Halter,Marek - Marie

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Marie: краткое содержание, описание и аннотация

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Oui, cela, Ruth le savait. Néanmoins, elle ne cessait de songer à l’insistance de Joseph quand il l’avait priée de veiller sur la fille de Nazareth. Cette demande était si rare, si exceptionnelle, que ces mots tournaient encore dans son esprit : « Ne la laisse pas fuir. Ne la laisse pas écouter sa colère. Elle n’en démordra pas. Elle sera dans une rage terrible et elle a beaucoup de force. Ce n’est pas une fille ordinaire et sa force peut se retourner contre elle. Veille sur elle, si tu le peux… »

Il n’avait pas eu besoin d’ajouter : « Parce que moi je ne le peux pas. » Ce n’était pas la peine. Ruth avait compris.

Pour une raison qu’elle ignorait et ne chercherait pas à connaître, cette fille de Nazareth était chère au cœur du maître. Cela, les frères ne pourraient l’accepter. Ils le condamnaient d’avance. Gueouél, qui se voulait le plus sage, le plus intransigeant, le plus aimé de Dieu, en ferait l’occasion d’un esclandre ou même d’une expulsion. Il n’aimait pas le maître. Chacun le savait, le sentait, et Ruth, quelquefois, avait vu Joseph le craindre.

Mais à elle, Ruth, Joseph d’Arimathie avait assez donné pour qu’à son tour elle donnât. Il s’était adressé à elle, lui faisant comprendre à demi-mot son inquiétude et le besoin qu’il avait de son soutien.

Aussi, maintenant, sur le toit de la maison, dans l’ombre de plus en plus épaisse de la nuit qui montait, Ruth craignait-elle d’avoir failli.

— Elle va passer la nuit dehors, murmura-t-elle, les poings serrés sur la poitrine.

Celles qui l’entouraient haussèrent les épaules. Sans oser le dire à haute voix, elles songeaient que cela pourrait faire du bien à la nouvelle venue, la calmer. Une nuit à la belle étoile n’avait jamais tué personne. Fréquemment, ceux qui accompagnaient les malades dormaient aux alentours de la maison. Certains possédaient des tapis, des couvertures qu’ils tendaient sur des piquets en guise de toit. D’autres se contentaient du pied d’un arbre ou de l’abri d’un muret contre le vent. La fille de Nazareth pourrait en faire autant. Même s’il était triste de la voir se mettre dans un état de deuil aussi excessif pour un gosse am-ha-aretz.

Néanmoins Ruth savait que rien n’était simple avec cette Miryem. Les autres servantes n’avaient pas vu de près ses yeux, sa colère. Elles n’avaient pas reçu ses mots de révolte contre leur poitrine. Des mots qui frappaient et blessaient plus que des coups.

Il suffisait de la regarder, là-bas, sur la tombe, petite silhouette prostrée, pour deviner que, dans la nuit, elle ne se protégerait de rien, ni du froid ni des chiens qui rôdaient dans l’obscurité en quête de charogne. Pas même des hommes malfaisants à la recherche d’une proie.

Et peut-être même serait-elle assez insensée pour vouloir prendre la route de la Galilée à l’unique lumière de la lune. Au risque de se perdre plus qu’elle ne l’était déjà, le ventre à moitié vide, la cervelle en feu.

*

* *

Ruth ne révéla rien de ces pensées. Mais sa décision était prise. Elle ne pouvait agir avant que le repas des femmes ne soit achevé et que chacune rejoigne sa chambrette.

Elle endura cette attente avec impatience, touchant à peine à sa propre écuelle. Elle pria en silence, sans remuer les lèvres, mais du fond du cœur réclamant la mansuétude du Tout-Puissant, Sa compréhension, Sa bénédiction. Que Miryem ne s’éloigne pas du cimetière !

Elle feignit de rejoindre sa couche comme ses compagnes. Là, en vitesse, elle noua sa couverture autour de ses reins. Sans un bruit, dans la dense obscurité des couloirs, elle retourna à la cuisine. Plus tôt, elle avait discrètement préparé un balluchon contenant quelques galettes et une gourde de lait de chèvre. Elle connaissait si bien l’endroit qu’elle ne perdit pas trop de temps à le retrouver.

