Patrick Suskind - Le parfum
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Au terme de ce spectacle, Taillade-Espinasse le remballa et le réexpédia dans les communs de son hôtel. Là, en présence de quelques élus, docteurs de la faculté de médecine, il l’enferma dans l’appareil à ventilation d’air vital : c’était un cagibi étanche, construit en planches de pin, où une cheminée d’aération s’ouvrant très au-dessus du toit permettait de faire passer un puissant courant d’air pris dans les hauteurs, donc exempt de gaz létal ; cet air s’échappait ensuite par un clapet de cuir disposé au ras du sol. Ce dispositif était actionné par une escouade de domestiques, qui veillaient à ce que les ventilateurs dont était pourvue la cheminée ne s’arrêtent jamais, de jour comme de nuit. Et tandis que Grenouille était ainsi constamment plongé dans un courant d’air purifiant, on lui faisait passer d’heure en heure, par un petit sas à deux portes disposé sur le côté, des aliments diététiques de caractère terrifuge : bouillon de pigeon, pâté d’alouettes, ragoût de canard sauvage, confitures de fruits d’arbres, pain de variétés de froment aux tiges particulièrement hautes, vin des Pyrénées, lait d’isard, œufs de poules élevées sous les combles de l’hôtel « à la neige ».
Cette double cure de décontamination et de revitalisation dura cinq jours. Le marquis fit alors arrêter les ventilateurs et amener Grenouille dans une buanderie où on le laissa tremper plusieurs heures dans des bains d’eau de pluie tiède, pour le laver enfin des pieds à la tête avec du savon d’huile de noix provenant de la ville andine de Potosi. On lui coupa les ongles des mains et des pieds, on lui nettoya les dents avec de la craie des Dolomites en poudre fine, on le rasa, on lui tailla et démêla les cheveux, qui furent coiffés et poudrés. On fit venir un tailleur, un bottier, et Grenouille se retrouva avec une chemise de soie, jabot blanc et dentelle aux manchettes, avec des bas de soie, avec une redingote, une culotte et une veste en velours bleu, et avec de jolis escarpins de cuir noir, dont le droit dissimulait habilement son pied estropié. De sa blanche main, le marquis farda au talc le visage couturé de Grenouille, lui mit du carmin sur les lèvres et les pommettes et, à l’aide d’un crayon gras en charbon de bois de tilleul, donna à ses sourcils une courbe véritablement distinguée. Puis il le vaporisa avec son parfum personnel, une eau de violette assez rudimentaire, recula de quelques pas et eut besoin d’un long moment avant de trouver les mots qui exprimassent son ravissement.
— Monsieur, dit-il enfin, vous me voyez plus que content de moi-même. Mon génie me laisse pantois. Certes, je n’ai jamais douté que ma théorie fluidale fût juste ; évidemment ; mais de la voir aussi magnifiquement confirmée par la pratique thérapeutique, j’en suis tout retourné. Vous étiez une bête, et j’ai fait de vous un homme. C’est là un acte proprement divin. Permettez que j’en sois ému... Allez vers ce miroir et regardez-vous. Vous constaterez pour la première fois de votre vie que vous êtes un être humain ; pas particulièrement extraordinaire, ni marquant en aucune manière, mais tout de même un être humain tout à fait acceptable. Avancez, monsieur ! Regardez-vous et admirez le prodige que j’ai accompli sur votre personne !
C’était la première fois que quelqu’un disait « Monsieur » à Grenouille.
Il s’avança vers le miroir et regarda. Jusqu’à présent, jamais il ne s’était regardé dans un miroir. Il vit en face de lui un monsieur dans un bel habit bleu, avec une chemise blanche et des bas de soie, et il se tassa instinctivement sur lui-même, comme il l’avait toujours fait devant de beaux messieurs comme cela. Mais le beau monsieur se tassa lui aussi, et quand Grenouille se redressa, le monsieur en fit autant ; alors ils se figèrent tous les deux et se regardèrent fixement.
Ce qui sidérait le plus Grenouille, c’était d’avoir l’air si incroyablement normal. Le marquis avait raison : il n’avait rien de particulier, il n’était pas beau, mais pas particulièrement laid non plus. Il était un peu court sur pattes, il se tenait de façon un peu gauche, le visage était un peu inexpressif, bref, il ressemblait à des milliers d’autres gens. S’il descendait dans la rue, personne ne se retournerait sur son passage. Lui-même, s’il se rencontrait, ne se remarquerait pas. A moins de sentir que ce quelqu’un qui lui ressemblait avait, la violette mise à part, aussi peu d’odeur que ce monsieur dans le miroir, et que lui qui était en face.
