Carlos Zafón - L'ombre du vent
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J'imaginai mes doigts caressant sa gorge, explorant un corps dont le souvenir n'était que pure ignorance.
Je rebroussai chemin, prêt à abandonner six années de chimères, mais quelque chose m'arrêta au moment Trompeuses apparences
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où j'atteignais la salle de musique. Une voix derrière moi, de l'autre côté de la porte. Une voix grave, qui chuchotait et riait. Dans la chambre de Clara. Je marchai lentement vers la porte, mis la main sur la poignée. Mes doigts tremblaient. J'étais arrivé trop tard. J'avalai ma salive et ouvris.
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Le corps nu de Clara était étendu sur les draps blancs qui brillaient comme de la soie. Les mains du maestro Neri se promenaient sur ses lèvres, son cou et sa poitrine. Les yeux blancs fixaient le plafond, frémissant sous les coups de boutoir que donnait le professeur de musique entre ses cuisses pâles et tremblantes. Ses mains, celles-là mêmes qui avaient lu mon visage six ans plus tôt dans l'obscurité de l'Ateneo, étaient cramponnées aux fesses du maestro, luisantes de sueur, y plantant leurs ongles et le guidant vers son ventre avec une avidité animale, désespérée. Je crus que j'allais suffoquer. Je dus rester sur place à les observer pendant presque une demi-minute, paralysé, jusqu'à ce que le regard de Neri, incrédule d'abord, brûlant de colère ensuite, repère ma présence. Encore haletant, stupéfait, il s'arrêta. Clara s'accrocha à lui de plus belle, sans comprendre, frottant son corps contre le sien et lui léchant le cou.
L’ombre du vent
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– Qu'est-ce qui se passe ? gémit-elle. Pourquoi t'arrêtes-tu ?
Les yeux d'Adrián Neri lançaient des éclairs de fureur.
– Rien, murmura-t-il. Je reviens tout de suite.
Neri se leva et arriva sur moi à la vitesse d'un obus, poings serrés. Je ne le vis même pas venir. Je ne pouvais détourner les yeux de Clara, trempée de sueur, hors d'haleine, les côtes se dessinant sous sa peau et les seins frémissant de désir. Le professeur de musique m'attrapa par le cou et me traîna hors de la chambre. Mes pieds touchaient à peine le sol, et j'eus beau me démener, je ne pus me défaire de l'étreinte de Neri qui me trimbalait à travers le jardin d'hiver.
– Je vais te réduire en bouillie, minable, grinçait-il entre ses dents.
Il me traîna jusqu'à la porte d'entrée, l'ouvrit et me propulsa violemment sur le palier. Le livre de Carax m'avait échappé des mains. Il le ramassa et me le lança jrageusement à la figure.
– Si je te revois ici, ou si j'apprends que tu as abordé Clara dans la rue, je te jure que je te donne une correction qui t'enverra à l'hôpital, sans me soucier de ton âge de petit merdeux, dit-il froidement. Compris ?
Je me relevai avec difficulté et découvris que, dans la bagarre, Neri avait déchiré ma veste en même temps que mon amour-propre.
– Comment es-tu entré ?
Je ne répondis pas. Neri soupira, en hochant la tête.
– Allons, donne-moi les clefs, cracha-t-il, en contenant sa fureur.
– Quelles clefs ?
La gifle qu'il m'expédia me fit tomber par terre, me relevai, du sang dans la bouche et un tintement Trompeuses apparences
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dans l'oreille gauche qui me traversait le crâne comme le sifflet d'un sergent de ville. Je me tâtai le visage, sentis la coupure qui m'avait fendu les lèvres brûler sous mes doigts. Une chevalière ensanglantée brillait à l'annulaire du professeur de musique.
– Je t'ai dit : les clefs.
– Allez vous faire foutre, crachai-je.
Je ne vis pas venir le coup de poing. J'eus l'impression qu'un marteau-pilon me défonçait l'estomac. Plié en deux comme un pantin cassé, souffle coupé, je rebondis contre le mur. Neri m'attrapa par les cheveux et fouilla dans mes poches jusqu'à ce qu'il trouve les clefs. Je rampai en me tenant le ventre, pleurnichant de douleur, ou de rage.
– Dites à Clara que...
