Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Lorsque je me réveillai, même l'ombre du platane m'avait quitté et elle se tenait à quelques mètres de moi, hostile, toute à son imperturbable mouvement. J'avais dormi au soleil pendant une des deux heures pendant lesquelles j'avais dormi. Je n'étais plus saoul. Je me demandais quelle heure il pouvait bien être et si son train était parti. J'avais oublié la femme, le yacht, la liberté. Je ne pensais plus qu'à elle qui était partie ou qui allait partir. Cette pensée était totalement affreuse. J'essayais de retrouver toutes les bonnes raisons que j'avais de me séparer d'elle ce matin encore, mais si je les retrouvais aussi clairement formulées, elles ne m'étaient plus d'aucun secours devant l'horreur de ce départ.

Je suis sûr d'avoir vécu cette horreur dans tous ses aspects.

Je n'avais pas de montre. J'attendais toujours. Il me semblait toujours qu'il était encore trop tôt pour qu'elle soit partie. Alors j'attendais toujours, toujours. Le soleil baissa et j'attendais encore. Puis, alors que je désespérais tout à fait de l'entendre, je l'entendis : c'était un sifflet de gare de village, aigre et triste. Il n'y avait qu'un train qui partait le soir de Sarzana pour Florence. Je ne pouvais pas me tromper, c'était celui-là, le sien. Je me levai et rentrai à l'hôtel.

Eolo me rattrapa dans le couloir de l'hôtel :

— La signora est partie, dit-il.

— C'était entendu, dis-je, qu'on allait se quitter. Mais j'ai préféré ne pas aller à la gare.

— Je vois, dit Eolo après un silence. Elle faisait de la peine à voir.

— Elle n'a rien dit de me dire ?

— Elle a dit de vous dire qu'elle avait pris le train de ce soir, c'est tout.

Je montai très vite dans ma chambre. Je crois qu'avant même d'atteindre mon lit, je pleurais déjà. Je pleurais enfin toutes les larmes que je n'avais pas pu, faute de liberté, pleurer jusque-là. Je pleurais pour dix ans.

*

Lorsque Eolo frappa à ma porte, il était très tard. Il l'entrebâilla et passa sa figure à l'intérieur de ma chambre. Il souriait. J'étais couché. Je lui dis d'entrer.

— Tout le monde est à table, dit-il, c'est très tard.

— Je n'ai pas très faim, dis-je. Ça ne me ferait pas de mal de ne pas dîner.

Il s'approcha de moi, me sourit et finalement s'assit au pied de mon lit.

— La vie est difficile, dit-il.

Je lui offris une cigarette et j'en allumai une. Je m'aperçus que je n'avais pas fumé depuis midi.

— Il doit faire très chaud dans les trains, dis-je.

— Les trains ne sont pas tristes, dit-il, en Italie. Tout le monde se parle et le temps passe vite.

Il n'eut plus rien à me dire. Il attendait.

— Je ne sais plus très bien pourquoi j'ai fait ça, dis-je, c'est un peu comme si je l'avais tuée, pour rien.

— Elle est jeune, dit-il, vous ne l'avez pas tuée. Vous n'aviez pas l'air de vous entendre.

— On ne se comprenait pas, dis-je, c'était ça, on ne comprenait rien l'un de l'autre, mais ce n'est pas une raison.

— Hier soir, lorsque vous êtes sorti de la chambre, je l'ai vu. Et peut-être même quand vous êtes arrivés.

J'avais envie de vomir. De ne plus parler, de dormir.

— Venez dîner, dit Eolo.

— Je suis fatigué.

Il réfléchit, trouva quelque chose et me sourit largement.

— Je vous donne la Carla pour aller au bal, dit-il, venez.

Je lui souris. Tout le monde lui aurait souri.

— J'avais complètement oublié, dis-je.

— Je lui ai dit, elle attend.

— Quand même, dis-je, je suis fatigué.

Il parlait lentement.

— Elle est jeune, la petite, dit-il, c'est ça qui est le plus important de tout, puis elle est en bonne santé, elle a tout le principal. Il faut aller au bal. Lorsque le bal sera fini, le train il sera arrivé en France.

— Je vais descendre, dis-je.

