Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— Oui, dit-elle, surtout en Méditerranée.

Je pensais à l'homme qui avait quitté cette femme. Je ne comprenais pas. Je ne parlais plus.

— Vous, pourquoi avez-vous quitté cette femme ? demanda-t-elle très doucement.

— Je vous l'ai dit, sans raison très précise.

— Mais, on sait quand même un peu ces choses-là, dit-elle.

— Je ne l'aimais pas. Je ne l'ai jamais aimée.

La danse prit fin encore une fois. Carla vint s'asseoir. Elle avait très chaud.

— Ça me fait vraiment de la peine, dit-elle, que vous partiez.

Elle devait beaucoup y penser, c'était vrai, même en dansant, elle ne devait pas l'oublier.

— Je t'aime bien, dit-elle à Carla.

Elle me regarda le temps d'un éclair, puis elle se retourna encore une fois vers Carla. Mais je pensais toujours à l'homme qui avait quitté cette femme.

— Il faut que tu te maries, dit-elle à Carla, ne fais pas comme tes sœurs. Marie-toi vite, aussi bien que tu le peux, après tu verras. Il ne faut pas que tu vieillisses comme ça.

Carla devint pensive et elle rougit.

— Mon père dit que c'est difficile, dit-elle, de se marier, alors, choisir, ça doit être encore plus difficile.

Elle aussi, elle rougit, très peu, il n'y eut que moi qui le vis et elle dit, à voix basse :

— Écoute, ce qu'il faut c'est que ce soit toi qui le choisisses. Après, tu n'auras qu'à le vouloir.

— Oh, fit Carla, je ne saurais pas.

— Tu sauras, dit-elle.

— J'ai soif, dis-je, je vais chercher à boire.

J'allai au bar et je rapportai trois verres de chianti. Carla était repartie danser lorsque je revins. Je bus son chianti.

— On va encore danser, dis-je.

— Vous aimez tellement danser ? dit-elle.

— Non, dis-je, mais on va danser quand même.

Elle se leva, à regret. Elle aurait eu, je crois, envie de parler.

— Pourquoi, lui demandai-je, vous foutre de ma gueule ?

— Je ne me fous pas de vous, dit-elle.

Elle s'étonna. Même une nuit, pensais-je. Alors, pour la première fois, le chianti aidant, je la serrai un peu plus dans mes bras.

— Il ne faut pas m'en vouloir, dit-elle.

Le train ne filait plus dans la nuit noire de ma tête. Je la désirais. Cela me revint de très loin, de régions oubliées de mon corps et de ma mémoire.

— Je voudrais que vous me parliez de lui.

C'était une femme qui passait la nuit avec un homme et qui repartait le lendemain. Je la désirais comme telle, simplement.

— C'était, dit-elle, si on veut, un marin. Il était dans un petit canot au large de Gibraltar lorsque nous l'avons aperçu du yacht. Il faisait des signaux de détresse, nous l'avons recueilli à bord. C'est comme ça que ça a commencé.

— Il y a longtemps ?

— Quelques années, dit-elle.

— Et pourquoi faisait-il ces signaux de détresse ?

Elle parla un peu sur le ton de la récitation :

— Il s'était évadé de la Légion Étrangère, dit-elle, trois jours avant. Il venait d'y passer trois ans, il n'avait pas eu la patience d'attendre les deux ans qui lui restaient à faire, alors il s'est sauvé sur un canot — un canot qu'il avait volé.

Elle avait une voix d'une inépuisable douceur. Il devait y avoir au fond de cette femme une inépuisable douceur.

— Pourquoi s'était-il engagé ?

— Il était recherché, dit-elle, pour un assassinat.

Cela ne m'étonna pas outre mesure. Elle le dit avec beaucoup de simplicité et peut-être aussi avec un tout petit peu de lassitude.

— Vous aimez bien les gens qui font des signaux de détresse, non ?

Elle s'écarta de moi, me scruta. Je soutins son regard. Même à sa beauté, maintenant, je m'habituais.

— Oh non, dit-elle, peut-être un peu confuse, pas seulement.

— Je n'ai jamais tué personne, dis-je.

