Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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On se mit à rire.

— Tu as dit que je partais ce soir, dit-elle, je ne pars que demain soir.

— Ça va être long, dis-je en riant toujours.

On retourna à bord pour déjeuner. Puis, une nouvelle fois, on alla dans sa cabine. On y resta longtemps. Elle s'endormit et j'eus le temps de la regarder dormir dans la lumière déjà plus douce de la mer. Puis je m'endormis à mon tour. Le soleil se couchait lorsqu'on se réveilla. On monta sur le pont. Le ciel était en feu et les carrières de Carrare étincelaient de blancheur. Toutes les cheminées de Monte Marcello fumaient déjà. La plage, devant nous, faisait une courbe longue et douce. Il y avait des gens qui se baignaient, les clients d'Eolo et les marins du Gibraltar . Nous étions seuls à bord.

— Tu es triste, dit-elle.

— Quand on dort l'après-midi, dis-je — je lui souris — , on est toujours triste quand on se réveille. — J'ajoutai : — C'est très différent de voir les choses d'un bateau.

— Très différent, mais à la longue, on a aussi envie de les voir de l'autre côté.

— Sans doute.

Les baigneurs jouaient au ballon. Leurs cris et leurs rires arrivaient jusqu'à nous.

— Il est tard, dis-je.

— Qu'est-ce que ça peut faire ?

Le feu du ciel diminua d'un seul coup, balayé par une ombre légère.

— Il est tard, répétai-je. Dans vingt minutes ce sera la nuit. Je n'aime pas ce moment-là de la journée.

— Si tu veux, dit-elle très doucement, nous pouvons aller dans le bar, nous boirons quelque chose.

Je ne répondis pas. Je l'avais beaucoup regardée dormir. J'avais un peu peur.

— Je vais rentrer, dis-je.

— Je dîne avec toi, dit-elle calmement.

Je ne répondis pas.

— Peut-être que ça étonnera Eolo. Tu veux bien quand même ?

— Je ne sais pas.

— Tu changes souvent d'humeur comme ça ?

— Souvent, dis-je. Mais aujourd'hui ce n'est pas que j'ai changé d'humeur.

— C'est quoi ?

— Je ne peux pas savoir très bien. Peut-être qu'il m'est arrivé trop d'histoires en deux jours. Si on buvait quelque chose ?

— C'est facile. Il y a tout ce qu'on veut au bar.

Nous y allâmes. On but deux whiskys. Je n'avais pas l'habitude d'en boire. Le premier ne me parut pas très bon, mais le second me parut bon. Plus que ça, nécessaire. Elle, elle y était habituée et elle les but avec beaucoup de plaisir, sans parler.

— C'est très cher, dis-je, le whisky. C'est rare qu'on puisse en boire.

— Très cher.

— Tu en bois beaucoup ?

— Pas mal. Je ne bois rien d'autre, aucun autre alcool.

— Tu n'as pas honte ? trois mille francs la bouteille ?

— Non.

Nous nous forcions à parler. Nous nous sentions encore une fois très seuls à bord.

— C'est bon quand même, dis-je, le whisky.

— Tu vois…

— C'est vrai, c'est bon. Pourquoi avoir honte ? Il aimait le whisky ?

— Je crois. Nous en buvions très peu.

Elle regardait par la porte du bar, la plage qui s'assombrissait.

— Nous sommes seuls à bord, dit-elle.

— Tu abuses, dis-je en riant. Il y a des gens qui vous donnent envie de boire et d'autres pas. Tu me donnes envie d'un autre whisky.

— Ça dépend de quoi ?

— Qui sait ? Peut-être du sérieux qu'ils mettent à vivre.

— Je ne suis pas sérieuse ?

— Au contraire. Mais il y a sérieux et sérieux.

— Je ne comprends pas.

— Moi non plus, dis-je, ça doit être déjà le whisky, ça ne fait rien.

Elle sourit, elle se leva, me le servit et se rapprocha de moi.

— C'est très difficile de s'en passer, dit-elle, quand on en a pris l'habitude.

— Très difficile.

Elle alla se rasseoir. Nous avions la volonté d'oublier que nous étions si seuls à bord.

— Comment le sais-tu ? demanda-t-elle.

