Max Gallo - Aux armes, citoyens!

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Bonaparte s’interroge.

Il a parcouru les côtes de la Manche, découvert que l’armée d’Angleterre, qu’il commande, ne pourra jamais briser le blocus de la flotte anglaise. Tenter de le faire « est un coup de dés trop chanceux, dit Bonaparte. Je ne veux pas jouer ainsi le sort de cette belle France. »

Et le sien.

Il rentre à Paris, étudie ce rapport que Talleyrand a soumis au Directoire.

Le ministre préconise la conquête de l’Égypte, moyen de tourner l’Angleterre « sous les rapports du commerce soit de l’Inde, soit d’ailleurs ».

Et Talleyrand suggère que cette entreprise soit confiée au général Bonaparte.

Moyen commode de l’éloigner, de l’enliser dans les sables de l’Orient, en paraissant lui offrir une nouvelle gloire alors que chacun pense qu’il s’agit là d’une victoire impossible, à supposer même que l’on réussisse à traverser la Méditerranée, en échappant à la flotte anglaise.

Bonaparte n’ignore rien des intentions du Directoire.

Mais, dit-il :

« Je ne veux pas rester ici. Il n’y a rien à faire. Les Directeurs ne veulent entendre à rien. Je vois que si je reste je suis coulé dans peu. Tout s’use ici. Je n’ai déjà plus de gloire, cette petite Europe n’en fournit pas assez. Il faut aller en Orient, toutes les grandes gloires viennent de là. »

Il dicte ses conditions aux Directeurs : autorité illimitée, faculté de nommer à tous les emplois, droit d’opérer son retour en France quand il le voudra…

Le 15 ventôse (5 mars 1798) le Directoire décide une expédition en Égypte, en donne le commandement à Napoléon Bonaparte, aux conditions qu’il a fixées.

Bonaparte va quitter Paris, la France. On cessera d’entendre son sabre traîner sur le sol.

Et qui peut croire qu’il échappera au piège que viennent de lui tendre les Directeurs et son imagination ?

33.

Bonaparte sait que les Directeurs souhaitent que l’Égypte soit son tombeau.

Ils veulent conserver à tout prix le pouvoir face à une opinion qui les rejette et qu’ils craignent d’autant plus que le 9 avril 1798 (20 germinal an VI) les assemblées électorales vont se réunir pour renouveler plus de la moitié du Corps législatif, quatre cent trente-sept députés sur sept cent cinquante.

Barras, habile politique au flair aiguisé, sent bien la force du mouvement de rejet qui monte du pays.

On veut « crever les ventres pourris ».

On crie « Sus à la corruption ».

On crache avec fureur quand on entend prononcer le nom de Barras, de Merlin de Douai.

On dit que ce dernier entretient un harem de demoiselles.

Que Reubell, entouré de fripons, se gave.

Que La Révellière-Lépeaux n’est qu’un tartuffe avec sa religion théophilanthropique, dont il est le bigot.

Et le nouveau Directeur – il remplace François de Neufchâteau – Treilhard, un conventionnel régicide, est une brute enrichie.

Les ministres sont aussi corrompus que les Directeurs.

Ramel n’est au ministère des Finances que le serviteur des nouveaux riches, l’homme dont la banqueroute des deux tiers a ruiné les rentiers.

Talleyrand est une « pourriture », ses salons des « latrines publiques ».

Il a été dénoncé devant le Congrès des États-Unis par le président John Adams pour avoir essayé d’extorquer à des envoyés des États-Unis, arrivés à Paris pour négocier, d’énormes pots-de-vin. Les Américains ont refusé, regagné les États-Unis et averti le président Adams.

Mais Talleyrand continue de se pavaner dans son hôtel de Galliffet.

Barras s’inquiète.

Les électeurs peuvent, en dépit de leurs différences, se coaliser, élire des « anarchistes » ou des royalistes. Et s’ils obtiennent la majorité aux Conseils des Cinq-Cents et des Anciens – Barras le craint –, ils renouvelleront les Directeurs.

