Frédéric Dard - La vie privée de Walter Klozett

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La vie privée de Walter Klozett: краткое содержание, описание и аннотация

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J'ai longtemps hésité avant de publier ce document unique, fuligineux et élégiaque qu'est la vie privée de Walter Klozett.
D'abord parce que la caractéristique essentielle d'une vie privée, c'est d'être privée, justement.
Ensuite, parce que cette vie privée-là ne m'appartenant pas, quoi qu'on ait tenté de faire à ce sujet, j'avais des scrupules furonculeux à la rendre publique.
Mais une existence pareille fait partie du patrimoine humain. La cacher équivaudrait à mutiler une société qui a grand besoin de toutes ses ressources pour ne pas trop ressembler à un mur de chiottes.
Et puis, quoi : il faut bien vivre !
Qu'est-ce que tu dis ?
Ah, bon ! Je croyais…

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Je regardais, y’a pas très naguère, des nœuds-volants en liesse dans une fête foraine. La queue devant le grand « 8 ». Leur bonheur de retrouver l’effroi viscéral de leur nativité. Le plongeon monstre dans les abîmes. Leurs cris d’irruption, au moment que le chariot, au bout de sa course ascensionnelle, tout là-haut, pique raide sur de fausses profondeurs. Cris de naissance. Cris hallucinés du désespoir irréparable de vivre.

Moi, là, bon, je regarde. Cent fois et des je me suis retrouvé dans un lit d’hôpital après des avatars corporels. Je devrais en avoir l’habitude ? Eh ben non, mon fils. Il est des répétitions qui échappent au camp de concentration de la routine. Qui sont neuves à chaque fois. Le principe se reproduit, pas ses conséquences.

Je regarde des murs peints en vert d’eau. Un placard de fer émaillé. Une porte close dont la poignée évoque une tête de canard (d’où l’expression bec de cane, tu comprends ?).

Ce premier examen effectué, je referme les yeux…

La vie me semble improbable, lointaine, immobile et comme en attente au bout d’un étroit et long tunnel. Pas fréquentable pour le moment. Je me sens mou, flou, barbapapesque. Avec une espèce de contentement sommaire qui est dû à quoi ? À ma position d’individu « out », tu crois ? Me voici retiré de la circulation, comme une banquenote démonétisée. C’est cela : je suis démonétisé. Je n’ai plus cours. Je ne représente pas d’autre valeur que le poids de ma viande. Il est en réserve du quotidien, Sana. Il ne se repose pas, non, c’est véry beaucoup mieux : il repose.

Il doit bien y avoir des bruits ambiants ? Pourtant, je n’en perçois pas. C’est l’intégral calfeutrage sous mon dôme. Je suis étanche de la pensarde. Voilà qui me donne à réfléchir. Alors je pense. Et je me dis que ma frime doit être emmitouflée dans des épaisseurs et épaisseurs de gaze. C’est le pansement qui me prive de l’ouïe.

Un léger roupillon m’interrompt.

Ensuite de quoi, un léger bruit interrompt le roupillon. Glissement, chuchotis. J’ouvre mes persiennes. Penchée au-dessus de moi, une fille en blanc, très blonde, avec une blouse qui lui arrive au ras de la moulasse, si bien qu’on aperçoit son aimable slip couleur chair, qui lui fait un entrejambes de poupée. J’ai déjà dû la retapisser subconsciemment, tu parles, salingue comme tu me connais. Son minois aux tons chauds, sa blondeur frisée me disent quelque chose, et son regard noisette encore mieux.

Sa main avance vers mon mufle. L’effleure.

— Ça va, hein ? gazouille-t-elle.

C’est pas une question, plutôt une affirmation. J’efforce de lui déboutir un « oui » bien formulé, rond de tout son « o ».

— Vous voulez boire ?

