Patrick Suskind - Le parfum
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Oui, il faudrait qu’ils l’aiment, lorsqu’ils seraient sous le charme de son parfum ; non seulement qu’ils l’acceptent comme l’un des leurs, mais qu’ils l’aiment jusqu’à la folie, jusqu’au sacrifice de soi, qu’ils frémissent de ravissement, qu’ils crient, qu’ils pleurent de volupté, sans savoir pourquoi, il faudrait qu’ils tombent à genoux comme à l’odeur de l’encens froid de Dieu, dès qu’ils le sentiraient, lui , Grenouille ! Il entendait être le Dieu tout-puissant du parfum, comme il l’avait été dans ses rêveries, mais que cette toute-puissance s’exerce dorénavant dans le monde réel et sur des êtres humains réels. Et il savait que cela était en son pouvoir. Car les hommes pouvaient fermer les yeux devant la grandeur, devant l’horreur, devant la beauté, et ils pouvaient ne pas prêter l’oreille à des mélodies ou à des paroles enjôleuses. Mais ils ne pouvaient se soustraire à l’odeur. Car l’odeur était sueur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci ; ils ne pouvaient se défendre d’elle, s’ils voulaient vivre. Et l’odeur pénétrait directement en eux jusqu’à leur cœur, et elle décidait catégoriquement de l’inclination et du mépris, du dégoût et du désir, de l’amour et de la haine. Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des hommes.
Grenouille était tout à fait détendu, sur son banc de la cathédrale Saint-Pierre, il souriait. Il n’était pas euphorique, en forgeant le projet de dominer les hommes. Il n’y avait nul éclair de folie dans ses yeux, ni grimace démente sur son visage. Il n’était pas dans un état second. Il était si lucide et si serein qu’il se demanda pourquoi il voulait cela, au fond. Et il se dit qu’il le voulait parce qu’il était foncièrement méchant. Sur quoi il sourit, très content. Il avait l’air tout à fait innocent, comme n’importe quel homme qui est heureux.
Un moment, il resta là assis, dans le calme du recueillement, aspirant à grands traits l’air saturé d’encens. Et de nouveau un sourire amusé flotta sur son visage : que ce Dieu avait donc une odeur pitoyable ! Qu’il était donc ridiculement mauvais, le parfum que répandait autour de lui ce Dieu. Ce n’était même pas de l’authentique encens, qui fumaillait dans ces casseroles. C’était un mauvais ersatz à base de bois de tilleul, de poudre de cannelle et de salpêtre. Dieu puait. Ce pauvre petit Dieu était puant. On l’escroquait, ce Dieu, ou bien il était lui-même un escroc, tout comme Grenouille, seulement bien plus mauvais !
33
Le marquis de la Taillade-Espinasse fut enchanté du nouveau parfum. Il déclara que même pour lui, à qui l’on devait la découverte du fluide létal, il était stupéfiant de constater quelle influence décisive pouvait exercer même une chose aussi évanescente et accessoire qu’un parfum, sur l’état général d’un individu, selon que ce parfum provenait de substances liées à la terre, ou au contraire affranchies d’elle. Grenouille, qui quelques heures à peine auparavant gisait là, blême et prêt à défaillir, avait l’air frais et florissant comme n’importe lequel de ses contemporains en pleine santé, et même on pouvait dire (avec toutes les réserves qui s’imposaient du fait de sa condition et de son peu de culture) qu’il y avait gagné comme une sorte de personnalité. En tout état de cause, Taillade-Espinasse exposerait son cas dans le chapitre qu’il consacrerait à la diététique vitale, dans le traité qu’il allait prochainement publier sur la théorie du fluide létal... Mais pour l’instant, il voulait se parfumer de cette nouvelle senteur.
