Halter,Marek - Marie

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Marie: краткое содержание, описание и аннотация

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Elle ne l’écoutait guère. Inlassablement elle lui posait les mêmes questions. Ne pouvait-il soigner Abdias ? N’était-il pas possible de le faire revenir d’entre les morts ? Pourquoi Joseph n’était-il pas capable d’accomplir ce miracle ? N’était-il pas le plus savant des médecins ?

Joseph se contentait de hocher la tête. Évitant de donner des réponses tranchées, il cherchait à détourner Miryem de ses angoisses et de son obsession. Il ne prononçait jamais le nom d’Abdias et s’obstinait avant tout à la faire manger et à lui faire boire au plus vite le breuvage qui l’endormait.

Joseph ne venait jamais seul auprès de Miryem. À l’intérieur de la communauté, la règle ne permettait pas qu’un frère reste seul en compagnie d’une femme. Le plus brillant de ses disciples, né à Gadara, en Pérée, et qui se nommait Gueouél, l’accompagnait. Il avait à peine trente ans, un visage fin, un peu osseux, et un regard qui dardait sur chaque geste et chaque être un esprit prompt au jugement.

L’admiration de Gueouél pour Joseph était grande, cependant son intransigeance gâchait souvent ses qualités et empoisonnait l’humeur de ses compagnons. Joseph s’accommodait de ce caractère sourcilleux. Il arrivait qu’il s’en moquât avec une affectueuse ironie. Le plus souvent, il s’en servait pour se revigorer l’esprit, comme on se passe de l’eau froide sur la nuque au petit matin afin de se laver des résidus de la torpeur nocturne.

Quand Miryem, ignorant obstinément les réponses de Joseph, répéta ses questions pour la troisième fois, Gueouél déclara :

— La raison la fuit. Joseph hésita à l’approuver.

— Elle refuse ce qui la fait trop souffrir. Ce n’est pas perdre l’esprit. Nous agissons tous ainsi.

— C’est ainsi que nous ne savons plus discerner le Bien du Mal et les Ténèbres de la Lumière…

— Nous autres, esséniens, lui fit remarquer Joseph avec un sourire, nous croyons que celui qui est mort peut ressusciter.

— Oui, mais uniquement par la volonté de Dieu Tout-Puissant. Non par notre pouvoir. Et aussi parce que celui qui sera ressuscité aura vécu une existence parfaite dans le bien… Ce qui ne saurait être le cas de ce am-ha-aretz !

Joseph hocha la tête machinalement. Il avait souvent ce débat avec ses frères. Dans cette maison, chacun connaissait son point de vue : la vie méritait qu’on la soutienne jusque dans les ténèbres et la mort, car elle était la lumière de Dieu donnée à l’homme. La vie était un don précieux, le signe même de la puissance de Yhwh. Il fallait tout mettre en œuvre pour la soutenir. Ce qui n’excluait pas que l’homme, s’il atteignait un jour la pureté suprême, puisse faire renaître la vie là où elle semblait avoir disparu. Que Joseph ait maintes fois professé cette opinion n’empêchait pas Gueouél d’insister. Ainsi, éprouva-t-il le besoin d’ajouter :

— Aucun d’entre nous n’a encore vu de ses propres yeux le miracle de la résurrection. Ceux que nous soignons et que nous rendons à la vie ne sont pas encore morts. Nous ne sommes que des thérapeutes. Nous dispensons l’amour et la compassion, dans les étroites limites du cœur et de l’esprit humains. Seul Yhwh accomplit des miracles. Cette fille se trompe. La douleur lui fait croire que tu es aussi puissant que l’Éternel. C’est un blasphème.

Cette fois, Joseph approuva avec plus de conviction. Considérant le visage endormi de Miryem, il laissa passer un peu de temps et déclara :

— Oui, Dieu seul accomplit les miracles. Cependant, considère cela, frère Gueouél : Pourquoi vivons-nous à Beth Zabdaï et non dans le monde, parmi les autres créatures ? Pourquoi soutenons-nous la vie ici, à l’intérieur, et non dehors, hommes parmi les hommes, si ce n’est pour la rendre plus forte et plus riche ? Au fond de notre cœur, nous espérons être nous-mêmes assez purs et assez aimés de Yhwh pour que s’accomplisse en entier l’Alliance qu’il a offerte à la descendance d’Abraham. N’est-ce pas pour cela que nous observons si strictement les lois de Moïse ?