Pourquoi not ? D’un battement de cils, je l’informe que je ne suis pas contre. Alors elle me présente un curieux récipient à bec. Me l’entonne. L’incline à l’angle idéal. C’est de l’eau sucrée, fortement citronnée. Je m’en paie deux gorgées.

La nana repose son zoziau de porcelaine et se retire, démasquant tu sais qui ? Le Vieux. Parfaitement, Big Dabuche en personne. D’une élégance achevée, comme dirait une écrivaine de jury. Tu le verrais, dans son léger pardingue de vigogne orné de la rosette sur toast. Avec sa chemise blanche, sa cravate noire finement rayée de gris dans laquelle est plantée une épingle que ça représente une main d’or tenant une perlouze. Son bitos de feutre à la main. Le fin des fins, en matière de Rousse, Pépère. Suprême de volaille, quoi. Poulet sur canapé, kif sa Légion d’honneurs (je fous un « s » parce qu’un honneur pareil ne se déplace jamais seul).

Sa calvitie brille tant tellement que tu jurerais qu’elle est toute neuve. Son œil glaciaire ressemble à un bonbon à la menthe très sucé.

Il fait un pas, en remplacement du départ de la gente infirmière, reste debout près de moi, vertical à t’en flanquer le tournis. J’ai pas les idées des plus nettes, mais elles le sont suffisamment cependant pour que je réalise le vaste, incommensurable et irréversible mécontentement de ce visage haut perché.

Il m’observe un moment.

— Vous ressemblez à une momie, dit-il.

La voix est pire que la physionomie. C’est du mépris stratifié.

— Bonjour, monsieur le…

Son geste brusque m’impose silence.

Foin de formules de politesse. On n’est pas rassemblé pour se dire bonjour, plutôt adieu.

— Je vous savais porté sur les choses du sexe, San-Antonio, tout de même je ne supposais pas que cela allait jusqu’à la dépravation. Queutard, soit, bravo. C’est français. Un tempérament d’homme d’action ne saurait s’accomplir sans une virilité inlassable. Mais que vous tombiez dans le stupre, dans la fornication dépravée, dans l’érotisme de valet de ferme demeuré, alors là, non, non, non et re-non !

— Mais, mons…

— Ne dites rien ! Oh non, pas un mot. Votre cas relève du mutisme rigoureux. Seul, le silence est un plaidoyer dans une situation pareille.