Grenouille lui remit les deux flacons de parfum conventionnel et le marquis s’en aspergea. Il se montra on ne peut plus content de l’effet produit. Il avoua qu’il avait un peu le sentiment, après des années de cette affreuse odeur de violette qui l’avait oppressé comme du plomb, qu’il lui poussait des ailes de petite fleur ; et, sauf erreur, l’atroce douleur qu’il avait eue au genou s’estompait, tout comme ses sifflements d’oreilles ; tout bien considéré, il se sentait du coup plein d’allant, de tonus, et rajeuni de quelques années. Il s’avança vers Grenouille, le serra dans ses bras et l’appela « mon frère en fluide », ajoutant que le titre qu’il lui donnait là ne devait nullement s’entendre au regard de la société, mais strictement au spirituel, in conspectu universalitatis fluidi letalis , ce fluide étant une instance face à laquelle – à la différence de toute autre – les hommes étaient tous égaux ; et il ajouta (tout en relâchant son étreinte, mais très affablement, sans la moindre répugnance et presque comme s’il se fut agi d’un homme semblable à lui) que d’ailleurs il projetait de fonder prochainement une loge internationale et sans distinction de condition, dont le but serait de venir entièrement à bout du fluidum letale , pour lui substituer dans les plus brefs délais du fluidum vitale , et dont il comptait bien dès à présent que Grenouille serait le premier prosélyte. Puis il se fit noter la recette du parfum floral sur une petite feuille de papier, qu’il empocha, et fit donner à Grenouille cinquante louis d’or.
Au jour dit, une semaine exactement après sa première conférence, le marquis de la Taillade-Espinasse présentait derechef son protégé dans le grand amphithéâtre de l’université. Il y avait une foule énorme. Tout Montpellier était là : non seulement le Montpellier savant, mais aussi et surtout la bonne société, et parmi elle de nombreuses dames, qui désiraient voir le fabuleux homme des cavernes. Et quoique les adversaires de Taillade, principalement les représentants de l’Association des Amis des Jardins botaniques de l’Université, et les membres de la Ligue pour l’Avancement de l’Agriculture, eussent battu le rappel de leurs partisans, ce fut un succès retentissant. Afin que le public se remit en mémoire l’état où se trouvait Grenouille huit jours plus tôt, Taillade-Espinasse commença par faire circuler des dessins figurant le troglodyte dans toute sa laideur et sa déchéance. Puis il fit entrer le nouveau Grenouille, dans son bel habit bleu et sa chemise de soie, fardé, poudré et frisé ; et rien que sa façon de marcher, le torse bien droit, à petits pas comptés et la hanche bien souple, sa manière d’escalader l’estrade sans aucune aide, de s’incliner bien bas et de pencher la tête en envoyant des sourires à la ronde, tout cela déjà réduisit au silence tous les sceptiques prêts à la critique. Même les Amis des Jardins botaniques en restèrent cois. La transformation était trop éclatante, le prodige par trop stupéfiant : au lieu de la bête brute et harassée qu’on avait vue là tapie et tassée sur elle-même, une semaine avant, voilà qu’on se trouvait face à un homme civilisé et de belle apparence. Une atmosphère quasiment recueillie s’instaura dans l’amphithéâtre et, lorsque Taillade-Espinasse commença sa conférence, il régnait un silence religieux. Il exposa une fois de plus sa théorie bien connue sur le fluide létal émanant de la terre, expliqua ensuite par quels moyens mécaniques et diététiques il avait chassé ledit fluide du corps du sujet et l’avait remplacé par du fluide vital et, pour conclure, il invita toutes les personnes présentes, ses amis comme ses adversaires, à laisser une évidence aussi éclatante balayer leur résistance à la nouvelle doctrine, et à se joindre à lui, Taillade-Espinasse, pour combattre le fluide mauvais et pour s’ouvrir au bon fluide vital. Ce disant, il mit les bras en croix et leva les yeux vers le ciel, et de nombreux savants présents l’imitèrent, tandis que les femmes pleuraient.
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