Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Mettez ça dans votre livre.

Je désignai sa bague de fiançailles.

— Je ne sais qui est l'heureux élu, mais j'espère qu'il sait, lui, qu'il est l'homme le plus chanceux du monde.

Eulalia sourit avec une certaine tristesse et acquiesça. Nous revînmes à la bibliothèque et chacun retourna à sa place, elle à son bureau et moi dans mon coin. Je lui fis mes adieux le lendemain, quand je décidai que je ne pouvais ni ne voulais lire une ligne de plus à propos de révélations et de vérités éternelles. Sur le chemin de la bibliothèque, j'achetai une rose blanche à un kiosque de la Rambla et la laissai sur sa table déserte. Je la trouvai dans une galerie, en train de ranger des livres.

— Vous me quittez déjà ? s'exclama-t-elle en me voyant. Qui va me faire la cour, maintenant ?

— Il en viendra d'autres.

Elle m'accompagna jusqu'à la sortie et me serra la main en haut des marches qui menaient à la cour de l'ancien hôpital. Je descendis l'escalier. À mi-parcours, je m'arrêtai et me retournai. Elle était toujours là et continuait de m'observer.

— Bonne chance, Ignatius B. Je vous souhaite de trouver ce que vous cherchez.

* La Monja alférez : « La nonne soldat », célèbre roman du siècle d'Or, traduit notamment en France par José Maria de Heredia. (N.d.T.) ↵

12.

Pendant que je dînais dans la galerie avec Isabella, je m'aperçus que ma nouvelle secrétaire me guettait du coin de l'œil.

— Vous n'aimez pas la soupe ? Vous n'y avez pas touché…, risqua la jeune fille.

Je contemplai l'assiette intacte que j'avais laissée refroidir sur la table. J'en pris une cuillerée et feignis de savourer le plus délicieux des mets.

— Elle est excellente, proclamai-je.

— Vous n'avez pas non plus prononcé un mot depuis votre retour de la bibliothèque, ajouta Isabella.

— D'autres reproches ?

Gênée, elle détourna la tête. J'avalai ma soupe froide sans appétit, une excuse pour ne pas avoir à faire la conversation.

— Pourquoi êtes-vous si triste ? Est-ce à cause de cette femme ?

Je reposai ma cuillère dans l'assiette à demi pleine.

Je ne répondis pas et continuai à remuer la soupe avec la cuillère. Isabella ne me quittait pas des yeux.

— Elle s'appelle Cristina, concédai-je. Et je ne suis pas triste. Je suis content pour elle parce qu'elle s'est mariée avec mon meilleur ami et qu'elle sera très heureuse.

— Et moi je suis la reine de Saba.

— Tu es surtout une vilaine petite curieuse.

— Je préfère vous voir ainsi, quand vous êtes mal luné et que vous dites la vérité.

— Eh bien, tu vas voir si tu préfères aussi ça : file dans ta chambre et fiche-moi la paix une bonne fois pour toutes.

Elle essaya de sourire, mais quand je tendis la main vers elle ses yeux s'étaient remplis de larmes. Elle prit mon assiette et la sienne et s'enfuit dans la cuisine. Les assiettes tombèrent sur l'évier et, quelques secondes plus tard, la porte de sa chambre claqua. Je soupirai et vidai le verre de vin qui restait, un vrai nectar venant de la boutique de ses parents. Au bout d'un moment, j'allai frapper doucement à la porte de sa chambre. Elle ne répondit pas, mais je l'entendis sangloter. J'essayai en vain d'ouvrir, elle avait fermé à clef.

