Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le jeu de l'ange» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le jeu de l'ange
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le jeu de l'ange: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le jeu de l'ange»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le jeu de l'ange — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le jeu de l'ange», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Que savez-vous encore de moi ?
— Je sais que nous avons quelque chose, ou beaucoup de choses, en commun. Je sais que vous avez perdu votre père, moi aussi. Je sais ce que signifie perdre un père quand on en a encore besoin. Le vôtre vous a été arraché dans des circonstances tragiques. Le mien, pour des raisons qui importent peu ici, m'a renié et chassé de chez lui. J'oserais presque dire que cela peut être encore plus douloureux. Je sais que vous vous sentez seul, et faites-moi confiance quand je vous assure que je connais moi aussi profondément ce sentiment. Je sais que vous hébergez dans votre cœur de grandes espérances, mais qu'aucune ne s'est accomplie, ce qui subrepticement, jour après jour, vous tue à petit feu.
Ses paroles furent suivies d'un long silence.
— Vous savez beaucoup de choses, monsieur Corelli.
— Assez en tout cas pour penser que j'aimerais vous connaître mieux et être votre ami. Je crois que vous n'avez pas beaucoup d'amis. Moi non plus. Je me méfie de ceux qui s'imaginent avoir beaucoup d'amis. C'est signe qu'ils connaissent mal leur prochain.
— Mais vous ne cherchez pas un ami, vous cherchez un employé.
— Je cherche un associé temporaire. Je vous cherche, vous.
— Vous êtes très sûr de vous, risquai-je.
— C'est un défaut de naissance, répliqua Corelli en se levant. J'en ai un autre, la clairvoyance. C'est pourquoi je comprends qu'il est encore un peu tôt pour vous, et que cela ne vous suffit pas d'entendre la vérité de ma bouche. Vous avez besoin de la voir de vos propres yeux. De la sentir dans votre chair. Et croyez-moi, vous la sentirez.
Il me tendit la main et ne la retira que lorsque je l'eus serrée.
— Puis je au moins partir avec l'assurance que vous réfléchirez à ma proposition et que nous nous reverrons pour en parler ? demanda-t-il.
— Je ne sais que vous répondre, monsieur Corelli.
— Rien pour l'instant. Je vous promets que vous y verrez beaucoup plus clair à notre prochaine rencontre.
Sur ces mots, il m'adressa un sourire cordial et s'éloigna vers les escaliers.
— Y aura-t-il une prochaine rencontre ? lançai-je.
Corelli s'arrêta et se retourna.
— Il y en a toujours une.
— Où ?
Les dernières lueurs du jour tombaient sur la ville et ses yeux brillaient comme deux braises.
Il disparut par la porte des escaliers. Alors seulement je me rendis compte que, tout le temps qu'avait duré notre conversation, il n'avait pas une seule fois battu des paupières.
14.
Le cabinet médical était situé à un étage élevé d'où l'on apercevait la mer miroitant au loin et la pente de la rue Muntaner semée de tramways qui glissaient jusqu'à l'Ensanche entre les grands immeubles bourgeois et les hôtels particuliers. Il y régnait une odeur de propreté. Ses salons étaient meublés avec un goût exquis. Les tableaux, des paysages d'espoir et de paix, incitaient au calme. Les rayons étaient remplis de livres imposants dont se dégageait une impression d'autorité. Les infirmières se déplaçaient comme des danseuses de ballet et souriaient en passant. C'était un purgatoire pour bourses bien garnies.
— Le docteur va vous recevoir, monsieur Martín.
Le docteur Trías était un personnage à l'allure patricienne et impeccablement vêtu, dont chaque geste inspirait confiance et sérénité. Des yeux gris et pénétrants derrière des lunettes sans monture apparente. Un sourire cordial et affable, jamais frivole. Le docteur Trias était un homme habitué à se battre contre la mort, et plus il souriait, plus il effrayait. À la manière dont il me pria d'entrer et de prendre place, j'eus le sentiment que même si, quelques jours plus tôt, quand j'avais commencé à subir des examens, il avait évoqué les récents progrès scientifiques et médicaux permettant de nourrir de grands espoirs dans la lutte contre les symptômes que je lui avais décrits, la situation présente, en ce qui le concernait, n'était que trop claire.
