Max Gallo - Aux armes, citoyens!
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Bonaparte approuve d’un simple mouvement de tête. Il ne veut pas se découvrir. Il doit paraître modeste, respectueux du Directoire.
Deux jours plus tard, c’est le ministre des Relations extérieures, Talleyrand, qui l’invite en son hôtel de Galliffet, rue du Bac.
De l’ancien évêque d’Autun, qui a prudemment vécu hors de France durant la Terreur, on murmure le pire ; qu’il loue ses services à l’Autriche, à la Prusse ou à l’Angleterre, fort cher, favorisant l’une ou l’autre puissance en fonction des sommes qu’on lui offre.
« Tout s’achète ici, a dit le représentant de la Prusse à Paris. Le ministre des Relations extérieures aime l’argent et dit hautement que sorti de sa place il ne veut pas demander l’aumône à la République. »
Talleyrand accueille Bonaparte dans les salons de l’hôtel de Galliffet avec une prévenance un peu ironique et distante, en grand seigneur, le cou enveloppé dans une cravate très haute, la poitrine serrée dans une redingote large.
Talleyrand parle d’une voix grave. Il domine Bonaparte de la tête et des épaules. Il a convié en son hôtel une foule de personnalités désireuses de voir ce général victorieux.
On entoure Bonaparte, on le félicite.
« Citoyens, dit Bonaparte, je suis sensible à l’empressement que vous me montrez. J’ai fait de mon mieux la guerre et de mon mieux la paix. C’est au Directoire à savoir en profiter, pour le bonheur et la prospérité de la République. »
Cette prudence et cette mesure inquiètent plus qu’elles ne rassurent. Bonaparte a la modestie éclatante ! Et les Directeurs s’en méfient.
Mais il faut l’engluer dans les honneurs, et le Directoire organise au palais du Luxembourg une réception à la gloire du « général pacificateur ».
En arrivant au palais ce 10 décembre 1797 (20 frimaire an VI) Bonaparte paraît ne pas entendre la foule enthousiaste qui s’est rassemblée dans les rues qui conduisent au palais.
On crie : « Vive Bonaparte ! Vive le général de la grande armée ! »
Les cinq Directeurs qui l’accueillent dans leur costume d’apparat brodé d’or, leurs dentelles, leurs grands manteaux, leur chapeau noir retroussé d’un côté et orné d’un panache tricolore, ressemblent à des mannequins raides.
Barras est le plus majestueux.
Bras croisés, il toise Bonaparte comme s’il voulait lui rappeler que c’est lui qui est à l’origine de cette gloire, de cette fortune et même de ce mariage avec Joséphine, et qu’il n’oublie pas le désarroi, la pauvreté, de ce Buonaparte qui traînait son sabre et son ambition.
Et maintenant, voici Napoléon Bonaparte accueilli par Talleyrand qui au nom du Directoire tresse des lauriers au général victorieux.
« Personne n’ignore, dit Talleyrand, son mépris profond pour l’éclat, pour le luxe, pour le faste, ces méprisables ambitions des âmes communes. Ah, loin de redouter son ambition, je sens qu’il nous faudra peut-être le solliciter un jour pour l’arracher aux douceurs de sa studieuse retraite. »
La cérémonie, note un témoin, est d’un « froid glacial ».
« Tout le monde avait l’air de s’observer et j’ai distingué sur toutes les figures plus de curiosité que de joie, ou de témoignage de vraie reconnaissance. »
Bonaparte a répondu à Talleyrand que « le peuple français pour être libre avait les rois à combattre. Pour obtenir une Constitution fondée sur la raison, il y avait dix-huit siècles de préjugés à vaincre… Lorsque le bonheur du peuple français sera assis sur les meilleures lois organiques, l’Europe entière deviendra libre. »
Ces mots font trembler.
On sait que Bonaparte, en Italie, a lui-même rédigé les Constitutions des Républiques ligurienne et cisalpine. Voudrait-il faire de même avec la Constitution française ?
