Patrick Suskind - Le parfum
Здесь есть возможность читать онлайн «Patrick Suskind - Le parfum» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le parfum
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le parfum: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le parfum»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le parfum — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le parfum», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Grenouille le répartit en deux flacons, qu’il boucha et mit dans ses poches. Puis il rinça les bouteilles, le mortier, l’entonnoir et la cuiller, fort soigneusement, les frotta à l’huile d’amande amère, pour effacer toute trace d’odeur, et prit une seconde bouteille à mélanger. Il y composa rapidement un deuxième parfum, sorte de copie du premier, fait comme lui d’essences fraîches et florales, mais sur une base qui n’avait plus rien du brouet de sorcière : c’était, fort banalement, un peu de musc, de l’ambre, un tout petit peu de civette, et de l’huile de bois de cèdre. En lui-même, ce parfum avait une odeur toute différente du premier : plus plate, plus innocente, moins virulente ; car il était dépourvu de ce qui constitue l’odeur humaine. Mais si un être humain normal s’en était mis, le mêlant à sa propre odeur, cela n’aurait pas fait de différence avec ce que Grenouille avait fabriqué à son usage exclusif.
Après avoir rempli deux autres flacons de ce second parfum, il se déshabilla entièrement et aspergea ses vêtements avec le premier. Puis il s’en humecta les aisselles, s’en mit entre les orteils, sur le sexe, sur la poitrine, dans le cou, derrière les oreilles et dans les cheveux, se rhabilla et quitta l’atelier.
32
Lorsqu’il sortit dans la rue, il eut soudain peur, sachant que pour la première fois de sa vie il dégageait une odeur humaine. Or, lui trouvait qu’il puait, de façon tout à fait répugnante. Et il ne pouvait imaginer que d’autres hommes ne trouvassent pas son odeur tout aussi pestilentielle. Il n’osa pas entrer directement dans la taverne où Runel et le majordome l’attendaient. Il lui parut moins risqué de tester d’abord cette nouvelle aura en milieu anonyme.
Choisissant les ruelles les plus étroites et les plus sombres, il se faufila jusqu’au fleuve, au bord duquel les tanneurs et les teinturiers avaient leurs ateliers et exerçaient leur industrie nauséabonde. Lorsqu’il croisait quelqu’un ou qu’il passait devant un porche où jouaient des enfants, ou bien où de vieilles femmes étaient assises, il se forçait à ralentir le pas et à porter son odeur en un gros nuage bien dense autour de lui.
Tout jeune déjà, il s’était habitué à ce que les gens ne le remarquent pas, non par mépris (comme il l’avait cru à un certain moment), mais parce que rien ne les avertissait de son existence. Il n’avait pas d’espace autour de lui, pas de vagues qu’il fît dans l’atmosphère comme les autres personnes, pas d’ombre portée – en quelque sorte – sur la sensibilité d’autrui. Ce n’est que quand il heurtait quelqu’un de front, dans la foule ou à un coin de rue, qu’il était brièvement perçu : et c’est généralement avec effroi que l’autre se jetait en arrière, puis regardait fixement Grenouille pendant quelques secondes, comme s’il était en face d’un être qui n’aurait pas vraiment dû exister, un être qui, quoique indéniablement là , d’une certaine façon n’était pas présent ; et ensuite l’autre filait et l’avait oublié l’instant d’après...
Mais à présent, dans les ruelles de Montpellier, Grenouille éprouvait et voyait nettement (et à chaque fois qu’il le voyait, il était inondé d’un violent sentiment de fierté) qu’il faisait de l’effet sur les gens. Passant près d’une femme qui était penchée au-dessus d’une fontaine, il nota qu’elle levait la tête un instant pour voir qui était là et qu’ensuite, manifestement rassurée, elle se retournait vers son seau. Un homme qui lui tournait le dos se retourna pour le suivre des yeux un bon moment avec curiosité. Les enfants qu’il rencontrait faisaient un écart, non par crainte, mais pour le laisser passer ; et même lorsqu’ils lui filaient dans les jambes au débouché d’un porche, ils ne s’effrayaient pas, ils esquivaient le heurt tout naturellement, comme s’ils avaient pressenti que quelqu’un arrivait.