— Je m'en doute, dis-je.

Elle baissa les yeux.

— Quand je serai riche, dis-je, j'en boirai toujours.

Elle me regarda. Moi, je regardai la plage.

— C'est curieux, dit-elle, comme je suis contente de t'avoir rencontré.

— En effet, dis-je, c'est curieux.

— Oui.

— C'est le grand amour, dis-je.

On rit. Puis on cessa de rire, puis je me levai et je retournai sur le pont.

— J'ai faim, dis-je. On va chez Eolo ?

— Il faut attendre les marins, dit-elle. Ils ont la vedette. A moins d'y aller à la nage…

On resta au bastingage. Elle fit des signes à l'adresse de ses marins. L'un d'eux se détacha et vint nous chercher avec la vedette. Avant d'aller chez Eolo, on fit une petite promenade sur la plage, mais du côté inverse de celui des baigneurs.

— Si tu as le temps, lui dis-je, il faudra me raconter cette histoire.

— C'est long, ça peut durer longtemps.

— Quand même, j'aimerais bien, même très abrégée.

— On verra, dit-elle, si on a le temps.

Eolo nous regarda arriver, étonné, mais pas tellement au fond, de nous voir ensemble. Je n'étais pas rentré depuis le bal et il savait bien que j'étais avec elle. Carla rougit beaucoup en nous voyant. Je ne trouvais pas utile de leur donner la moindre explication. Elle parla à Carla comme elle l'avait fait la veille, mais peut-être moins volontiers. Je n'avais envie de parler à personne, sauf à elle, alors je ne parlais pas du tout. Il y avait les clients habituels de la trattoria et deux autres, de passage. Elle était fatiguée mais je la trouvais plus belle encore que la veille, sans doute parce que c'était aussi de moi qu'elle tenait sa fatigue. Elle parlait distraitement soit à Eolo, soit à Carla, elle sentait mon regard sur elle. On mangea beaucoup et on but pas mal de vin. Dès qu'on eut fini, elle me demanda tout bas de retourner à bord avec elle. Le bal avait déjà commencé. On entendait les mêmes sambas que la veille traverser le fleuve. Dès que nous fûmes seuls sur le chemin de la plage je l'embrassai, sans pouvoir attendre. Ce fut elle qui, un peu avant que nous atteignions le petit ponton, me reparla pour la première fois de ce que je comptais faire de moi dans les jours qui suivraient. Elle le demanda en riant, sur le ton de la plaisanterie mais avec, peut-être, un peu trop d'insistance.

— Et tes cuivres, tu veux toujours les faire ?

— Je ne sais plus.

— Les femmes des marins de Gibraltar ont cessé de te plaire, dit-elle en souriant.

— J'ai dû en parler un peu vite, dis-je, sans les connaître.

— Elles sont comme les autres.

— Pas tout à fait. D'abord elles sont belles. Ensuite, elles, elles ne sont jamais contentes.

— Ensuite ?

— Ensuite, comme on pourrait croire qu'elles sont à tout le monde et qu'elles ne sont à personne, il doit être assez difficile de s'y faire.

— Il me semble qu'on pourrait en dire autant de beaucoup de femmes.

— Sans doute, dis-je, mais avec celles-là, on ne peut pas s'y tromper une seconde.

— J'avais cru comprendre que tu ne tenais pas beaucoup à, comment dire ?… à ce genre d'assurance-là.

— Je n'y tiens pas, mais est-ce que ce n'est pas comme pour le reste ? Est-ce que quand on est trop sûr de ne pas avoir ces assurances-là, il ne vous vient pas l'envie de les avoir ?

Elle sourit, mais pour elle seule.

— Sans doute, dit-elle. Mais ce n'est pas ce genre de crainte qui doit vous empêcher de faire ce qu'on désire faire.

Je ne répondis pas. Alors, encore une fois avec peut-être encore un peu trop d'insistance dans la voix :

— Si tu es vraiment aussi libre que tu le dis, dit-elle, pourquoi ne pas venir ?

— Je ne sais plus, dis-je, mais pourquoi pas en effet ?

Elle détourna la tête et dit avec un peu de honte :

— Il ne faut pas croire que tu serais le premier.

— Je n'ai jamais cru une chose pareille.

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