Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Elle sortit de sa cabine. Elle vint près de moi. Je dus fermer les yeux comme le matin quand j'avais vu la mer. Elle était contente. Elle est contente d'une façon toujours un peu enfantine.

— On arrive à Livourne, dit-elle, on va vite.

J'appris plus tard qu'il en était toujours ainsi, que les distances de port à port l'étonnaient toujours et qu'il fallait toujours les lui rappeler. Sans doute lui paraissaient-elles de plus en plus courtes : ça faisait déjà trois ans qu'elle voyageait.

— Mais Sète ? demandai-je.

Elle sourit, en regardant la mer.

— On a le temps, dit-elle.

Moi aussi, je regardais la mer, et Livourne au loin.

— Mais, dis-je encore, on t'attend à Sète, non ?

— J'ai prévenu Epaminondas.

— Quand ?

— Hier soir, avant de partir.

— Tu n'es pas sérieuse, dis-je en essayant de rire.

— Si, dit-elle, je le suis. Mais pour une fois, qu'est-ce que ça fait ?

Nous n'en parlâmes plus. Elle avait son atlas entre les mains et je lui dis de me le montrer. C'était un atlas dépliant en matière plastique qu'elle avait fait faire en Amérique du Sud. Il ne signalait des continents que les seuls contours habités, mais très précisément — elle me montra Rocca, le petit point que ça faisait, perdu entre mille autres points, sur la côte italienne. Il indiquait aussi les fonds et les courants, ce qui faisait que les continents, blancs et vides, étaient aussi nus que les mers, d'habitude. C'était l'atlas d'un univers renversé, d'un négatif de la terre. Elle prétendait le connaître par cœur.

— Je crois le connaître aussi bien que celui qui l'habite, dit-elle.

Nous nous allongeâmes sur des chaises longues, face au bar. Tous les hommes travaillaient plus ou moins. J'étais le seul à ne rien faire. De temps en temps cela me revenait à la mémoire.

— A la prochaine escale, dit-elle, si tu veux, nous descendrons ensemble.

Elle avait mis des lunettes de soleil et regardait la mer tout en fumant. C'est une chose qu'elle sait faire, s'asseoir devant la mer et fumer, ou en lisant ou en ne lisant pas, en ne faisant rien.

— Parle-moi des autres, dis-je.

— Tu recommences à me faire parler ?

— Le soir, dis-je, avec une certaine hésitation, tu ne voudras jamais.

— Qu'est-ce que ça peut te faire, les autres ?

— Quelle question. Ça t'ennuie beaucoup d'en parler ?

— Non, dit-elle, mais je voudrais que tu dises pourquoi tu veux que je t'en parle, tu ne dis jamais rien.

— Parce que je suis curieux et aussi peut-être pour ne pas être tenté de croire que je suis seul dans mon genre. On rit.

— C'était un peu n'importe qui. Je fais beaucoup d'erreurs.

— Je voudrais savoir lesquelles tu as faites.

— Les plus grosses, dit-elle, les plus ridicules. Mais parfois je me demande si ce sont bien des erreurs, si ce n'est pas moi qui…

— A force de ne voir personne ?

— Sans doute. Puis il y a eu une époque où j'aurais embarqué n'importe qui comme tu dis.

— Je le dis mais il n'y a pas de n'importe qui.

— Je veux dire des gens qui me convenaient mal.

— Il y en a qui te conviennent mieux que d'autres ?

Elle, elle ne rit pas.

— Qui sait ? dit-elle.

— Commence, dis-je. Il y en a eu un qui…

— Il y en a eu un qui s'est installé dès le premier jour. Quand je suis rentrée dans sa cabine, quelques heures après le départ, il s'était déjà installé. Il avait mis des livres sur un rayon. Balzac, Œuvres complètes . Au-dessus du lavabo il avait déjà rangé ses affaires de toilette. Parmi ces affaires, malheureusement il y avait plusieurs flacons de lavande royale Yardley. Comme il a vu que je regardais, que j'étais étonnée, il m'a expliqué qu'il ne pouvait pas se passer de lavande Yardley, qu'on ne savait jamais en voyage ce qu'on trouvait et ce qu'on ne trouvait pas et que par précaution il en avait fait une provision.

Elle se mit à rire.

