Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– Daniel, tu ne sais rien des femmes, et elle joue avec toi comme un chat avec un canari.
– C'est toi qui ne sais rien des femmes, répliqua-je, offensé. Et encore moins de Clara.
Nos discussions sur ce sujet allaient rarement plus loin qu’un échange de reproches et de regards.
Quand je n’étais pas au collège ou avec Clara, je consacrais tout mon temps à aider mon père à la librairie, j’allais livrer les commandes, je faisais les commissions ou m’occupas des habitués. Mon père se plaignait que je n’avais ni le cœur ni la tête à mon travail. Je rétorquais que je passais toute ma vie dans la boutique et que je ne voyais pas de quoi il pouvait Jours de cendre
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se plaindre. Souvent, la nuit, quand je ne pouvais trouver le sommeil, je me rappelais cette intimité, ce petit monde que nous avions partagé tous les deux dans les années qui avaient suivi la mort de ma mère, les années du stylo de Victor Hugo et des locomotives en fer-blanc. Je me les rappelais comme des années de paix et de tristesse, celles d'un monde qui se défaisait, qui avait commencé à s'évaporer depuis cette matinée où mon père m'avait emmené visiter le Cimetière des Livres Oubliés. Le jour où il découvrit que j'avais offert le livre de Carax à Clara, il se mit en colère.
– Tu m'as déçu, Daniel. Quand je t'ai conduit dans ce lieu secret, je t'ai dit que le livre que tu choisissais était un objet unique, que tu devais l'adopter et en être responsable.
– J'avais dix ans, papa, et c'était juste un jeu.
Mon père me regarda comme si je l'avais poignardé.
– Et maintenant que tu en as quatorze, non seulement tu continues d'être un enfant, mais tu es un enfant qui croit être un homme. Tu vas t'attirer bien des déboires dans la vie, Daniel. Et très vite.
A cette époque-là, je voulais croire que mon père était malheureux de me voir passer tant de temps avec les Barceló. Le libraire et sa nièce vivaient dans un monde de luxe qu'il ne pouvait connaître que de loin. Je pensais qu'il supportait mal que la bonne de M. Gustavo se comporte avec moi comme si elle était ma mère, et qu'il était blessé que j'accepte que quelqu'un puisse jouer ce rôle. Parfois, pendant que je vaquais dans l’arrière-boutique à faire des paquets ou à préparer un envoi, j'entendais un client plaisanter avec mon père.
– Sempere, il vous faut chercher une bonne épouse, ce ne sont pas les veuves en bonne santé et 64
L'Ombre du vent
dans la fleur de l'âge qui manquent aujourd'hui, vous savez ce que je veux dire. Une femme gentille à la maison, ça vous change la vie, mon vieux, et ça vous rajeunit de vingt ans. C'est incroyable ce que peut faire une paire de nichons...
Mon
père
ne
répondait
jamais
à
ces
insinuations, mais moi, elles me paraissaient de plus en plus sensées. Une fois, au cours d'un de ces dîners qui s'étaient transformés en combats de silences et de regards à la dérobée, je mis la question sur le tapis. Je croyais que si la suggestion venait de moi, cela faciliterait les choses. Mon père était bel homme, il était propre et soigné, et je voyais bien que plus d'une femme du quartier lui faisait les yeux doux.
– Tu n'as pas eu de mal à trouver un substitut à ta mère, répliqua-t-il avec amertume. Mais pour moi ce n'est pas le cas, et ça ne m'intéresse pas du tout d'en chercher un.
A mesure que le temps passait, les sous-entendus de mon père et de Bernarda, et même ceux de Barceló, commencèrent à faire leur chemin en moi. Quelque chose, dans mon for intérieur, me disait que je m'étais engagé dans une impasse, que je ne pouvais espérer que Clara voie en moi autre chose qu'un garçon qui avait dix ans de moins qu'elle. Je sentais qu'il me devenait chaque jour plus difficile d'être à ses côtés, de supporter le frôlement de ses mains ou le contact de son bras quand nous nous promenions. Vint un moment où la simple proximité se traduisit par une souffrance quasi physique. La chose n'échappait à personne, et encore moins à Clara.