Il se leva précipitamment et descendit. Je lui laissai le temps de prévenir Carla. Je me recoiffai, me lavai la figure et je descendis.

La terrasse était pleine de clients, plus qu'à midi, des gens qui devaient sans doute aller au bal et qui commençaient leur soirée par un bon dîner. Elle y était. Elle vit que j'étais seul et aussi très en retard, elle eut l'air de ne s'en étonner qu'à peine. Peu après mon arrivée, Carla déboucha du couloir. Elle me fit un large et rougissant sourire, je me forçai un peu et réussis à lui sourire d'un air entendu. Il y avait encore deux couverts à la table. Carla n'avait pas été prévenue.

— Et la signora, elle va descendre ? demanda Carla.

— Non, dis-je, elle est repartie.

Elle entendit. Et elle me regarda alors de telle façon que je compris : si je le voulais je partirais sur le yacht. Une chance sur mille. je l'avais.

Deuxième partie

je bus deux verres de chianti, coup sur coup, et j'attendis, je ne sais quoi, que Carla me serve je crois, ou peut-être que le chianti commence à me faire de l'effet. Elle me regarda boire et elle attendit elle aussi que le chianti me fasse de l'effet.

Il me fit de l'effet. Je le sentis se répandre dans mes bras, dans ma tête, je me laissais faire. Elle s'était fardée, elle portait une robe noire, qu'elle avait mise exprès pour aller au bal. Elle était extrêmement belle et désirable. Les nouveaux venus qui ne la connaissaient pas encore la regardaient beaucoup et ils parlaient d'elle, à voix basse. Elle, elle me regardait. Une fois je me retournai pour m'assurer que c'était bien ça et non un autre, derrière, que je n'aurais pas vu. Mais non, il n'y avait personne d'autre que moi à ce bout-là de la terrasse, même pas un chat sur le mur. Je bus encore un verre de chianti. Eolo, assis près de la porte d'entrée, me regardait boire, lui aussi, avec sympathie et inquiétude. Il dit quelque chose à voix basse à Carla, et celle-ci se dépêcha de m'apporter une assiette de pâtes.

— Mon père, dit-elle tout bas, en rougissant, il dit qu'il faut que vous mangiez, que vous ne buviez pas trop de chianti.

Elle repartit très vite, confuse. La femme l'arrêta au passage.

— Je vais au bal avec toi, lui dit-elle.

Je mangeai quelques bouchées de pâtes, puis je bus encore un verre de chianti. Il y avait un train qui filait toujours dans la nuit de ma tête, et je buvais pour me soigner de cette image, l'oublier. Mon corps me faisait mal, ma figure était brûlée d'avoir dormi par terre et au soleil. Le vin était bon. Son regard me quittait rarement. Nos deux tables étaient assez proches. Il y eut tout à coup une nécessité urgente que nous nous disions quelque chose parce que nos tables étaient proches et que nous nous regardions.

— J'aime ce vin, lui dis-je.

— Il est bon, dit-elle, doucement. Moi aussi, je l'aime.

Elle ajouta un petit peu après :

— Vous allez au bal vous aussi ?

— Bien sûr, dis-je, il ne laisserait pas Carla y aller seule avec vous.

Elle sourit. Il fallait attendre la fin du service de Carla. Elle avait dîné et elle buvait du vin tout en fumant. Après que nous eûmes échangé quelques mots, comprit-elle que je n'avais rien de plus à lui dire ? Elle se mit à lire un journal. Je commençai à essayer de ne pas trop boire.

Puis le moment arriva. Eolo dit à Carla d'aller se changer. Carla disparut dans la trattoria et revint cinq minutes après avec une robe rouge. Eolo se leva.

— On y va ?

Nous le suivîmes tous les trois. Il nous conduisit de l'autre côté du fleuve. Peut-être grognait-il un peu, mais gentiment.

— Vous me la ramenez dans une heure ? me demanda-t-il.

Je le lui promis. S'il grognait, il était quand même de bonne humeur, et il ne regrettait rien. Sitôt arrivé il repartit vers sa trattoria pour finir le service de Carla, comme toujours, dit-il. Carla rit et dit que ça ne lui arrivait pas deux fois par an.

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