— Voilà, dit-elle, mes erreurs.

— Et les autres ?

— Ah, si je te parle de tous, il faut que je boive quelque chose.

— Attends.

Je courus au bar et je revins avec deux whiskys. Elle but le sien.

— D'habitude, dit-elle — avec un certain embarras — je leur demandais de m'aider à le chercher. Ils disaient qu'ils étaient d'accord. Ils sont toujours d'accord pour partir. On les laissait trois jours tranquilles pour qu'ils se fassent à cette idée. Puis au bout de trois jours on s'apercevait qu'ils n'avaient rien compris.

Je bus mon whisky.

— Pourtant, dis-je, on doit pouvoir comprendre même quand on ne vous laisse pas trois jours tranquille.

On rit. Elle rit plus fort que moi.

— Ils demandaient : « Qu'est-ce qu'il faut faire ? Dites-le, je suis prêt à tout pour vous aider. » Mais si on leur disait qu'il fallait ressemeler les souliers de l'équipage, ils refusaient. Ils disaient : « Ce n'est pas ce qu'on m'a demandé. Qu'est-ce que cela a à voir avec ce qu'on m'a demandé ? »

— On va boire un autre whisky, dis-je.

J'allai au bar et je revins avec, une nouvelle fois, deux whiskys.

— Continue.

— Il y en a eu un autre qui, dès qu'il est monté à bord, s'est fait un petit horaire. La santé, disait-il, c'est la régularité. Tous les matins, il faisait de la gymnastique rythmique sur le pont avant.

Je bus mon whisky.

— Un jour, dis-je, j'écrirai sur toi un roman américain.

— Pourquoi américain ?

— A cause des whiskys. Le whisky est un alcool américain. Continue.

— Il y en a eu un qui est resté trois semaines. C'est celui qui est resté le plus longtemps. Il était jeune, pauvre et beau. Il avait très peu d'objets personnels, pas de culotte blanche, pas d'eau de Cologne. Mais il ne regardait jamais la mer, il ne sortait presque jamais de sa cabine. Il lisait Hegel. Je lui demandai un jour si c'était intéressant, il me dit que c'était de la philosophie, que c'était capital. Et il ajouta que si j'avais pu le lire ça m'aurait beaucoup éclairée sur mon cas personnel. Cela m'a paru être, je ne sais pas, une indiscrétion. Il lisait tout le temps parce qu'il disait qu'il ne retrouverait jamais dans sa vie une occasion pareille, qu'il fallait qu'il en profite parce qu'il n'aurait plus jamais eu devant lui autant de temps. Je lui ai donné beaucoup d'argent, de quoi lire Hegel pendant un an sans travailler.

Elle ajouta :

— Celui-là, au fond, j'aurais pu aussi bien le garder.

Elle but son whisky.

— On va être saouls, dit-elle.

— Un peu plus, un peu moins, dis-je, qu'est-ce que ça fait ?

— Tiens, dit-elle, je n'ai jamais embarqué un seul ivrogne.

— Jamais ?

— C'est-à-dire, dit-elle en riant, que cette erreur-là je ne l'avais jamais encore faite.

— Comme ça, dis-je en riant, tu les auras toutes faites.

— On peut faire une carrière entière d'erreurs.

— Continue.

— Il y en a eu beaucoup. Je ne te parle que de ceux qui sont amusants. Il y en a eu un qui, le premier soir, m'a dit : « Allez, dis-le maintenant, tu peux bien me le dire, qu'est-ce que c'est que cette histoire de fou ? » J'ai demandé : « Quelle histoire ? » Il m'a dit : « Eh bien, celle du marin de Gibraltar. » On n'avait pas encore quitté le port où on s'était connu.

Elle riait tellement qu'elle en pleurait. Elle enleva ses lunettes et essuya ses yeux.

— Un autre encore, dit-elle — elle ne pouvait plus s'arrêter —, le troisième jour il a sorti un appareil photographique. C'est un Leica, m'a-t-il dit, mais j'ai un Rolleiflex et un petit Zeiss qui, quoique pas très moderne, est encore celui que je préfère. Il se baladait sur le pont avec soit le Rolleiflex, soit le Leica, soit le Zeiss, à l'affût, disait-il, des effets de mer. Il voulait faire un album sur la mer, cette inconnue.

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