NAPOLÉON
* Le Chant du départ
À paraître
** Le Sacre d'Austerlitz (1799-1805)
*** L'Empereur des rois (1806-1812)
**** L'Immortel de Sainte-Hélène (1812-1821)
Du même auteur
Romans
La Machinerie humaine, suite romanesque .
• La Fontaine des Innocents, Fayard, 1992, et Le Livre de Poche.
• L'Amour au temps des solitudes, Fayard, 1993, et Le Livre de Poche.
• Les Rois sans visage, Fayard, 1994, et Le Livre de Poche.
• Le Condottiere, Fayard, 1994, et Le Livre de Poche.
• Le Fils de Klara H., Fayard, 1995, et Le Livre de Poche.
• L'Ambitieuse, Fayard, 1995, et Le Livre de Poche.
• La Part de Dieu, Fayard, 1996.
• Le Faiseur d'or, Fayard, 1996.
• La Femme derrière le miroir, Fayard, 1997.
• Le Jardin des oliviers, Fayard, à paraître 1997.
La Baie des Anges, suite romanesque .
I. La Baie des Anges, Laffont, 1975.
II. Le Palais des Fêtes, Laffont, 1976.
III. La Promenade des Anglais, Laffont, 1976.
Les hommes naissent tous le même jour, suite romanesque .
I. Aurore, Laffont, 1978.
II. Crépuscule, Laffont, 1979.
Le Cortège des vainqueurs , Laffont, 1972.
Un pas vers la mer , Laffont, 1973.
L'Oiseau des origines , Laffont, 1974.
Que sont les siècles pour la mer , Laffont, 1977.
Une affaire intime , Laffont, 1979.
France , Grasset, 1980, et Le Livre de Poche.
Un crime très ordinaire , Grasset, 1982, et Le Livre de Poche.
La Demeure des puissants , Grasset, 1983.
Le Beau Rivage , Grasset, 1985, et Le Livre de Poche.
Belle Époque , Grasset, 1986, et Le Livre de Poche.
La Route Napoléon , Laffont, 1987, et Le Livre de Poche.
Une affaire publique , Laffont, 1989, et Le Livre de Poche.
Le Regard des femmes , Laffont, 1990, et Le Livre de Poche.
Histoire, essais
L'Italie de Mussolini , Perrin, 1964 et 1982, et Marabout.
L'Affaire d'Éthiopie , Le Centurion, 1967.
Gauchisme, réformisme et révolution , Laffont, 1968.
Maximilien Robespierre. Histoire d'une solitude , Perrin, 1968, et Le Livre de Poche.
Histoire de l'Espagne franquiste , Laffont, 1969.
Cinquième colonne, 1939-1940 , Pion, 1970 et 1980, éd. Complexe, 1984.
Tombeau pour la Commune , Laffont, 1971.
La Nuit des Longs Couteaux , Laffont, 1971.
La Mafia, mythe et réalités , Seghers, 1972.
L'Affiche, miroir de l'histoire , Laffont, 1973 et 1989.
Le Pouvoir à vif , Laffont, 1978.
Le XX e siècle , Perrin, 1979.
Garibaldi, la force d'un destin , Fayard, 1982.
La Troisième Alliance , Fayard, 1984.
Les idées décident de tout , Galilée, 1984.
Le Grand Jaurès , Laffont, 1984 et 1994.
Lettre ouverte à Robespierre sur les nouveaux Muscadins , Albin Michel, 1986.
Que passe la Justice du Roi , Laffont, 1987.
Jules Vallès , Laffont, 1988.
Les Clés de l'histoire contemporaine , Laffont, 1989.
Manifeste pour une fin de siècle obscure , Odile Jacob, 1990.
La Gauche est morte, vive la gauche , Odile Jacob, 1990.
L'Europe contre l'Europe , Le Rocher, 1992.
Une femme rebelle. Vie et mort de Rosa Luxemburg , Presses de la Renaissance, 1992.
Jè. Histoire modeste et héroïque d'un homme qui croyait aux lendemains qui chantent , Stock, 1994.
Politique-fiction
La Grande Peur de 1989 , Laffont, 1966.
Guerre des gangs à Golf-City , Laffont, 1991.
Conte
La Bague magique , Casterman, 1981.
En collaboration
Au nom de tous les miens , de Martin Gray, Laffont, 1971, et Le Livre de Poche.
MAX GALLO
NAPOLÉON
*
Le Chant du départ
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© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1997
EAN 978-2-221-11916-7
Ce livre a été numérisé avec le soutien du Centre national du Livre.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À Stendhal et André Malraux et pour mon fils .
Sur quoi pourrait-on m'attaquer qu'un historien ne puisse me défendre ?
Napoléon, à Sainte-Hélène.
Il a laissé la France plus petite qu'il ne l'avait trouvée, soit. Mais une nation ne se définit pas ainsi. Pour la France il devait exister... Ne marchandons pas la grandeur
De Gaulle, cité par André Malraux,
Les chênes qu'on abat .
Ouverture
Cette plaine serait un beau champ de bataille
C'était le 4 avril 1805, peu après l'aube.
Lui, Napoléon Bonaparte, Empereur des Français, se tenait dressé sur les étriers, tirant sur les rênes de son cheval arabe qui piaffait.
Caulaincourt, le Grand Écuyer et aide de camp, et les officiers de la suite impériale demeuraient à distance. Les chevaux piétinaient, se heurtaient, faisant s'entrechoquer les sabres.
L'Empereur était en avant, seul.
Il regardait ces bâtiments en ruine qui surgissaient du brouillard. Il reconnaissait l'allée de tilleuls et, au bout, le couvent de la Minimière.
C'était tout ce qui restait de l'école militaire de Brienne, où il avait vécu cinq années alors qu'il n'était que cet enfant de dix ans qu'on moquait parce qu'il portait un nom bizarre, celui d'un étranger, Napoleone Buonaparte , aux sonorités qui paraissaient ridicules, et on chantonnait pour le provoquer : « Napoleone Buonaparte, Paille-au-Nez ».
Vingt années seulement avaient passé, et il avait, le 2 décembre 1804, à Notre-Dame, pris des mains du pape Pie VII la couronne d'empereur afin de se couronner lui-même.
Il était Napoléon Bonaparte, Empereur des Français. Il n'avait que trente-six ans.
Il était arrivé de Paris la veille, parce qu'il voulait revoir ces lieux, cette école militaire dont il ignorait qu'elle n'était plus qu'un amas de décombres qui témoignait du tumulte de ces vingt années. Elle avait été supprimée en 1793, vendue comme bien national, convertie en fabrique de caissons et, après le transfert des ateliers, cédée à vil prix, démolie en 1799, utilisée comme source de matériaux.
Et il avait vécu là cinq années, les plus dures de sa vie, seul dans ce pays où, en effet, il était un étranger.
Mais il était devenu Napoléon Bonaparte, Empereur des Français, et seulement vingt années s'étaient écoulées.
À Paris, le 30 mars 1805, le pape Pie VII était venu le saluer avant de repartir pour l'Italie. Et Napoléon lui avait indiqué que lui-même quittait Paris pour Milan afin de s'y faire couronner roi d'Italie, dans la cathédrale, par le cardinal Caprara. Et Pie VII, une fois encore, avait courbé la tête devant l'Empereur - et bientôt roi.
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