Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Je fis le tour de l'entrepont. Elle n'y était pas, elle n'était pas encore levée. J'allai à l'avant et j'y trouvai le petit marin brun qui, la veille, m'avait souri. Il réparait des cordes, il chantait.

— Il fait beau, dis-je.

— Chez nous en Sicile, dit-il, la mer est toujours comme ça.

Je m'installai près de lui. Il ne demandait qu'à bavarder. Il me dit qu'elle l'avait engagé il y avait deux mois de ça, en Sicile, en remplacement d'un marin qui était resté à Syracuse. Avant, il était mousse sur un cargo qui transportait des oranges entre Syracuse et Marseille.

— Ça change, dit-il, d'être sur un yacht. On a si peu à faire que quelquefois je m'invente du travail.

Il montra ses cordes.

Le bateau longeait la côte d'assez près, une plaine étroite, peuplée, avec des collines dans le fond.

— La Corse ? demandai-je.

— Pensez-vous, encore l'Italie.

Il désigna du doigt un point de la côte : une ville, grande, avec des cheminées.

— Livourne, dit-il, en riant.

— Mais Sète ?

— Sète, c'est de l'autre côté, dit-il, toujours en riant. Mais la mer est si belle, c'est sans doute qu'elle veut faire durer le plaisir.

— On obliquera à partir de Piombino, dis-je.

— A moins que ce soit à la hauteur de Naples, dit-il, toujours en riant.

Je pris une petite corde et machinalement je l'enroulai autour de ma main.

— Je vous ai vu au bal avant-hier, dit-il tout à coup.

J'eus l'impression que celui-là n'avait pas encore eu le temps d'en voir beaucoup dans mon genre. Il n'y avait que deux mois qu'il était là.

— Il y a trois jours que je la connais, dis-je.

Il me jeta un regard un peu gêné et ne répondit pas.

— Je suis là comme ça, expliquai-je, en attendant.

— Je comprends, dit-il.

Il était bavard. Il me dit qu'il connaissait lui aussi l'histoire du marin de Gibraltar. Les marins du bord la lui avaient racontée. Il avait de l'admiration pour lui mais il ne comprenait pas « pourquoi il avait tué l'Américain », ni pourquoi elle le cherchait comme ça.

— Elle dit qu'elle le cherche, comme si on pouvait chercher quelqu'un comme ça, sur toute la terre. Pour moi, c'est une façon de parler.

— Alors, demandai-je, comment expliquer qu'elle voyage comme ça ?

— Bien sûr, c'est difficile, mais peut-être qu'elle se promène tout simplement.

— C'est un Américain qu'il a tué ?

— Il y en a qui disent que c'était un Américain. D'autres qui disent que ce n'était pas un Américain. On dit beaucoup de choses.

— D'ailleurs que ce soit un Américain ou, je ne sais pas, un Anglais…

— C'est vrai, dit Bruno en souriant. Pour moi, voyez, c'est une femme qui s'ennuie.

— Est-ce qu'on ne s'ennuie pas plus, sur un bateau où on est toute seule, qu'ailleurs ?

Il eut un air gêné et amusé à la fois.

— Toute seule, dit-il, elle ne l'est pas toujours. Mais elle doit s'ennuyer quand même et de quelque chose de plus que de lui, ce n'est pas possible autrement.

Je ne le contredis pas. Cela l'encouragea.

— Mais un jour ou l'autre, elle devra s'arrêter, elle ne pourra pas continuer tout le temps comme ça. Personne ne peut longtemps supporter la vie sur ce bateau. Celui que j'ai remplacé me l'avait dit, je ne le croyais pas, mais maintenant je le sais.

Il m'expliqua qu'elle payait ses marins très cher, le triple de ce qu'on les payait d'habitude, qu'elle n'était nullement exigeante — tout est toujours pour le mieux — mais qu'au bout de deux, trois, six mois, ils la quittaient, surtout les jeunes. Toujours dans les meilleurs termes avec elle, d'ailleurs, là n'était pas la question.

— Mais on ne peut pas toujours le chercher sans le lui trouver, c'est impossible — il ajouta avec une certaine confusion —, vous verrez vous-même ce que c'est. On ne va jamais nulle part, on ne fait presque rien pour être si bien payé. Quand on arrive quelque part c'est toujours par hasard, sauf quand on reçoit un message, mais c'est rare. Une fois arrivé on jette l'ancre et on attend. Quoi ? Soi-disant qu'il reconnaisse le bateau et qu'il vienne à bord.

