Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le jeu de l'ange» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le jeu de l'ange
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le jeu de l'ange: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le jeu de l'ange»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le jeu de l'ange — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le jeu de l'ange», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
L'épicier semblait sur le point de pleurer. J'aurais préféré qu'il coure chercher son fusil. Restait toujours la possibilité qu'un cousin napolitain se présente pour sauver l'honneur de la jeune fille, tromblon à la main. Porca miseria !
— J'ai votre parole que vous vous occuperez d'elle jusqu'à ce qu'elle soit plus raisonnable et rentre à la maison ?
Je soupirai.
— Vous avez ma parole.
Je retournai chez moi chargé de provisions et de denrées de luxe que M. Odón et sa femme se firent un devoir de me donner aux frais de la maison. Je leur promis de m'occuper d'Isabella pendant quelques jours, jusqu'à ce qu'elle recouvre la raison et comprenne que son foyer était au sein de sa famille. Les épiciers insistèrent pour payer son entretien, proposition extrême que je déclinai. Mon plan était de me débrouiller pour que, dans moins d'une semaine, Isabella revienne coucher chez ses parents, même si je devais, pour cela, maintenir la fiction qu'elle était ma secrétaire pendant la journée. On était venu à bout de plus puissantes forteresses.
À mon retour, je la trouvai assise à la table de la cuisine. Elle avait lavé toute la vaisselle de la veille, préparé du café et s'était habillée et coiffée comme une sainte sortie d'une image pieuse. Isabella, qui n'avait rien d'une idiote, n'ignorait pas d'où je venais : elle s'arma de son meilleur air de chien abandonné et m'adressa un sourire soumis. Je posai les sacs contenant le lot de délices de M. Odón sur l'évier.
— Mon père ne vous a pas tiré dessus ?
— Il n'avait plus de munitions pour son fusil, et il a décidé de me bombarder avec tous ces pots de confiture et ces morceaux de fromage.
Isabella pinça les lèvres en se composant une tête de circonstance.
— Alors, comme ça, Isabella a le caractère de sa grand-mère ?
— La mamma , confirma-t-elle. Dans le quartier, on l'appelait « la Vésuve ».
— Je veux bien le croire.
— On dit que je lui ressemble un peu. Pour l'obstination.
Il n'était pas besoin d'un juge, pensai-je, pour prendre acte de ses aveux.
— Tes parents sont de braves gens, Isabella. Ils te comprennent aussi peu que tu les comprends.
La jeune fille ne pipa mot. Elle me servit une tasse de café et attendit le verdict. J'avais deux options : ou bien la jeter à la rue et tuer de désespoir les deux épiciers, ou bien faire contre mauvaise fortune bon cœur et m'armer de patience pendant deux ou trois jours. Je supposai que quarante-huit heures de mon comportement le plus cynique et le plus distant suffiraient à briser la détermination d'acier d'une jeune personne et à la renvoyer, à genoux, dans les jupes de sa mère en implorant son pardon assorti du logement et de la pension complète.
— Tu peux rester ici pour le moment…
— Merci !
— Pas si vite. Tu peux rester à condition que, primo, tu passes chaque jour à la boutique pour saluer tes parents et les rassurer et, secundo, que tu m'obéisses et suives les règles de cette maison.
Ce propos avait quelque chose de paternel mais manquait de fermeté. Je gardai un visage sévère et décidai de durcir un peu le ton.
— Quelles sont les règles de cette maison ? s'enquit Isabella.
— Fondamentalement, ce qui me passe par la tête.
— Ça me paraît juste.
— Accord conclu, donc.
Isabella fit le tour de la table et m'embrassa avec effusion. Je sentis la chaleur et les formes fermes de son corps de dix-sept ans contre le mien. Je l'écartai avec délicatesse pour mettre entre nous une distance d'au moins un mètre.
— La première règle, c'est qu'ici on n'est pas dans Les Quatre filles du docteur March , on ne s'embrasse pas et on ne se met pas à pleurnicher pour un oui ou pour un non.
— Comme vous voudrez.
— Tu l'as compris, voilà la base de cohabitation : ça sera comme je voudrai.
Isabella rit et partit comme une flèche dans le couloir.
— Où vas-tu ?
— Faire le ménage dans votre bureau. Vous ne prétendez tout de même pas le laisser dans cet état ?
11.
