Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

Здесь есть возможность читать онлайн «Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1952, ISBN: 1952, Издательство: Gallimard, Жанр: Остросюжетные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Marin de Gibraltar»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

Le Marin de Gibraltar — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Marin de Gibraltar», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et elle ajouta, après un moment et en ayant l'air de s'excuser :

— Et moi qui justement voulais te demander de prendre un bain de soleil avec moi derrière les roseaux.

J'acceptai. Je me levai, encore mouillé, et nous grimpâmes le long des dunes où se trouvaient les roseaux. Ils étaient secs, et noirs, et si touffus qu'ils amortissaient même le bruit de la mer. Jacqueline étendit sa serviette sur un espace nu et elle retira son maillot. Je m'allongeai assez loin d'elle. Je pensais toujours au pernod pour ne pas penser aux cuivres. Du moins c'était ce à quoi je croyais vouloir éviter de penser.

— Qu'est-ce que tu as depuis quelques jours ? demanda Jacqueline, tu m'en veux ?

— Ce n'est pas ça, dis-je. Je crois seulement qu'il faut que nous nous quittions.

Au-dessus de nous, sur notre gauche, les flancs neigeux des montagnes de Carrare étincelaient. De l'autre côté, sur les collines, les villages paraissaient, par contraste, très sombres, enfouis dans leurs murailles, leurs vignes et leurs figuiers.

Elle ne répondait toujours pas. Je me dis que la poussière qui s'élevait des rues de Sarzana, que j'avais trouvée si blanche, était peut-être de la poussière de marbre.

— Je ne comprends pas, dit-elle enfin.

J'attendis, moi aussi, un petit moment pour répondre.

— Mais si, tu comprends.

Lorsqu'elle sera partie, me dis-je, j'irai dans les carrières de Carrare, me promener.

— Mais pourquoi, pourquoi, tout d'un coup, dire ça ?

— Ce n'est pas tout d'un coup. Je te l'ai dit à Florence, au musée.

— Parlons-en, dit-elle méchamment, du musée. D'ailleurs tu as parlé de l'État civil.

— C'est vrai, dis-je, mais ça revient au même. Je reste en Italie.

— Mais pourquoi ? demanda-t-elle d'un ton effrayé.

Peut-être qu'il viendrait lui aussi dans les carrières de marbre.

— Je ne t'aime pas. Tu le sais.

J'entendis un sanglot. Un seul sanglot. Elle ne me répondit pas.

— Tu ne m'aimes pas non plus, dis-je avec la douceur que je pouvais.

— Ce n'est pas possible, dit-elle enfin, qu'est-ce que j'ai fait ?

— Rien. Je ne sais pas.

— Ce n'est pas possible, cria-t-elle, il faut que tu t'expliques.

— Nous ne nous aimons pas, dis-je. On ne peut pas expliquer ça.

La chaleur commençait à être étouffante.

— Alors ? cria-t-elle.

— Je reste en Italie, dis-je.

Elle attendit un moment et elle dit, sur le ton de l'affirmation :

— Tu es fou.

Puis elle continua, sur un autre ton, cynique, cette fois :

— Et on peut savoir ce que tu vas faire, en Italie ?

— N'importe quoi. Pour le moment je reste ici. Après je ne sais pas.

— Et moi ?

— Tu rentres, dis-je.

Elle se reprit, devint agressive.

— Je ne crois pas à ce que tu dis.

— Il faut que tu le croies.

Brusquement elle se mit à pleurer, sans colère, et comme s'il y avait eu très longtemps qu'elle s'attendait à ces choses.

Il n'y avait pas de vent, les roseaux l'arrêtaient. La sueur me sortait de partout, des plis de mes paupières, de l'épaisseur de mes cheveux.

— On ne croit pas un menteur, dit-elle, tout en pleurant, je ne peux pas te croire.

— Je mens beaucoup moins, dis-je. Et pourquoi voudrais-tu que je te mente en ce moment ?

Elle ne m'écoutait pas.

— Un menteur, tu es un menteur.

— Je sais, dis-je. Mais pourquoi mentirais-je en ce moment ?

Elle n'écoutait toujours pas. Elle pleurait. Elle dit dans un sanglot :

— Tu étais devenu un menteur. J'ai gâché ma vie pour un menteur.

Il n'y avait rien à lui dire. Il fallait attendre. Je ne voyais plus le yacht depuis que nous étions dans les roseaux. J'eus envie de le voir. Il me donnait de la force et de l'espoir. Il me semblait qu'il allait partir d'une minute à l'autre.

— Avec un menteur, continua Jacqueline, elle ajouta après un temps — et un lâche — on n'a jamais de preuves — son ton était méchant — c'est ça qui est bien.

Je me relevai, me relevai encore, doucement, imperceptiblement, et il m'apparut, toujours éblouissant, blanc, sur la mer. Entre lui et moi, à dix mètres de nous, il y avait une femme allongée. Elle prenait un bain de soleil. Je compris tout de suite que c'était elle, l'Américaine.