Adieu le pouvoir ! Adieu le luxe et les femmes, l’argent et la soie ! Adieu, les agapes chez les restaurateurs du Palais-Royal !

Et c’est pour empêcher que cette « coalition » anarchiste et royaliste ne se donne pour chef Bonaparte, le général capable de séduire et d’entraîner le peuple, qu’on souhaite le voir s’éloigner au plus tôt, en espérant qu’il sera enseveli dans l’une de ces pyramides qui sont, dit-on, les tombeaux des pharaons.

Bonaparte n’est pas dupe. Ce départ l’arrange.

Il ne veut pas être mêlé à un nouveau coup d’État, auquel, il le devine, songent les Directeurs.

Le 1 ergerminal an VI (21 mars 1798), ils ont célébré avec faste la « fête de la Souveraineté du peuple », eux qui ont réalisé le coup d’État du 18 Fructidor, mis en place cette terreur masquée qui, petitement mais méticuleusement, écrase la nation, proscrit en Guyane, le pays de la « guillotine sèche ».

Et, à peine la fête de la Souveraineté du peuple est-elle achevée, qu’ils décrètent que les pouvoirs des nouveaux élus seront vérifiés… par les députés sortants !

Ainsi, les Directeurs et les députés qui les soutiennent choisiront parmi les députés élus ceux qui leur conviennent et déclareront inéligibles tous les autres.

Leur journal, Le Publiciste, annonce à la veille des élections que « si des terroristes étaient élus, ils ne seraient pas reçus et les départements qui les auraient choisis resteraient sans députés ».

Quand deux journaux – décrétés aussitôt « anarchistes » –, Les Hommes libres et L’Ami des lois, protestent contre cette intention « liberticide », ils sont supprimés.

Bonaparte sait que, s’il veut conserver sa popularité, il ne doit pas s’enfoncer dans les marécages de cette politique nauséabonde, que les citoyens méprisent.

Il ne doit pas être confondu avec les « ventres dorés et pourris ».

« Il n’y a rien à faire avec ces gens-là, dit-il. Les Directeurs ne comprennent rien de ce qui est grand. »

Il utilise leur désir de le voir s’éloigner pour leur arracher le droit de choisir les généraux qu’il veut emmener avec lui, les savants, les artistes qui l’accompagneront.

Et obtenir le rassemblement d’une armada à Toulon, pour transporter trente mille fantassins, trois mille cavaliers – sans chevaux, on trouvera les montures sur place –, cent pièces d’artillerie, cent cartouches par homme, et neuf millions pour les dépenses.

Il veut carte blanche.

Et les Directeurs lui concèdent tout. Ils pensent à la dalle funéraire et au sable qui recouvrira ce général ambitieux, populaire, dangereux pour eux.

Et Bonaparte laisse le rêve l’emporter.

« Je coloniserai l’Égypte, dit-il. Je ferai venir des artistes, des ouvriers de tous genres, des femmes, des acteurs. Six ans me suffisent, si tout me réussit, pour aller dans l’Inde… Je veux parcourir l’Asie Mineure en libérateur, arriver triomphant dans la capitale de l’ancien continent, chasser de Constantinople les descendants de Mahomet et m’asseoir sur son trône… »

Ses proches sont fascinés et accablés. Six années loin de Paris ? Que sera devenue la France ?

L’écrivain Arnault, qui a écrit de nombreux articles panégyriques dans les journaux de l’armée d’Italie, s’emporte.

« Le Directoire veut vous éloigner. La France veut vous garder, lance-t-il à Bonaparte. Les Parisiens vous reprochent votre modération. Ils crient plus fort que jamais contre le gouvernement et les Directeurs. Ne craignez-vous pas qu’ils finissent par crier contre vous ? »

« Si je montais à cheval, personne ne me suivrait », dit-il.

Il faut donc partir pour ne pas être compromis.

Il quitte Paris le 6 mai 1798 (17 floréal an VI).

Personne ne pourra l’accuser d’être complice des Directeurs et des députés.

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