Halter,Marek - Marie
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- Название:Marie
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- Издательство:Alexandriz
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- Год:2006
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Miryem surveillait son visage et son souffle. Régulièrement, elle trempait un linge dans l’eau et caressait le visage du jeune am-ha-aretz, espérant le rafraîchir.
Pas un mot n’était prononcé. Le sourd grondement des roues recouvrait tous les bruits. Seuls, de temps à autre, Barabbas ou Rekab hurlaient afin que l’on s’écarte devant leur passage.
Sur le chemin, dans les hameaux et les villages qu’ils traversaient, les pêcheurs, les paysans, les femmes de retour des puits s’immobilisaient un instant puis se rangeaient précipitamment sur les bas-côtés. Surpris, méfiants, ils regardaient filer ces mules et ce char, qui soulevaient autant de poussière qu’une tempête.
Ils dépassèrent ainsi Tabgah, Capharnaüm et Corozaïn. Avant la tombée de la nuit, ils atteignirent la pointe sud du lac Merom, où s’effectuait la traversée du Jourdain.
Là, Barabbas dut argumenter pour que les bateliers acceptent, dans la lumière incertaine du crépuscule, de charger le char et les bêtes sur leur lourde barcasse. L’un après l’autre, les hommes vinrent soulever les rideaux de jute qui dissimulaient l’intérieur du char. Devinant la silhouette inclinée de Miryem, la masse confuse d’Abdias entre les coussins, ils reculaient, horrifiés, devant l’odeur de la maladie. La poignée de deniers que Barabbas tira d’une bourse offerte par Rachel les décida. Ils réclamèrent le triple du prix habituel et préparèrent leurs rames et leurs cordages.
La nuit était presque totale lorsqu’ils parvinrent sur la rive de Trachonitide. Là, des cavaliers arabes du royaume d’Hauran vinrent les inspecter avec des torches. À leur tour, ils réclamèrent un droit de passage.
Une fois encore on perdit du temps en marchandages. Lorsqu’ils tirèrent les tentures du char et découvrirent Miryem dans la lumière écarlate des torches, elle se tourna vers eux. Elle écarta la couverture qui recouvrait Abdias. Elle dit :
— Il va mourir si nous tardons à atteindre Beth Zabdaï. Ils virent ses yeux brillants, le corps bandé du garçon, son visage blême, et se retirèrent sans tarder.
Ils s’adressèrent à Barabbas et à Rekab :
— Vos mules n’en peuvent plus. Et, de nuit de surcroît, vous n’arriverez jamais à Damas. Il y a une ferme à deux milles d’ici. On y loue des bêtes. Vous pourrez y changer votre attelage. Si vous avez assez de deniers pour ça.
Barabbas approuva avec soulagement. Les cavaliers se placèrent de part et d’autre du char, brandirent leurs torches et les escortèrent entre les ombres des agaves et des oponces qui bordaient le chemin.
Il fallut réveiller les fermiers, vaincre leur ahurissement et compter les deniers largement. Lorsque, enfin, les jougs furent placés sur la nuque de bêtes fraîches, Rekab disposa des torches sur les harnais et des lanternes tout autour du char. Il vint en accrocher une à l’intérieur.
Quand ce fut fait, il dit à Miryem :
— Avec la nuit, nous ne pourrons plus aller aussi vite. Les mules risqueraient de se blesser dans une ornière.
Miryem se contenta de répliquer :
— Va aussi vite que tu peux. Et, surtout, ne t’arrête plus.
Quand l’aube rosit l’horizon, là où le désert commençait, Damas n’était plus qu’à cinquante milles. Il y avait longtemps que les lampes et les torches étaient éteintes. Sous le cuir des harnais, le poitrail des mules était blanc de sueur.
Barabbas et Rekab peinaient à garder les yeux ouverts, bien qu’ils se fussent relayés une dizaine de fois. À l’intérieur du char, Miryem était demeurée assise, les muscles raidis, dodelinant au gré des cahots.
Lorsque la lampe s’était éteinte, la plongeant dans le noir et lui interdisant de voir le visage d’Abdias, elle lui avait pris la main, la pressant contre sa poitrine. Pas un instant, depuis, elle ne l’avait lâchée. Ses doigts engourdis ne sentaient même plus la pression qu’exerçait Abdias dans son coma.
