Patrick Suskind - Le parfum
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Les adeptes y allument un grand feu, officiellement pour marquer le solstice et honorer saint Jean, mais en réalité pour rendre un culte à Leur maître Taillade-Espinasse et pour y gagner la vie éternelle.
TROISIÈME PARTIE
35
Alors que la première étape de son tour de France lui avait pris sept ans, Grenouille parcourut la seconde en moins de sept jours. Il n’évitait plus les routes fréquentées ni les villes, il ne faisait pas de détours. Il avait une odeur, il avait de l’argent, il avait de l’assurance et il était pressé.
Le jour même de son départ de Montpellier, il atteignit dans la soirée le Grau-du-Roi, petit port au sud-ouest d’Aigues-Mortes, et s’y embarqua sur un voilier de commerce en partance pour Marseille. A Marseille, il ne quitta même pas le port, mais chercha aussitôt un bateau qui l’emmenât plus loin vers l’est en suivant la côte. Deux jours plus tard, il était à Toulon, et au bout de trois autres jours il était à Cannes. Le reste du chemin, il le fit à pied. Il suivit un sentier qui entrait dans les terres et menait vers le nord, en gravissant les collines.
En deux heures, il avait atteint les crêtes et à ses pieds s’étendait une vaste cuvette de plusieurs lieues de diamètre, une sorte de gigantesque bassin naturel, bordé tout autour de collines en pentes douces et de montagnes abruptes, le vaste creux étant recouvert de champs fraîchement cultivés, de jardins et de bois d’oliviers. Il régnait sur ce bassin un climat complètement à part et étrangement intime. Bien que la mer fût si proche qu’on la voyait depuis ces crêtes, on ne sentait ici rien de maritime, rien de salé ou de sableux, rien d’ouvert, mais une réclusion tranquille, tout comme si la côte avait été à bien des journées de voyage. Et quoiqu’il y eût au nord ces grandes montagnes encore couvertes de neige et pour longtemps, il n’y avait ici rien de rude ou de maigre, ni aucun vent froid. Le printemps était plus en avance qu’à Montpellier. Une brume douce recouvrait les champs comme une cloche de verre. Les abricotiers et les amandiers étaient en fleurs, et l’air chaud était tout plein d’effluves de narcisses.
A l’autre bout de ce grand bassin, peut-être à deux lieues de là, une ville se logeait, ou plutôt se collait sur le flanc de la montagne. Vue de loin, elle ne faisait pas une impression particulièrement pompeuse. On n’y voyait pas de puissante cathédrale dominant les maisons, juste un petit clocher tronqué ; point de citadelle surplombant la ville, ni de bâtiments dont on remarquât la splendeur. Les remparts n’avaient rien d’arrogant, çà et là les maisons les débordaient, surtout vers le bas, en direction de la plaine, donnant à toute l’enceinte un aspect un peu effiloché. C’était comme si l’endroit avait été trop souvent déjà conquis, puis évacué, comme s’il était trop las pour résister encore sérieusement à de futurs assaillants : mais non par faiblesse, plutôt par désinvolture, ou même par un sentiment de force. Cet endroit semblait n’avoir pas besoin d’éblouir. Il régnait sur ce grand bassin odorant, à ses pieds, et cela paraissait lui suffire.
Cet endroit qui ne payait pas de mine et était en même temps plein d’assurance, c’était la ville de Grasse, depuis quelques dizaines d’années capitale incontestée de la fabrication et du commerce des parfums, de leurs ingrédients, des savons et des huiles. Giuseppe Baldini n’avait jamais prononcé son nom qu’avec exaltation et ravissement. Il disait que c’était la Rome des odeurs, la terre promise des parfumeurs : qui n’y avait pas fait ses classes n’aurait pas dû avoir droit au titre de parfumeur.