Et pourtant, voilà dix jours à peine, les paysans s’enfuyaient à sa vue en poussant des cris. Il ne se sentait pas alors autrement qu’à présent, et à présent, lorsqu’il fermait les yeux, il ne se sentait pas le moins du monde différent de ce qu’il était alors. Il renifla l’air qui montait de son corps, sentit le mauvais parfum, et le velours, et le cuir fraîchement encollé de ses chaussures ; il sentit la soierie, la poudre, le fard, la discrète odeur du savon de Potosi. Et soudain il sut que ce n’était pas le bouillon de pigeon, ni ces momeries ventilatoires, qui avaient fait de lui un homme normal, mais uniquement ces quelques vêtements, cette coupe de cheveux et un peu de supercherie cosmétique.
Il ouvrit les yeux en plissant les paupières et vit le monsieur du miroir lui rendre son clin d’œil : un petit sourire flottait sur ses lèvres carminées, comme pour lui manifester qu’il ne le trouvait pas antipathique. Et Grenouille lui-même trouva que ce monsieur dans le miroir, cette silhouette sans odeur, déguisée et maquillée en homme, avait quelque chose ; elle lui sembla en tous cas – pourvu qu’on perfectionne le maquillage – qu’elle pourrait faire quelque effet sur le monde extérieur, un effet dont Grenouille n’aurait jamais rêvé pour lui-même. Il fit un petit signe de tête à la silhouette et vit qu’en le lui rendant, elle dilatait discrètement les narines...
31
Le lendemain, tandis que le marquis était en train de lui enseigner les poses, les gestes et les pas de danse qu’exigeait sa prochaine apparition en public, Grenouille simula un accès de vertige et s’effondra sur un divan, apparemment sans force et près d’étouffer.
Le marquis était aux quatre cents coups. Il appela ses valets à grands cris, demanda des éventails et des ventilateurs portatifs et, pendant que les valets couraient s’exécuter, il s’agenouilla auprès de Grenouille, lui fit de l’air avec son mouchoir imprégné de violette et l’adjura, le supplia à deux genoux de se reprendre, pour l’amour du Ciel, et de n’aller surtout pas rendre l’âme maintenant, mais d’attendre si possible jusqu’au lendemain, s’il ne voulait pas compromettre dangereusement l’avenir de la théorie du fluide létal.
Grenouille se pliait en deux, se tordait, étouffait, gémissait, battait l’air de ses bras pour écarter le mouchoir, et pour finir se laissa spectaculairement tomber du divan et alla se tapir dans le coin le plus éloigné de la pièce.
— Pas ce parfum ! criait-il comme dans un dernier soubresaut. Pas ce parfum ! Il me tue !
Et il fallut que Taillade-Espinasse jette le mouchoir par la fenêtre et son habit, qui sentait également la violette, dans la pièce voisine, pour qu’enfin Grenouille laissât se calmer sa crise et racontât, d’une voix de plus en plus calme, qu’en sa qualité de parfumeur, il avait un nez d’une sensibilité toute professionnelle et réagissait depuis toujours, mais particulièrement en ce moment de convalescence, à certains parfums de manière très violente. Et s’il était à ce point affecté par l’odeur de la violette, fleur charmante en elle-même, il ne pouvait se l’expliquer que par le fait que le parfum du marquis contenait une forte proportion d’extrait de racines de violette, dont l’origine souterraine avait un effet néfaste sur un sujet déjà en butte à l’agression du fluide létal. La veille déjà, lors de la première application de ce parfum, il en avait déjà eu les nerfs à fleur de peau, et aujourd’hui, quand il avait perçu de nouveau cette odeur de racines, il avait cru qu’on le faisait retomber dans cet affreux terrier puant où il avait végété pendant sept ans. Son organisme s’était révolté là contre, il ne pouvait mieux dire ; car maintenant que l’art de M. le Marquis lui avait fait don d’une vie d’être humain dans une atmosphère exempte de fluide, il préférait mourir sur-le-champ plutôt que de s’exposer une nouvelle fois à ce fluide exécré. Maintenant encore, il était pris de convulsions rien qu’en pensant à ce parfum de racines. Mais il croyait fermement qu’il se rétablirait instantanément si le marquis l’autorisais, pour finir d’expulser le parfum de violette, à créer un parfum de son cru. Il songeait par exemple à une senteur particulièrement légère et aérienne, essentiellement à base d’ingrédients terrifuges comme l’eau d’amande et de fleur d’oranger, l’eucalyptus, l’huile d’aiguille de pin et l’huile de cyprès. Rien qu’une giclée d’un tel parfum sur ses vêtements, quelques gouttes seulement dans son cou et sur ses joues, et il serait à jamais cuirassé contre la répétition d’une crise pénible, comme celle qui venait de le terrasser...
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