Max Gallo - Aux armes, citoyens!

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On murmure, on le questionne avec hargne.

Qu’en est-il de la Constitution ? Des menaces qui pèsent sur la République ? Des royalistes qui dans l’Ouest attaquent à nouveau ?

« Je ne suis d’aucune coterie parce que je ne suis que du grand parti du peuple français », répond seulement Bonaparte.

La rumeur s’amplifie. Il ne convainc pas.

Il se tourne vers l’entrée de la salle.

« Vous, grenadiers, dont j’aperçois les bonnets, vous, braves soldats dont j’aperçois les baïonnettes… »

Les députés grondent, protestent.

Bonaparte se raidit.

« Si quelque orateur payé par l’étranger parlait de me mettre hors la loi, lance-t-il, que la foudre de la guerre le frappe à l’instant, j’en appellerai à vous braves soldats, mes braves compagnons d’armes. »

Les députés hurlent.

« Souvenez-vous que je marche accompagné du dieu de la victoire et du dieu de la fortune. »

On l’entraîne. Son aide de camp, Bourrienne, murmure :

« Sortez général, vous ne savez plus ce que vous dites. »

Bonaparte marche d’un pas saccadé en grattant ses joues nerveusement. Il veut affronter les Cinq-Cents. Il se dirige vers l’Orangerie. L’écrivain Arnault s’approche :

« Fouché vous répond de Paris, général, dit-il, mais c’est à vous de répondre de Saint-Cloud. Fouché est d’avis qu’il faut brusquer les choses si l’on veut vous enlacer dans des délais. Le citoyen Talleyrand pense aussi qu’il n’y a pas de temps à perdre. » Bonaparte repousse Arnault. Il entre dans la salle de l’Orangerie. Il est accueilli par des cris :

« À bas le dictateur ! À bas le tyran, hors la loi ! »

On le bouscule, on le frappe. Un immense député montagnard, Destrem, lui donne un coup de poing.

« Hors la loi ».

Ce qui signifie la mort sans jugement.

On tire Bonaparte hors de la salle, plus qu’il ne sort. Il a le visage ensanglanté tant il s’est écorché avec ses ongles.

On le croit blessé, mis hors la loi, on s’indigne.

Il sort sur l’esplanade. Les soldats l’acclament cependant qu’on entend les cris des députés qui hurlent :

« Hors la loi le dictateur ! »

Il monte à cheval, tire son épée, crie :

« Soldats, puis-je compter sur vous ? »

Les grenadiers du corps législatif semblent hésiter à joindre leurs voix à celles des dragons et des chasseurs qui acclament Bonaparte.

Et tout à coup voici Lucien, le président du Conseil des Cinq-Cents.

Lucien Bonaparte se dresse sur ses étriers. Il incarne la légitimité du Conseil des Cinq-Cents. Il donne une apparence de légalité au coup d’État.

Les grenadiers du corps législatif se joignent aux soldats, entraînés par l’éloquence de Lucien Bonaparte qui assure que « la majorité du Conseil est pour le moment sous la terreur de quelques représentants à stylets qui assiègent la tribune… Ces audacieux brigands sans doute soldés par l’Angleterre se sont mis en rébellion contre le Conseil des Anciens et ont osé parler de mettre hors la loi le général chargé de l’exécution de son décret… Je confie aux guerriers le soin de délivrer la majorité de leurs représentants. Que la force les expulse. Ces brigands ne sont plus les représentants du peuple mais les représentants du poignard. »

On crie : « Vive Bonaparte ! »

Les tambours roulent. Bonaparte lance :

« Suivez-moi, je suis le dieu du jour », et Lucien lui crie : « Mais taisez-vous donc, vous croyez parler à des mamelouks ? »

Maintenant, les tambours battent la charge. Il fait nuit. Il est dix-huit heures. Les grenadiers s’ébranlent, se dirigent vers l’Orangerie. Les députés enjambent les fenêtres, s’enfuient dans le parc, et l’on entend Murat crier : « Foutez-moi donc ce monde-là dehors ! »

Vers minuit, on s’en va rechercher dans les environs du château des députés afin qu’ils puissent voter le décret qui met fin au Directoire.