Plusieurs rencontres de ce genre lui apprirent à apprécier la force et l’impact de sa nouvelle aura, et il devint plus sûr de lui, plus hardi. Il s’avança vers les gens d’un pas plus alerte, les frôla de plus près, écarta même un peu le coude pour toucher comme par hasard le bras d’un passant. A un moment, il bouscula comme par mégarde un homme qu’il voulait dépasser et celui-ci, qui hier encore eût été comme pétrifié par la soudaine apparition de Grenouille, fit comme si de rien n’était, accepta son excuse, eut même un bref sourire et donna à Grenouille une tape sur l’épaule.
Il quitta les ruelles et déboucha sur la place, devant la cathédrale Saint-Pierre. Les cloches sonnaient. Des gens se pressaient des deux côtés du portail. C’était la sortie d’un mariage. On voulait voir la mariée. Grenouille courut se mêler à la foule. Il se fraya un chemin, joua des coudes, il voulait s’enfoncer là où elle était la plus dense et se frotter à la peau des gens, leur fourrer son parfum en plein sous le nez. Et il tenait les bras loin du corps, au cœur de la cohue, et écartait les jambes, et il déboutonna largement son col, pour que son corps puisse dégager le parfum sans retenue aucune... et sa joie fut immense quand il s’aperçut que les autres ne s’apercevaient de rien, absolument de rien ; que tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui se bousculaient autour de lui se laissaient aussi aisément abuser ; que la puanteur qu’il avait fabriquée à base de crotte de chat, de fromage et de vinaigre, ils l’inhalaient comme si c’était l’odeur d’un congénère ; et que lui, Grenouille, le vilain petit canard au milieu de la couvée, ils l’acceptaient comme un être humain parmi ses semblables.
Contre ses genoux, il sentit un enfant, une petite fille, coincée entre les grandes personnes. Il la prit, avec une sollicitude hypocrite, et la tint dans ses bras pour qu’elle voie mieux. Non seulement la mère le laissa faire, mais elle lui dit merci, et la petite poussait des cris de joie.
Grenouille resta ainsi un bon quart d’heure au sein de la foule, serrant une enfant inconnue sur son cœur fourbe. Et tandis que la noce défilait, accompagnée du grondement des cloches et des acclamations des gens, sur lesquels tombait une pluie de pièces de monnaie, c’est une joie d’un autre ordre qui éclatait dans le cœur de Grenouille, une joie maligne, un sentiment de triomphe méchant, qui le faisait trembler et l’enivrait comme une bouffée de désir sexuel, et il eut de la peine à ne pas cracher sa bile et son venin à la face de tous ces gens en leur criant triomphalement : qu’il n’avait pas peur d’eux ; qu’il ne les détestait même plus guère ; qu’en revanche il les méprisait avec ferveur, parce qu’ils étaient d’une bêtise puante ; parce qu’ils se laissaient abuser et tromper par lui ; parce qu’ils n’étaient rien et que lui était tout ! Et comme par dérision, il serra plus fort l’enfant contre lui, prit son souffle et cria en chœur avec les autres :
— Vive la mariée ! Vive les mariés ! Vive ce beau couple !
Lorsque la noce fut partie et la foule dispersée, il rendit l’enfant à sa mère et entra dans l’église pour se remettre de son excitation et se reposer. A l’intérieur de la cathédrale, l’air était chargé d’encens, lequel s’élevait en volutes froides de deux réceptacles placés de part et d’autre de l’autel et recouvrait comme une chape étouffante les odeurs plus subtiles des gens qui avaient assisté à la cérémonie. Grenouille s’assit, tout ramassé, sur un banc en bas du chœur.
Tout d’un coup, il était envahi d’un immense contentement. Non pas d’une ivresse comme celle qu’il avait éprouvée naguère au cœur de la montagne, lors de ses orgies solitaires, mais d’un contentement sobre et très froid, comme en donne la conscience de sa propre puissance. Il savait désormais ce dont il était capable. A l’aide des moyens les plus modestes, il avait, grâce à son propre génie, recréé l’odeur humaine, et il avait si bien su la retrouver que même un enfant s’y était trompé. Il savait désormais qu’il pouvait davantage encore. Il savait qu’il pouvait améliorer ce parfum. Il serait capable de créer un parfum non seulement humain, mais surhumain ; un parfum angélique, si indescriptiblement bon et si plein d’énergie vitale que celui qui le respirerait en serait ensorcelé et qu’il ne pourrait pas ne pas aimer du fond du cœur Grenouille, qui le porterait.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le parfum»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le parfum» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le parfum» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.