Il dit qu'il en était arrivé à un tel point d'oisiveté qu'à Viareggio, rien qu'en voyant décharger un cargo de fromage, des hommes qui travaillaient pour de bon, il avait failli lui donner son congé.

— Mais pour elle, dis-je, ce n'est pas la même chose. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire si elle quittait le bateau ?

— On trouve toujours, dit Bruno, ça, c'est des histoires.

— C'est vrai.

— Un jour ou l'autre, vous allez voir, elle ne supportera plus de voyager comme ça.

— Vous, qu'est-ce que vous croyez, qu'elle a sa petite chance ?

— De quoi ?

— De le retrouver.

— Vous n'avez qu'à lui demander à elle, dit-il sur un ton un peu contrarié, si ça vous intéresse tant que ça.

— Oh non, dis-je, je demande ça comme ça, machinalement.

On reparla du marin de Gibraltar.

— Moi, dit Bruno, je ne crois rien. C'est une histoire à dormir debout, comme on dit. On en raconte tant que ça ferait un roman. C'est comme pour les messages. Il y en a qui le voient partout. Alors, même quand on reçoit des messages, c'est encore comme si on n'allait nulle part.

— C'est mieux que rien, dis-je.

— C'est-à-dire que c'est plus pratique. Comme ça on n'a pas à chercher où aller.

— Puis on ne peut jamais savoir, non ?

Il me jeta un regard encourageant.

— Bien sûr, dit-il, on ne peut jamais savoir. Mais il y en a tant des hommes sur la terre, des milliards.

— Quand même, dis-je encore, il y a pas mal de gens qui savent qu'elle le cherche, ce n'est pas comme si elle était toute seule à le chercher. Elle doit avoir plus de chances qu'on ne croit.

— Je crois, dit-il, qu'on le sait dans tous les plus grands ports du monde qu'elle le cherche. Mais tant que lui il ne le saura pas, à quoi ça l'avance ? Peut-être qu'il est au milieu d'un continent à faire quelque chose qui lui rapporte de l'argent et qu'il ne veut pas entendre parler d'elle. La chose curieuse, c'est qu'elle n'a pas pensé que peut-être, lui, il ne tient pas tellement que ça à la retrouver. Est-ce qu'elle n'est pas la seule qui pourrait le reconnaître ?

— Je crois, dis-je, qu'elle a dû y penser.

Son sort personnel l'inquiétait tout de même plus que le sien à elle. Il voulait déjà quitter le bateau.

— Après Sète, dit-il, je verrai ce que je pourrai faire. Ils disent aussi que je reviendrai, qu'on part, mais qu'on revient toujours sur ce bateau. Il paraît qu'elle a retrouvé tous ses marins au cours de ses voyages. Ils partent tous et, c'est curieux, après, ils veulent tous revenir. Un mois, deux mois, et ils repartent encore. Le timonier, ça fait trois fois qu'il revient. Epaminondas, celui qu'on va voir à Sète, ça fera aussi trois fois.

Elle, elle comprenait qu'ils partent ?

— Oh, elle, dit-il, qu'est-ce qu'elle ne comprend pas.

— Elle ne vous plaît pas beaucoup, dis-je.

Il eut l'air étonné.

— Ce n'est pas ça, dit-il. Mais vraiment, je crois qu'elle se moque des gens.

— Je n'ai pas cette impression, dis-je.

— Moi si, dit Bruno, je ne peux pas m'empêcher de l'avoir. Remarquez que je ne lui en veux pas, non. Mais peut-être je vais descendre à Sète.

Je regardais toujours si elle arrivait tout en l'écoutant.

— Il faut toujours faire ce qu'on a envie de faire, dis-je.

— Quelquefois, j'ai même un petit peu, je ne sais pas, honte, oui, c'est ça, d'être sur ce bateau, ajouta-t-il.

— On doit pouvoir choisir de ne pas avoir honte, dis-je.

Je le quittai, je m'en allai sur l'entrepont, devant sa cabine et je l'attendis. Je n'avais rien envie de faire que de l'attendre. La pensée des cuivres me revint comme une naïveté passée. Je n'aurais rien pu faire. J'avais assez travaillé dans les ténèbres, pendant des années, pour me permettre de ne plus faire que ça, attendre qu'une femme sorte dans le soleil. Bien des hommes auraient fait comme moi, je le croyais suffisamment pour me sentir moins seul, grâce à cette certitude, que pendant mes années de digne labeur.

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