Ayant besoin de trouver un endroit où réfléchir et me mettre à l'abri du zèle domestique et de l'obsession de nettoyage de ma nouvelle secrétaire, je me dirigeai vers la bibliothèque qui occupait la nef aux arcs gothiques de l'ancien hospice médiéval de la rue du Carmen. Je passai le reste de la journée entouré de volumes sentant le sépulcre pontifical à lire des tonnes de mythologie et d'histoire des religions jusqu'à ce que mes yeux menacent de sortir de leurs orbites pour tomber sur la table et rouler sur le plancher de la bibliothèque. Après des heures de lecture ininterrompue, je calculai que j'avais à peine survolé le millionième de ce que je pouvais trouver sous les voûtes de ce sanctuaire de livres, étant entendu, en outre, que cela ne représentait nullement tout ce qui avait été écrit sur la question. Je décidai de revenir le lendemain et le surlendemain, et de consacrer au moins une semaine à alimenter la chaudière de mon esprit en pages traitant de dieux, de miracles et de prophéties, de saints et d'apparitions, de révélations et de mystères. Tout, plutôt que penser à Cristina, à don Pedro et à leur vie conjugale.
Puisque je disposais désormais d'une secrétaire dévouée, je lui donnai pour instructions de faire des copies des catéchismes et des textes scolaires utilisés dans la ville pour l'enseignement religieux, et de me rédiger des résumés de chacun. Isabella ne discuta pas mes ordres, mais, en les recevant, elle fronça les sourcils.
— Je veux savoir de A à Z comment on enseigne tout ce fatras aux enfants, depuis l'arche de Noé jusqu'aux miracles de la multiplication des pains et des poissons, lui expliquai-je.
— Et ça, pourquoi ?
— Parce que je suis ainsi : ma curiosité est insatiable.
— Vous vous documentez pour écrire une nouvelle version de Jesusito de mi vida ?
— Non. Je prépare une nouvelle version de La Monja alférez {*}. Toi, borne-toi à m'obéir et ne discute pas, sinon je te renvoie à la boutique de tes parents pour vendre de la pâte de coings en veux-tu en voilà.
— Vous êtes un despote.
— Je suis heureux que nous soyons d'accord là-dessus.
— Est-ce que ça a quelque chose, à voir avec le livre que vous allez écrire pour cet éditeur, Corelli ?
— C'est possible.
— Parce que mon petit doigt me dit que ça n'est guère commercial.
— Et qu'est-ce que tu en sais ?
— Plus que vous ne le croyez. Et vous n'avez pas besoin de prendre ce ton, je cherche seulement à vous aider. Mais peut-être avez-vous décidé de ne plus être un écrivain professionnel et de vous transformer en dilettante de salon ?
— Pour le moment, je suis surtout transformé en nounou.
— Je ne me risquerai pas à discuter de qui est la nounou de l'autre, parce que je connais la réponse depuis longtemps.
— Et de quoi prétend discuter Votre Excellence, alors ?
— De l'art commercial versus les stupidités moralisantes.
— Ma chère Isabella, ma petite Vésuve : dans l'art commercial – et tout art digne de ce nom est, tôt ou tard, commercial –, la stupidité réside presque toujours dans le regard de l'observateur.
— Vous êtes en train de me dire que je suis stupide ?
— Je te rappelle à l'ordre. Obéis. Un point c'est tout. Et tais-toi !
Je lui montrai la porte, et elle leva les yeux au ciel en proférant à voix basse quelques noms d'oiseaux que je ne pus saisir car, déjà, elle s'éloignait dans le couloir.
Pendant qu'Isabella parcourait collèges et librairies à la recherche de recueils de livres, de textes et de catéchismes divers à résumer, je retournai à la bibliothèque du Carmen pour approfondir mon éducation théologique, entreprise que je soutenais grâce à des doses extravagantes de café et de stoïcisme. Les premiers sept jours de cette Création d'un nouveau genre ne générèrent que des doutes. L'une des rares certitudes que j'acquis fut que la grande majorité des auteurs qui s'étaient sentis appelés à écrire sur le divin, l'humain et le sacré avaient dû être des savants extrêmement doctes et pieux, mais, comme écrivains, ils ne valaient pas tripette. Le malheureux lecteur condamné à patiner au long de ces pages devait se pincer à chaque ligne pour ne pas sombrer dans un état d'abrutissement proche du coma.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le jeu de l'ange»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le jeu de l'ange» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le jeu de l'ange» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.