Dès qu’elle devina que le jour était là, elle souleva le rideau du char. L’air frais de la nuit lui frappa le visage, chassa sa torpeur en même temps que les remugles nauséabonds dont elle n’avait plus conscience.
Délicatement, elle détacha les doigts d’Abdias de sa main, plongea un linge dans une cruche et s’en mouilla le visage. L’esprit plus clair, elle humidifia de nouveau le linge. Elle allait le passer sur le visage d’Abdias lorsqu’elle suspendit son geste, étouffant un cri.
Le garçon avait les yeux grands ouverts. Il la regardait. Le temps d’un éclair, elle se demanda s’il vivait encore. Mais il n’y avait pas de doute. Entre les cernes sombres de la douleur et de la maladie, les yeux d’Abdias lui souriaient.
— Abdias ! Dieu Tout-Puissant, tu vis ! Tu vis…
Elle caressa le visage hâve, lui baisa la tempe. Le garçon reçut ses caresses avec un frisson qui lui parcourut tout le corps. Il n’avait pas assez de force pour parler ni même lever une main.
Miryem lui humecta les lèvres, lui donna un peu à boire, peinant à tenir le gobelet près de sa bouche tant les cahots les secouaient. Le regard d’Abdias ne la quittait pas. Ses pupilles paraissaient immenses, plus noires et plus profondes que la nuit. On pouvait s’y noyer dans une douceur, une tendresse qui s’offraient sans limites.
Subjuguée, Miryem y déposa son propre regard. Il lui sembla percevoir l’étrange bonheur d’Abdias. Son cœur et son âme ne parlaient ni de douleur ni de reproche. Pas même de lutte ou de regret. Au contraire, il lui offrait la paix étrange de la vie.
Elle ne sut pas combien de temps ils demeurèrent ainsi liés. Peut-être le temps d’un cahot ou le temps que le jour se lève en entier.
Abdias lui disait son amour et son bonheur d’être entre ses mains. Avec lui, elle se souvint de leur rencontre dans Sepphoris, comment il l’avait conduite auprès de Barabbas et comment il avait sauvé Joachim. Elle crut l’entendre rire. Il lui racontait ce qu’elle ignorait. La honte que l’on a d’être un am-ha-aretz quand on regarde une fille comme elle. Il lui racontait le bonheur et l’espoir du bonheur. Il avait voulu se battre pour qu’elle soit fière de lui.
Elle ne devait pas être triste, car il avait grâce à elle accompli ce qui engendrait la joie : se battre pour que la vie soit plus juste et le mal plus faible. Et elle était si près de lui, si près qu’il pouvait se fondre en elle et ne jamais la quitter. Il serait son ange, ainsi que Yhwh le Tout-Puissant, disait-on, en envoyait parfois aux humains.
Sans même s’en rendre compte, elle lui souriait, alors qu’un hurlement de terreur gonflait dans sa poitrine. Le regard d’Abdias plongeait en elle autant qu’il l’accueillait. Il lui brûlait le cœur d’un amour possible et impossible, rayonnant d’espérance. Elle y répondit avec toutes les promesses de vie dont elle était faite.
Puis un cahot plus brutal que les autres fit basculer la tête d’Abdias sur le côté. Son regard s’effaça comme un fil que l’on tranche. Miryem sut qu’il était mort.
Elle hurla son nom à pleine voix. Dans une transe glacée elle se jeta sur lui.
Rekab tira sur les rênes si brutalement qu’une des mules se mit en travers, manquant de rompre son harnais. Le char s’immobilisa, brisant le vacarme. Miryem hurlait à s’en déchirer la gorge. Barabbas sauta du banc et comprit au premier regard.
Il grimpa dans le char pour saisir Miryem par les épaules et l’écarter du corps d’Abdias, qu’elle secouait comme un sac. Elle le repoussa avec une violence sidérante. Il bascula par-dessus la lisse du char, chutant lourdement dans la poussière et les cailloux du chemin.
Miryem se dressa pour hurler plus fort, brandir le cadavre d’Abdias à la face du ciel, lui montrer l’immensité de l’injustice et de la douleur qui l’accablaient. Mais ses jambes, engourdies par la longue immobilité, ne la portaient plus. Sous le poids d’Abdias, elle bascula à son tour dans la poussière. Elle demeura inerte, le corps du garçon roulé en une boule informe à son côté.
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