— Tu peux toujours dire ce que tu veux, dit Jacqueline, moi je sais que tu rentreras à Paris. Tu es trop lâche, je te connais, je te connais…

Je ne répondis pas. J'en aurais été incapable. Je regardais la femme. Elle, elle ne nous avait pas vus. Elle était allongée, la tête sur sa main. Son autre main reposait, immobile, entre ses seins. Elle se tenait, les jambes légèrement repliées, abandonnée comme dans le sommeil. On aurait dit qu'elle ne souffrait pas du tout de la chaleur du soleil.

— Qu'est-ce que tu as encore ? demanda Jacqueline.

— Rien, dis-je enfin. Si tu veux on peut rentrer, on prendra un pernod ensemble.

Sans doute avais-je l'air distrait. Elle se mit en colère.

— Tu n'aimes pas le pernod, dit-elle, ne mens plus, je t'en supplie.

Elle ouvrit les yeux et les tourna dans notre direction mais elle ne nous vit pas. Je craignais qu'elle nous entendît et je parlais bas.

— J'en ai envie vraiment, dis-je, ça m'étonne moi-même.

Sa colère tomba une nouvelle fois.

— J'ai des citrons, dit-elle, avec une certaine douceur, allonge-toi. Tu ne peux pas me quitter comme ça sans me parler. Il faut qu'on parle.

— Je ne crois pas qu'on doive parler davantage, dis-je. Tout à l'heure on boira un apéritif ensemble, c'est mieux que de parler.

— Mais allonge-toi, dit-elle, qu'est-ce que tu fais ?

Est-ce qu'elle remarqua que je n'avais pas la tête tournée exactement vers la mer ?

— Mais allonge-toi donc, cria-t-elle, puisque je te dis que j'ai des citrons, je vais t'en couper un.

Son visage baignait, si calme, dans ses cheveux dénoués que, d'un peu plus loin que j'étais, on aurait pu croire qu'elle dormait vraiment. Mais sa main s'éleva d'entre ses seins et se posa sur ses yeux fermés. Était-elle belle ? Je la voyais mal. Elle était tournée vers la mer. Mais oui, elle était très belle.

— Mais enfin, dit Jacqueline, tu écoutes ce que je te dis, non ?

Comme je ne bougeais toujours pas, elle se releva pour voir ce que je pouvais bien regarder comme ça. Elle tenait à la main son casque de bain dans lequel il y avait deux moitiés de citron fraîchement coupées. Elle la vit. Elle lâcha son casque, et les morceaux de citron roulèrent sur le sol. Elle ne prononça pas une parole. Elle ne ramassa même pas les citrons. Elle se recoucha. Je me recouchai à mon tour presque aussitôt après elle. Je n'avais plus rien à lui dire, les choses s'étaient d'elles-mêmes accomplies sans que je n'eusse rien d'autre à faire que de les laisser s'accomplir. Je pris la moitié de citron qui était tombée près de moi et je la pressais au-dessus de ma bouche. Nous ne disions rien. Au-dessus de nos têtes, au-dessus de la vie terrible, le soleil brillait toujours, brûlait toujours.

— C'était elle que tu regardais ? demanda enfin Jacqueline.

Sa voix était différente, lente.

— C'était elle, dis-je.

— Pendant que je te parlais, tu la regardais ?

— Tu ne me parlais pas, tu parlais pour toi.

Elle prit sa serviette de bain et se recouvrit.

— J'ai trop chaud, gémit-elle.

Ce n'était pas vrai, mais que pouvait-elle faire d'autre ? Je me sentis une vague amitié pour elle de l'avoir fait. Elle avait l'air d'avoir froid. Je n'osais pas la regarder, mais je vis bien qu'elle tremblait. J'essayai de trouver des choses à lui dire, mais je n'y arrivais pas encore. L'air était lourd, empoisonné par la présence de la femme et je ne pensais plus qu'à elle — et Jacqueline le savait, elle devait savoir que si je souffrais de quelque chose, c'était seulement de ne pas pouvoir me relever pour la voir encore. J'avais pu regarder cette femme pendant qu'elle souffrait. Elle savait maintenant que je n'avais pas menti. Moi aussi, je le savais plus que jamais. Seule, cette évidence nous unissait encore. Maintenant, elle sombrait dans la douleur, comme un bateau torpillé dans la mer, nous assistions ensemble à cet événement sans pouvoir rien faire pour l'éviter. Et, pendant quelques minutes au moins, le soleil brilla implacablement sur la vérité de notre vie. Il brillait, il brûlait si fort que c'était une vraie douleur de le supporter. Pourtant Jacqueline, nue sous sa serviette de bain, tremblait de plus en plus fort. Je ne pouvais toujours rien faire pour elle. Il n'y avait rien à faire, je ne souffrais pas. Je ne souffrais de rien d'autre que de ne pas pouvoir me relever. Tout ce qu'il m'était possible de faire pour elle, c'était de supporter encore et encore la brûlure du soleil.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Marin de Gibraltar»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Marin de Gibraltar» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x