Carlos Zafón - L'ombre du vent

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– Tu dois être content, dis-je. C'est bien ce que tu voulais ?

– Non.

Bernarda se présenta une demi-heure plus tard.

Elle arborait une tête d'enterrement et apportait un message de Mademoiselle Clara. Celle-ci me souhaitait tout le bonheur possible, mais s'excusait de ne pouvoir assister à mon dîner d'anniversaire.

Monsieur Barceló avait dû s'absenter quelques jours pour affaires, et Clara avait été obligée de changer l'heure de son cours de musique avec le maestro Neri.

Et elle, Bernarda, était venue parce que c'était sa soirée de liberté.

– Clara ne peut pas venir parce qu'elle a son cours de musique ? demandai-je, interloqué.

Bernarda baissa les yeux. Au bord des larmes, elle me tendit un petit paquet qui contenait son cadeau et m'embrassa sur les deux joues.

– S'il ne vous plaît pas, on peut l'échanger, dit-elle.

Je restai seul avec mon père, contemplant la vaisselle des fêtes, l'argenterie et les bougies qui se consumaient en silence.

– Je suis désolé, Daniel, dit mon père.

Je haussai les épaules sans mot dire.

– Tu n'ouvres pas ton cadeau ? demanda-t-il.

L’ombre du vent

72

Ma seule réponse fut le claquement de porte dont j’accompagnai mon départ. Je descendis l'escalier quatre à quatre et, quand je fus dans la rue déserte, baignée de lumière bleue et de froid, je sentis mes larmes déborder. Mon cœur n'était plus que poison, et ma vue se brouillait. Je marchai sans but, ignorant l'inconnu qui m'observait, posté à la Puerta del Angel. Il portait le même costume noir, la main droite dans la poche de sa veste. La braise de sa cigarette faisait, par moments, scintiller ses yeux. En boitillant, il me suivit.

J'errai par les rues durant plus d'une heure jusqu'au moment où j'arrivai au pied du monument de Christophe Colomb. Je traversai la place en direction du port et m'assis sur les marches qui plongeaient dans l'eau noire, près du quai des vedettes. Quelqu'un avait affrété un bateau pour une sortie nocturne, et l'on entendait les rires et la musique qui flottaient sur les reflets de la darse. Je me souvins des jours où nous faisions, mon père et moi, la traversée en vedette jusqu'à la pointe de la jetée. De là, on pouvait voir le versant du cimetière, sur la montagne de Montjuïc, et la ville des morts, infinie. Parfois j'agitais la main, croyant que ma mère s'y trouvait et qu'elle nous voyait passer. Mon père répétait mon salut. Cela faisait des années que nous ne prenions plus la vedette, mais je savais qu'il lui arrivait de le faire seul.

– Bonne nuit pour le remords, Daniel, dit une voix derrière moi. Une cigarette ?

Je me levai d'un bond, le corps soudain glacé.

Une main m'offrait une cigarette dans le noir.

– Qui êtes-vous ?

L'étranger s'avança jusqu'à la limite de la pénombre en laissant son visage dans l'obscurité. Un halo de fumée bleutée montait de sa cigarette. Je Trompeuses apparences

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reconnus sur le-champ ce costume noir et cette main cachée dans la poche de la veste. Les yeux brillaient comme des éclats de verre.

– Un ami, dit-il. Ou du moins quelqu'un qui aspire à l'être. Cigarette ?

– Je ne fume pas.

– Tu as raison. Malheureusement, je n'ai rien d'autre à t'offrir, Daniel.

Sa voix était rocailleuse, blessée. Elle faisait traîner les mots et le son en était amorti et lointain, comme celui des vieux soixante-dix-huit tours que collectionnait Barceló.

– Comment savez-vous mon nom ?

– Je sais beaucoup de choses de toi. Pas seulement le nom.

– Que savez-vous d'autre ?

– Je pourrais te faire honte, mais je n'en ai ni le temps ni l'envie. Je serai bref : je sais que tu possèdes quelque chose qui m'intéresse. Et je suis prêt à t'en donner un bon prix.

– Je crois que vous faites erreur sur la personne.

