Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— C'est ici que tu vas rester ? demanda-t-elle enfin.

— Je crois, dis-je.

Elle se mit soudain en colère, mais ça n'avait plus la même importance que tout à l'heure.

— A plus forte raison, ricana-t-elle.

— Sois calme, dis-je, efforce-toi d'être calme et de comprendre.

— Mon pauvre chéri, ricana-t-elle encore, mon pauvre chéri.

— Je te l'avais déjà dit, il me semble, que je resterais.

Elle recommença à ne plus écouter, à répéter ce qu'elle m'avait déjà dit.

— Ça a un bon côté que tu sois lâche. Je ne crois pas ce que tu dis. Même si tu en es sûr, je sais que tu n'en seras pas capable.

— Je crois, dis-je, que je le ferai.

Je le dis sans doute avec conviction. Sa colère tomba net.

— Si c'est l'État civil, supplia-t-elle, tout à coup, je peux le quitter, nous ferions autre chose.

— Non, dis-je. Toi, tu ne quitteras pas l'État civil.

— Et si je le quittais ?

— Je resterais. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses. Je n'en peux plus.

Elle recommença encore une fois à pleurer.

La femme se leva. Elle portait un maillot vert. Son long corps se détacha au-dessus de nos têtes, sur le ciel. Elle se dirigea vers la mer.

Dès qu'elle la vit, Jacqueline cessa de pleurer et de parler. Moi, je ne pus davantage supporter la brûlure du soleil. Je compris que je l'avais supportée aussi pour attendre de la voir se lever et marcher devant moi.

— On va se baigner, dis-je.

Elle supplia encore, d'une voix brisée.

— Tu ne veux pas qu'on parle encore ?

— Non, ce n'est pas la peine.

Je remis mon maillot.

— Viens te baigner avec moi, lui dis-je, une nouvelle fois et aussi doucement que je pus. C'est ce que nous avons de mieux à faire tous les deux.

Était-ce mon ton ? Elle recommença encore à pleurer, mais cette fois, sans colère. Je la pris par les épaules.

— Dans huit jours tu verras, tout d'un coup, tu commenceras à te dire que peut-être j'ai eu raison. Et puis, petit à petit, tu verras, tu deviendras vraiment heureuse. Tu ne l'étais pas avec moi.

— Tu me dégoûtes, dit-elle. — Elle s'éloigna. — Laisse-moi.

— Tu n'étais pas heureuse. Comprends ça au moins, tu n'étais pas heureuse.

Nous sortîmes des roseaux. Je me souviens parfaitement de tout. Sur la plage quelques clients de l'hôtel jouaient encore au ballon. Ils criaient sur des tons différents selon que l'un d'eux rattrapait le ballon ou qu'il le ratait. Je les avais déjà entendus crier pendant que nous étions derrière les roseaux. Ils criaient aussi parce que le sable leur brûlait les pieds et qu'ils ne pouvaient pas rester en place. Deux jeunes femmes allongées sous une tente les acclamaient ou les conspuaient selon leur jeu. Nous allâmes en courant vers la mer parce que nous aussi nos pieds nous brûlaient. En passant près des joueurs, je rattrapai le ballon au vol et le leur relançai. Après le soleil la mer paraissait glacée, ça coupait la respiration d'y entrer. Elle était presque aussi calme que la Magra, mais des petites vagues régulières et mates battaient quand même la plage. Peu après que nous fûmes passés, les joueurs s'arrêtèrent de jouer et à leur tour ils plongèrent dans la mer. Il n'y eut plus personne sur la plage. Je faisais la planche. A côté de moi Jacqueline essayait son crawl. Je me rappelle m'être dit qu'elle ne souffrirait pas longtemps, puisqu'elle essayait son crawl. Elle battait les pieds avec rage et dérangeait le sommeil de la mer. Tous les autres faisaient la planche. Le yacht était là, ancré entre l'horizon et nous. Et entre lui et nous la femme nageait. Je repensai aux cuivres, c'est-à-dire à l'avenir. Je n'avais plus de crainte, je restai à Rocca. Ma décision était vraiment prise. Je venais de la prendre à l'instant. Toutes mes décisions avant celle-ci me parurent légères.

