Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Tu me l'as dit. Mais je ne savais pas qu'il y en avait à ce point.

— Moi, dit-elle, je le savais.

Elle ajouta, raisonnable.

— Il faut que tu trouves quelque chose à faire sur ce bateau.

— Je vais pêcher le hareng.

Elle ne rit pas du tout.

— Retourne dans ta cabine.

Je dus crier un peu. Mais elle ne bougea pas plus que si je n'avais rien dit. Elle se prit la tête dans les mains et resta ainsi, comme pour l'éternité.

— C'est vrai, dit-elle à voix basse, que ça fait beaucoup de différence. On réapprend toujours les choses.

— Tu es idiote.

Elle releva la tête et avec une ironie calme, elle dit :

— Mais tu le sais, non, qu'on arrivera à se parler ?

— On se parlera, dis-je, on fondera une petite famille tout ce qu'il y a de provisoire et d'irrégulier. Retourne dans ta cabine.

— Je vais y retourner, dit-elle doucement, ne t'en fais pas.

— Un jour, dis-je, quand tu seras un peu moins idiote, je te raconterai une histoire marrante, longue, qui n'en finira plus.

— Laquelle ?

— Laquelle veux-tu que ce soit ?

Elle baissa les yeux. Je me retenais à la porte pour ne pas aller vers elle. Elle le voyait parfaitement bien.

— Maintenant, dit-elle, raconte-la maintenant.

— C'est beaucoup trop tôt, comment veux-tu ? Mais je te dirai bientôt quelles sont ses caractéristiques les plus remarquables. Je te dirai aussi l'art de le chasser. Ce sera interminable.

— Sur l'art de le chasser, dit-elle — un peu surprise —, personne au monde ne peut m'apprendre quelque chose.

— Sur l'art de le chasser ensemble, oui, je crois que je pourrais t'apprendre quelque chose. Retourne dans ta cabine.

Elle se leva, remit docilement ses sandales, et s'en retourna dans sa cabine. Je pris une couverture et je m'en allai dormir sur le pont.

*

La fraîcheur, encore une fois, me réveilla. On venait de doubler le cap Corse, il devait être un peu plus de cinq heures. L'odeur du maquis portée par le vent arrivait jusque sur le bateau. Je restai sur le pont jusqu'au lever du soleil. J'eus le temps de voir disparaître la Corse de l'horizon et de sentir s'évanouir peu à peu le parfum du maquis. Puis je descendis dans ma cabine. J'y restai, à moitié somnolent, la plus grande partie de la matinée. Puis je remontai sur le pont. Je ne la vis qu'à midi, au déjeuner. Elle paraissait calme et même gaie. On évita de se parler, de se trouver seuls ensemble dans le bar. Je regrettais cette habitude que nous avions déjà prise de manger à la même table. Mais nous ne pouvions plus faire autrement, n'était-ce qu'aux yeux des marins. Je la quittai vite après le déjeuner et j'allai retrouver Laurent qui, ce jour-là, était de quart dans la chambre de barre. On parla de choses et d'autres. Pas d'elle. Du marin de Gibraltar. De Nelson Nelson. J'étais là depuis une demi-heure, lorsque à son tour, elle arriva. Elle parut un peu surprise de me trouver là mais le marqua à peine. Elle donnait l'impression, pour la première fois depuis que je la connaissais, d'être un peu désœuvrée. Elle s'assit aux pieds de Laurent et se mêla à notre conversation. Nous étions en train de parler de Nelson Nelson et nous riions.

— On dit, dit Laurent, qu'il était dans ses habitudes de faire de belles pensions viagères à ses victimes. Il s'était acquis de cette façon une réputation de générosité. Et cela le servait doublement. Comme il était obligé d'aller très vite en voiture à cause de ses importantes affaires, il avait minutieusement calculé qu'il aurait perdu plus de temps en allant prudemment qu'en écrasant quelqu'un de temps en temps.

— Tu as de l'imagination, dit-elle en riant.

— J'ai lu ça quelque part, dit Laurent. Il avait vingt-cinq écrasés à son actif, il n'a pas dû se tromper de beaucoup dans son compte avec ton marin de Gibraltar.

— Il s'est quand même pas mal trompé, dis-je.

— Ah ça, dit-elle, on peut, sans se tromper, l'affirmer.

— Tu m'éblouis, dit Laurent.

— Quel dilemme, dis-je, que celui-là ! Est-ce que tout le monde n'aurait pas agi comme Nelson Nelson ? Quel dilemme quand on y songe.

On riait tous les trois, surtout elle et moi. Mais tout en n'oubliant pas, c'était très clair, qu'en dehors de la présence de Laurent, on n'aurait plus eu du tout envie de rire.

— La trouvaille, dit-elle, c'est précisément de l'en avoir fait sortir, de ce dilemme.

— Est-ce que quelqu'un au monde sait ce qu'aurait dû faire ce pauvre Nelson deux fois, dit Laurent.