— Daniel, je crois que nous devons parler, me disait-elle. Je crois que je ne me suis pas bien comportée avec toi...
Jours de cendre
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Je ne la laissais jamais terminer ses phrases. Je sortais de la pièce sous le premier prétexte venu et prenais la fuite. Ces jours-là, j'ai eu l'impression de disputer avec le calendrier une course de vitesse impossible. Je craignais que le monde de mirages que j'avais construit autour de Clara n'approche de sa fin.
J'étais loin d'imaginer que mes ennuis ne faisaient que commencer.
1950-1952
Malheur & Compagnie
1
Pour fêter mes seize ans, j'eus l'une des idées les plus funestes de ma brève existence. A mes risques et périls, je décidai d'organiser un dîner d'anniversaire et d'inviter Barceló, Bernarda et Clara. Mon père fut d'avis que c'était une erreur.
–
C'est
mon
anniversaire,
répliquai-je
cruellement. Je travaille pour toi tous les autres jours de l'année. Au moins, rien qu'une fois, laisse-moi ce plaisir.
– A ta guise.
Les mois précédents avaient été les plus troublés depuis le début de mon étrange amitié avec Clara. Je ne lui faisais presque plus la lecture. Clara fuyait toutes les occasions où elle aurait pu se trouver seule avec moi. Chaque fois que je lui rendais visite, son oncle était présent, feignant de lire le journal, ou Bernarda s'affairait aux alentours en me jetant des regards à la dérobée. Ou alors la compagnie prenait la forme d'une ou de plusieurs amies de Clara. Je les L’ombre du vent
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appelais les sœurs Anisette, elles affectaient une pudeur et des mines virginales, patrouillant aux abords de Clara un missel à la main, avec un regard inquisiteur qui signifiait sans ménagement que j'étais de trop, que ma présence faisait honte à Clara et à tout le monde. Le pire, cependant c'était le maestro Neri, dont la malheureuse symphonie restait toujours inachevée. Ce personnage tiré à quatre épingles était un faux jeton qui se donnait des airs de Mozart, mais, dégoulinant de brillantine, il me faisait plutôt penser à Carlos Gardel. En fait de génie je ne lui trouvais que celui de la médiocrité. Il léchait honteusement les bottes de M. Gustavo, sans aucune retenue, et il flirtait avec Bernarda dans la cuisine, et la faisait rire en lui offrant de ridicules sacs de dragées et en lui pinçant les fesses. Bref, je le haïssais à mort.
L'antipathie était réciproque. Quand Neri arrivait avec ses partitions et son air arrogant, il me toisait comme si j'étais un garnement indésirable et faisait toutes sortes de réflexions en ma présence :
– Petit, pourquoi ne vas-tu pas faire tes devoirs ?
– Et vous, maestro, n'avez-vous pas une symphonie à terminer ?
A la fin, ils se liguaient tous contre moi et je m'en allais honteux et confus, en regrettant de ne pas avoir la jactance de M. Gustavo pour clouer le bec à ce poseur.
Le jour de mon anniversaire, mon père descendit à la boulangerie du coin et acheta le meilleur gâteau qu’il put trouver. Il mit le couvert en silence, avec la vaisselle, des grandes occasions. Il alluma des bougies et prépa ce qu'il pensait être mes plats préférés. Nous n'échangeâmes pas un mot de Trompeuses apparences
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toute l'après-midi. A la tombée de la nuit, mon père se retira dans sa chambre, mit son plus beau costume et revint avec un paquet qu'il posa sur desserte de la salle à manger. Mon cadeau. Il s'assit a table, se servit un verre de vin blanc et attendit. L'invitation disait que le dîner était à huit heures et demie. A neuf heures, nous attendions toujours. Mon père m'observait avec tristesse, sans rien dire. Mon cœur bouillait de rage.
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