Je montai dans le bureau qui sentait les fleurs fraîches et ressemblait à la cabine d'un paquebot de luxe. Isabella avait rangé tous les livres, chassé la poussière et laissé l'ensemble étincelant et méconnaissable. La vieille Underwood avait l'apparence d'une sculpture, et les caractères des touches étaient redevenus lisibles. Une pile de feuilles était posée en bon ordre sur la table avec les résumés des divers textes scolaires de religion et de catéchèse, auprès du courrier du jour. Sur un plateau à café, deux cigares répandaient un arôme délicieux. Exceptionnels, des merveilles des Caraïbes qu'une connaissance du père d'Isabella lui procurait en catimini. J'en allumai un. Il avait une saveur intense et sa fumée suave recelait toutes les senteurs, tous les poisons qu'un homme pouvait désirer pour mourir en paix. Je m'assis à ma table et inspectai les lettres du jour. Je les ignorai toutes, sauf une, en parchemin ocre portant cette écriture que j'aurais reconnue n'importe où. La missive de mon nouvel éditeur et mécène, Andreas Corelli, me donnait rendez-vous pour dimanche après-midi en haut de la tour du nouveau téléphérique qui traversait le port de Barcelone.

La tour de San Sebastián, un assemblage de câbles et de poutrelles d'acier, s'élevait à cent mètres de hauteur, et sa simple vision donnait le vertige. La ligne du téléphérique avait été inaugurée l'année même à l'occasion de l'Exposition universelle qui avait mis tout Barcelone sens dessus dessous en y semant ses merveilles. Depuis cette première tour, le téléphérique survolait le bassin du port en direction d'un grand pylône central évoquant la tour Eiffel. De là, les cabines suspendues dans le vide s'envolaient pour la seconde partie du trajet vers la montagne de Montjuïc, où se trouvait le cœur de l'Exposition. Ce joyau de la technique promettait des points de vue sur la ville réservés jusque-là aux seuls dirigeables, grands oiseaux et grêlons. Considérant pour ma part que l'homme et la mouette n'avaient pas été conçus pour partager le même espace aérien, il me suffit de mettre les pieds dans l'ascenseur pour sentir mon estomac se rétracter et sa taille se réduire à celle d'un petit pois. L'ascension me parut interminable et le cliquettement de cette capsule métallique un authentique exercice de nausée.

Je trouvai Corelli derrière l'une des baies vitrées donnant sur le bassin du port et sur la ville entière, le regard perdu dans les aquarelles de voiles et de mâts qui glissaient sur l'eau. Il portait un costume de soie blanche et ses doigts jouaient avec un carré de sucre qu'il engloutit avec la voracité d'un loup. Je toussotai, et le patron se retourna avec un sourire engageant.

— Une vue merveilleuse, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

J'acquiesçai, blanc comme un parchemin.

— L'altitude vous impressionne ?

— Je suis un animal de surface, répondis-je en me maintenant à distance prudente de la fenêtre.

— Je me suis permis d'acheter des billets aller-retour, m'informa-t-il.

— Un détail qui me rassure.

Je le suivis sur la passerelle d'accès aux cabines. Celles-ci partaient de la tour et restaient suspendues dans le vide à une centaine de mètres de hauteur durant ce qui me semblait un cauchemar.

— Comment avez-vous passé la semaine, Martín ?

— En lectures.

Il me dévisagea brièvement.

— À votre mine renfrognée, je soupçonne que ce n'était pas de l'Alexandre Dumas.

— Plutôt une collection de cuistres besogneux couverts de pellicules, et leur prose en béton.

— Ah, les intellectuels ! Et vous vouliez que j'en engage un. Pourquoi faut-il que moins on a de choses à dire, plus on se montre pompeux et pédant ? Est-ce pour tromper le monde ou pour se tromper soi-même ?

— Probablement les deux.

Le patron me donna les billets et me fit signe de passer devant. Je les tendis à l'employé qui maintenait ouverte la portière de la cabine. J'entrai sans aucun enthousiasme. Je décidai de demeurer au milieu, aussi loin des vitres que possible. Corelli souriait comme un enfant ravi.

— Peut-être votre problème vient-il, entre autres, de ce que vous avez lu les commentateurs et non les commentés. Une erreur habituelle mais fatale quand on veut apprendre quelque chose d'utile, observa-t-il.

Les portes de la cabine se fermèrent et un choc brusque nous mit en orbite. Je me cramponnai à une barre métallique et respirai profondément.

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