Lorsqu’il rencontre Barras, quelques jours plus tard, il dit que « le régime directorial ne peut durer. Il est blessé à mort depuis le coup d’État du 18 fructidor. La majorité de la nation, Jacobins et royalistes, le rejette. »
Il faudrait, a-t-il osé dire à Barras, que le Directoire l’accueille parmi ses Directeurs, lui, Bonaparte, général pacificateur, que la foule acclame. Lui seul pourrait redonner confiance en un régime décrié.
Barras s’est cabré, a tonné :
« Tu veux renverser la Constitution, Bonaparte ? Tu n’y réussiras pas et ne détruiras que toi-même. »
Porte fermée devant Bonaparte. La « poire n’est pas mûre » ; le pouvoir ne cédera pas, n’offrira pas un siège à Bonaparte.
On cherchera donc à l’éliminer. Peut-être en l’empoisonnant. Des lettres anonymes l’avertissent. On veut le tuer.
Au banquet de huit cents couverts organisé par les deux Conseils – quatre services, huit cents laquais, trente-deux maîtres d’hôtel, et du vin du Cap, du tokay, des carpes du Rhin et toutes sortes de primeurs –, Bonaparte a son propre serviteur, qui change ses couverts et lui présente des œufs à la coque.
Bonaparte ne se laissera pas empoisonner, ni séduire.
Il est de nouveau invité par Talleyrand qui donne en son honneur, le 3 janvier 1798, une fête fastueuse à l’hôtel de Galliffet, et on y joue une contredanse appelée La Bonaparte.
On y chante un refrain qui célèbre Joséphine, celle qui doit, au nom de la France, « prendre soin du bonheur du guerrier, du héros vainqueur ». Et Bonaparte est élu, à la place de Carnot, membre de l’institut, dans la « classe de sciences physiques et mathématiques, section des Arts mécaniques ».
Et c’est seulement au titre de membre de l’institut qu’il assiste, parmi ses collègues savants, à la cérémonie qui, le
21 janvier 1798 place Saint-Sulpice, commémore la mort de Louis XVI. Barras, au nom de tous les participants, prête le serment de « haine à la royauté et à l’anarchie ».
Les chœurs chantent le Serment républicain, musique de Gossec, paroles de Chénier :
Si quelque usurpateur veut asservir la France
Qu’il éprouve aussitôt la publique vengeance
Qu’il tombe sous le fer, que ses membres sanglants
Soient livrés dans la plaine aux vautours dévorants.
Bonaparte, habile, a été présent à ce qu’il appelle une « cérémonie anthropophage » sans y jouer aucun rôle. Car il ne veut apparaître ni partisan des « régicides », se coupant ainsi des royalistes, ni favorable à une restauration, devenant dès lors l’ennemi des républicains.
Il veut être au-dessus des factions. Mais l’inaction lui pèse.
« Il semblait que la terre lui brûlait les pieds », note La Révellière-Lépeaux.
Et son impatience est d’autant plus grande que le peuple continue de l’acclamer.
S’il se rend au Théâtre des Arts, les spectateurs se lèvent dès qu’ils l’aperçoivent dans une loge. Mais le risque existe aussi qu’après quelques mois passés à Paris, l’attention ne se détourne de lui. Car les armées du Directoire continuent d’agir sans lui.
Le général Joubert a fructidorisé la Hollande, en imposant un régime républicain centralisé, en créant une République sœur, batave, une et indivisible.
Les troupes françaises sont entrées à Rome, et Berthier en a chassé le pape Pie VI.
Le général Brune a occupé Berne et Fribourg. La République suisse est née.
Le Directeur Reubell, né à Colmar, n’a eu de cesse que de réussir à annexer Mulhouse.
Et chaque fois qu’est créée une République sœur, le Directoire puise dans ses caisses pour alimenter le Trésor national.
Comment dans ces conditions rester l’ Unique, illuminé par la gloire, et apparaître comme celui qui peut arracher le pouvoir des mains de ces Directeurs corrompus ?
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