Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Les marins l'écoutaient un peu étonnés. Mais ils étaient d'accord en général.

— C'est vrai, dit l'un d'eux, qu'ils te foutent plus la paix à Toulon qu'à Paris.

— Et puis, dit-elle, est-ce qu'on ne se sent pas mieux quand on a la mer à ses côtés ? Dans certains cas, je veux dire ?

Elle m'encourageait à parler.

— Quand on n'a pas de famille, continua-t-elle, pas de garde-robe, pas de papiers, pas de domicile, parce qu'on ne saurait que faire, bien au contraire, de ces assurances si goûtées des honnêtes gens et que sa seule personne est déjà difficile à transporter, est-ce que ce n'est pas au bord de la mer qu'on se sent le plus à son aise ? Ou sur la mer ?

— Et même dans tous les cas, dis-je.

Et je ris. Elle aussi. Puis les marins aussi.

— Même dans le cas, ajoutai-je tout bas, où on ne sait que faire de beaucoup d'argent.

Elle rit encore.

— Même dans celui-là, dit-elle.

— Et puis, dit un marin, quand tu es à Marseille, t'es aussi un peu à Diego.

— Suffit, dit un autre, de t'embarquer comme soutier sur le premier cargo en partance.

— Est-ce qu'on ne dit pas que ces départs précipités, dit-elle, sont pour beaucoup dans le charme bien connu des ports ? L'été, beaucoup de touristes vont voir les ports. Mais qu'est-ce qu'ils en connaissent, eux ? que les rades, et encore.

— Et toi, demandai-je en riant, toi qui as une si grande expérience du crime ?

— Ce qu'on ne voit pas d'habitude, dit-elle, les petites rues, les coulisses, faites pour la fuite. Mais — elle hésita — j'y ai trop souvent vu des ombres trompeuses…

— Alors ?

— Je ne descends plus. Le yacht est le même, il n'y a que le nom qui ait changé. Pourquoi descendre ? Ça se voit un yacht, non ? et plus que moi ?

— Ça se voit formidablement, dis-je.

Un marin ouvrit la radio. Du mauvais jazz.

— Tu ne prends pas de fromage ?

Je me levai et j'allai en chercher. Elle se leva aussi.

— Je ne veux plus parler, dit-elle.

— Il faut, dis-je, que tu me montres ma cabine.

Elle s'arrêta de manger et me regarda. Je mangeais.

— Bien sûr, dit-elle doucement, je vais te la montrer.

— J'ai encore faim, dis-je, je prendrai un fruit.

Elle, elle n'en prit pas. Elle alla chercher deux verres de vin.

— Dis-moi…

Elle se pencha une nouvelle fois. Son béret tomba. Il était tard. L'heure de se coucher arrivait. Ses cheveux se défaisaient.

— Quoi ?

— Tu aimes la mer, non ? Je veux dire… tu n'es pas plus mal ici qu'ailleurs ?

— Je ne la connais pas, dis-je, en riant malgré moi. Mais je crois que je l'aimerai.

Elle rit.

— Viens, dit-elle, je vais te montrer ta cabine.

Nous descendîmes sur l'entrepont. Les six cabines donnaient sur le gaillard arrière. Quatre étaient occupées maintenant par les marins. Elle entra dans la sixième à bâbord. Celle-ci était vide et visiblement depuis assez longtemps. Elle était à une seule couchette et mitoyenne de la sienne. La glace était ternie. Le lavabo était recouvert d'une fine poussière de charbon. Le lit n'était pas fait.

— Elle est encore assez souvent inoccupée, dis-je.

Elle s'adossa à la porte.

— Presque toujours, dit-elle.

J'allai au hublot. Il donnait sur la mer et non sur l'entrepont comme je l'aurais cru. Je revins au lavabo et j'ouvris le robinet. Il résista. L'eau coula rouillée, puis claire. Je me rinçai la figure. Elle me faisait encore mal. C'était pendant que j'avais dormi sous le platane, en attendant que parte le train de Jacqueline que j'avais attrapé ce coup de soleil. Elle suivait mes gestes.

— Tu as attrapé un beau coup de soleil, dit-elle.

— C'est en attendant ce train. Ç'a été très long.

