Halter,Marek - Marie

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Marie: краткое содержание, описание и аннотация

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— Tu es têtue, soupira Ruth. Maître Joseph le veut, voilà pourquoi. Il me l’a demandé. A moi. Il m’a dit : « Elle ne voudra pas rester, mais tu dois la convaincre. » Tu vois : il t’aime et ne veut que ton bien. Il n’y a pas meilleur que lui !

— Je suis venue ici pour qu’il soigne Abdias. Il n’a rien fait.

— Oh, tu es folle pour bon ! Tu sais bien que le garçon était mort ! Et depuis un moment déjà. Que pouvait faire le maître ?

Miryem ne parut pas entendre ce reproche. Elle avait fermé les paupières. Ses lèvres tremblaient à nouveau. Elle murmura :

— Je n’aime pas cette maison. Je n’aime pas ces hommes, je n’aime pas ces règles. Je croyais que Joseph pourrait m’enseigner à lutter contre le mal et la douleur, mais ici je n’apprendrai rien car je suis une femme.

Ruth soupira et secoua la tête, navrée.

— Abdias était un ange du ciel, reprit Miryem d’une voix à la fois sourde et violente. Il fallait le sauver. Rien n’est juste, rien ! Barabbas n’aurait pas dû le laisser combattre. Moi, j’aurais dû savoir le soigner, et Joseph aurait dû savoir le ressusciter. Nous sommes tous fautifs. Nous ne savons pas faire régner le bien et la justice.

A présent, Ruth se demandait si le maître ne se trompait pas et si, hélas, le frère Gueouél n’avait pas raison. Cette fille de Nazareth n’était pas guérie. Au contraire, elle avait bel et bien perdu l’esprit.

Miryem lut le doute sur le visage de sa compagne. La colère qui l’avait submergée ces dernières heures lui revint, battant dans ses tempes et sa gorge. Elle se leva brutalement, enjamba le banc comme si elle allait partir.

Dans les cuisines, les servantes avaient cessé leur travail et les observaient, guettant la dispute. Miryem se ravisa. Elle s’inclina vers Ruth :

— Tu me crois folle, n’est-ce pas ? Ruth rougit, le regard fuyant.

— Inutile de décider maintenant. Demain, tu verras. Repose-toi encore et après la nuit…

— Après la nuit, le jour viendra, identique à celui d’aujourd’hui. Je ne suis pas folle et toi, tu es trop satisfaite d’être ignorante. Je vais te dire qui était Abdias.

D’une voix blanche, elle raconta comment elle avait rencontré le jeune am-ha-aretz à Sepphoris, comment il avait, à Tarichée, sauvé son père Joachim de la croix et comment les mercenaires d’Hérode l’avaient tué en épargnant Barabbas.

— Évidemment, c’est un mercenaire qui a planté une lance dans sa poitrine. Bien sûr, c’est Hérode qui paie le mercenaire pour semer la douleur parmi nous. Mais c’est nous, nous tous, qui avons placé la poitrine d’Abdias devant la lance. Par notre faiblesse. Car nous supportons sans réagir ceux qui nous humilient. Car nous nous habituons à vivre sans justice, sans amour ni respect pour les faibles. Parce que nous ne refusons pas le poids du mal qui pèse sur nos nuques. Quand un am-ha-aretz meurt pour nous, le mal est encore plus grand. La faute est encore plus lourde. Parce que personne ne pense à lui, personne ne crie vengeance. Au contraire, chacun se courbe un peu plus avec indifférence.

Miryem avait haussé la voix. Ruth ne s’attendait pas à ce flot de paroles et demeura bouche bée, tout comme les servantes dans la cuisine.

— Où est le bien ? gronda encore Miryem. Ici ? Dans cette maison ? Non, je ne le vois nulle part. Suis-je aveugle ? Où est le bien qu’engendrent ces hommes qui veulent être purs afin de pouvoir rejoindre l’île des Bienheureux ? Le bien qu’ils nous offrent, à nous tous, le peuple de Yhwh, où est-il ? Je ne le vois pas.

Il y avait des larmes dans les yeux horrifiés de Ruth.

— Tu ne dois pas parler ainsi ! Pas ici, où ils viennent par centaines pour que le maître les soulage de leur douleur. Oh non ! Tu ne dois pas. Ils sont là avec leurs enfants, leurs vieux parents, et chaque jour le maître fait ouvrir la porte et les reçoit. Il fait tout ce qu’il peut pour eux. Souvent il les guérit. Mais, parfois, il y en a qui meurent dans ses bras. C’est ainsi. Le Tout-Puissant décide.