Frôlant les murs du bout des doigts, elle entra dans le grand cellier derrière la cuisine. Une trappe y était aménagée, qui permettait de décharger de l’extérieur le grain dans un grand bac. Cela évitait quantité de va-et-vient dans la cour et préservait la tranquillité de la maison.

Butant de-ci, de-là, elle finit par trouver la murette ceinturant le bac. Elle la franchit maladroitement, piétina les grains qui se mirent aussitôt à couler sous ses pieds, près de l’ensevelir. Affolée, désorientée, elle chercha la trappe un moment. Ses doigts heurtèrent enfin le bois du volet et le métal de la serrure, qui ne s’actionnait que de l’intérieur.

Elle soupira de soulagement, tâtonna encore pour déverrouiller le mécanisme d’ouverture qui n’avait pas été actionné depuis des mois. Il lui sembla provoquer un vacarme propre à réveiller tout le quartier des femmes.

Les gonds grincèrent enfin. Le cœur battant à tout rompre, Ruth inspira une grande bouffée d’air. Elle songea qu’elle était folle. Qu’allait-il lui arriver quand on découvrirait ce qu’elle avait fait ? Car on le découvrirait. Rien, dans cette maison, ne demeurait secret. Et jamais, de toutes les années qu’elle y avait vécues, elle ne s’était livrée à pareille désobéissance.

Terrifiée par son audace, elle glissa le buste dans la lucarne, juste assez grande pour elle. Après l’obscurité absolue, la clarté de la demi-lune lui parut diffuser une lumière à peine réelle, mais si violente qu’elle distinguait les plus menus détails alentour.

La trappe s’avéra être plus loin du sol que Ruth ne l’aurait cru. Avec l’âge, elle avait perdu sa souplesse et son agilité. Serrant les mâchoires, le souffle court, elle agrippa le rebord du mur et bascula en avant. La trappe retomba brutalement et elle s’affala avec un petit cri.

Elle était tombée dans une position si grotesque que, à un autre moment, elle en aurait ri. Par chance, la couverture qui lui serrait la taille avait amorti le choc et le chemin était désert.

Elle se remit debout en maugréant. Le balluchon avait roulé sous elle, les galettes s’étaient brisées et éparpillées sur le sol. Elle en ramassa quelques morceaux qui ne paraissaient pas souillés avant de s’écarter de la maison pour rejoindre le sentier conduisant au village.

Tout n’était qu’ombres et bruits étranges. Comme s’ils étaient vivants, les choses, les arbres, les pierres du chemin changeaient subtilement de contour tandis qu’elle avançait. Ruth savait que c’était là l’effet de la lune, mais elle n’était plus accoutumée aux illusions de la nuit. Les années ne se comptaient plus depuis la dernière fois qu’elle avait marché ainsi, à l’heure où les démons se jouent de vous.

Elle murmura le nom du Tout-Puissant, réclama Son pardon et Le supplia une fois encore de retenir la fille de Nazareth sur la tombe du am-ha-aretz.

Elle y était.

Ruth ne l’aperçut pas d’emblée. Elle se confondait avec les arbustes espacés entre de mauvaises tombes privées d’une pierre ou d’un quelconque signe indiquant le nom du mort qu’elles abritaient. Puis Miryem eut un léger balancement. La lune éclaira sa tunique déchirée sous sa chevelure défaite et lourde de terre.

Ruth laissa son souffle s’apaiser avant de s’approcher. Son cœur battait si fort qu’elle crut que Miryem allait l’entendre.

Mais la fille de Nazareth ne parut pas se rendre compte d’une présence à côté d’elle. Ruth retint son désir de la prendre dans ses bras.

— C’est moi, Ruth, murmura-t-elle seulement.

— Si tu viens me demander de rentrer, tu ferais mieux de retourner te coucher.

Les mots de Miryem étaient si tranchants que Ruth recula d’un pas.

— Je croyais que tu ne m’avais pas entendue, chuchota-t-elle.

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