Patrick Suskind - Le parfum
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Le marquis avait tourné le dos à Versailles et à sa vie de cour dès sa quarantième année et s’était retiré sur ses terres, où il se consacrait aux sciences. On avait de sa plume un ouvrage d’économie politique dynamique où il proposait d’abolir toutes les redevances frappant la propriété foncière et les produits agricoles, et d’instaurer un impôt sur le revenu dégressif frappant au maximum les pauvres, afin de les contraindre à développer plus vigoureusement leurs activités économiques. Encouragé par le succès de cet opuscule, il écrivit un traité sur l’éducation des garçons et des filles de cinq à dix ans, sur quoi il se tourna vers l’agriculture expérimentale : en traitant différents fourrages au sperme de taureau, il tenta d’obtenir un hybride animalovégétal donnant du lait, une sorte de pis-fleur. Après des débuts prometteurs, qui lui permirent même de mettre au point un fromage au lait végétal que l’Académie des Sciences de Lyon certifia être « de saveur caprine, encore qu’un peu plus amer », il se vit contraint de suspendre ses expériences, en raison du coût énorme des hectolitres de sperme taurin qu’il devait répandre sur les champs. Néanmoins, cette approche des problèmes agro-biologiques avait éveillé son intérêt non seulement pour ce qu’il est convenu d’appeler la glèbe, mais pour la terre en général et ses rapports avec la biosphère.
Ses travaux pratiques sur le pis-fleur lactifère étaient à peine terminés qu’il se lançait, avec un punch scientifique redoublé, dans la rédaction d’un vaste essai concernant les rapports entre énergie vitale et proximité de la terre. Sa thèse était que la vie ne saurait se développer qu’à une certaine distance de la terre, celle-ci exhalant constamment un gaz délétère, qu’il appelait fluidum letale et qui, selon lui, paralysait les énergies vitales et, tôt ou tard, en venait entièrement à bout. C’est pourquoi tous les êtres vivants s’efforçaient par la croissance de s’éloigner de la terre, poussant donc pour la fuir et non pour s’y enraciner ; c’est pourquoi également ils portaient vers le ciel leurs parties les plus précieuses : le blé, son épi ; la plante, sa fleur ; l’homme, sa tête ; et c’est pourquoi, quand l’âge les pliait et les courbait à nouveau vers la terre, ils ne pouvaient que succomber immanquablement à ce gaz létal, en quoi d’ailleurs ils se transformaient eux-mêmes pour finir par la décomposition qui suivait leur mort.
Lorsqu’il revint aux oreilles du marquis de la Taillade-Espinasse qu’on signalait à Pierrefort un individu qui aurait vécu sept années durant dans une caverne (donc, entièrement entouré par l’élément délétère qu’était la terre à ses yeux), il en fut tout transporté et ravi ; il fit aussitôt amener Grenouille à son laboratoire, où il le soumit à un examen approfondi. Il trouva sa théorie confirmée de la façon la plus évidente : le fluidum letale avait déjà si bien agi sur Grenouille que son organisme de vingt-cinq ans présentait nettement les symptômes de déchéance propres à la vieillesse. La seule chose qui lui avait sauvé la vie – expliqua Taillade-Espinasse –, c’est qu’au cours de sa détention l’on avait fourni à Grenouille des aliments terrifuges, vraisemblablement du pain et des fruits. A présent, la santé du sujet ne pouvait être rétablie qu’à condition de le débarrasser complètement du fluidum , ce que permettrait une invention de Taillade-Espinasse, l’appareil à ventilation d’air vital. Il en avait un dans les communs de son hôtel de Montpellier et, si Grenouille consentait à se prêter à une démonstration de caractère scientifique, le marquis non seulement le guérirait de sa mortelle intoxication par le gaz tellurique, mais le gratifierait d’une coquette somme d’argent...