— Si, maître Joseph ! Mais…

— Alors, Gueouél, cela suppose que, de toute notre âme, nous espérons qu’un jour Yhwh nous utilise pour réaliser Ses miracles. Sinon, nous aurons échoué à être Son choix et Son bonheur. Et nous demeurerons de la race des hommes qui Le déçoivent.

Gueouél voulut répliquer, mais Joseph leva la main avec autorité.

— Tu as raison sur un point, Gueouél, ajouta-t-il sèchement. Il serait mal d’entretenir les illusions de la fille de Joachim de Nazareth. Elle ne doit pas croire que nous sommes capables d’accomplir des miracles. Cependant, en tant que médecin tu as tort : elle ne perd pas l’esprit. Elle souffre d’une blessure invisible qui taille en elle une plaie aussi profonde qu’un coup d’épée. Les mots qu’elle prononce, les espoirs qu’elle entretient, ne doivent pas te paraître déments, mais sages : ils apaisent sa plaie aussi sûrement qu’un emplâtre et permettent d’expulser la corruption hors du corps.

*

* *

Lorsque Miryem se réveilla une nouvelle fois, elle répéta sa litanie de suppliques à Joseph afin qu’il ramène Abdias à la vie. Cette fois, il lui dit :

— Après ton arrivée, nous avons dit adieu au corps d’Abdias, comme nous le devions. Nous l’avons enveloppé du linge des morts et l’avons recommandé à la lumière de Yhwh. Sa chair est dans la terre, où elle redevient poussière ainsi que l’Éternel l’a voulu en nous rendant mortels par la grâce de Son souffle. Sa présence sera parmi nous, en esprit. Ainsi doit-il en aller. Maintenant, c’est de ta santé que tu dois devenir la gardienne.

La voix de Joseph était froide, dénuée de son habituelle douceur. Son visage était fermé, et même sa bouche paraissait dure. Miryem se raidit. Gueouél la scrutait. Elle croisa son regard et le soutint, avant de chercher à nouveau de l’aide dans celui de Joseph.

— À Magdala, tu nous as enseigné que la justice est le bien suprême, la voie vers la lumière du bien que Yhwh nous tend, murmura-t-elle d’un ton vibrant de colère. Où est la justice quand Abdias meurt et pas Barabbas ? Lui pouvait mourir, puisqu’il tient tant à affronter Hérode par le sang.

Gueouél émit un grognement. Joseph, un peu embarrassé, se demanda si c’était la condamnation de Barabbas qui faisait réagir son jeune compagnon ou l’évocation de son propre « enseignement » chez les femmes de Magdala.

Avec une autorité qui n’excluait pas le désir de provoquer la mauvaise humeur de Gueouél, il saisit la main de Miryem.

— Dieu décide, déclara-t-il en retrouvant sa douceur coutumière. Nul autre que Lui ne décide de nos destins. Ni toi, ni moi, ni aucun être humain. Dieu décide des miracles, des châtiments et des récompenses. Il décide de la vie de Barabbas et c’est Lui qui rappelle Abdias. Telle est Sa volonté. Nous, nous pouvons soigner, soulager la douleur, guérir une maladie. Nous pouvons rendre la vie forte, belle et puissante. Nous pouvons faire que la justice soit la règle qui unit les hommes. Nous pouvons éviter que le mal soit notre arme. Mais la mort et l’origine de la vie n’appartiennent qu’au Tout-Puissant. Si tu n’as pas compris cela à travers mon enseignement, comme tu le qualifies, c’est que ma parole est maladroite et de peu de poids.

Ces derniers mots furent prononcés avec une ironie que Miryem ignora. Tandis que Joseph parlait, elle avait refermé les paupières. Quand il se tut, elle retira sa main de la sienne. Sans un mot, elle se retourna dans sa couche, face au mur.

Joseph la contempla, tendit le bras et lui caressa l’épaule. Puis, d’un geste paternel, il remonta sur elle la couverture de grosse laine. Le regard de Gueouél pesait sur chacun de ses mouvements.

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