Patrick Suskind - Le parfum
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Ce que pour plus de clarté nous rapportons ici en substance et dans un ordre logique, fut en réalité, une demi-heure durant, une coulée bouillonnante et saccadée de paroles mêlées de toux, de râles et d’étouffements, que Grenouille assortit de tremblements, de gesticulations et de roulements d’yeux. Le marquis fut considérablement impressionné. Plus encore que par les symptômes du mal, il fut convaincu par la subtile argumentation de son protégé, qui se situait dans le droit fil de la théorie du fluide létal. Naturellement, le parfum à la violette ! Un matériau affreusement terrestre, et même souterrain ! Il était vraisemblable que lui-même, qui en usait depuis des années, en était déjà intoxiqué. Sans soupçonner qu’avec ce parfum il se tuait à petit feu, jour après jour. Sa goutte, la raideur de sa nuque, la mollesse de son membre, ses hémorroïdes, ses bourdonnements d’oreilles, sa dent gâtée, tout cela venait sans aucun doute des miasmes que dégageait cette racine de violette tout infectée de fluide. Et c’était ce petit bonhomme tout bête, ce petit tas de misère recroquevillé dans le coin de la chambre, qui venait de l’y faire songer. Le marquis était attendri. Pour un peu, il serait allé le relever et l’aurait serré sur son cœur. Mais il eut peur de sentir encore la violette, aussi appela-t-il de nouveau à grands cris ses valets et leur ordonna-t-il de débarrasser la maison de tout parfum à la violette, d’aérer l’hôtel tout entier, de désinfecter ses vêtements dans le ventilateur à air vital et d’emmener immédiatement Grenouille dans sa chaise à porteurs chez le meilleur parfumeur de la ville. Or, c’est précisément le but qu’avait visé Grenouille en simulant cette crise.
La parfumerie avait à Montpellier ses lettres de noblesse et, bien que dans les derniers temps la concurrence de Grasse se fût fâcheusement fait sentir, il y avait tout de même encore dans la ville quelques bons maîtres parfumeurs et gantiers. Le plus notable d’entre eux, un certain Runel, eu égard aux relations fructueuses qu’il entretenait avec la maison du marquis de la Taillade-Espinasse, dont il était le fournisseur de savon, d’huiles et de parfums en tout genre, accéda à cette demande insolite qu’on lui faisait de laisser son laboratoire pour une heure à cet étrange compagnon parfumeur parisien, débarqué de la chaise à porteurs. Lequel ne se fit rien expliquer, ne voulut même pas savoir où il trouverait les choses, déclarant qu’il voyait et qu’il se débrouillerait ; et de s’enfermer dans l’atelier, où il resta une bonne heure, tandis que Runel allait avec le majordome du marquis vider quelques verres dans une taverne, où il lui fallut entendre les raisons de la disgrâce où était tombée son eau de violette.
L’atelier et la boutique de Runel étaient loin d’être approvisionnés comme naguère la parfumerie de Baldini à Paris. Quelques huiles de fleurs, quelques eaux, quelques épices : un parfumeur moyen n’aurait guère pu en tirer des merveilles. Mais Grenouille flaira d’un coup dès l’entrée que les ingrédients disponibles suffiraient tout à fait pour ce qu’il voulait faire. Il n’entendait pas créer un grand parfum ; il ne voulait pas inventer une combinaison prestigieuse comme pour Baldini, dans le temps, quelque chose qui émerge de l’océan de la médiocrité et tourne la tête aux gens. Son vrai but n’était même pas une petite eau de fleur d’oranger, comme il l’avait promis au marquis. Les essences courantes, néroli, eucalyptus et feuille de cyprès, n’auraient pour fonction que de camoufler la vraie odeur qu’il se proposait de fabriquer : à savoir l’odeur d’être humain. Il voulait, même si ce n’était provisoirement qu’un piètre succédané, prendre cette odeur d’être humain qu’il ne possédait pas. Certes, il n’y avait pas une odeur d’être humain, pas plus qu’il n’y avait un visage humain. Chaque être humain avait une odeur différente, nul ne le savait mieux que Grenouille, qui connaissait des milliers et des milliers d’odeurs individuelles et qui, depuis sa naissance, distinguait les gens au flair. Et pourtant : il y avait un thème fondamental de l’odeur humaine, et au demeurant passablement simpliste : une base continue, graisseuse, sudatoire, aigrelette comme du fromage et pour tout dire assez répugnante, que tous les humains avaient en commun et au-dessus de laquelle flottaient ensuite les petits nuages infiniment diversifiés qui donnaient les auras individuelles.