– Non, je ne fais jamais d'erreurs sur les personnes. Pour d'autres choses, oui, mais pas pour les personnes. Combien en veux-tu ?

– De quoi ?

De L'Ombre du Vent

– Qu'est-ce qui vous fait penser que je l'ai ?

– La question n'est pas là, Daniel. Tout ce que je veux savoir, c'est le prix. Je sais depuis longtemps que tu l'as. Les gens parlent. Moi, j'écoute.

– Alors vous avez dû mal entendre. Je n'ai pas ce livre. Et si je l'avais, je ne le vendrais pas.

– Ton intégrité est admirable, surtout en ces temps de jésuites et de lèche-cul, mais inutile de jouer la comédie avec moi. Donne ton prix. Cinq mille L’ombre du vent

74

pesetas ? Pour moi, l'argent n'est pas un problème.

Dis-moi ton prix.

– Je vous le répète : il n'est pas à vendre, et je ne l'ai pas. Vous voyez, vous avez commis une erreur.

L'étranger garda le silence, immobile, enveloppé dans la fumée de cette cigarette qui semblait ne jamais se terminer. Je remarquai que ça ne sentait pas le tabac, mais le papier brûlé. Du bon papier, du papier de livre.

– C'est peut-être toi qui commets une erreur, en ce moment, suggéra-t-il.

– Vous me menacez ?

– C'est possible.

Je ravalai ma salive. J'avais beau jouer les fiers, cet individu me terrorisait.

– Et je peux savoir pourquoi ce livre vous intéresse tant ?

– Ça, c'est mon affaire.

– La mienne aussi, puisque vous me menacez pour que je vous vende ce que je n'ai pas.

– Tu me plais, Daniel. Tu ne manques pas d'audace, et tu parais intelligent. Cinq mille pesetas ?

Avec ça, tu pourras acheter un tas de livres. De bons livres, pas comme cette cochonnerie que tu gardes si jalousement. Allons, cinq mille pesetas, et nous restons bons amis.

– Vous et moi ne sommes pas amis.

– Si, nous le sommes, mais tu ne t'en es pas encore rendu compte. Je ne t'en tiens pas rigueur, avec tout ce qui se bouscule dans ta tête. Ton amie Clara, par exemple. Pour une femme comme elle, n'importe qui perdrait le sens commun.

La mention de Clara me glaça le sang.

– Que savez-vous de Clara ?

Trompeuses apparences

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– J'oserai dire que j'en sais plus que toi et que tu ferais mieux de l'oublier, même si je suis sûr que tu ne le feras pas. Moi aussi, j'ai eu seize ans...

Une certitude terrible vint soudain me frapper.

Cet homme était l'étranger qui abordait Clara dans la rue, incognito. Il était réel. Clara n'avait pas menti.

L'individu fit un pas en avant. Je reculai. Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie.

– Clara n'a pas le livre, mieux vaut que vous le sachiez. Je vous conseille de ne plus la toucher.

– Je me fiche bien de ton amie, Daniel, et un jour tu partageras mon sentiment. Ce que je veux, c'est le livre. Je préfère l'acquérir à l'amiable, et que personne n'en pâtisse. Me suis-je bien fait comprendre ?

Faute d'une meilleure idée, je décidai de mentir comme un arracheur de dents.

– C'est un dénommé Adrián Neri qui l'a. Un musicien. Ce nom est peut-être parvenu à vos oreilles ?

– Pas du tout, et, pour un musicien, c'est mauvais signe. Tu es sûr de ne pas l'avoir inventé, cet Adrián Neri ?

– Je voudrais bien.

– Dans ce cas, puisque vous êtes bons amis, à ce qu'il semble, tu réussiras peut-être à le persuader de te le rendre. Entre amis, ces choses-là se règlent sans problèmes. Ou préfères-tu que je le réclame à ton amie Clara ?

Je fis non de la tête.

– Je parlerai à Neri, mais je ne crois pas qu'il me le rendra, je ne sais même pas s'il l'a encore, improvisai-je. Et vous, pourquoi voulez-vous ce livre ? Ne me dites Pas que c'est pour le lire.

– Non. Je le connais par cœur. Vous êtes un collectionneur ?

L’ombre du vent

76

– Quelque chose dans ce genre.

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