Thilliez,Franck - La chambre des morts
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La maman observe la ligne de vie de sa main droite, ce sillon qui creuse sa paume comme une lame de faux.
— Dis, tu crois qu’elle ressemblait à quoi, la ligne de vie de Viviane Delahaie ?
Pierre Norman ferme lentement les yeux et soupire.
— Alors maintenant, les lignes de vie… Ça fait presque trois semaines que cette histoire est terminée et tu continues avec ça tous les jours. Arrête… S’il te plaît…
Lucie ne l’écoute même pas, se parlant à elle-même, promenant son index sur sa main.
— Elle devait être cisaillée de toute part… Tant de malheurs… Comment ne pas…
— Lucie ! S’il te plaît !
Pierre se lève et s’empare d’un épais dossier, sur la table du salon.
— Je ne veux plus voir ça, OK ? Cette histoire est ter-mi-née !
Énervé, il lance le pavé devant lui. Des feuillets volent en tous sens. Norman remarque alors un carnet qui dépasse d’une pochette mal fermée, un de ceux que Lucie possède dans ses tiroirs. Il l’attrape, en tourne les pages.
— Laisse ce carnet !
Pierre s’éloigne et se met à lire à voix haute.
— « À dix-huit ans, Viviane Delahaie récupère son héritage, réinvestit la maison familiale, au cœur de la forêt, brûle tout ce qui concerne son père. Photos, papiers, effets personnels. Puis, Vivianne… »
Il foudroie la jeune femme du regard.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? Tout se qui s’est produit ne t’a pas suffi ?
— Pierre, je t’en prie… ces écrits n’appartiennent qu’à moi.
— Comme tout le reste ici, hein ? C’est ça ?
Norman fronce les sourcils et poursuit sa lecture :
— « Vivianne s’inscrit en faculté de médecine où elle s’oppose à l’autorité de ses professeurs, des hommes pour la plupart. Malgré un don naturel pour les pratiques médicales, elle est renvoyée. Elle vivote alors de petits boulots, devient femme de ménage dans des entreprises de la zone industrielle et même au commissariat de Dunkerque où elle ne croise que l’aube… »
Pierre tourne la page. L’écriture est nerveuse, mais très aérée.
— « Une situation idéale pour quelqu’un qui ne supporte plus le regard des mâles sur son corps magnifique. Elle apprend aussi à se vieillir, se cacher sous des masques, des implants de latex, des perruques qu’elle confectionne. C’est alors qu’elle se met à naturaliser des animaux. Jour et nuit. Elle ressent le besoin de conserver des bêtes, de les soustraire à l’épreuve du temps. Puis, lorsqu’elle étouffe la petite Cunar, elle se rend compte que tuer des humains n’est pas si différent de tuer des animaux, et… »
Pierre arrête de lire et secoue la tête de dépit. Il y en a des pages et des pages. À certains endroits, des articles de presse, pliés et collés sur le papier. « Janine Delahaie, assassinée en pleine forêt par son mari » ; ou encore « Le calvaire d’une fillette, enfermée avec le cadavre de sa mère ».
— Pourquoi as-tu écrit tout ça ? lance Pierre d’une voix dure. À quoi ça rime ?
Lucie tente de lui reprendre le carnet, mais il l’en empêche.
— Pourquoi Lucie ? Pourquoi ?
— Mais parce que… Parce que je voulais savoir ! Comprendre cette femme !
Norman hausse les épaules.
— Comprendre cette femme ? Merde Lucie ! Je l’ai butée, nom de Dieu ! Et elle a failli en faire autant avec toi ! Il n’y a rien à comprendre !
Son visage, d’ordinaire si pâle, vire au rouge. Sur les pages du carnet, d’autres termes morbides : « cœur… poumons… reins… cadavres… artères… mort… Fragonard… » Ses pupilles se fixent soudain sur une phrase, inscrite en majuscules, au bas de la page : « LA CHAMBRE DES MORTS ».
— La chambre des morts… répète-t-il. La chambre des morts…
Il lâche le carnet sur le sol et se laisse choir dans le sofa, exaspéré. Lucie se précipite à ses côtés.