Cet argument, Miryem l’avait trop entendu.

— L’Éternel décide ! Mais moi je dis que l’injuste est l’injuste et qu’il n’y a pas à l’accepter en baissant le front.

Avec un grognement de rage elle s’éloigna.

— Attends ! Où vas-tu ?

Ruth avait agrippé sa tunique et la retenait. Miryem tenta de se dégager, mais la poigne de la vieille servante était ferme.

— Je vais au cimetière, sur la tombe d’Abdias. Je suis certaine que nul ne s’y est rendu pour faire le deuil !

— Attends, s’il te plaît, attends !

La supplique, dans la voix de Ruth, intrigua Miryem. Elle cessa de se débattre, se laissa emprisonner les mains par les doigts rêches et usés.

— Ton garçon n’est pas dans le cimetière.

— Que dis-tu ?

— Les frères ne l’ont pas voulu. Les am-ha-aretz ne sont pas…

— Oh ! Tout-Puissant ! Ce n’est pas possible.

— Ne crains rien. Il est en terre mais…

— Joseph n’aurait pas dû le permettre !

— Ce n’est pas lui. Je te le jure ! Ce n’est pas lui, ne crois pas ça ! Il ne savait pas…

Avec un cri, Miryem se dégagea de l’emprise de Ruth.

— Abdias est mort, mais ce n’était qu’un am-ha-aretz ! Qu’il ait vécu ou pas vécu, qui s’en souciera ? Que Dieu vous maudisse !

Ces mots résonnaient encore sous les voûtes de la salle alors que Miryem était déjà sortie.

Ruth ferma les yeux, frappa la table du plat de la main. Des larmes brûlantes franchirent ses paupières. Elle aurait dû courir derrière cette fille pleine de colère et pleine de raison. Car Miryem avait raison, elle le savait. Elle l’avait lu dans les yeux du maître Joseph d’Arimathie quand il lui avait demandé son aide. Lui aussi savait qu’elle avait raison. Lui aussi craignait sa colère.

*

* *

À la tombée du jour, les servantes ne parlaient que de ça, posant mille questions à Ruth qui, de plus en plus renfrognée, ne répondait pas. La fille de Nazareth, disait-on, avait quitté la maison en profitant des allées et des venues des malades dans la grande cour. Elle s’était rendue au petit cimetière, éloigné d’à peine deux ou trois cents pas. Là, elle avait demandé où l’on avait déposé le corps du am-ha-aretz. Elle l’avait trouvé et, maintenant, elle faisait son deuil, déchirant sa tunique, se couvrant les cheveux de cendre et de terre.

Les habitants de Beth Zabdaï, de retour des champs, surpris par la violence de ces plaintes et par la ferveur de ces prières sur une tombe qui n’était pas en terre sacrée, s’étaient arrêtés à bonne distance pour l’observer. Eux aussi devaient se demander si elle n’était pas folle.

Pourtant, elle ne faisait qu’accomplir les rituels des sept journées du deuil. Mais avec tant de dévotion que chacun, en la voyant et en l’écoutant, en avait des frissons. Comme si la douleur de la mort vous pénétrait les os.

Personne ne restait longtemps. Beaucoup baissaient les yeux et s’éloignaient discrètement. Certains venaient près d’elle, le temps d’une prière. Puis ils hochaient la tête avec tristesse et partaient dans un silence craintif.

*

* *

Leur labeur achevé, Ruth et quelques servantes grimpèrent sur le toit. La nuit tombait.

Miryem était loin de la maison, mais on la devinait qui se tenait toujours sur la tombe. Il ne fallait pas beaucoup d’imagination pour la deviner silencieuse et prostrée, sale et solitaire.

A celles qui lui avaient rapporté ce que l’on racontait dehors, Ruth avait demandé si le maître n’avait pas tenté de ramener Miryem à la maison. Les servantes l’avaient considérée avec étonnement. Pourquoi le maître aurait-il contrevenu à la règle ? La porte ne s’ouvrirait plus. Surtout pas pour laisser entrer une femme en deuil, souillée de corps et d’esprit, alors que les frères avaient déjà pris leur bain et le repas du soir qui les purifiaient.

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