Deux heures après, ils étaient en voiture. Quoique l’état des routes fût lamentable, ils couvrirent en deux jours les soixante-quatre lieues qui les séparaient de Montpellier, car en dépit de son grand âge, le marquis ne laissa à personne d’autre le soin de fouetter chevaux et cocher, et ne dédaigna point de payer de sa personne quand, à plusieurs reprises, un essieu ou des ressorts rompirent, tant il était enchanté de sa trouvaille et désireux de la présenter le plus vite possible à un public de gens d’esprit. Grenouille, pour sa part, n’eut pas le droit de quitter la voiture une seule fois. Il dut y rester dans ses haillons et complètement enveloppé d’une couverture enduite d’argile humide. Pour toute nourriture, il n’eut droit pendant le trajet qu’à des racines crues. De la sorte, le marquis escomptait perpétuer quelque temps encore le degré optimal de l’intoxication par le fluide tellurique.
Une fois à Montpellier, il logea Grenouille dans la cave de son hôtel et lança immédiatement des invitations à tous les membres de la faculté de médecine, de la Société de botanique, de l’école d’agriculture, de l’association des physiciens et chimistes, de la Loge maçonnique et des autres sociétés savantes : la ville n’en comptait pas moins d’une douzaine. Et quelques jours plus tard – une semaine exactement après qu’il eut quitté sa thébaïde montagnarde — Grenouille se retrouva sur une estrade, dans le grand amphithéâtre de l’université de Montpellier, face à une foule de quatre cents personnes, à qui il fut présenté comme l’événement scientifique de l’année.
Dans son exposé, Taillade-Espinasse dit qu’il était la preuve vivante de l’exactitude de la théorie du fluidum letale tellurique. Tout en arrachant un à un les haillons de Grenouille, le marquis exposa les effets dévastateurs qu’avait eus sur son corps le gaz délétère : on notait là des pustules et des cicatrices causées par la corrosion gazeuse ; là, sur la poitrine, énorme et enflammé, un carcinome gazeux ; sur tout le corps, une corruption de l’épiderme, et même une nette atrophie du squelette, qui était d’origine fluidale et se marquait par ce pied-bot et cette bosse. Les organes internes, tels la rate, le foie, le poumon, la vésicule biliaire et le tube digestif, avaient également subi de graves atteintes d’origine gazeuse, comme il ressortait sans doute possible de l’analyse d’une selle qui se trouvait dans un récipient aux pieds de l’orateur et que chacun avait tout loisir de venir inspecter. En résumé, on pouvait donc dire que la paralysie des énergies vitales due à sept ans d’intoxication par le « fluidum letale de Taillade » avait atteint dès à présent un stade tel que le sujet – dont l’aspect extérieur manifestait du reste des ressemblances déjà significatives avec celui d’une taupe – devait être considéré comme un être plus proche de la mort que de la vie. Cependant, l’orateur se faisait fort, quoique le sujet fût normalement voué à une mort prochaine, de lui appliquer une thérapeutique ventilatoire qui, combinée avec un régime revitalisant, le rétablirait en l’espace de huit jours, au point qu’alors les prodromes d’une complète guérison apparaîtraient aux yeux de chacun de manière éclatante ; aussi les personnes présentes étaient-elles conviées, afin qu’elles pussent vérifier l’exactitude du pronostic et se convaincre, preuve en main, de la justesse dès lors avérée de la théorie du fluidum letale tellurique, à se retrouver sous huitaine en ce même lieu.
La conférence remporta un énorme succès. Le public lettré applaudit à tout rompre, puis défila devant l’estrade où se tenait Grenouille. Dans l’état lamentable où on l’avait maintenu, avec ses cicatrices et ses infirmités anciennes il faisait effectivement une impression si épouvantable que tout le monde l’estima à moitié décomposé et irrémédiablement perdu, bien que lui se sentît en parfaite santé et plein de vigueur. Plusieurs de ces messieurs le tapotèrent avec des mines d’experts, relevèrent ses mensurations, lui examinèrent la bouche et les yeux. Quelques-uns lui adressèrent la parole, s’enquérant de sa vie dans la caverne et de la façon dont il se sentait à présent. Mais il se conforma strictement aux instructions que lui avait préalablement données le marquis et ne répondit à ce genre de questions qu’en émettant des sons rauques, tout en faisant des deux mains des gestes d’impuissance en direction de son larynx, afin de laisser entendre que celui-ci également était déjà rongé par le fluidum letale de Taillade.
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