— Oui, Pierre… La chambre des morts. Cette pièce chauffée, dans les caves, représentait l’ensemble de ses peurs et de ses joies d’enfance. Le loup hurlant, que tous les enfants craignent. Ces mouches qui rôdaient autour d’elle après la mort de sa mère. Puis des images plus douces, comme les poupées dans le lit, l’univers rassurant des petits animaux à l’aspect affectueux. Capucins, kangourous. Quelle symbolique extraordinaire ! À l’image des caves et des galeries glaciales, son cerveau n’était peuplé que de douleur et de haine. Au milieu de cette matière dantesque, cette pièce minuscule, très chaude, la seule pointe d’humanité qui persistait encore en elle… La chambre des morts…
Pierre n’en revient pas. D’un jour à l’autre, Lucie lui semble différente. Il se demande s’il réussira jamais à la comprendre.
— Ne m’en veux pas, lui glisse-t-elle à l’oreille. Il fallait juste que j’aille au bout de cette histoire. Ce carnet, je vais le ranger dans un tiroir, et ne plus jamais y toucher.
Pierre désigne un épais grimoire.
— J’aimerais que tu fasses aussi disparaître ce livre…
Lucie se lève, souffle sur la couverture de l ’Anatomia Magistri Nicolai Physici et le pose sur une étagère, au-dessus de l’armoire aux vitres teintées.
— Il y a quand même du positif dans tout ça, dit Lucie, éprouvant le besoin de se rattraper. Cette femme enceinte, ce type, Sylvain Coutteure, qu’on a pu arracher de ses griffes…
— Du positif, oui… Je te rappelle qu’ils ont retrouvé le gars mort avant son arrivée à l’hôpital, suicidé avec un scalpel ! Tous ces cadavres pour une histoire d’oseille…
Lucie pose Clara sur les genoux de Pierre et serre Juliette contre sa poitrine.
Le lieutenant se tourne vers les dunes scintillantes. La chaleur de l’enfant apaise sa colère. Par-delà les monts, le ciel traîne ses rouges maladifs vers l’Angleterre.
— On va coucher les beautés ? demande-t-il en inclinant la tête. Histoire de tout oublier, de se garder un petit moment rien qu’à deux…
— Avant ça, Pierre, je vais te raconter l’histoire la plus extraordinaire que tu aies jamais entendue. Quelque chose qui risque de changer définitivement ta vision du monde. Je voulais t’en parler depuis la mort de Delahaie, mais… je n’étais pas prête… Et toi non plus, peut-être…
Le policier cligne lentement des yeux. Son cœur bat un peu plus vite.
— Je t’écoute… Mais… évite le morbide, OK ?
Lucie acquiesce.
— Plus jeune, mes parents et moi rendions constamment visite à mes grands-parents. Chaque samedi, chaque dimanche, cinquante-deux semaines par an. Les pères disputaient une partie de belote, les mères discutaient et nous, les cousins, cousines, jouions dans la cour, derrière la maison… Mon grand-père nous avait formellement interdit d’aller au fond du jardin, où il entretenait son potager sacré. Ceux d’entre nous qui s’y risquaient recevaient une raclée monumentale, alors j’aime autant te dire qu’on évitait le coin ! Mais une après-midi, nous avons tenté l’aventure. L’un de mes cousins surveillait pendant que le reste de la troupe s’enfonçait sur un long chemin de béton, miné de tessons de bouteilles. Mon grand-père détestait les chats, c’est cruel mais il ressentait une jouissance de guerrier sanguinaire à chaque fois qu’un félin se coupait les coussinets dans ses pièges. Bref, nous avancions prudemment dans ce champ de verre quand un oiseau surgi d’un arbuste m’a déséquilibrée. Je suis tombée et là crac ! Ma paume droite s’est encastrée dans un tesson. Rien de vraiment méchant, pas de points de sutures mais regarde, la cicatrice est encore visible ici, au tiers de ma ligne de vie. Tu la vois ?
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