Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Je ne suis pas ton père.
Nous soupâmes en silence. Isabella vida son assiette et mangea le morceau de pain que je lui avais coupé. Elle souriait timidement. Elle ne se rendait pas compte que la peur viendrait plus tard. Je l'accompagnai ensuite jusqu'à la porte de sa chambre et allumai.
— Essaye de dormir un peu. Si tu as besoin de quoi que ce soit, frappe au mur. Je suis dans la pièce voisine.
Isabella acquiesça.
— Je vous ai entendu ronfler l'autre nuit.
— Je ne ronfle pas.
— Ça devait être les canalisations. Ou alors un voisin qui a un ours.
— Encore un mot et tu retournes à la rue.
Elle sourit.
— Merci, souffla-t-elle. Ne fermez pas la porte complètement, s'il vous plaît. Laissez-la entrouverte.
— Bonne nuit, dis-je en éteignant et en la laissant dans la pénombre.
Plus tard, pendant que je me déshabillais dans ma chambre, je remarquai que j'avais une marque sombre sur la joue, comme une larme noire. J'allai devant la glace et l'effaçai avec les doigts. C'était du sang séché. Alors, seulement, je me rendis compte que j'étais épuisé et que tout mon corps me faisait mal.
10.
Le lendemain matin, avant le réveil d'Isabella, je me rendis à l'épicerie que tenait sa famille rue Mirallers. Il était encore très tôt et la grille du magasin était à demi ouverte. Je me glissai à l'intérieur et trouvai deux employés en train d'entasser des caisses de thé et d'autres produits sur le comptoir.
— C'est fermé, lança l'un d'eux.
— Pourtant, on ne croirait pas. Va chercher le patron.
Pour distraire mon attente, j'examinai l'entreprise familiale de l'ingrate héritière qui, dans son innocence infinie, avait tourné le dos aux douceurs du commerce pour se livrer aux misères de la littérature. Le magasin était un petit bazar de merveilles provenant des quatre coins du monde. Marmelades, confitures et thés. Cafés, épices et conserves. Fruits et viandes séchées. Chocolats et jambons fumés. Un paradis pantagruélique pour bourses bien garnies. M. Odón, père de ma protégée et maître de l'établissement, se présenta bientôt, vêtu d'une blouse bleue, arborant une moustache de gendarme et une expression de consternation suffisamment alarmante pour suggérer l'imminence d'un infarctus. Je décidai de sauter la phase des politesses.
— Votre fille me dit que vous avez un fusil de chasse à double canon avec lequel vous avez juré de me tuer, déclarai-je en ouvrant les bras en croix. Me voici.
— Qui êtes-vous, grossier personnage ?
— Je suis le grossier personnage qui a dû héberger une jeune fille parce que sa chiffe molle de père est incapable de la tenir.
La colère s'effaça du visage de l'épicier et fit place à un sourire angoissé et craintif.
— Monsieur Martín ? Je ne vous avais pas reconnu… Comment va ma petite fille ?
Je soupirai.
— Votre petite fille est saine et sauve chez moi, ronflant comme un sonneur, mais son honneur et sa vertu sont intacts.
L'épicier se signa deux fois de suite, soulagé.
— Que Dieu vous le rende !
— Et vous qu'il vous maudisse, mais, en attendant, je vous prie d'avoir la bonté de venir la reprendre aujourd'hui sans faute, sinon je vous casserai la figure, avec ou sans fusil de chasse.
— Un fusil de chasse ? s'exclama l'épicier, stupéfait.
Son épouse, une femme menue au regard nerveux, nous espionnait derrière un rideau masquant l'arrière-boutique. Je compris qu'il n'y aurait pas de bagarre. M. Odón soufflait comme un phoque et paraissait effondré.
— C'est bien ce que je souhaite le plus au monde, monsieur Martín. Mais ma fille ne veut pas rester chez nous, argumenta-t-il, désolé.
De toute évidence, l'épicier n'était pas le méchant homme dépeint par Isabella, et je me repentis du ton que j'avais employé.
— Vous ne l'avez pas chassée de chez vous ?