— Mais, m…

— Non, vous dis-je ! Vous n’avez plus droit à la parole. Plus jamais. Je vous la retire une fois pour toutes. Je fais de vous un muet à part entière. La parole, c’est moi ! Et elle sera dure. Elle dira tout, impitoyablement, sans prendre en considération votre triste état. D’ailleurs, l’état c’est moi. Je ne pèserai pas mes mots, ni ne prendrai les vôtres (de maux) en commissairation. J’exprimerai la rigueur. J’enjamberai toute pitié. La mansuétude, c’est du tricotage de chaisière dans certaines circonstances, dont en voilà une. Vous le savez : je me dérange peu, donc à bon escient. Si j’ai quitté mon bureau, mes charges, mes téléphones, c’est parce que j’avais sur le cœur des choses à libérer. Des choses pestilentielles, monsieur. Je viens à vous, comme une brouette lestée d’ordures à une décharge publique. Je viens me vider. Monsieur, je ne dis même plus monsieur le commissaire, vous le remarquerez, car vous avez déshonoré la Police. Que dis-je : le ministère de l’Intérieur tout entier ! Et c’est quoi, monsieur, le ministère de l’Intérieur ? Hein, c’est quoi ? Vous donnez votre langue ? Eh bien ! c’est la France, monsieur. Ce qui revient à dire que vous avez déshonoré la France. Je répète : la France, the France. Parfaitement, vous lui avez fait ça, à cette chérie. À cause de vous, le rouge de la honte lui monte au front, de Menton à Dunkerque, monsieur. Et d’une oreille à l’autre, de Brest à Strasbourg ! Oh, ma France, de telles humiliations, à toi qu’on a déjà traînée par les cheveux dans les ruisseaux les plus fangeux ! Toi qui auras tout connu : la Grande Guerre, la nôtre, celle de 14–18 ; la Seconde, celle des autres, 1939-45 la guerre de récession ; la pollution ; la Tour Maine-Montparnasse, le Programme Commun ; le chômage ; la perte de notre cher Empire Colonial ; l’avortement remboursé par la Sécurité Sociale ; la chute du franc ; les films pornographiques ; et j’en passe de plus honteuses, toi, bafouée, moquée, mise en position de gêne par un élément important de mes services ! Oh, non ! Oh, que non ! C’est trop ! Ça fait mal ! San-Antonio, vous destituer, bien sûr, naturellement, cela va de soi. Mais c’est insuffisant. C’est trop badin, trop rien. Il faut faire quelque chose. Vous suicider par exemple. Vous n’aimeriez pas vous suicider ? Cela aurait quelque allure. Vous laisseriez une lettre, très belle, très simple, on l’écrirait ensemble. Des mots d’homme, vrais, dépouillés, je lis ça d’ici, genre, attendez… « Mon âme démantelée par un monstrueux instant d’égarement… » Vous voyez le style ? Allez, c’est dit, vous allez agir en vrai samouraï, monsieur. Ce qui est une image, évidemment : hara-kiri, certes pas, ce serait bête, ce serait méchant, restons français. Français de France ! Une balle dans la tempe : poum ! Ou alors, ou alors, ou, oui, alors, à la rigueur, à l’extrême rigueur : le poison. Shakespearien, ça. La coupe roule à terre. Vous portez la main à votre cœur. Vous prononcez de belles, de fortes paroles, très nobles, très ultimes. On pourrait convoquer la télévision. En tout cas, il me faut un geste, monsieur. Vous n’allez pas me laisser comme ça, avec ce scandale sur les bras. La presse s’en est emparée, ainsi que les radios périphériques, ces gueuses qu’on n’arrive jamais à museler entièrement. Et Minute ? Dites, vous allez me lire Minute , il paraît quel jour ? J’imagine déjà le titre : Le Poulet était à poil . Vous les connaissez ces gens ? Ils ne respectent rien. Te vous bastonnent un officier de police comme un simple Président de la République. Surtout que là, dites… Y’ a de quoi faire. Le folklore foisonne. Il n’est que de se baisser pour en prendre. Les porcs, déjà… qui s’égayaient. Tiens, un sous-titre pour Minute . J’espère qu’ils ne vont pas le rater : Les porcs n’étaient pas tous en débandade ! C’est pas beau, ça ? Torché magistralement ? Car vous bandiez, monsieur, lorsqu’on vous a arraché aux griffes de cette folle. Vous bandiez, tous les témoignages concordent. On m’a même rapporté des appréciations avec l’avant-bras, qui, pour plaider en faveur de vos mensurations, n’en aggravent pas moins votre cas. Monsieur, je vais me retirer. Si vous décidez d’en finir avec un pistolet, en voici un… Si vous lui préférez le poison, voici une ordonnance. Au cas où vous chipoteriez, je vous signale que votre chambre est située au troisième étage. C’est peu pour un parachutiste, ce pourrait être suffisant pour qui se défenestrerait la tête la première sans mettre ses bras en position de plongée. Vous voyez ma largeur d’esprit ? J’accepterais même une mesquine défenestration. Je fermerais les yeux. Vous dire qu’on ne se refait pas. Quand on a eu de l’estime, voire de la tendresse pour un homme, les pires déceptions ne peuvent vous préserver d’une certaine mollesse. Voilà, j’ai tout dit. Adieu, donc, monsieur. Je veillerai à ce que madame votre Mère perçoive une quelconque pension. Que Dieu vous aide !

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