« Le corps législatif crée une commission consulaire exécutive composée des citoyens Sieyès, Roger Ducos, ex-Directeur, et de Bonaparte, général, qui porteront le nom de Consuls de la République. »

Plus tard, les trois Consuls prêteront serment de fidélité « à la souveraineté du peuple, à la République française une et indivisible, à l’Égalité, à la Liberté, et au système représentatif ».

Les troupes quittent Saint-Cloud peu après.

On les entend chanter :

Ah ça ira, ça ira

Les aristocrates à la lanterne

Un mois plus tard, le 24 frimaire an VIII (15 décembre 1799), la nouvelle Constitution est présentée aux Français afin qu’ils l’approuvent par un plébiscite.

Les trois nouveaux Consuls proclament dans leur Adresse au peuple :

« Citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée : elle est finie. »

ÉPILOGUE

« J’avais vingt ans en 1789 »

J’avais vingt ans en 1789. Le Roi avait donné la parole à son peuple. J’étais du tiers état.

Je me souviens de ma joie, les premiers mois de cette année-là. J’écoutais les orateurs qui, accrochés aux grilles du Palais-Royal, nous promettaient la Liberté, l’Égalité, la Fraternité.

Ce fut le plus bel été de ma vie.

Le paysan avait comme le seigneur le droit de chasser. J’étais l’égal des plus grands. Le roi était devenu celui des Français. Et le 14 juillet 1790, le jour de la fête de la Fédération, j’ai prié lors de la messe célébrée au Champ-de-Mars par Talleyrand, et j’ai crié : « Vive le Roi ! » « Vive la Constitution ! »

J’ai dansé sur l’emplacement de la Bastille, démantelée pierre après pierre.

J’avais détourné les yeux pour ne pas voir les têtes brandies au bout des piques.

J’ai cru que j’allais pouvoir exercer le métier d’imprimeur dans le plus grand, le plus juste des royaumes, dont le peuple, ses représentants et le roi avaient proclamé l’abolition des privilèges et proclamé les droits de l’homme.

J’étais un citoyen.

Puis, comme un fleuve en crue qui est sorti de son lit et qui dévaste les champs qu’il avait d’abord irrigués, la Révolution a recouvert de sang ce qu’elle avait créé.

À quoi servirait de raconter ces journées qui sont connues de tous ?

Je dis ce que j’ai éprouvé : la colère, la peur, l’effroi, le dégoût, la faim, le désespoir, et quelquefois, quand j’étais sous les armes, face aux troupes de l’étranger, l’enthousiasme.

J’ai frissonné en criant « Vive la nation ! », en chantant La Marseillaise, et j’ai même souhaité « Mourir pour la patrie ». Comme dit la chanson : « C’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie. »

Mais je n’ai pu détourner les yeux.

J’ai vu les corps éventrés en septembre 1792.

J’ai vu passer les charrettes des condamnés.

J’ai vu les têtes tranchées tenues à bout de bras par le bourreau.

J’ai été suspect.

J’ai craint d’être poussé sous le « rasoir national ». Le roi l’avait été.

J’ai vu les églises saccagées, les prêtres prendre femme. Et celles-ci se dénuder.

Les ci-devant aristocrates, marier leurs descendants aux « Jacobins nantis » aux « ventres dorés ».

Je n’ai plus su si le monde avait vraiment changé.

J’avais trente ans en 1799, le même âge que Bonaparte, devenu bien vite Empereur, et j’ai vu une nouvelle noblesse se pavaner aux Tuileries.

J’avais quarante-cinq ans en 1814, quand les fleurs de lys ont remplacé le drapeau tricolore, et que le frère de Louis XVI est devenu Louis XVIII, roi de France.

J’avais soixante et un an en 1830.

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