Grenouille jetait sur la ville de Grasse un regard très froid. Il n’était pas en quête de la terre promise des parfumeurs et son cœur n’était pas en train de fondre à la vue de cette bourgade accrochée à ses collines, de l’autre côté. Il était venu parce qu’il savait qu’on pouvait apprendre là mieux qu’ailleurs certaines techniques d’extraction des parfums. Et c’était ces techniques qu’il voulait acquérir, car il en avait besoin pour les buts qu’il poursuivait. Il tira de sa poche le flacon contenant son parfum, dont il usa avec parcimonie, puis il se remit en route. Une heure et demie plus tard, vers midi, il était à Grasse.
Il mangea dans une taverne dans le haut de la ville, sur la place aux Aires. Celle-ci était traversée dans sa longueur par un ruisseau où les tanneurs lavaient leurs peaux, pour les étendre ensuite à sécher. Il régnait une odeur si âcre que plus d’un client en avait l’appétit coupé. Grenouille, non. Lui, cette odeur lui était familière, elle lui donnait un sentiment de sécurité. Dans toutes les villes, il commençait toujours par chercher le quartier des tanneurs. En partant ainsi du coin de la puanteur pour explorer ensuite les autres parties du lieu, il avait l’impression de ne plus être un étranger.
Tout l’après-midi, il parcourut la ville. Elle était incroyablement sale, en dépit de toute l’eau qui jaillissait de douzaines de sources et de fontaines, ou plutôt précisément à cause de toute cette eau, car elle dévalait en gargouillant jusqu’en bas de la ville, dans des ruisseaux et des caniveaux anarchiques qui minaient les ruelles ou les inondaient de boue. Les maisons étaient, dans certains quartiers, tellement serrées qu’il ne restait guère qu’une aune pour les passages et les perrons et que les passants pataugeant dans la boue ne pouvaient éviter de se bousculer. Et même sur les places et dans les quelques rues un peu plus larges, les charrettes avaient peine à ne pas se heurter.
Pourtant, en dépit de toute cette crasse, de cette saleté et de cette exiguïté, la ville regorgeait d’activité industrieuse. Au cours de son tour de ville, Grenouille ne repéra pas moins de sept savonneries, une douzaine de maîtres parfumeurs et gantiers, une infinité de petites distilleries, de fabriques de pommades et de boutiques d’épices, et enfin six ou sept négociants de parfums en gros.
Il est vrai que c’étaient là des grossistes disposant de stocks considérables. A voir leurs maisons, on ne le soupçonnait souvent pas. Les façades donnant sur la rue avaient un aspect modestement bourgeois. Mais ce qui était entreposé là derrière, dans des magasins et dans de gigantesques caves, tonneaux d’huile, monceaux de précieux savons à la lavande, bonbonnes d’extraits de fleurs, vins, alcools, ballots de cuirs parfumés, coffres, caisses et sacs bourrés d’épices (Grenouille sentait tout cela en détail, à travers les murs les plus épais), c’étaient des richesses comme des princes n’en possédaient point. Et lorsqu’il flairait plus attentivement encore, il percevait qu’en s’éloignant de la rue, au-delà des magasins et des entrepôts prosaïques et sur l’arrière de ces maisons bourgeoises un peu étriquées, il y avait des bâtiments du genre le plus somptueux. Autour de jardins petits, mais délicieux, où s’épanouissaient palmiers et lauriers-roses et où murmuraient les jeux d’eau de fontaines raffinées enchâssées dans des parterres de fleurs, s’étendaient les véritables demeures, dont les ailes s’ouvraient généralement au midi en dessinant un « U » : appartements inondés de soleil et tapissés de soie à l’étage, luxueux salons aux boiseries exotiques au rez-de-chaussée, et des salles à manger qui se prolongeaient parfois en terrasses jusque dans les jardins et où effectivement, comme l’avait raconté Baldini, l’on mangeait dans l’or et la porcelaine. Les maîtres des demeures ainsi cachées sur l’envers de ce modeste décor sentaient l’or et la puissance, ils dégageaient une odeur de richesse considérable et bien assise, et cette odeur était plus forte que tout ce que Grenouille avait jusque-là senti dans ce genre au cours de son voyage en province.
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