*

En rentrant à la trattoria, je commandai le pastis. Eolo me dit qu'il n'y en avait pas en Italie, mais que lui, il en avait quelques bouteilles qu'il réservait à ses clients français. Je l'invitai à en prendre un avec moi. On s'attabla à la terrasse. Jacqueline, qui d'habitude ne prenait que des jus de fruits, commanda un cinzano. Peu après que nous fûmes attablés, mais quand même après que j'eus fini mon pastis, la femme arriva.

— L'Americana, me dit tout bas Eolo.

Je lui glissai à l'oreille que je l'avais déjà vue en train de prendre un bain de soleil sur la plage. Eh eh, fit-il en plissant ses vieilles paupières. Jacqueline n'entendit pas. Les yeux agrandis, elle regardait la femme sans manifestement pouvoir s'en empêcher. Je bus mon deuxième pastis. Elle était assise à l'autre bout de la terrasse et elle buvait, tout en fumant, un verre de vin que Carla lui avait apporté. Maintenant je la voyais parfaitement bien, à l'endroit. On ne la reconnaissait pas. Je ne la reconnus pas. Je n'avais jamais su, je ne me serais jamais douté jusque-là qu'elle pût exister. Je l'appris. Mon deuxième pastis terminé, je fus un peu saoul.

— Je voudrais un autre pastis, dis-je à Eolo.

Elle tourna un peu la tête vers nous en entendant parler le français. Puis, elle la détourna.

— C'est fort, vous savez, dit Eolo, le pastis.

Elle n'avait pas encore remarqué que j'existais.

— Je le sais, dis-je.

J'avais mis à vivre, ces jours derniers, une gravité sans doute un peu trop grande. Elle fut, en cet instant, balayée de moi.

— Quand même, dit Eolo, un troisième…

— Vous ne pouvez pas comprendre, dis-je.

Il rit, sans comprendre, en effet. Jacqueline me regarda avec effroi.

— Qu'on n'aime pas le pastis ? demanda Eolo en riant.

— Non, dis-je.

Il me regardait toujours en riant. Elle aussi, il me semble, mais à ce moment-là je ne la regardai pas. Jacqueline cria. Un faible cri.

— Quoi ? dit Eolo, comprendre quoi ?

Jacqueline détourna la tête et ses yeux s'emplirent de larmes. Tout le monde avait dû entendre son cri, sauf Eolo.

— Rien, dis-je, ce que c'est qu'un apéritif.

Il dit à Carla de m'apporter un autre pastis. Elle me l'apporta. Puis, il fallut bien parler de quelque chose.

— Vous avez là, dis-je, du raisin pour toute la saison.

Eolo leva la tête vers la tonnelle. Elle aussi, machinalement.

— Pour ça, dit Eolo, il y en a.

Les grappes de raisin étaient énormes, entassées les unes sur les autres. Et le soleil qui donnait sur la tonnelle était filtré par une masse de raisins verts. Elle baignait dans la lumière du raisin. Elle portait un pull-over de coton noir et un pantalon retroussé aux genoux, noir.

— Je n'en ai jamais vu autant, dis-je.

Jacqueline la regardait toujours fixement d'un regard un peu hagard. Elle ne paraissait pas le remarquer. Elle s'accommodait bien d'elle-même, c'était curieux.

— Quand ils sont mûrs, dit Eolo, ils restent verts. Il faut y goûter pour savoir s'ils sont mûrs.

— C'est curieux, dis-je. Je ris. Je sentais que je commençais à être saoul pour de bon. Eolo ne le voyait pas encore. Jacqueline, si. Elle, ça ne devait pas beaucoup l'intéresser.

— C'est comme pour les gens, dis-je.

— Quoi ? dit Eolo.

— Il y en a qui restent verts toute leur vie.

— Jeunes, dit Eolo.

— Non, dis-je, cons.

— En Italien, qu'est-ce que c'est, con ? demanda Eolo.

— Bête, dis-je.

Calme-toi, me disais-je. Mais c'était très difficile. Il y a des moments comme ça dans la vie, j'avais envie de rire.

— Il n'y a que moi qui en mange, dit Eolo. Mes filles ne l'aiment pas. Alors j'en ai bien de trop pour moi tout seul. Même les clients, ils ne les trouvent jamais assez mûrs.

— Pourtant, dis-je, ils sont très beaux.

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