— Ce n'est pas une raison, dit-elle. Je crois — j'y ai pensé — que c'était encore de mourir, la seule chose qui lui restait à faire. Il avait fait dans sa vie beaucoup, beaucoup, de roulements à billes, il en était le roi. Tous les véhicules du monde circulaient sur les billes Nelson, non ? Alors, comme il n'y avait aucune chance pour que la terre en eût un jour besoin pour circuler autour de son axe, la vie imaginative de Nelson Nelson tournait pour ainsi dire en rond. C'est pour ça qu'il est mort, faute d'imagination.

— Tu es en forme, dit Laurent.

— Pourquoi ne lui a-t-il pas dit par exemple ceci : « Le roulement à billes, entre nous, j'en ai un peu assez, à l'occasion de votre accident je vais changer et donner dans la générosité. » Il courrait comme un lapin.

Elle s'arrêta, alluma une cigarette.

— Ou bien, continua-t-elle, s'il lui avait dit simplement : « Ce sang qui coule de votre jeune tête, comme il me fait souffrir », ça ne lui aurait pas coûté un sou et il courrait encore comme un lapin.

— Mais toi, non, dit Laurent.

— C'est vrai, dit-elle. En somme ça tient à une phrase…

— T'aurais bien trouvé autre chose, dit Laurent, je suis bien tranquille.

— Il n'y a pas que le roulement, dis-je.

Personne ne répondit.

— Au fait, c'est vrai, demandai-je, il y a quoi ?

— Le fer, dit-elle. Toujours le fer. Que ce soit celui des billes, ou celui des yachts…

Elle vit que j'aurais bien aimé une explication supplémentaire.

— C'était, dit-elle, le fils unique d'une énorme fortune tout entière édifiée sur le fer.

— Mais un honteux du fer, dit Laurent.

— Il avait fui les siens, dit-elle, en prenant la mer, tu sais bien, chez ces gens-là… — Elle sourit. — Mais le fer les unissait toujours. La preuve…

— Ne serait-ce, dis-je, que par celui dont le yacht était fait.

— Un naïf du fer, dit Laurent. Mais maintenant, ajouta-t-il en riant, le fer, il est dans de bonnes mains.

Elle rit de bon cœur, toujours en évitant de me regarder.

— Quand même, dit-elle, ce n'est pas tous les jours qu'on a pour les assassins des attentions pareilles.

— Oh, dit Laurent, encore une fois, même sans assassin, t'aurais bien fini par trouver autre chose, je suis bien tranquille…

— Ce qu'il faut, dis-je, c'est une bonne obsession. Rien de tel.

— Pour ?

Elle se pencha vers moi.

— Un bon prétexte, dis-je.

— Pour ?

— Voyager, dis-je en riant.

Laurent se mit à chantonner. On ne se dit plus rien. Puis, brusquement, elle s'en alla. Je restai longuement près de Laurent. Une heure. Sans presque lui parler. Puis, moi aussi, je m'en allai. Je ne retournai pas dans ma cabine, mais sur le pont, toujours là, près du treuil. Je ne dormis pas. Lorsque j'arrivai au réfectoire, elle en partait. Elle ne me jeta pas un regard.

*

Cette nuit-là, encore une fois, pour éviter de l'attendre dans ma cabine, je dormis sur le pont. L'aube, comme la veille, l'avant-veille, me réveilla. Il y eut un jour entier que je ne l'avais pas vue seule. Mais j'étais aussi fatigué que si nous avions dormi ensemble. J'allai m'accouder au bastingage. Nous avions atteint la côte française. Nous la longions d'assez près. Les petits ports défilaient devant le bateau, des boulevards illuminaient la mer. Je ne regardais pas. J'appuyai ma tête contre le bastingage et je fermai les yeux. J'eus alors le sentiment de ne penser à rien, d'être plein de son image jusqu'à l'extrémité de mes mains. Elle dormait dans sa cabine et je ne pouvais rien imaginer d'autre que son sommeil. Les villes, qui défilaient à côté, n'avaient pas d'autre sens que celui de choses devant lesquelles s'étalait ce sommeil. Et déjà je crus que je ne pourrais pas résister longtemps à une telle violence, que bientôt il me faudrait lui parler. Je restai là, longtemps, le front sur le bastingage. Et puis le soleil se leva. Je descendis dans ma cabine, presque sans le vouloir, ivre de l'imaginer endormie. Elle y était. Elle avait dû m'y attendre longtemps et finalement s'endormir. Sur la table de nuit, il y avait une bouteille de whisky. C'était une femme déraisonnable. Elle dormait, tout habillée, le drap enroulé autour d'elle, ses sandales tombées par terre, les jambes découvertes. Elle n'avait pas dû boire beaucoup de whisky, la bouteille était à moitié entamée. Elle dormait pourtant très profondément. Je me couchai par terre, sur le tapis, je ne voulais pas qu'elle se réveille et j'évitais de la regarder longtemps. Je tenais beaucoup à son repos.

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