Tout malheureux, M. Odón ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Sa femme s'avança et lui prit la main.
— Nous nous sommes disputés. Des deux côtés, on s'est jeté au visage des mots qu'on aurait dû taire. Mais c'est que notre fille a un caractère épouvantable… Elle a menacé de s'en aller en jurant que nous ne la reverrions jamais. Sa sainte mère a failli en mourir d'une crise de tachycardie. J'ai élevé la voix et lui ai promis de l'envoyer dans un couvent.
— Un argument infaillible pour convaincre une jeune fille de dix-sept ans, fis-je remarquer.
— C'est le premier qui m'est venu à l'esprit…, plaida l'épicier. Mais comment aurais-je pu faire une chose pareille, moi ?
— À ce que j'en ai vu, il vous aurait fallu le secours d'un régiment entier de la Garde civile.
— Je ne sais pas ce que vous aura raconté notre fille, monsieur Martín, mais il ne faut pas la croire. Nous ne sommes pas des gens raffinés, mais nous n'avons rien de monstres. Je ne sais plus comment m'y prendre avec elle. Je ne suis pas du genre à enlever ma ceinture pour imposer mes volontés en lettres de sang. Et mon épouse ici présente n'ose même pas élever la voix contre un chat. J'ignore d'où notre fille tient ce caractère. Je crois que c'est à force de tellement lire. Vous savez, les bonnes sœurs nous avaient prévenus. Mon père, que Dieu ait son âme, le disait déjà : le jour où on permettra aux femmes d'apprendre à lire et à écrire, le monde deviendra ingouvernable.
— Monsieur votre père était un grand penseur, mais ça ne résout pas votre problème, ni le mien.
— Et que pouvons-nous y faire ? Isabella ne veut pas vivre avec nous, monsieur Martín. Elle dit que nous sommes obtus, que nous ne la comprenons pas, que nous voulons l'enterrer dans cette boutique… Qui, plus que moi, aimerait la comprendre ? Je travaille ici depuis l'âge de sept ans du lever au coucher du soleil, et tout ce que je comprends, c'est que le monde est un lieu détestable et sans égards pour une jeune fille qui vit dans les nuages, expliqua l'épicier en s'adossant à un baril. Ma plus grande crainte est que, si je la force à revenir, elle nous échappe pour de bon et devienne la proie du premier venu. Rien que d'y penser…
— C'est vrai ajouta sa femme, qui parlait avec un zeste d'accent italien. Croyez bien que notre fille nous a brisé le cœur, mais ce n'est pas la première fois qu'elle s'en va. Elle doit tenir ça de ma mère, qui avait un caractère napolitain…
— Ah, la mamma ! se souvint M. Odón, pris de terreur à la seule évocation de sa belle-mère.
— Quand elle nous a dit qu'elle allait loger quelques jours chez vous pour vous aider dans votre travail, alors nous avons été plus tranquilles, poursuivit la mère d'Isabella, parce que nous savons que vous êtes une bonne personne, et puis, comme ça, notre fille reste tout près, à deux rues de la boutique. Nous sommes sûrs que vous saurez la convaincre de revenir.
Je m'interrogeai sur ce qu'avait bien pu leur raconter Isabella à mon sujet pour les persuader qu'on pouvait me donner le bon Dieu sans confession.
— Cette nuit même, poursuivit la mère, à un jet de pierre d'ici, deux journaliers qui revenaient de leur travail ont été sauvagement agressés. Vous vous rendez compte ? Il paraît qu'on les a roués de coups de barre de fer comme des chiens. L'un est à l'article de la mort et l'autre restera probablement infirme toute à sa vie. Dans quel monde vivons-nous ?
M. Odón me regarda, consterné.
— Si je vais la chercher, elle voudra de nouveau s'enfuir. Et, cette fois, je ne sais pas si elle rencontrera quelqu'un comme vous. Évidemment, il n'est pas convenable pour une jeune fille d'habiter dans la maison d'un monsieur célibataire, mais au moins nous sommes certains que vous êtes quelqu'un d'honorable et que vous prendrez soin d'elle.
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