Il me claqua la porte au nez, et je restai dans le noir le plus total. Je cherchai le livre à tâtons. Je le récupérai et me laissai glisser de marche en marche, en me retenant aux murs et en gémissant. Je me retrouvai dans la rue, crachant du sang et respirant par la bouche à grosses goulées. Le froid et le vent mordants cinglèrent mes habits mouillés. Ma lèvre éclatée me cuisait.
– Ça va comme vous voulez ? demanda une voix dans l'ombre.
C'était le clochard à qui j'avais refusé mon aide, un moment plus tôt. Je fis signe que oui, en évitant son regard, honteux. Je voulus marcher.
– Attendez un peu, au moins le temps que la pluie se calme, suggéra le clochard.
Il me prit par le bras et me guida sous les arcades vers un coin où il avait déposé un ballot et un sac contenant quelques hardes.
– J'ai un peu de vin. Ça ne peut pas vous faire de mal. Buvez... Rien que pour vous réchauffer. Et pour désinfecter ça...
L’ombre du vent
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Je bus une gorgée à la bouteille qu'il m'offrait.
Le vin avait un goût de gasoil délayé dans du vinaigre, mais sa chaleur me calma le ventre et les nerfs.
Quelques gouttes tombèrent sur la blessure et je vis des étoiles dans la nuit la plus noire de ma vie.
– Ça fait du bien, hein ? dit le mendiant en souriant Allez, buvez encore un petit coup, ça réveillerait un mort.
– Non, merci. A votre tour, balbutiai-je.
Le clochard s'offrit une longue rasade. Je l'observai avec attention. Il ressemblait à un comptable de ministère, un être terne qui n'aurait pas changé de vêtements depuis quinze ans. Il me tendit la main et je la serrai.
– Fermin Romero de Torres, en disponibilité.
Enchanté de faire votre connaissance.
– Daniel Sempere, crétin fini. Tout le plaisir est pour moi.
– Ne vous dépréciez pas, la nuit on voit toujours les choses pires qu'elles ne le sont. Tel que vous voyez, je suis un optimiste né. Je ne doute pas instant que les jours du régime sont comptés. Tous les indices concordent pour montrer que les Américains vont débarquer d'un jour à l'autre et qu'ils enverront Franco vendre des cacahuètes dans les rues de Melilla. Et moi je retrouverai mon poste, ma réputation et mon honneur perdus.
– Et que faisiez-vous ?
– Services secrets. Espionnage de haut vol, dit Fermin Romero de Torres. Sachez seulement que j’étais l'homme de confiance de Maciá à La Havane.
Je hochai la tête. Encore un fou. Les nuits de Barcelone les collectionnaient à la pelle. Ainsi que les idiots dans mon genre.
– Dites-moi, cette coupure a mauvaise allure.
On vous a flanqué une raclée, hein ?
Trompeuses apparences
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Je portai les doigts à ma bouche. Elle saignait toujours.
– Un affaire de jupons ? s'enquit-il. Vous auriez pu vous éviter ça. Les femmes de ce pays, et vous pouvez me croire, j'ai bourlingué, sont des hypocrites, et toutes frigides C'est comme je vous le dis, je me souviens d’une petite mulâtresse que j'ai laissée à Cuba. Un autre monde, croyez-moi, un autre monde, hein ? La femme des Caraïbes, elle, vous prend tout le corps avec le rythme des îles, elle vous gazouille
« ay ! papito, dame plaser, dame plaser », vas-y mon chéri, donne-moi du plaisir, et un homme véritable, un qui a du sang dans les veines, eh bien, je vais vous dire...
Il m'apparut que Fermin Romero de Torres, ou quel que fût son vrai nom, était autant en manque de conversation anodine que de bain chaud, de plat de lentilles au chorizo et de linge propre. Je lui donnai la réplique un moment, en attendant que la douleur se calme. Cela ne me coûta pas de grands efforts, car ce petit homme avait juste besoin de quelques signes d'approbation et de quelqu'un qui fasse semblant de l'écouter. Le clochard en était au récit des détails techniques d'un plan secret pour enlever Mme Carmen Polo, épouse Franco, quand je me rendis compte qu'il pleuvait moins et que l’orage semblait s'éloigner lentement vers le nord.
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