Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Je me taisais le plus que je pouvais pour la laisser parler.

— Le plus terrible, dit-elle, c'était celui qui croyait en Dieu. Il peut arriver que ces choses-là ne se voient pas à terre et que même sur la mer, elles soient très difficiles à voir. Je m'en suis doutée parce qu'il n'avait aucun copain parmi les marins et qu'il les questionnait tout le temps sur leur vie privée. Mais je crois bien que Laurent s'était aperçu de quelque chose avant moi. Un soir je l'ai saoulé. Il a commencé à parler, à parler, je l'ai encouragé, et finalement il m'a dit que le marin de Gibraltar avait tué, que c'était un malheureux, qu'il inspirait de la pitié, et que prier pour lui aurait pu lui être utile.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

— Peu importe. J'ai été méchante cette fois-là.

— Tu es sûre que ces choses ne se voient pas à terre ?

— Pas toujours — elle hésita — je croyais qu'il y allait de mon devoir de ne pas choisir avec beaucoup de circonspection.

Je bus mon deuxième whisky. Mon cœur battait très fort, mais sans doute était-ce aussi à cause du whisky et parce que nous étions allongés en plein soleil. Soudain, elle s'esclaffa. Quelque chose lui revenait très vivement à la mémoire.

— Il y en a eu un, dit-elle, qui le premier soir m'a dit : « Partons, chérie, oublie cet homme. Tu es en train de faire ton malheur. »

Elle reprit dans un fou rire continuel.

— Un autre qui avait de l'appétit. Déjà à terre il en avait, mais à bord, alors c'était formidable. Il trouvait qu'on ne mangeait pas assez sur le bateau et entre les repas il allait dans les cuisines et il avalait des bananes. Il était accablé d'une santé mirobolante. Il aimait la bonne vie et il aurait voulu la continuer à bord.

— Tu les collectionnais, dis-je.

— Un autre, un qui était gentil aussi, dès qu'on est parti il a dit : « Tiens on est suivi par des bancs de poissons. » Des bancs de harengs nous suivaient en effet. On lui a expliqué que c'était toujours comme ça et que parfois des bancs de requins nous suivaient pendant huit jours d'affilée. Il n'a plus pensé qu'aux harengs. Jamais il ne regardait la mer plus loin que les bancs de harengs. Ce qu'il aurait voulu, ç'aurait été d'arrêter le bateau et d'en attraper quelques-uns à la ligne.

Elle s'arrêta.

— Continue, dis-je.

— Non. Il n'y en a plus qui soient marrants.

— Même pas très marrants, dis-je en riant, de telle façon qu'elle comprit.

— Ah oui, dit-elle, il y en a un que j'oublie. Celui-là, ce qu'il désirait dans la vie, depuis toujours, c'était de faire briller des boutons de porte sur un bateau, le grand air et les cuivres. Toute sa vie il avait attendu…

Elle enleva ses lunettes et me regarda attentivement.

— Quoi ? demandai-je.

— Je ne sais pas ce que tu as attendu.

— Moi non plus. Qu'est-ce que tout le monde attend ?

— Le marin de Gibraltar, dit-elle en riant.

— C'est ça, dis-je, je n'aurais jamais trouvé tout seul.

On se tut. Puis, tout à coup, je me souvins de celui qui lui avait dit : « Partons, chérie, oublie cet homme » et j'éclatai de rire.

— A quoi penses-tu ? me demanda-t-elle.

— A celui qui te disait partons, chérie.

— Et celui qui ne pensait qu'aux harengs ?

— Qu'est-ce qu'ils auraient dû faire ? Passer leur temps à scruter l'horizon avec des jumelles ?

Elle enleva ses lunettes et regarda la mer. Puis, sur le ton de la plus grande sincérité :

— Mais, je ne sais pas, dit-elle.

— Ils n'étaient pas sérieux, dis-je.

— Ah ! dit-elle en souriant, ce mot est beau. Et tu le dis très bien.

— Ça se voit tout de suite, dis-je.

— Quoi ?