— Ce n'est pas facile, dit-elle en souriant, il faut avoir l'occasion…

— Je n'ai jamais eu le commencement d'une occasion de cette sorte, dis-je. J'ai dû tuer un pigeon à huit ans avec une carabine, c'est tout.

Elle rit de bon cœur. Mais qu'elle était belle.

— Mais que vous êtes belle, dis-je.

Elle me sourit sans répondre.

— Et vous l'avez recueilli à bord ? continuai-je, vous l'avez fait manger ? Je suis sûr qu'il n'avait pas bu depuis deux jours, non ?

— Tout le monde peut tuer, dit-elle, ce n'est pas le privilège de quelques-uns.

— C'était en somme la détresse idéale, dis-je.

— Si l'on veut, dit-elle, je crois moi aussi que c'était la détresse idéale comme vous dites. Elle ajouta après un temps : on peut vous demander ce que vous faites ?

— Ministère des Colonies, service État civil. Je recopiais des actes de mariage, de naissance, de décès. Après chaque acte de décès, je me lavais les mains. Alors en hiver j'avais des gerçures.

Elle rit un peu, très près de ma figure.

— A la fin de l'année on faisait des statistiques du nombre d'actes de naissance demandés, des statistiques comparées. Les résultats étaient très intéressants. On en demande, qui le croirait ? plus ou moins selon les années.

Si elle rit, pensais-je, elle restera un jour de plus. Elle riait.

— Ces statistiques étaient affichées dans le bureau. On ne peut jamais savoir, il y avait peut-être des gens que ça pouvait intéresser.

— Et on en demandait, dit-elle toujours en riant, plus ou moins selon les années ?

— Oui. Personne n'a jamais pu encore éclaircir ce mystère. Tout ce que j'ai pu remarquer personnellement, c'est que les années bissextiles sont les plus fécondes en demandes d'actes de naissance. J'ai fait un rapport là-dessus, mais il n'a pas été retenu.

Je la serrais toujours un peu plus, j'avais du mal à parler.

— Pourquoi en parlez-vous au passé ? Vous êtes en vacances ?

— Plus que ça.

Le bal battait son plein. C'était difficile de se frayer un passage pour danser, mais on ne s'en plaignait plus. L'orchestre jouait très mal.

— Comment ? Vous avez plaqué votre travail ?

J'avais cru qu'elle avait compris, elle n'avait pas compris, elle non plus, elle ne comprenait pas tout, tout de suite.

— Mettez-vous à ma place, dis-je. Je n'en pouvais plus, toujours recopier, je n'en pouvais plus. Je n'ai même plus d'écriture à moi.

— Quand l'avez-vous plaqué ?

— Très précisément ce matin, si vous voulez, pendant le déjeuner. Quand on est arrivé au fromage, c'était fait.

Elle ne rit pas. Je la serrais très fort.

— Oh, dit-elle, je ne savais pas.

— Vous aimez bien les gens qui sont dans la détresse, non ?

— Pourquoi pas ? dit-elle enfin.

La danse prit fin. On l'avait redemandée plusieurs fois, et nous avions dansé longtemps.

— Je m'amuse, dit Carla. Mais j'ai soif. Je voudrais de la limonade.

— Il faut aller la chercher, dit-elle.

— J'y vais, dis-je, et deux cognacs pour nous ?

— Si vous voulez. Il est déjà tard.

Il y avait tellement de monde que j'eus du mal à atteindre le bar. Je bus un cognac sur place et j'en rapportai deux avec un verre de limonade. Carla le but d'un trait et s'en alla danser. On but nos cognacs et nous aussi on repartit danser.

— Vraiment, dit-elle, vous aimez danser.

— Je n'en laisserai pas passer une seule.

— Eolo a dit une heure, dit-elle à voix plus basse. Il y a plus d'une heure que nous sommes ici.

— Non, il n'y a même pas tout à fait une heure.

— La vedette devait venir me chercher dans une heure.

— Alors, vous voyez bien, il faut attendre un peu. On peut encore danser.

Ma voix tremblait mais ce n'était plus de peur. Je l'embrassais dans les cheveux.

— Parlez-moi, dis-je, du marin de Gibraltar.

— Plus tard, dit-elle. C'est une idée fixe.

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