— Comment allez-vous ? me demanda-t-il, son regard hésitant entre ma personne et le dossier posé devant lui.
— C'est à vous de me l'apprendre.
Beau joueur, il m'adressa un mince sourire.
— L'infirmière m'informe que vous êtes écrivain, pourtant je vois ici qu'en remplissant notre questionnaire vous avez indiqué : « mercenaire ».
— Dans mon cas, il n'y a aucune différence.
— Je crois que certains de mes patients sont aussi vos lecteurs.
— J'espère que les dommages neurologiques consécutifs à leur lecture ne seront que temporaires.
Le docteur sourit comme s'il trouvait ma réponse amusante et adopta une attitude plus directe, qui donnait à entendre que la partie de la conversation consacrée aux amabilités et aux lieux communs était close.
— Monsieur Martín, je vois que vous êtes venu seul. Vous n'avez pas de famille proche ? Une épouse ? Des frères ? Des parents encore vivants ?
— Votre question a quelque chose d'un peu funèbre.
— Monsieur Martín, je ne vous mentirai pas. Les résultats des premiers examens ne sont pas aussi encourageants que nous l'espérions.
Je le regardai en silence. Je n'éprouvais ni peur ni inquiétude. Je n'éprouvais rien.
— Tout indique que vous avez une excroissance anormale logée dans le lobe gauche du cerveau. Les résultats confirment ce que laissaient craindre les symptômes que vous m'avez décrits, et tout paraît converger dans le sens d'une tumeur cancéreuse.
Pendant quelques secondes je restai incapable de prononcer un mot. Je ne pus même pas feindre la surprise.
— Depuis combien de temps ?
— Il est impossible de le savoir exactement, néanmoins je serais fondé à supposer que la tumeur se développe depuis pas mal de temps, ce qui expliquerait les symptômes dont vous m'avez parlé et les difficultés rencontrées dernièrement dans votre travail.
Je respirai profondément. Le docteur m'observait d'un air patient et bienveillant, me laissant prendre mon temps. Je tentai de prononcer quelques phrases qui ne parvinrent pas à dépasser mes lèvres.
— Je suppose que je suis entre vos mains, docteur. Vous m'indiquerez quel traitement je dois suivre.
Ses yeux exprimèrent la désolation quand il se rendit compte que je n'avais pas voulu comprendre le sens de son propos. Je luttais contre la nausée qui montait dans ma gorge. Le docteur versa l'eau d'une carafe dans un verre qu'il me tendit. Je le vidai d'un trait.
— Il n'y a pas de traitement, déclarai-je.
— Si. Nous pouvons faire beaucoup pour soulager la douleur et vous garantir le maximum de bien-être et de sérénité…
— Mais je vais mourir.
— Oui.
— Rapidement.
— C'est possible.
Je souris intérieurement. Il arrive que même les pires nouvelles soient un soulagement quand elles sont seulement une confirmation de ce que l'on pressentait sans vouloir le savoir.
— J'ai vingt-huit ans, dis-je sans bien comprendre pourquoi.
— Je suis désolé, monsieur Martín. J'aimerais pouvoir vous donner d'autres nouvelles.
Je compris qu'ayant fini par avouer un mensonge, ou tout au moins un péché véniel, il se sentait, d'un coup, allégé du poids du remords.
— Combien de temps me reste-t-il ?
— C'est difficile à déterminer avec certitude. Je dirais un an, au plus un an et demi.
Le ton donnait à entendre qu'il s'agissait là d'un pronostic plus qu'optimiste.
— Et, sur cette année, ou quel que soit le délai, pendant combien de temps croyez-vous que je pourrai conserver mes facultés pour travailler et rester autonome ?
— Vous êtes écrivain et vous travaillez avec votre cerveau. Malheureusement, c'est là que réside le problème, et c'est là que nous rencontrerons des limitations.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le jeu de l'ange»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le jeu de l'ange» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le jeu de l'ange» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.