— Qu'on ne peut pas apporter sur ce bateau d'appareils photographiques, de l'eau de Cologne, les œuvres de Balzac ou de Hegel. Et même plus, une collection de timbres-poste, une bague avec initiales gravées, un chausse-pied même rudimentaire, en fer, de l'appétit, une préférence pour le rôti de mouton, le souci de sa petite famille restée à terre, le souci de son avenir, le souci de son passé si triste, une passion pour la pêche aux harengs, un horaire, un roman en cours, un essai, le mal de mer, le goût de trop parler, celui de trop se taire, de trop dormir.

Elle m'écoutait avec des yeux d'enfant.

— Et c'est tout ?

— J'en oublie, certainement, dis-je. Et encore, si, prévenu de toutes ces impossibilités, dont je ne cite qu'une toute petite partie, on ne sait pas qu'on ne peut quand même pas rester sur ce bateau, on ne peut pas y rester vraiment.

— Ce n'est pas clair, dit-elle, en riant, ce que tu dis. Si tu racontes des choses comme ça dans ton roman américain, personne n'y comprendra rien.

— Pourvu que les gens de ce bateau y comprennent quelque chose, dis-je, ça sera déjà ça. On ne peut pas faire tout comprendre à tout le monde.

— Je n'avais jamais pensé, dit-elle, que les gens de ce bateau avaient une perspicacité particulière.

— Ils ont une perspicacité tout à fait particulière, dis-je.

J'avais bu deux whiskys et je n'en avais pas l'habitude.

— En somme, dis-je, tu es une belle putain.

Elle ne se choqua pas du tout.

— Si on veut, dit-elle. C'est ça, une putain ?

— C'est ça, je crois.

— Je veux bien, dit-elle.

Elle sourit.

— Tu ne peux vraiment pas te passer de… ces erreurs ?

Elle se troubla, baissa les yeux, ne répondit pas.

— Et… c'est lui qui t'a laissé de ces erreurs un besoin essentiel ?

— Je crois, dit-elle.

— Et avec ça, dis-je en riant, on est quand même difficile.

— Mais, si on ne faisait jamais d'erreurs, ce serait infernal, dit-elle.

— Tu parles comme un livre, dis-je.

*

Cet après-midi-là je restai longuement dans ma cabine, allongé sur ma couchette, engourdi par tout le whisky que nous avions bu. J'aurais bien voulu dormir, mais sitôt allongé, mon sommeil s'en alla. Encore une fois, je ne réussis pas à dormir. J'essayai de lire. Mais je n'y réussis pas davantage, sans doute n'aurais-je pu lire qu'une seule histoire mais, voilà, celle-ci n'était pas encore écrite. Alors je jetai le livre par terre. Puis je me mis à le regarder et à rire. Le whisky aidant sans doute, je le trouvais drôle. La moitié de ses pages s'était retournée et il pouvait rappeler à qui le voulait bien, la pose de quelqu'un qui vient de se casser la gueule. Elle, elle devait dormir. C'était une femme qui, après deux whiskys, dormait, oubliait tout. Celui qui aurait voulu pêcher le hareng, et celui qui disait partons, chérie, et même peut-être celui qui lisait Hegel n'avaient pas pu supporter tant de désinvolture. Je rigolais tout seul, chose qui m'arrivait quelquefois. Puis le temps passa, le whisky s'éloigna et, avec lui, cette envie de rire. Et puis, bien entendu, la question de mon avenir se posa encore une fois à moi. Qu'allais-je donc devenir, à plus ou moins longue échéance ? J'avais, comme tout le monde, l'habitude de me soucier de mon avenir. Mais cette fois fut la dernière, je veux dire depuis que je voyage avec elle — très vite, cela m'ennuya. Et très vite, mon frère, celui qui avait cette idée fixe d'attraper un hareng, me préoccupa davantage. J'aurais bien voulu le connaître, j'aimais bien cette sorte de gens. Est-ce qu'on pouvait avoir peur de se trouver seul avec une femme et l'horizon avec, parfois, seulement un albatros sur les haubans ? Sans doute, en plein Pacifique, à huit jours de la première escale on pouvait avoir des peurs inconsidérées. Pourtant je n'avais pas très peur. Je restai longtemps allongé, sans rien faire, en pensant à ces histoires. Puis, j'entendis son pas dans le couloir. Elle frappa et entra. Au fond, je n'avais pas cessé de l'attendre. Elle vit tout de suite le livre par terre.

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