un homme pareil. Non, non, le monde, avec fierté, le portait encore. Comme il lui faisait honneur au monde ! C'était l'un de ses habitants les plus à sa mesure, un connaisseur, en somme, de ses profondeurs. Ah que ça lui allait bien de vivre, à celui-là ! De quelle histoire resurgissait-il encore ? Quel vertige de circuits, de lacis, de nuits, de soleils, de faims, de femmes, de poker, de coups du sort avait-il fallu pour le ramener là, en fin de compte, devant moi ? Mon histoire m'est apparue un peu honteuse. Il avait souri en disant : je vois. N'était-ce pas : « c'était couru d'avance », qu'il avait voulu dire ? Je n'ai pas voulu qu'on en parle. Je lui ai dit :

« — Je les veux toutes. Et je lui ai montré les cartes postales. Profitant de l'absence de notre patron qui était toujours adossé au mur, en proie à une horrible jalousie, il m'a dit à voix basse :

« — Bonjour.

« Ç'a été sa façon de me dire qu'il se rappelait de tout. J'ai dû… oui, fermer les yeux, comme autrefois. Alors il a dû comprendre que pour moi aussi c'était pareil, que je me rappelais parfaitement. Ça a duré quelques secondes. Mais ç'a été suffisant pour qu'on se retrouve dans ce petit matin, avec autant d'émotion qu'autrefois dans ma cabine après le travail. J'ai ouvert les yeux. Il me regardait toujours. Je me suis reprise. Je lui ai dit encore une fois :

« — Je les veux toutes.

« Mon mari est revenu à ce moment-là. Mais il n'a pas paru s'en apercevoir. Il a levé un genou et il a posé la valise dessus. Elle était gondolée par la pluie, aussi vieille sans doute, que ses vêtements. Il devait la trimbaler depuis pas mal de temps déjà. Il l'a ouverte. Une dizaine d'enveloppes y traînaient, toutes pareilles à celle qu'il tenait à la main. Et mêlé à elles, il y avait un morceau de pain. Il n'y avait rien d'autre dans la valise que le pain et les enveloppes. Il a ramassé toutes les enveloppes une à une et il me les a tendues.

« — Je te les donne.

« Je les ai prises et je les ai mises dans mon manchon. Elles étaient glacées. J'ai pensé que le pain aussi devait être glacé et que c'était grâce à ces enveloppes qu'il avait pu l'acheter. En somme, c'était son pain qu'il me donnait. Quand même, je l'ai pris. Tout d'un coup on a entendu :

« — C'est combien ?

« On s'est aperçu, à l'entendre, que mon mari était là.

« — Rien, a-t-il dit, du moment que c'est pour elle.

« Mais mon mari ne l'a pas compris ainsi. Il a tiré de sa poche une liasse de mille francs et il l'a jetée dans la valise ouverte. Comme la valise était petite, les billets sont tombés sur le pain et ils l'ont recouvert à moitié. Il y en avait beaucoup. Il les a regardés pendant un petit moment puis il les a ramassés un à un. Comme il avait fait des enveloppes, mais un peu plus lentement. Alors, je lui ai dit :

« — C'était pour moins que ça, sans doute, quand tu as tué l'Américain, bien moins, non ?

« J'ai senti sous mon bras la main de mon mari qui me tirait en avant. Je me suis dégagée avec force. Il m'a lâchée.

« — Pour bien moins, m'a-t-il dit — il rigolait, — même pas la moitié.

« Il a eu fini de ramasser les billets et, de sa main libre, l'autre tenait les enveloppes, il les a tendus à mon mari. Il n'est plus resté dans la valise que le pain. Je lui ai dit :

« — Non, il faut les prendre.

« — Tu veux rire, a-t-il dit gentiment.

« J'ai dit qu'il le fallait, qu'il le fallait.

« — Qu'est-ce qui te prend ? m'a-t-il demandé.

« Il tendait toujours la liasse.

« — Quand même, ai-je dit, il ne les a pas comptés.

« Il a regardé mon mari avec attention.

« — Pourquoi avez-vous fait ça ? Il n'était pas en colère.

« — Pour que vous la laissiez, a dit mon mari d'une voix affaiblie.

« Il a continué à le regarder.

« — Il n'aurait pas fallu le faire, a-t-il dit.

« Mon mari n'a pas répondu. Il regrettait déjà ce geste un peu facile.

« — C'est l'habitude, ai-je dit, pour qu'il puisse dire que tu ne me les as pas données. Sans ça, ils se croient déshonorés.

« — Elle est ma femme, a dit mon mari.

« Je me souviens, il avait une voix d'une suppliante sincérité.

« — Non, a-t-il dit, il n'aurait pas fallu le faire.

« Je regardais toujours le pain. J'ai crié :

« — Du moment qu'il te l'a jeté dans la valise, il ne faut pas lui rendre.

« — C'est impossible, a-t-il dit.

« Il était très calme, un peu étonné.

« — C'est moi qui te les donne.

« — C'est impossible, je ne peux pas, tu le sais bien.

« — Je ne veux pas que tu lui rendes.

« — Mais je ne peux pas, voyons, a-t-il dit.

« Il s'étonnait toujours, très gentiment. Je lui ai dit :

« — Qu'est-ce qu'il aurait pu faire d'autre, lui, dis-moi ?

« — Mais je ne peux pas.

« — Et moi ? et moi qui me suis mariée avec lui ?

« Il m'a regardée. Il a dû comprendre bien des choses que jusque-là, paresseusement, il avait omis de comprendre.

« — Anna, m'a-t-il dit, je ne peux pas.

« — Ce n'est pas tout à fait de sa faute, il a fait ce qu'il a pu.

« Le pain était toujours aussi seul dans la valise. Maintenant mon mari aussi le regardait. Il ne prenait pas les billets.

« — Je vous en supplie, a dit mon mari, prenez-les.

« — Impossible. Comme tu dis on fait ce qu'on peut. Je ne peux pas.

« Alors je lui ai dit pour la première fois, j'ai crié, ce que je ne lui avais jamais dit. Que je l'aimais.

« Il a levé la tête brusquement. Cette fois il n'a pas dit qu'il ne pouvait pas les prendre. Je lui ai expliqué.

« — C'est parce que je t'aime, qu'il faut que tu les prennes.

« Je suis partie en courant. Mon mari m'a suivie. Lorsque je me suis retournée une première fois, j'ai vu qu'il n'avait pas essayé de me rattraper. Il me regardait m'en aller. J'ai deviné dans sa main la forme tendue de la liasse. Lorsque je me suis retournée une deuxième fois, au bas de la rue, je ne l'ai plus vu, il était parti. Je ne devais le revoir que deux ans après. »

Elle se tut.

— Après ?

— Oh ! après, dans ma vie, tout a bien moins d'importance. On a rejoint nos amis. Ils n'avaient rien entendu de la conversation, sinon mes cris, mais ils ne les avaient pas compris. Cependant, ils nous avaient vus acheter la marchandise qu'ils avaient refusée. Ils se sont étonnés.

« — Vous lui avez acheté sa saloperie ? a demandé l'ami.

« — C'est encourager le vice, a dit sa femme.

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