Mais ces auras, ces codes extrêmement compliqués et tous différents qui définissaient l’odeur personnelle , n’étaient de toute manière pas perceptibles pour la plupart des êtres humains. La plupart des gens ne savaient pas qu’ils avaient une odeur personnelle, et du reste, ils faisaient tout pour la dissimuler sous leurs vêtements ou bien sous des senteurs artificielles à la mode. Il n’y avait que cette odeur fondamentale, cette fragrance primitive d’humanité, qui leur fût familière, ils vivaient dedans et s’y sentaient bien à l’abri, et il suffisait d’exhaler cette répugnante odeur universelle pour être reconnu comme l’un des leurs.
C’est un étrange parfum que Grenouille créa ce jour-là. Le monde n’en avait jamais connu de plus étrange. Il ne sentait pas comme un parfum, mais comme un homme qui sent . Si l’on avait senti ce parfum dans une pièce obscure, on aurait cru qu’il s’y trouvait un second être humain. Et s’il avait été employé par un humain ayant par lui-même l’odeur humaine, on aurait eu l’impression olfactive d’avoir affaire à deux êtres humains ou, pire encore, à une créature monstrueusement double, telle une forme qu’on ne parvient pas à fixer des yeux, mouvante et floue comme quand on regarde au fond d’un lac dont la surface est agitée de vagues.
Pour imiter cette odeur humaine (de façon fort imparfaite, il le savait lui-même, mais assez habilement tout de même pour abuser les autres), Grenouille chercha dans l’atelier de Runel les ingrédients les plus insolites.
Derrière le seuil de la porte qui donnait dans la cour, il trouva, relativement fraîche encore, une crotte de chat. Il en préleva la moitié d’une petite cuiller, qu’il mit dans la bouteille à mélanger, en même temps que quelques gouttes de vinaigre et que du sel fin. Sous la paillasse du laboratoire, il découvrit une miette de fromage, grosse comme l’ongle du pouce et provenant manifestement d’un casse-croûte de Runel. Elle était déjà assez ancienne, commençait à se décomposer et dégageait une odeur aigre et forte. Sur le couvercle d’une caque de sardines qui se trouvait dans l’arrière-boutique, il détacha une raclure indéfinissable sentant le poisson rance, qu’il mélangea avec de l’œuf pourri et du castoréum, de l’ammoniaque, de la muscade, de la corne râpée et de la couenne de porc, brûlée et finement émiettée. Il ajouta une assez forte dose de civette, étendit d’alcool ces horribles composants, laissa reposer et filtra dans une seconde bouteille. Cette mixture avait une odeur épouvantable. Elle puait comme un égout, comme une charogne, et lorsqu’on diluait ses effluves d’un coup d’éventail avec un peu d’air pur, on se croyait à Paris, au coin de la rue aux Fers et de la rue de la Lingerie, là où se rencontraient les odeurs des Halles, du cimetière des Innocents et des immeubles surpeuplés.
Sur cette base affreuse, qui de fait sentait moins l’homme que le cadavre, Grenouille mit une couche de senteurs d’huiles fraîches : menthe poivrée, lavande, térébenthine, citron vert, eucalyptus, lesquelles à leur tour il refréna et en même temps déguisa plaisamment sous un bouquet de subtiles huiles florales comme le géranium, la rose, la fleur d’oranger et le jasmin. Une fois étendu de nouveau avec de l’alcool et une pointe de vinaigre, ce mélange avait perdu l’odeur répugnante qui en était la base. Grâce à la fraîcheur des ingrédients ainsi rajoutés, la puanteur latente s’était perdue jusqu’à être imperceptible, le parfum des fleurs avait enjolivé l’exhalaison fétide, la rendant quasi intéressante, et curieusement rien, plus rien ne rappelait l’odeur de décomposition. Au contraire, le parfum paraissait dégager une allègre et vigoureuse senteur de vie.
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