— Avant-hier, tu étais très saoul au déjeuner. Tu te levais et tu te rasseyais tout le temps. Tu avais l'air heureux. Je ne me souvenais pas avoir vu quelqu'un avec un air aussi heureux.

— Je l'étais formidablement.

— Après le déjeuner je t'ai cherché un long moment autour de la trattoria. J'ai voulu tout de suite te revoir. Ça se voyait que tu n'avais pas l'habitude d'être heureux. Tu le prenais très bien.

— Le vin. J'en avais bu beaucoup. J'ai quand même attrapé ce sacré coup de soleil.

— Tu ne devrais pas te laver, tu devrais te mettre de la crème.

L'eau me rafraîchissait, mais elle me faisait, par contraste, ressentir plus vivement la brûlure quand je m'essuyais. Alors je me rinçais toujours. C'était un peu comme si j'avais eu la figure griffée. Je n'avais pas cessé d'en souffrir depuis deux jours.

— Je vais te chercher de la crème, dit-elle.

Elle sortit. La cabine devint calme pendant quelques minutes. Je cessai de me mouiller la figure et je l'attendis. J'entendis, alors clairement, les vibrations de l'hélice et le chuintement de la mer contre la coque du bateau. Je fis un grand effort pour essayer de m'étonner, mais je n'y arrivai pas. Je m'étonnais seulement qu'elle ne fût plus là, dans la cabine. Elle revint très vite. Je mis la crème sur ma figure. Puis j'eus fini et de me laver, et de me mettre de la crème. Elle s'était allongée sur la couchette, les mains sous la tête. Je me tournai vers elle.

— Quelle aventure, dis-je, en riant.

— On n'a jamais vu ça, dit-elle, en riant aussi.

Nous n'eûmes plus rien à nous dire.

— Tu n'es pas bavard, dit-elle.

— Il te parlait peu, non ?

— A Paris, il m'a un peu parlé. Mais, ce n'est pas une raison.

— Non. Je ne suis pas un assassin, dis-je. Un jour je te parlerai beaucoup. Pour le moment il faut que je défasse mes valises.

— Quand même, c'est un peu bête d'avoir tout laissé.

Tout à coup, elle rit en se souvenant de quelque chose.

— Il y en a eu un, commença-t-elle.

Elle s'arrêta et rougit.

— Un comment ?

— Excuse-moi, dit-elle.

— Un comment ?

— Je fais beaucoup d'erreurs, dit-elle.

Elle baissait les yeux et ne riait plus.

— Un comment ? Je ne te laisserai pas.

— Un, dit-elle — elle recommença à rire —, un qui est monté à bord avec une très grosse valise. Vraiment très grosse. Je me suis dit, peut-être qu'il n'en a pas de petite. Le deuxième jour il s'est amené sur le pont avec une culotte blanche. Le troisième jour, en plus de la culotte blanche il portait une casquette à visière. Les marins l'ont appelé M. le chef de gare. Alors il a voulu descendre le plus vite possible, il a enlevé sa casquette, mais c'était trop tard.

— Tu vois, dis-je, j'ai eu du flair.

Je riais. Elle aussi elle riait, étalée sur la couchette.

— Et les autres, demandai-je, qu'est-ce qu'ils ont apporté ?

Elle cessa de rire.

— Non, dit-elle.

Quelquefois, ce n'est pas ce que l'on désirerait le plus que l'on voudrait, mais le contraire, la privation de ce que l'on désire le plus. Mais elle, elle ne pouvait pas souffrir de ces contradictions-là. Elle avait les siennes, qui étaient différentes. Et je n'étais pas là, sur ce bateau, pour me mêler d'en venir à bout.

Pourtant, elle retourna dans sa cabine très tard, dans la nuit, plus tard qu'il n'eût peut-être fallu, plus tard que ne l'exigeait mon rôle auprès d'elle sur ce bateau.

*

Je dormis mal le reste de la nuit. Je me réveillai vers dix heures. J'allai au réfectoire boire un café. Il y avait là deux marins. On se dit bonjour. Je les avais déjà vus la veille, au dîner, ils avaient l'air d'être déjà habitués à ma présence. Sitôt mon café bu, je sortis sur le pont. Le soleil était déjà haut. Une joie extraordinaire soufflait avec le vent d'or. En sortant je dus m'adosser à la porte du bar, ébloui, tellement, sans doute, la mer était bleue.

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